Données générales
Nom officiel : République islamique de Mauritanie
Chef de l’Etat : Mohamed Ould Abdel Aziz (élu le 18 juillet 2009)
Premier ministre : Moulaye Ould Mohamed Laghdaf (nommé le 11 août 2009)
Données géographiques
Superficie : 1 030 700 km² (France : 675 417 km²)
Capitale : Nouakchott
Villes principales : Nouadhibou, Kaedi, Rosso, Zouerat, Atar
Langue officielle : arabe
Langues nationales : arabe, poular, soninké, wolof
Monnaie : ouguiya (1€ = 383 ouguiyas environ)
Fête nationale : 28 novembre (indépendance, en 1960)
Données démographiques
Population : 3,72 M (FMI, 2013)
Densité : 3,51 habitant/km²
Croissance démographique : 2,3 % par an (Banque mondiale, 2011)
Espérance de vie : 58,9 ans (PNUD, 2013)
Taux d’alphabétisation : 59 % (Banque Mondiale, 2011)
Religion : Islam (religion officielle)
Indice de développement humain : 155ème sur 187 pays (PNUD, 2013)
Données économiques
PIB (2013) : 4,183 Mds$ (FMI, 2013)
PIB par habitant (2012 – en parité de pouvoir d’achat 2005) : 1126 $ (FMI, 2013)
Taux de croissance (2013) : +6,4%
Taux de chômage : 30% (2008 est. CIA World Factbook)
Taux d’inflation (2013) : 4,2 % (FMI)
Budget 2013 : 394,9 Md UM (979,5 M€)
Solde budgétaire (2013) : - 4,4 % (FMI)
Balance commerciale (2012) : - 300 M$ (OMC, 2012)
Principaux clients (2011) : Chine (50,5 %) ; Italie (9,6 %) ; France (8,8) ; Côte d’Ivoire (5,5 %) ()
Principaux fournisseurs (2011) : Chine (16,9 %) ; Pays-Bas (12,2 %) France (11,8 %) ; Etats-Unis (10,6 %) (EIU 2012)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB en 2009 (Banque Mondiale, 2012) :
- agriculture : 17 %
- industrie : 46,1 %
- services : 36,9 %
Exportations de la France vers la Mauritanie : 230,5 M € (Mission économique 2012)
Importations françaises depuis la Mauritanie : Près de 100 M € (Mission économique 2012)
Volume de l’APD française à la Mauritanie (décaissements 2012) : 85,2 M€
Données consulaires
Consulat de France : Nouakchott
Communauté française en Mauritanie : 2150 inscrits au registre des français de l’étranger en novembre 2012.
Communauté mauritanienne en France : 12 473 au 31 décembre 2007
Politique intérieure
La chute du président Taya, la transition démocratique (2005-2008)
L’histoire récente de la Mauritanie est marquée par plusieurs coups d’Etat militaires. Le Président Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, arrivé au pouvoir par la force en décembre 1984, a ensuite été élu en 1991 puis réélu en 1992, 1997 et 2003 dans des conditions ne permettant pas d’alternance. Impopulaire en raison notamment de son rapprochement avec Israël en 1999 et de son soutien à la politique américaine en Irak, il a été victime de plusieurs tentatives de coup d’Etat avant d’être renversé le 3 août 2005 par les généraux Abdel Aziz et Ghazouani.
Le coup d’Etat du 3 août 2005 a été suivi d’une transition démocratique, dirigée par le colonel Ely Ould Mohamed Vall, président du Comité Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD). La transition a abouti au référendum constitutionnel de juin 2006, aux élections législatives et municipales de novembre 2006 et aux sénatoriales de janvier 2007. L’élection présidentielle de mars 2007, observée par la communauté internationale, a clôturé ce processus. Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a été élu au second tour de cette élection avec 53 % des voix, face à Ahmed Ould Daddah, opposant historique au régime de Taya, qui a ensuite été officiellement désigné « chef de l’opposition ».
Coup d’Etat du 6 août 2008 et retour à l’ordre constitutionnel (2008-2010)
18 mois après le début de son mandat, le président Abdallahi a été renversé par des hauts responsables militaires, dont le chef d’état-major particulier du président, le Général Abdel Aziz, et le chef d’état-major des armées, le Général Ghazouani, tous deux déjà à l’origine du coup d’Etat qui avait renversé Maaouya Ould Taya en 2005.
Après plusieurs mois de crise politique, la junte au pouvoir et l’opposition, en partie regroupée dans un Front national de défense de la démocratie (FNDD), ont accepté d’engager des négociations sous l’égide du Sénégal. Ces discussions ont abouti à la signature le 4 juin 2009 à Nouakchott d’un accord intermauritanien (dit « accord de Dakar ») prévoyant notamment l’organisation d’élections présidentielles pluralistes.
Ce scrutin, observé par la communauté internationale (OIF et UA notamment) a consacré la victoire du candidat Abdel Aziz, élu dès le premier tour avec 52,47 % des voix, devançant Messaoud Ould Boulkheir (président de l’Assemblée nationale, principal candidat du FNDD), Ahmed Ould Daddah (président du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), chef de l’opposition), et le Colonel Vall, qui avait dirigé la transition de 2005.
Le mandat de Mohamed Ould Abdel Aziz (depuis 2010)
La priorité du gouvernement, dirigé par Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, est de relancer le développement économique et social. La menace terroriste que fait peser AQMI sur la Mauritanie mettent au même rang de préoccupation les questions de sécurité que le président Abdel Aziz regarde, de même que la réforme de la justice, comme des conditions du développement.
Le président Abdel Aziz s’est également engagé à régler la question du « passif humanitaire » (violences interethniques de 1989 et séquelles de l’esclavage). Accélérant, sous l’égide du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), le processus de rapatriement des négro-mauritaniens réfugiés au Sénégal, le gouvernement a également commencé à réintégrer dans l’administration des fonctionnaires négro-mauritaniens expulsés en 1989. Malgré les avancées, la question du « passif humanitaire », n’est pas encore réglée.
Le gouvernement est par ailleurs confronté à l’opposition de la Coordination de l’opposition démocratique (COD), regroupant une dizaine de partis politiques. La COD s’est lancée dans un bras de fer avec le pouvoir, organisant des manifestations, principalement dans la capitale Nouakchott. Réunissant 12 000 personnes le 12 mars 2012, ce mouvement a, depuis, diminué d’intensité.
Victime d’un incident de tir impliquant sa propre armée, le 13 octobre 2012, le Président Abdel Aziz a été évacué en France pour des soins complémentaires. Il était de retour à Nouakchott quelques jours avant la fête nationale de la Mauritanie, le 28 novembre 2012.
Les élections législatives et municipales, reportées à plusieurs reprises, ont été tenues en novembre et décembre 2013. Elles ont permis au Président Aziz de consolider sa majorité à l’Assemblée nationale, avec 74,8% des sièges. 158 communes (sur 218 au total), dont la communauté urbaine de Nouakchatt, ont été remportées par le parti présidentiel (Union pour la République). La COD a boycotté le scrutin, à l’exception notable du parti Tawassoul, arrivé en seconde position des élections avec 16 sièges à l’Assemblée nationale.
Situation sécuritaire
Le rattachement en 2007 du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) à la mouvance Al Qaida avec la création d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) a sensiblement renforcé la menace terroriste dans la région sahélo-saharienne. Les modes d’action de ce groupe se caractérisent par des attaques contre les forces armées, des enlèvements et assassinats de ressortissants occidentaux, voire des attentat-suicides.
La Mauritanie constitue une cible des groupes terroristes : assassinat de 4 touristes français à Aleg le 24 décembre 2007, attaque de Tourine en septembre 2008 faisant 12 morts parmi les militaires mauritaniens, assassinat d’un ressortissant américain le 23 juin 2009 à Nouakchott, attentat suicide contre l’ambassade de France à Nouakchott le 8 août 2009, enlèvement de 3 Espagnols le 29 novembre sur la route Nouakchott-Nouadhibou et de 2 touristes italiens le 19 décembre près de la frontière malienne, attentat déjoué contre une caserne militaire à Nema le 25 août 2010, attentats déjoués dans la nuit du 1er au 2 février 2011 à proximité de Nouakchott contre l’ambassade de France, une caserne militaire et la présidence de la République islamique de Mauritanie.
Dans ce contexte aggravé par la crise au Mali et dans la mesure où les intérêts et les ressortissants français constituent des cibles identifiées par AQMI et par le MUJAO (mouvement terroriste apparu en 2012 au Mali), il est fortement recommandé de suivre les consignes de vigilance et de prudence du site Conseils aux voyageurs du ministère des affaires étrangères et européennes.
(http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/co…)
Situation économique et financière
La base des exportations est réduite à l’industrie minière (fer, cuivre et or) et à la pêche. Ces activités représentent près de 80 % du total des exportations de la Mauritanie.
Les éléments du cadrage macro-économique retenu par le FMI relèvent une forte croissance, en 2013, due à la hausse des exportations sur le secteur minier (8 à 9%) et la bonne performance du secteur agricole, qui compensent la baisse des activités dans le secteur de la pêche (-25%).
Toutefois, les recettes liées aux secteurs minier et agricole ne compensent pas la hausse des dépenses publiques. Le taux d’endettement public est estimé, en 2012, à 94,2% du PIB. Une forte croissance de 6,5% est attendue en 2014, avec la reprise attendue du secteur de la pêche. Le solde de la balance courante s’est creusé du fait d’une hausse des investissements (-32% en 2013). Il devrait se résorber à -23% en 2014. L’inflation devrait être contenue, en 2014, à 5,2%.
En ce qui concerne le climat des affaires, la Mauritanie a perdu 8 places et figure désormais au 167ème rang du classement Doing Business 2013. Quelques améliorations méritent cependant d’être notées : Le nouveau code des investissements, élaboré avec l’appui du PNUD et approuvé avec retard en juin 2012, et l’opérationnalisation du guichet unique, souhaitée par le FMI pour fin 2012, permettront de simplifier les procédures et de raccourcir les délais administratifs pour les nouveaux investissements.
Politique extérieure
Du fait de sa position au contact des mondes arabo-berbère et africain, la Mauritanie, où coexistent des Maures, des Haratines arabophones et des Négro-africains, a vocation à mener une diplomatie de compromis. Si son retrait de la CEDEAO en 1999 et la poursuite de son intégration au sein de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) montrent la volonté du pouvoir de privilégier l’ancrage arabo-berbère, elle reste néanmoins membre d’organisations spécifiques avec ses voisins du sud (Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal, Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel). Le Président Abdel Aziz assure, depuis le 30 janvier 2014, la présidence tournante de l’Union Africaine pour une année.
La rupture des relations avec Israël (gel en janvier 2009, rupture en mars 2010) et l’attention soutenue portée à la Libye, aux pays du Golfe, au Soudan à la Syrie et à l’Iran (visite officielle du président Abdel Aziz en janvier 2010, et d’Ahmedinejad à Nouakchott en septembre 2011), confirment la volonté des autorités de jouer avant tout de l’identité arabo-musulmane de la Mauritanie.
Les relations avec l’Algérie et le Maroc sont marquées par la question du Sahara occidental : depuis son retrait du conflit, la Mauritanie tente de respecter à l’égard de ses deux voisins un équilibre rigoureux (politique de « neutralité positive » vis-à-vis de la République arabe sahraouie démocratique).
La Mauritanie a témoigné de sa volonté de participer aux instances euro-méditerranéennes (processus de Barcelone, dialogue 5+5, dialogue méditerranéen de l’OTAN). Associée dès 1995 au dialogue euro-méditerranéen en tant qu’invité spécial (en sa qualité de membre de l’UMA), la Mauritanie est devenue membre du processus de Barcelone, sans remettre en cause son appartenance au groupe ACP, lors de la réunion Euromed de Lisbonne des 5 et 6 novembre 2007.
Après la reprise des relations diplomatiques avec le Sénégal en 1992, le règlement des contentieux subsistants a connu une évolution satisfaisante, notamment s’agissant du rapatriement des réfugiés négro-mauritaniens établis au Sénégal.
La Chine occupe en Mauritanie une place importante, sur un plan essentiellement économique : premier acheteur de minerais, permis pétrolier, nombreux contrats et dons dans le domaine des BTP dont l’extension du port de Nouakchott et la réfection du terminal minéralier de Nouadhibou. Le chef de l’Etat mauritanien a effectué, le 19 juillet 2010 pour l’exposition universelle de Shangaï, l’une de ses rares visites hors du monde arabo-musulman.
La Mauritanie est engagée pour la stabilité de la zone sahélienne. Le Président Aziz a réuni à Nouakchott, le 16 février 2014, un sommet des chefs d’Etat du Sahel (Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso), qui a donné lieu à la création du G5. La Mauritanie est également membre du processus de Nouakchott, parrainé par l’Union africaine, qui réunit 11 Etats sahélo-sahariens. Elle a soutenu l’action de la communauté internationale au Mali.
Mise à jour : 03.03.14