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LE PANAFRICANISME NOUVEAU
24 juillet 2014

OBAMA PRIX NOBEL DE LA PISSE AND LOUVE

Discours d’Obama au Caire (texte intégral en traduction française) 

 

mis en ligne le 5 juin 2009
par Barack Obama

[Historique, l’adresse d’Obama au monde musulman ? L’avenir le dira (qui se souvient du discours de Clinton à Gaza, qualifié lui aussi d’historique ?). En tous cas, il marque un réel tournant dans la politique américaine. Il nous a semblé important de mettre ce (long) texte à la disposition de nos lecteurs.]

The Guardian, 4 juin 2009

http://www.guardian.co.uk/world/200...

Traduction : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant

Je suis honoré de me trouver dans la ville éternelle du Caire, et d’être accueilli par deux remarquables institutions. Depuis plus de mille ans, al-Azhar joue le rôle de phare de l’érudition musulmane, et depuis plus d’un siècle, l’Université du Caire est l’une des sources du progrès de l’Egypte. Ensemble, vous représentez l’harmonie entre tradition et progrès. Je vous suis reconnaissant pour votre hospitalité, et pour l’hospitalité du peuple égyptien. Je suis également fier d’apporter avec moi la bonne volonté du peuple américain et un salut de paix de la part des communautés musulmanes de mon pays : assalaamou aleikoum.

Nous nous rencontrons en une période de tension entre les Etats-Unis et les musulmans partout dans le monde, une tension inscrite dans des forces historiques qui dépassent tout débat politique en cours. Dans la relation entre l’islam et l’Occident, il y a eu des siècles de coexistence et de coopération, mais aussi un conflit et des guerres religieuses. Plus récemment, cette tension a été nourrie par le colonialisme qui a privé de nombreux musulmans de leurs droits et de leurs chances, et par une guerre froide où des pays à majorité musulmane ont été trop souvent considérés comme des sous-traitants, sans égard pour leurs propres aspirations. De plus, les changements énormes provoqués par la modernisation et la mondialisation ont conduit d nombreux musulmans à considérer l’Occident comme hostile aux traditions de l’islam.

De violents extrémistes ont exploité ces tensions chez une minorité réduite mais puissante de musulmans. Les attentats du 11 septembre 2001 et les violences continuelles de ces extrémistes contre des civils ont conduit certains, dans mon pays, à percevoir l’islam comme irrémédiablement hostile, non seulement à l’Amérique et aux pays de l’Occident, mais aussi aux droits de l’homme. Cela a renforcé encore la peur et la méfiance.

Tant que notre relation sera définie par nos différences, nous renforcerons ceux qui sèment la haine et non la paix, et qui promeuvent le conflit plutôt qu’une coopération qui peut aider nos peuples à parvenir à la justice et à la prospérité. Ce cycle du soupçon et de la discorde doit cesser.

Je suis venu chercher un nouveau oommencement entre les Etats-Unis et les musulmans du monde entier, qui se fonde sur un intérêt et un respect mutuels ; qui se fonde sur le fait que l’Amérique et l’islam ne sont pas exclusifs l’un de l’autre et ne sont pas voués à se faire concurrence. Au lieu de cela, ils se chevauchent et partagent des principes communs : justice et progrès ; tolérance et dignité de tous les êtres humains.

Je fais cela en ayant conscience que le changement ne peut pas s’effectuer en un jour. Un discours seul ne peut éradiquer des années de méfiance. Et je n’ai pas non plus de réponse immédiate à toutes les questions complexes qui nous ont amenés au point où nous sommes. Mais je suis convaincu que pour avancer, nous devons dire ouvertement ce que nous avons sur le cœur et que, trop souvent, nous ne disons que derrière des portes fermées. Il doit y avoir un effort soutenu pour s’écouter, apprendre l’un de l’autre et chercher des terrains d’entente. Comme le dit le sait Coran ; « Sois conscient de Dieu et dis toujours la vérité. » C’est ce que je me propose de faire : dire la vérité du mieux que je peux, humble devant la tâche qui nous attend, et ferme dans ma croyance que les intérêts que nous partageons en tant qu’êtres humains sont beaucoup plus forts que les forces qui nous séparent.

Cette conviction est en partie liée à ma propre expérience. Je suis chrétien, mais mon père venait d’une famille kenyane qui comprend plusieurs générations de musulmans. Enfant, j’ai vécu plusieurs années en Indonésie et j’entendais l’appel du muezzin à l’aube et à la tombée du jour. Jeune homme, j’ai travaillé dans des communautés de Chicago où beaucoup ont trouvé dignité et paix dans leur foi musulmane.

Instruit en histoire, je connais aussi la dette de la civilisation envers l’islam. Ce fut l’islam - dans des endroits comme l’Université al-Azhar - qui a porté la flamme de l’étude pendant plusieurs siècles, montrant la voie en Europe à la Renaissance et aux Lumières. Ce fut l’esprit d’innovation qui soufflait sur les communautés musulmanes qui a produit l’algèbre, nos compas et outils de navigation, notre maîtrise de l’imprimerie, notre compréhension de la transmission des maladies et des moyens de la soigner. La culture musulmane nous a donné des arches majestueuses et des spirales élancées, une poésie éternelle et une musique magnifique ; une calligraphie élégante et des endroits de paisible contemplation. Dans son histoire, l’islam a fait la preuve, par les paroles comme par les actes, que la tolérance religieuse et l’égalité raciale étaient possibles.

Je sais aussi que l’islam a toujours fait partie de l’histoire américaine. Le Maroc a été le premier pays à reconnaître notre nation. En signant le Traité de Tripoli en 1796, notre deuxième président, John Adams, avait écrit : « Les Etats-Unis n’ont aucune trace d’hostilité envers les lois, la religion et la tranquillité des musulmans. » Et depuis notre fondation, les musulmans américains ont enrichi les Etats-Unis. Ils ont combattu dans nos guerres, servi au gouvernement, lutté pour les droits civiques, créé des entreprises, enseigné dans nos universités, excellé dans nos sports, été lauréats de prix Nobel, construit nos immeubles les plus hauts et allumé la torche olympique. Et lorsque le premier musulman américain a été élu au Congrès, il a fait le serment de défendre notre constitution sur le même Coran que l’un de nos pères fondateurs, Thomas Jefferson, avait conservé dans da bibliothèque personnelle.

Ainsi, j’ai connu l’islam sur trois continents avant de venir dans la région où il a été révélé. Cette expérience guide ma conviction qu’un partenariat entre l’Amérique et l’Islam doit être fondé sur ce qu’est l’Islam et non sur ce qu’il n’est pas. En tant que président des Etats-Unis, je considère qu’il est de ma responsabilité de lutter contre les stéréotypes sur l’Islam, où qu’ils apparaissent.

Mais ce même principe doit s’appliquer à la manière dont les musulmans perçoivent l’Amérique. De même que les musulmans ne correspondent pas à un stéréotype grossier, l’Amérique n’est pas le stéréotype grossier de l’empire mû par ses seuls intérêts. Les Etats-Unis ont été l’une des plus grandes sources de progrès que le monde ait jamais connues. Nous sommes nés d’une révolution contre un empire. Nous avons été fondés sur un idéal selon lequel tous sont créés égaux, et nous avons versé du sang et lutté pendant des siècles pour donner un ses à ces mots - à l’intérieur de nos frontières et partout dans le monde. Nous sommes formés de toutes les cultures, attirés vers tous les bouts de la Terre et dévoués à une idée simple : « E pluribus unum. »

On a beaucoup parlé du fait qu’un Afro-américain du nom de Barack Hussein Obama pouvait être élu président. Mais mon histoire personnelle n’est pas si exceptionnelle. Le rêve des occasions pour chacun ne s’est pas réalisé pour tous en Amérique, mais cette promesse existe pour tous ceux qui viennent chez nous - et cela comprend les presque 7 millions d’Américains musulmans de notre pays qui bénéficient d’un revenu et d’une éducation qui sont au-dessus de la moyenne.

En outre, la liberté en Amérique ne peut être séparée de la liberté de pratiquer sa religion. C’est la raison pour laquelle il y a une mosquée dans chaque Etat de l’Union, et plus de 1 200 mosquées à l’intérieur de nos frontières. C’est la raison pour laquelle le gouvernement des Etats-Unis a été au tribunal défendre le droit des femmes et des filles de porter le hijab, et punir ceux qui le leur refusent.

Alors, qu’il n’y ait aucun doute : l’islam est une partie de l’Amérique. Et je crois que l’Amérique recèle la vérité qui dit que, sans égard à la race, la religion où la position sociale, nous tous partageons les mêmes aspirations : vivre en paix et en sécurité, bénéficier d’une éducation et travailler dans la dignité ; aimer notre famille, notre communauté et notre Dieu. Ce sont des choses que nous partageons. C’est l’espoir de toute l’humanité.

Bien sûr, le fait de reconnaître notre humanité commune n’est que le commencement de notre tâche. Les mots seuls ne peuvent répondre aux besoins de nos peuples. Ces besoins ne seront satisfaits que si nous agissons avec audace dans les années à venir, et si nous comprenons que les défis auxquels nous faisons face sont partagés et que nous ne les surmontons pas, nous en serons tous affectés.

Car l’expérience récente nous a appris que lorsqu’un système financier s’affaiblit dans un pays, la prospérité est affectée partout. Quand une nouvelle grippe infecte un seul être humain, tous sont en danger. Quand une nation cherche à obtenir l’arme nucléaire, le risque d’une attaque nucléaire augmente pour toutes les nations. Quand des extrémistes violents opèrent dans une chaîne de montagnes, des gens sont en danger de l’autre côté de l’océan. Et quand des innocents en Bosnie ou au Darfour sont massacrés, c’est une tache sur notre conscience collective. Voilà ce que signifie partager dans ce monde du XXIe siècle. Là est la responsabilité que nous avons l’un envers l’autre en tant qu’êtres humains.

C’est une responsabilité difficile à comprendre. Car l’histoire humaine a souvent été une suite de nations et de tribus s’assujettissant les unes les autres pour servir leurs intérêts propres. Or, dans cette ère nouvelle, pareilles attitudes iraient à l’encontre du but recherché. Compte tenu de notre interdépendance, tout ordre mondial qui élèverait une nation ou un groupe au-dessus des autres échouera inévitablement. Alors, quoi que nous pension du passé, nous ne devons pas en être prisonniers. Nos problèmes doivent être résolus par le partenariat, le progrès doit être partagé.

Cela ne veut pas dire qu’il faille ignorer les sources de tension. En fait, cela signifie le contraire : il faut regarder ces tensions en face. Et c’est dans cet esprit que je vais maintenant parler, aussi clairement et simplement que possible, de certaines questions dont je pense qu’il nous faudra les affronter ensemble. La première question que nous devons affronter est celle de la violence extrémiste sous toutes ses formes. A Ankara, j’ai dit clairement que l’Amérique n’est pas et ne sera jamais en guerre contre l’Islam. Néanmoins, nous affronterons sans relâche la violence extrémiste qui menace gravement notre sécurité. Car nous rejetons ce que les hommes de toutes les fois rejettent : le meurtre d’innocents, hommes, femmes et enfants. Et mon premier devoir de président est de protéger le peuple américain.

La situation en Afghanistan met en lumière les objectifs de l’Amérique et notre besoin de coopérer. Il y a plus de sept ans, les Etats-Unis ont pourchassé al-Qaida et les taliban avec un large soutien international. Nous n’y sommes pas allés par choix mais par nécessité. Je sais que certains mettent en doute ou justifient les événements du 11 septembre. Mais soyons clairs : ce jour-là, al-Qaida a tué près de 3 000 personnes. Les victimes étaient des innocents, hommes, femmes enfants, d’Amérique ou d’autres nations, qui n’avaient fait de mal à personne. Et al-Qaida a choisi de les assassiner sans pitié, a revendiqué ces crimes et déclare même sa détermination à tuer sur une grande échelle. Il a des alliés dans de nombreux pays et tente d’augmenter son influence. Il ne s’agit pas là d’opinions dont on peut débattre, mais d’actes qu’il faut traiter.

Ne vous y trompez pas : nous ne souhaitons pas que nos troupes restent en Afghanistan. Nous ne cherchons pas à y établir des bases militaires. Il est très douloureux pour l’Amérique de perdre nos jeunes femmes et nos jeunes hommes. Il est coûteux et difficile politiquement de poursuivre ce conflit. Nous ramènerions avec plaisir chacun de nos soldats à la maison si nous pouvions avoir la certitude qu’il n’y aura pas d’extrémistes violents en Afghanistan et au Pakistan, déterminés à tuer le plus d’Américains possible. Mais ce n’est pas encore le cas.

C’est la raison pour laquelle nous sommes membres d’une coalition de 46 pays. Et malgré les coûts, l’engagement américain ne faiblira pas. Réellement, aucun d’entre nous ne doit tolérer ces extrémistes. Ils ont tué dans de nombreux pays. Ils ont tué des gens de différentes fois. Ils ont tué des musulmans plus que d’autres. Leurs actes sont inconciliables avec les droits des êtres humains, le progrès des nations, et avec l’islam. Le Coran enseigne que quiconque tue un innocent tue l’humanité tout entière, et que quiconque sauve une vie sauve toute l’humanité. La foi tenace de plus d’un milliard de gens est bien plus forte que la haine étroite de quelques-uns. L’islam ne fait pas partie du problème dans le combat contre la violence extrémiste, il a au contraire un rôle important à jouer dans la promotion de la paix.

Nous savons aussi que la force militaire ne va pas résoudre les problèmes en Afghanistan et au Pakistan. C’est pourquoi nous comptons investir chaque année pendant cinq ans 1,5 milliard de $ pour construire avec les Pakistanais des écoles, des hôpitaux, des routes et des entreprises, et des centaines de millions pour aider les personnes déplacées. Et c’est pourquoi nous dépensons plus de 2,8 milliards de $ pour aider les Afghans à développer leur économie et les services dont les gens dépendent. Parlons de l’Irak. A la différence de l’Afghanistan, l’Irak a été une guerre par choix qui a suscité de fortes oppositions dans mon pays et dans le monde. Bien que je pense que le peuple irakien se trouve en définitive bien mieux sans la tyrannie de Sassam Hussein, je pense aussi que les événements en Irak ont rappelé à l’Amérique la nécessité de la démocratie et du consensus international pour résoudre nos problèmes, chaque fois que cela est possible. Souvenons-nous des paroles de Thomas Jefferson qui a dit : « J’espère que notre sagesse grandira comme notre puissance et nous apprendra que moins nous utilisons notre force, plus grande elle sera. »

Aujourd’hui, l’Amérique a une double responsabilité : aider les Irakiens à bâtir un avenir meilleur - et laisser l’Irak aux Irakiens. J’ai dit clairement au peuple irakien que nous ne voulions aucune base, ne revendiquons aucun territoire ou ressource. La souveraineté de l’Irak lui appartient. C’est pourquoi j’ai ordonné le départ de nos brigades combattantes en août prochain. C’est pourquoi nous respecterons notre engagement auprès du gouvernement irakien démocratiquement élu et retirerons les troupes de combat des villes irakiennes dès juillet, et toutes nos troupes d’Irak en 2012. Nous aiderons l’Irak à entraîner ses forces de sécurité et à développer son économie ; mais nous soutiendrons un Irak sûr et uni en tant que partenaire, et jamais en tant que patron.

Enfin, de même que jamais l’Amérique ne pourra tolérer la violence d’extrémistes, nous ne devons jamais dévier de nos principes. Le 11 septembre a été un immense traumatisme pour notre pays. La peur et la colère qu’il a provoquées sont compréhensibles, mais dans certains cas, il nous a conduits à agir en contradiction avec nos idéaux. Nous sommes en train d’agir pour changer de direction. J’ai interdit sans équivoque l’usage de la torture par les Etats-Unis, et j’ai ordonné la fermeture de la prison de Guantanamo Bay au début de l’année prochaine.

Ainsi, l’Amérique se défendra dans le respect de la souveraineté des nations et de l’Etat de droit. Et nous le ferons en partenariat avec des communautés musulmanes, menacées elles aussi. Plus tôt les extrémistes seront isolés et mal vus dans les communautés musulmanes et plus tôt nous serons en sécurité.

La deuxième source de tension dont il nous faut parler est la situation entre les Israéliens, les Palestiniens et le monde arabe.

Les liens solides entre l’Amérique et Israël sont bien connus. Cette relation est indestructible. Elle est fondée sur des liens culturels et historiques, et sur la conscience que l’aspiration à une patrie juive est enracinée dans une histoire tragique qui ne peut pas être niée.

Partout dans le monde, le peuple juif a été persécuté pendant des siècles, et l’antisémitisme en Europe a culminé avec une catastrophe sans précédent. Demain, je vais visiter Buchenwald, qui faisait partie d’un réseau de camps où les Juifs étaient réduits à l’état d’esclaves, torturés, tués par balles et gazés à mort par le IIIe Reich. Six millions de juifs ont été tués, plus que la totalité de la population juive d’Israël aujourd’hui. Nier ce fait est sans fondement, c’est de l’ignorance et de la haine. Menacer Israël de destruction ou répéter des stéréotypes ignobles sur les juifs est profondément mal et ne sert qu’à rappeler aux Israéliens les plus douloureux des souvenirs tout en empêchant la paix que les gens de cette région méritent.

D’un autre côté, il est aussi indéniable que le peuple palestinien - musulmans et chrétiens - a souffert dans sa quête d’une patrie. Pendant plus de 60 ans, il a enduré les douleurs du déracinement. Beaucoup attendent, dans des camps de réfugiés en Cisjordanie, à Gaza et aux alentours, une vie de paix et de sécurité qu’ils n’ont jamais pu mener. Ils subissent les humiliations quotidiennes - grandes et petites - qui accompagnent l’occupation. Alors, qu’il n’y ait aucun doute : la situation du peuple palestinien est intolérable. L’Amérique ne tournera pas le dos aux aspirations légitimes des Palestiniens à la dignité et à un Etat à eux.

Pendant des dizaines années, il y a eu une impasse : deux peuples aux aspirations légitimes, chacun avec son histoire douloureuse qui fait fuir tout compromis. Il est facile de pointer du doigt les responsabilités - pour les Palestiniens, pointer les migrations provoquées par la fondation d’Israël, pour les Israéliens de pointer la constante hostilité et les attaques qu’ils ont subies dans leur histoire, depuis l’intérieur de leurs frontières aussi bien que du dehors. Mais si nous ne considérons ce conflit que d’un côté, noue ne verrons pas la vérité : la seule solution pour répondre aux aspirations des deux côtés passe par deux Etats, où Israéliens et Palestiniens vivront chacun en paix et en sécurité. Il y va de l’intérêt d’Israël, de la Palestine, de l’Amérique et du monde. C’est pourquoi j’ai l’intention de rechercher personnellement cette solution, avec toute la patience que la tâche requiert. Les obligations que les parties ont contractées dans le cadre de la feuille de route sont claires. Pour que la paix advienne, il est temps pour elles - et pour nous tous - de prendre nos responsabilités.

Les Palestiniens doivent renoncer à la violence. La résistance par la violence et le meurtre est mauvaise et ne marche pas. Pendant des siècles, les Noirs d’Amérique ont subi le fouet pour les esclaves et l’humiliation de la ségrégation. Mais ce n’est pas la violence qui a conquis l’égalité et la plénitude de leurs droits. C’est par une insistance pacifique et déterminée sur les principes au centre de la fondation de l’Amérique. La même histoire peut être dite par des peuples d’Afrique du Sud et d’Asie du Sud-Est, d’Europe de l’Est ou d’Indonésie. Cette histoire a une vérité toute simple : la violence est une impasse. Ce n’est ni un signe de courage ni un signe de force que de tirer des roquettes sur des enfants endormis ou de faire sauter de vieilles femmes dans un autobus. Ce n’est pas ainsi qu’on revendique une autorité morale, c’est ainsi qu’on se dépouille de cette autorité morale.

Il est maintenant temps pour les Palestiniens de se concentrer sur ce qu’ils peuvent construire. L’Autorité palestinienne doit développer sa capacité à gouverner, avec des institutions qui répondent aux besoins de son peuple. Le Hamas a du soutien chez certains Palestiniens, mais il a lui aussi des responsabilités. Pour jouer un rôle et répondre aux aspirations des Palestiniens, et unifier le peuple palestinien, le Hamas doit mettre fin à la violence, reconnaître les accords passés et reconnaître le droit d’Israël à l’existence.

Dans le même temps, les Israéliens doivent reconnaître que, tout comme le droit d’Israël à exister ne peut pas être nié, celui de la Palestine ne peut pas l’être non plus. Les Etats-Unis n’acceptent pas la légitimité de la continuation de la colonisation. Ces constructions violent les accords précédents et sapent les efforts consentis pour parvenir à la paix. Il est temps que ces colonies cessent.

Israël doit aussi respecter ses engagements et assurer aux Palestiniens la possibilité de vivre, travailler et développer leur société. Et, tout comme elle dévaste les familles palestiniennes, la crise humanitaire qui continue à Gaza ne sert pas la sécurité d’Israël, pas plus que l’absence continue de perspectives en Cisjordanie. Le progrès de la vie quotidienne des Palestiniens doit faire partie du chemin vers la paix ; et Israël doit prendre des mesures concrètes pour permettre ce progrès.

Enfin, les pays arabes doivent reconnaître que l’Initiative de paix arabe a constitué un début important, mais non la fin de leurs responsabilités. Le conflit israélo-arabe ne doit plus être utilisé pour détourner les peuples des nations arabes d’autres problèmes. Au lieu de cela, il doit être un moteur pour agir et aider le peuple palestinien à développer les institutions qui feront vivre leur Etat ; reconnaître la légitimité d’Israël ; et choisir le progrès plutôt qu’une obsession mortifère du passé.

L’Amérique accordera sa politique avec ceux qui recherchent la pais, et dira en public ce qu’elle dit en privé, aux Israéliens, aux Palestiniens et aux Arabes. Nous ne pouvons pas imposer la paix. Mais en privé, de nombreux musulmans reconnaissent qu’Israël ne disparaîtra pas. De même, de nombreux Israéliens reconnaissent la nécessité d’un Etat palestinien. Il est temps pour nous d’agir sur ce que tout le monde sait être vrai. Trop de larmes et de sang ont été versés. Nous avons tous une responsabilité : celle d’œuvrer au jour où les mères israéliennes et palestiniens pourront voir leurs enfants grandir sans peur ; où la terre sainte des trois grandes religions sera l’endroit de paix que Dieu avait pensé ; où Jérusalem verra cohabiter dans la sécurité et la durée juifs, musulmans et chrétiens et sera un endroit où tous les enfants d’Abraham se mêleront pacifiquement, comme dans l’histoire d’Isra, quand Moïse, Jésus et Mahomet (la paix soir eux) se sont joints pour prier ensemble.

La troisième source de tension relève de notre intérêt commun dans les droits et les devoirs des nations au sujet des armes nucléaires. Cette question est une source de tension entre les Etats-Unis et la République islamique d’Iran. Pendant des années, l’Iran s’est défini en partie par son opposition à mon pays, et il est vrai qu’il y a entre nous une histoire tumultueuse. Au milieu de la Guerre Froide, les Etats-Unis ont joué un rôle dans le renversement d’un gouvernement iranien démocratiquement élu. Depuis la révolution islamique, l’Iran a joué un rôle dans des actes de prises d’otages et de violences contre des Américains, militaires et civils. L’histoire est connue. Plutôt que de demeurer piégé dans le passé, j’ai dit clairement au peuple et aux dirigeants iraniens que mon pays est prêt à aller de l’avant. La question, aujourd’hui, n’est pas de savoir contre quoi est l’Iran, mais quel avenir il veut bâtir.

Il sera difficile de surmonter des décennies de méfiance, mais nous agirons avec courage, rectitude et résolution. Il y aura de nombreuses questions à discuter entre nos deux pays, et nous sommes prêts à aller de l’avant sans conditions préalables, sur la base d’un respect mutuel. Mais il est clair pour tout le monde que lorsqu’il s’agit d’armes nucléaires, nous atteignons un point décisif. Il ne s’agit plus simplement des intérêts américains, mais d’empêcher une course à l’arme nucléaire au Moyen-Orient qui pourrait mener cette région et le monde sur une voie extraordinairement dangereuse.

Je comprends ceux qui protestent contre le fait que certains pays disposent d’armes que d’autres n’ont pas. Aucune nation ne doit choisir quelles nations possèdent l’arme nucléaire. C’est pourquoi j’ai réaffirmé fortement l’engagement des Etats-Unis dans la recherche d’un monde sans armes nucléaires. Et toute nation - y compris l’Iran - doit avoir le droit d’accéder à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques sii elle respecte ses obligations dans le cadre du traité de non-prolifération. Cet engagement est au cœur du traité. Seuls ceux qui le respectent doivent y avoir droit. Et j’espère que tous les pays de la région pourront partager cet objectif.

Quatrième question que j’aborderai : la démocratie.

Je sais qu’il y a eu des controverses sur la promotion de la démocratie, pour une grande part en relation avec la guerre en Irak. Mais je serai très clair : aucune nation ne peut imposer à une autre un système de gouvernement. Mais cela ne minore pas mon engagement envers les gouvernements qui reflètent la volonté de leur peuple. Chaque nation fait vivre ce principe à sa manière, enracinée dans ses traditions. L’Amérique ne prétend pas savoir ce qui est bon pour tout le monde. Mais je pense, sans aucune concession possible, que les gens souhaitent certaines choses : la possibilité de donner son avis sur la façon dont on est gouverné ; la confiance en l’Etat de droit et une administration de la justice égale pour tous ; un gouvernement transparent qui ne vole pas son peuple ; la liberté de choisir son style de vie. Ce ne sont pas seulement des idées américaines mais des droits de l’homme, et c’est pourquoi nous les soutiendrons partout.

Il n’existe pas de ligne droite pour réaliser cette promesse. Mais cela au moins est certain : les gouvernements qui protègent ces droits sont finalement plus stables, plus sûrs et réussissent mieux. La répression des idées ne réussit jamais à les faire disparaître. L’Amérique respecte le droit de toutes les voix pacifiques et respectueuses de la loi à se faire entendre partout dans le monde, même si nous sommes en désaccord avec elles. Et nous ferons bon accueil à tout gouvernement élu et pacifique, s’il gouverne en respectant son peuple.

Ce dernier point est important car certains ne défendent la démocratie que lorsqu’ils n’ont pas le pouvoir. Une fois au pouvoir, ils répriment impitoyablement les droits des autres. Quel que soit l’endroit du monde, le gouvernement du peuple et par le peuple implique des règles simples pour ceux qui exercent le pouvoir : il faut l’exercer par le consentement et non par la coercition, respecter les droits des minorités, placer les intérêts du peuple et les processus légitimes du processus politique au-dessus de votre parti. Sans ces ingrédients, les seules élections ne font pas une vraie démocratie.

Cinquième question dont je parlerai : la liberté religieuse.

L’islam a une tradition de tolérance fière d’elle-même. Nous le voyons dans l’histoire de l’Andalousie et de Cordoue. Je l’ai vu moi-même enfant en Indonésie, où des prêtres chrétiens pratiquaient leur religion librement dans un pays dont l’immense majorité est musulmane. C’est l’esprit dont nous avons besoin aujourd’hui. Dans tous les pays, les gens doivent être libres de choisir et de vivre leur foi sur la base de la persuasion de l’esprit, du cœur et de l’âme. Cette tolérance est essentielle pour la religion, mais elle est menacée de différentes manières.

Chez certains musulmans, il existe une tendance inquiétante à mesurer sa foi par le rejet de celle d’autrui. La richesse de la diversité religieuse doit être préservée, que ce soit pour les maronites au Liban ou pour les coptes en Egypte. Les lignes de fracture doivent être fermées aussi chez les musulmans, car les divisions entre sunnites et chiites ont provoqué des violences tragiques, en particulier en Irak.

La liberté religieuse est capitale pour permettre aux peuples de vivre ensemble. Il nous faut toujours examiner les façons de la protéger. Pas exemple, aux Etats-Unis, les règles qui régissent les dons caritatifs ont rendu plus difficile pour les musulmans la pratique de leurs obligations religieuses. C’est pourquoi je me suis engagé à travailler avec les musulmans américains pour garantir qu’ils puissent exercer la zakat.

De même, il est important que les pays occidentaux évitent d’empêcher leurs citoyens musulmans de pratiquer leur religion comme ils l’entendent - par exemple en dictant la manière dont une musulmane doit s’habiller. On ne peut pas déguiser l’hostilité à l’égard d’une religion sous le couvert du libéralisme.

La foi doit nous réunir. C’est pourquoi nous avons mis en route des projets d’offices communs qui réunissent chrétiens, musulmans et juifs. C’est pourquoi nous saluons des efforts comme ceux du roi Abdallah d’Arabie saoudite pour le dialogue interreligieux ou des dirigeants turcs pour l’Alliance des civilisations. Partout dans le monde, nous pouvons transformer le dialogue en offices communs, de façon que les ponts entre les peuples mènent à l’action, que ce soit pour combattre la malaria en Afrique ou pour apporter du secours après une catastrophe naturel.

Sixième question : les droits des femmes.

Je sais qu’il y a un débat sur cette question. Je rejette l’opinion de certains occidentaux pour qui une femme qui choisit de couvrir sa chevelure est d’une certaine façon moins égale, mais je crois aussi qu’une femme à qui l’on refuse l’éducation se voit dénier ses droits. Et ce n’est pas par hasard si les pays où les femmes ont accès à une éducation de haut niveau ont de bien plus grandes chances de prospérer.

Je serai clair sur ce point : la question de l’égalité des femmes n’a pas à être un problème pour l’Islam. En Turquie, au Pakistan, au Bangladesh et en Indonésie, nous avons vu des pays à majorité musulmane élire des femmes à leur tête. Dans le même temps, la lutte pour l’égalité des femmes continue dans de nombreux aspects de la société américaine, et un peu partout dans le monde.

Nos filles peuvent contribuer à la société autant que nos fils, et notre prospérité commune progressera et permettant à toute l’humanité - hommes et femmes - d’atteindre leur potentiel. Je ne pense pas que les femmes doivent nécessairement faire les mêmes choix que les hommes pour être leurs égales, et je respecte ces femmes qui choisissent de mener leur vie dans des rôles traditionnels. Mais cela doit être leur choix. C’est pourquoi les Etats-Unis coopéreront avec tout pays à majorité musulmane pour soutenir l’alphabétisation des filles et aider les jeunes femmes à chercher un emploi par le micro-crédit qui aide les gens à réaliser leurs rêves.

Enfin, je parlerai de développement économique et de perspectives.

Je sais que pour beaucoup, la mondialisation a deux visages. L’Internet et la télévision peuvent convoyer connaissances et information, mais sexualité offensante et violence illimitée. Le commerce peut apporter de nouvelles richesses et de nouvelles perspectives, mais aussi d’énormes bouleversements. Dans toutes les nations, y compris la mienne, ce changement peut s’accompagner de craintes. Crainte qu’à cause de la modernité, nous perdions le contrôle sur nos choix économiques, notre politique et, plus important encore, notre identité - les choses auxquelles nous tenons le plus, nos familles, notre tradition, notre foi.

Mais je sais aussi que le progrès humain ne se refuse pas. Il n’y a pas nécessairement de contradiction entre développement et tradition. Des pays comme le Japon et la Corée du Sud ont développé leur économie tout en maintenant une culture bien distincte. Cela est également vrai pour les progrès étonnants accomplis dans des pays à majorité musulmane, de Dubaï à Kuala Lumpur. Dans les temps anciens comme à notre époque, des communautés musulmanes ont été à l’avant-garde de l’innovation et du développement.

Cela est important parce qu’aucune stratégie de développement ne peut reposer uniquement sur ce qui vient de soi-même, et ne peut pas non plus se poursuivre quand de jeunes gens sont au chômage. De nombreux pays du Golfe ont bénéficié d’importantes richesses grâce au pétrole, et certains se concentrent aujourd’hui sur un développement plus large. Mais nous devons tous reconnaître que l’éducation et l’innovation seront la monnaie du XXIe siècle. Or, dans trop de communautés musulmanes, il y a eu sous-investissement dans ces secteurs. Je donne beaucoup d’importance à ces investissements dans mon pays. Alors que, dans le passé, l’Amérique s’est beaucoup souciée du pétrole et du gaz provenant de cette partie du monde, nous recherchons aujourd’hui un engagement plus large.

Sur l’éducation, nous développerons des programmes d’échanges et augmenterons les bourses, comme celle qui a fait venir mon père en Amérique, tout en encourageant davantage d’Américains à aller étudier dans des pays musulmans. Nous accueillerons les étudiants musulmans prometteurs dans des internats américains, investirons dans l’enseignement en ligne pour les enseignants et les enfants partout dans le monde, et créerons un nouveau réseau en ligne, de sorte qu’un adolescent du Kansas pourra communiquer instantanément avec un adolescent du Caire.

Sur le développement économique, nous créerons un nouveau corps de volontaires entrepreneurs pour monter des partenariats avec leurs homologues de pays à majorité musulmane. Et nous accueillerons cette année un sommet sur l’entreprenariat pour identifier les moyens d’approfondir les liens entre chefs d’entreprise, fondations et entrepreneurs sociaux aux Etats-Unis et dans les pays musulmans.

Sur la science et la technologie, nous lancerons un nouveau fonds de soutien au développement technologique dans les pays à majorité musulmane, et aiderons à diffuser les idées sur les marchés afin qu’elles puissent créer des emplois. Nous ouvrirons des pôles d’excellence en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est. Nous nommerons de nouveaux émissaires de la science qui collaboreront à des programmes destinés à développer de nouvelles sources d’énergie, créer des emplois écologiques, numériser des enregistrements, purifier l’eau et faire pousser de nouvelles récoltes. Et aujourd’hui, j’annonce un nouvel effort mondial avec l’Organisation de la Conférence islamique pour éradiquer la polio. Nous développerons également des partenariats avec des pays musulmans pour promouvoir la santé des enfants et des mères.

Tout cela doit s’effectuer en partenariat. Les Américains sont prêts à se joindre aux civils et aux gouvernements, aux organisations communautaires et aux leaders religieux dans les pays du monde entier pour aider nos peuples à bâtir une vie meilleure. Les choses que j’ai décrites ne seront pas faciles à, réaliser. Mais il est de notre responsabilité de joindre nos efforts au nom du monde que nous voulons - un monde où les extrémistes ne menacent plus nos peuples, où les soldats américains sont rentrés chez eux ; un monde où Israéliens et Palestiniens sont chacun en sécurité dans leur Etat, où l’énergie nucléaire n’est utilisée qu’à des fins pacifiques ; un monde où les gouvernements sont au service de leurs citoyens et où tous les droits des enfants de Dieu sont respectés. Ce sont des intérêts qui nous sont communs. C’est le monde que nous voulons. Mais nous ne pourrons y arriver qu’ensemble.

Je sais que beaucoup - musulmans ou non - doutent de notre capacité à mettre en œuvre ce niveau commencement. Certains veulent attiser les flammes de la division et se mettre en travers de la voie du progrès. Certains disent que l’effort n’en vaut pas la peine, que nous sommes condamnés au désaccord et que les civilisations sont condamnées à s’entrechoquer. Bien plus encore sont tout simplement sceptiques sur le fait qu’un réel changement puisse avoir lieu. Il y a tant de peur, tant de méfiance. Mais si nous choisissons d’être prisonniers du passé, nous n’avancerons jamais. Je souhaite particulièrement dire ceci aux jeunes gens de toutes les fois, dans tous les pays : vous, plus que quiconque, avez la capacité de refaire ce monde.

Chacun d’entre nous partage ce monde pour une brève période. La question est de savoir si nous passons ce temps à nous concentrer sur ce qui nous divise, ou si nous nous engageons à faire un effort - un effort soutenu - pour trouver des points de convergence, pour se concentrer sur l’avenir que nous souhaitons pour nos enfants et pour respecter la dignité de tous les êtres humains.

Il est plus facile de commencer des guerres que d’y mettre fin. Il est plus facile de blâmer les autres plutôt que de regarder à l’intérieur de soi, de voir ce qu’il y a de différent chez quelqu’un plutôt que de trouver ce que nous avons en commun. Mais nous devons choisir la voie juste et non la voie facile. Il y aussi au cœur de chaque religion une règle : nous agissons envers autrui comme nous souhaitons qu’il agisse envers nous. Cette vérité transcende les nations et les peuple et elle n’est pas nouvelle. Elle n’est ni noire, ni blanche ni brune, elle n’est ni chrétienne, ni musulmane ni juive. C’est une idée qui a battu au berceau de la civilisation, et qui bat toujours dans le cœur de milliards de gens. C’est la foi en l’autre, et c’est ce qui m’amène ici aujourd’hui.

Nous avons le pouvoir de faire le monde que nus voulons, mais seulement si nous avons le courage d’un nouveau commencement, en gardant à l‘esprit ce qui a été écrit.

Le Coran nous dit : « Oh, humanité ! Nous t’avons créée mâle et femelle, et nous t’avons dispersée en nations et tribus afin que vous puissiez vous connaître. »

Le Talmud nous dit : « Toute la Torah n’a pour but que de promouvoir la paix. »

La Bible nous dit : « Bénis soient les bâtisseurs de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. »

Les peuples du monde peuvent vivre ensemble en paix. Nous savons que c’est la vision de Dieu. Maintenant, cela doit être notre travail, ici sur terre. Merci. Et que la paix soit sur vous.

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21 juillet 2014

PALESTINE VERSUS ISRAËL. Vidéo: Michèle Sibony, une femme d’honneur, fière et altière

Affrontements rue de la Roquette : un piège qui a permis de ne pas parler de Gaza

michelePar Michèle Sibony
Union Juive Française pour la Paix.

Dimanche à Paris, en marge d’une manifestation de soutien au peuple palestinien, des heurts ont éclaté entre militants pro-israéliens et pro-palestiniens. Que s’est-il vraiment passé ? Pour Michèle Sibony, membre de l’Union juive française pour la paix et de l’agence média Palestine, il n’a pas été rendu compte fidèlement de la réalité.

 

Michèle Sibony

Michèle Sibony

Commençons par ce qu’il faut dire, et ce qui devrait intéresser tout citoyen comptant sur ses médias pour être correctement informé : la "guerre" de Gaza comme elle est appelée n’est pas une guerre, c’est en réalité l’opération d’éradication du Hamas lancée par le gouvernement israélien à partir de l’enlèvement des trois colons qui a servi de prétexte, mais surtout annoncée dès la constitution d’un gouvernement d’union nationale soutenu par les États-Unis et l’Union européenne.

Depuis une semaine l’opération militaire "bordure de protection" a déjà fait plus de 200 cents morts, des civils hommes femmes et enfants pour l’essentiel, piégés sur un territoire minuscule, avec la plus haute densité de population du monde. Des centaines de blessés, des écoles des mosquées, des hôpitaux attaqués, tout cela lors de frappes dites chirurgicales. "L’Humanité" a informé du risque d’utilisation par l’armée israélienne d’une arme particulièrement redoutable : le dîme.

Une connivence médiatico-politique

Tout cela au moment du sinistre anniversaire de sept ans de siège et d’un blocus illégal aux yeux de toute la communauté internationale privant toute cette population de l’essentiel.

Au sens strict et précis de toutes les normes du droit international, il s’agit-là de crimes de guerre tels que définis par l’article 8 du statut la CPI.

Pardon de ce qui semblerait être une digression, mais qui dit cela en France ? Quel média rappelle ne serait-ce qu’une fois le contexte d’occupation et de colonisation qui enferme le peuple palestinien tout entier ? Qui rappelle que la résistance d’un peuple occupé est un droit ?

Nous avons assisté depuis le début de cette offensive à une présentation totalement univoque, en adéquation parfaite avec la position de notre propre gouvernement, elle même calquée sur la version israélienne des événements : Israël est attaqué par des roquettes et a le droit de se protéger par tous les moyens. Disons, pour rester pudiques, que les chiffres des victimes dans les deux camps parlent d’eux même du rapport de forces en jeu.

Il nous faut, pour pouvoir être clairs, commencer par dénoncer cette connivence médiatico-politique avec Israël, l’ambassade d’Israël en France et les soi-disant représentants de la communauté juive, le CRIF.

Les manifestants pro-palestiniens sont tombés dans un piège

La manifestation à Paris du 13 juillet était la première grande manifestation nationale de soutien à la Palestine. Quelques jours avant la manifestation dont le parcours était connu, Barbès-Bastille, les sites de plusieurs groupes juifs d’extrême droite appelaient à un rassemblement de soutien à Israël devant la synagogue de la rue de la Roquette, qui devait servir de bastion et de clé de voûte à l’opération de par sa proximité de la fin du parcours : on peut voir ces appels et cette préparation ici

Le président du consistoire central, Joël Mergui, a affirmé lui à l’AFP que "plusieurs dizaines de manifestants" s’étaient "délibérément" rendus devant la synagogue de la Roquette, non loin de la Bastille, "pour agresser verbalement et physiquement des juifs" réunis dimanche après-midi "pour prier pour la situation en Israël et pour la paix" (sic).

Les provocateurs – tous les témoins et les vidéos le montrent – ont été protégés et aidés par la police, ils ont entraîné à coups d’insultes et de fumigènes un petit groupe de manifestants excédés vers la synagogue.

Attirés devant la synagogue, les jeunes manifestants sont tombés dans le piège qui a permis :

1- De ne pas parler de Gaza, et de ce qui s’y joue

2- De ne pas parler de la solidarité française avec la Palestine,

3- De transformer la grave question des crimes commis en ce moment à Gaza, en une opération antisémite méritant sanction, et

4- La sanction est sortie du tiroir où elle était prête : volonté d’interdiction des manifestations de soutien à la Palestine.

Il y a d’autres questions à se poser

Le manque de clarté de la plupart des médias français, tombés dans le même piège, sans doute parce qu’ils n’avaient même pas pris la peine de "couvrir" la manifestation, et qui ont décidé comme on le leur avait soufflé qu’en l’occurrence le seul événement c’était des "heurts antisémites", a largement contribué à la réussite de cette opération.

L’un d’eux s’est-il interrogé sur le sens d’un rassemblement destiné à soutenir Israël devant et dans une synagogue ? L’un d’eux a-t-il mentionné que la grande synagogue de la Victoire recevait il y a un mois un général de l’armée israélienne, qu’elle présentait à ses ouailles pour parler du service militaire en Israël ?

Il y a ceux qui parlent, repris par le ministre Valls, d’importation du conflit. En réalité, il nous semble qu’on peut se poser la question d’une stratégie concertée, entre le CRIF et l’ambassade d’Israël, qui se résume en quelques phrases simples, mais redoutables : sachant qu’il n’est à l’évidence pas possible de gagner la bataille de la popularité, il s’agit de faire à tout prix diversion et forcer le silence.

L’antisémitisme est alors tragiquement utilisé quand il existe, comme dans le cas de l’affaire Merah à Toulouse, pour imposer le renforcement des liens avec Israël, et quand il n’existe pas il faut le fabriquer parce qu’il est la meilleure arme, la seule dont on dispose et qui marche à tous les coups pour faire taire sur les crimes en cours à Gaza.

Qui trouble l’ordre public ? De quel ordre s’agit-il ? Ce sont là les questions que chacun devrait se poser.

Source: Le Plus

20 juillet 2014

MAURITANIE: L'Orchestre National de Mauritanie mort depuis des années, voilà aujourd'huimais ressuscité par sahelsounds

L'Orchestre National de Mauritanie cover art
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about

Formed in 1968, Mauritania's National Orchestre was the official band of the post-colonial desert country. Led by the young Hadrami Ould Meidah and trained in Guineau Conakry under the guidance of the Bembeya Jazz, the Orchestre National was both musical group and idealogical symbol - sharing many of the aspirations of the young country. To the Mauritanian classical music, with its rigid and complex modal system, the group unabashedly added electric guitars and brass sections. Traditional epics were adapted with contemporary sounds. Multi-lingual compositions honored the diverse ethnic groups throughout the country. 

The life of the National Orchestra would parallel the events shaping the nation, lasting from 1968 to 1975 - shortly before the military coup which would spell not only the end of the Orchestra, but the end of a democracy. Recordings are hard to come by. Aside from the few copies of the 7" that still exist, no other commercial releases were ever made. The remaining legacy of the Orchestra consisting of live performances and radio broadcasts, was nearly destroyed during the coup d'etat of 1978. Under orders to burn any and all recordings related to the Daddah regime, the radio archive was looted by loyal military forces. During the chaos, one heroic radio engineer snuck into the archives and salvaged the reels of the music contained here which were sequestered in his home for the past decades. Working with Hadrami Ould Meidah, radio archivists, and former members of the band, these selections highlight some of the remaining recordings of the prolific L'Orchestre National de Mauritania. 

For the CD or vinyl release, visit www.sahelsounds.com or your local music retailer.

credits

released 01 March 2013 

L'Orchestre National de Mauritanie 

Hadrami Ould Meidah - Vocals 
Gils Koné - Bass Guitar 
Ibrahim "Petit" Sall - Guitar 
Souleymane Ndiaye - Vocals 
Mohamed "Neyfara" Vall Ould Mahmoud - Flute, Trumpet 
Boylil Ould Mbareck - Trumpet 
Sidaty Ould Saoud - Vocals 
Soukaba Ould Ngeizh - Drums 
Mohamed Mahmoud Ould Mbaye 
Ganne Coulibaly - Bass 
Saidou Bâ - Hoddu 


Text by Christopher Kirkley 
Photos courtesy of Hadrami Ould Meidah 
Photo restoration by Justin Cronin 
Transfer by Josh Derry 
Mastering by Timothy Stollenwerk 


Special thanks to Bilal, Hadrami Ould Medeh, Sidi Ould Boyah, Ganne Coulibaly, Malcolm Sweeney, Afrimedia, and all the friends in Cinquieme. 

Sahelsounds SS-013 
Mississippi Records MRP-032

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18 juillet 2014

MAURITANIE: CE QUE JE CROIS ET CE QUE JE PENSE : LE PROBLÈME DES NOIRS DE MAURITANIE, UN PROBLÈME ? POURQUOI ?


CE QUE JE CROIS ET CE QUE JE PENSE : LE PROBLÈME DES NOIRS DE MAURITANIE, UN PROBLÈME ? POURQUOI ?
« Un citoyen mauritanien répondant au nom de Boubacar Sally Cissé originaire de Sélibaby était venu pour corriger une erreur sur ses documents d’état-civil. 
Selon des sources citées par le site d’information Sahara Média, il avait rendez-vous ce jeudi (17 juillet ) avec l’Agence nationale du registre des populations et titres sécurisés pour voir son problème réglé avant qu’il ne s’entend dire que c’est remis à plus tard, chose qui l’a fait sortir de ses gongs, d’autant que ce n’est pas le premier report. 

En sortant de la direction générale de l’Agence, il a versé de l’huile sur l’une des voitures de cette administration et y a mis le feu. Des éléments de la police sont alors intervenus pour l’arrêter.» 
Cette l’information que j’ai lue tout à l’heure. Voilà ce que je pense : 
Je pense que les agissements de ce citoyen constituent certainement la réaction d’exaspération d’une personne à qui on fait perdre tout le temps et toute la patience pour obtenir un papier que lui accorde par droit sa nationalité mauritanienne. 

La Mauritanie n’est pas en réalité cette Mauritanie entachée par des incidents de ce genre qui se multiplient mettant en mal des mauritaniens généralement noirs contre leur propre pays. Pays où pourtant ils ont tous les droits que confère la constitution à leur citoyenneté. 

La Mauritanie n’est pas un pays raciste. Mais je crois que la Mauritanie est un pays pris en otage par des individus racistes dont les agissements commencent sérieusement à porter préjudice à notre cohésion nationale. Sinon pourquoi un mauritanien de nationalité mauritanienne avérée doit-il courir à longueurs de journées et de mois derrière un autre mauritanien pour obtenir son droit, ou pour accéder à des services publics auprès d’une administration devant laquelle les citoyens ont les mêmes droits ? 
Je me demande pourquoi, les pouvoirs publics ne se décident t’ils pas à faire cesser ces maladresses volontaires provocatrices qui montent des citoyens d’une communauté contre ceux d’une autre communauté ? Il est vraiment temps que nous nous ressaisissions et que nous luttons et franchement et avec détermination pour éliminer toutes formes de discrimination raciale qui ternit l’image de notre pays. Parce que, quoique feront les nostalgiques du racisme des années 66 et 89, la Mauritanie ne sera jamais une Mauritanie blanche uniquement, comme elle ne sera jamais une Mauritanie noire uniquement. Elle était, elle est et elle restera toujours une Mauritanie noire et blanche. Une Mauritanie multiraciale, musulmane. C’est tout. Mon ami Ibrahima Moctar Sarr, disait « les noirs de Mauritanie n’ont pas de problème avec les blancs de la Mauritanie. Les noirs de Mauritanie ont un problème avec le « système » instauré en Mauritanie ». Le système désigne ici, le pouvoir, qui est en fait les « pouvoirs » qui se sont succédés depuis l’indépendance. Libérons le « système » de cette prise d’otage orchestrée par des marginaux, attardés nationaux, véritables accessoires politiques et idéologiques qui ne se retrouvent que dans le désordre ou l’anarchie deux environnements où ils s’adaptent parfaitement bien, où ils prospèrent parfois même au prix de sacrifices de vies humaines (1966 et 1989) et même au prix de génocides (INAL). 
Soyons raisonnables et objectifs. On ne peut pas aimer les noirs seulement pour leur riz au poisson, la beauté de leurs femmes ou leurs voix aux élections. Ils, (les noirs) méritent plus que ça. Je ne veux pas verser pas dans ce débat dans lequel peut être m’entraineraient mes amis KAW Touré, Ahmed Salem Deida, Samba Djiméra, Mohamadou Sy, Mina KANE et Djeinaba Malick et d’autres. Mais moi, qui suit blanc et qui n’appartient pas au « système » d’après ce que j’ai compris, les noirs de mon pays ne demandent pas l’impossible. En fait, ils demandent qu’on « ACCEPTE » une fois pour toutes et sans plus d’ambiguïté leur « mauritanitée » au sens constitutionnel du terme. 

Que le passif humanitaire soit épongé par une vérité et une réconciliation consensuelle nationale, que pour leurs biens spoliés par les évènements survenus en 89 ils soient dédommagés, que leurs ou « des » terres leur soient restituées et qu’enfin on ne « TOUCHE PAS ET PLUS A LEUR NATIONALITE ». Ce n’est pas beaucoup demander. 

Je suggère, comme on est au mois béni de RAMADAN, mois de PARDON et de RECONCILIATION de l’individu avec son âme et sa conscience, que les pouvoirs publics réfléchissent à créer un environnement favorable à la résolution définitive de ce problème de noirs de notre pays…. parce que le problème des noirs c’est aussi notre problème nous les blancs. Donc, pendant qu’il est temps prenons sur nous blancs et noirs tous confondus le courage de défricher un terrain d’entente où nos générations futures peuvent vivre comme par le passé dans la paix, la sérénité et le respect mutuel. C’est tellement simple pourtant ! 



© Facebook Mohamed CHIGHALI 
18 juillet 2014

MOYEN ORIENT: Dalil Boubakeur recteur de la Grande Mosquée de Pariglorifie Israël et justifie la guerre à Ghaza

Grande Mosquée de Paris : Dalil Boubakeur glorifie Israël et justifie la guerre à Ghaza
« Concernant les derniers événements à Gaza, je crois personnellement que lorsque des organisations comme le Hamas bombardent pendant des années le territoire d'Israël, elles suscitent forcément des réactions d'Israël et exposent les populations palestiniennes à des représailles. Ce qui est irresponsable et dangereux ». 

Celui qui s'exprime ainsi n'est pas membre d'un lobby pro-israélien en France ni un élément de la communauté juive de ce pays. Ces propos ont été tenus par le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, dans une interview, publiée mercredi 1er avril, par magazine israélien « SVP-Israël ». 

« J'ai grandi en Algérie. Je me rappelle que nous disions alors - lorsque des juifs s'installaient dans un village - que la richesse venait avec eux et que s'ils partaient, la misère revenait. Il faut savoir que l'antisémitisme n'est pas une invention arabe mais typiquement européenne. Car être antisémite pour un arabe n'a aucun sens, car ce serait pour un sémite être contre soi-même. Juifs et arabes sont donc amenés, par la nature des choses, à se tenir la main, poursuit M. Boubakeur. 

Puis le recteur évoque un projet de voyage en Israël et glorifie ce pays et l'intelligence de ses hommes, comparés à leurs voisins des pays arabes. « Concernant Israël, je le voie et l'admire comme un pays en pleine expansion et qui a d'énormes ­possibilités grâce à l'intelligence de sa population, surtout quand on voit comment le pays a mis en valeur ses terres, en comparaison aux terres de ses pays voisins... Israël est l'expression même de l'homme livré à la nature. D'où l'importance à mes yeux, de la connaissance et de l'intelligence humaine ». 

Au lendemain de sa publication, l'entretien suscite déjà un malaise au sein de la communauté musulmane en France et pourrait mettre le gouvernement algérien dans l'embarras dans le contexte des élections présidentielles qui démarre le samedi 4 avril dans l'Hexagone. Le journal, qui se présente comme le guide magazine israélien du tourisme et des affaires, insiste en effet sur l'appartenance de la Grande Mosquée de Paris à l'Algérie. Certains passages laissent entendre que le recteur s'exprime officiellement au nom d'Alger. 

Mais il y a aussi le contexte de la publication de cet entretien. Elle intervient le jour de la prise de fonctions en Israël du gouvernement de coalition de droite et d'extrême droite, dirigée par Benyamin Netanyahou. Les propos de M. Boubakeur interviennent également dans un contexte international où même les défenseurs habituels d'Israël en France se montrent discrets, après les massacres et les crimes de guerre commis par l'Etat hébreu à Ghaza. 

« Le recteur de la Mosquée de Paris a toujours cherché à plaire aux associations communautaires juives en France. Mais cette fois, il est allé trop loin », souligne un responsable d'une association communautaire algérienne. 

http://www.tsa-algerie.com/Grande-Mosquee-de-Paris---Dalil-Boubakeur-glorifie-Israel-et_6496.html http://www.tsa-algerie.com/Grande-Mosquee-de-Paris---Dalil-Boubakeur-glorifie-Israel-et_6496.html 

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17 juillet 2014

ARCHIVE MAURITANIE TPMN à Bakel : Journée mondiale des réfugiés. En images, le séjour auprès des réfugiés.

Le coordinateur de Touche Pas à Ma Nationalité, Abdoul Birane Wane, a réaffirmé l'engagement ferme de TPMN de défendre cette cause vieille de plus de 24 ans.  Et de poursuivre le combat pour le recouvrement de la dignité des négro-mauritaniens. 

Le coordinateur de TPMN en compagnie de Ibrahima N'diaye et du doyen du camp.
Le coordinateur de TPMN en compagnie de Ibrahima N'diaye et du doyen du camp.

La délégation de TPMN en compagnie de quelques éléments de la coordination de Dakar (Mody Ba et Ibrahima Ndiaye), Moustapha Sy de Diataar et Néné N'diaye du camp de Médina Fanaye dans un camp de réfugiés.
La délégation de TPMN en compagnie de quelques éléments de la coordination de Dakar (Mody Ba et Ibrahima Ndiaye), Moustapha Sy de Diataar et Néné N'diaye du camp de Médina Fanaye dans un camp de réfugiés.

Séance de lecture du Saint Coran
Séance de lecture du Saint Coran

Entretien avec les femmes réfugiées à Bakel
Entretien avec les femmes réfugiées à Bakel

Harouna Sidi Wélé et Abou Bohoum Sow
Harouna Sidi Wélé et Abou Bohoum Sow

Le coordinateur de TPMN à l'ouverture de la journée des réfugiés à Bakel
Le coordinateur de TPMN à l'ouverture de la journée des réfugiés à Bakel

Abderrahmane Moussa Ba, membre de la délégation de tpmn à Bakel
Abderrahmane Moussa Ba, membre de la délégation de tpmn à Bakel

Les représentants des différents sites de réfugiés
Les représentants des différents sites de réfugiés

Harouna Wélé président de séance lors de la deuxième journée
Harouna Wélé président de séance lors de la deuxième journée

Le coordinateur de TPMN avec les représentants des 14 sites de Bakel
Le coordinateur de TPMN avec les représentants des 14 sites de Bakel

Des délégués de sites avec le coordinateur de TPMN
Des délégués de sites avec le coordinateur de TPMN

Journée de clôture des activités, Thierno Sow du camp de Podor et le coordinateur de TPMN présentant les résolutions.
Journée de clôture des activités, Thierno Sow du camp de Podor et le coordinateur de TPMN présentant les résolutions.

Enfants de réfugiés à Bakel.
Enfants de réfugiés à Bakel.

Vendredi 5 Juillet 2013 - 17:50
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15 juillet 2014

MAURITANIE: des femmes debout

Portraits de mauritaniennes engagées : Ces femmes qui veulent une Mauritanie debout

14 juillet 2014

AFRIQUE: hommage à Nadine Gordimer 1923- 2014

Issue d'une famille bourgeoise, de père juif et de mère anglaise, Nadine Gordimer est élevée dans la religion chrétienne et grandit dans l'environnement privilégié de la communauté anglophone blanche. Elle n'en demeure pas moins sensible aux inégalités raciales et aux problèmes sociopolitiques de son pays. À neuf ans, elle rédige sa première nouvelle, inspirée par la fouille policière de la chambre de sa domestique noire. Ses premiers récits se situent dans le milieu juif d'Afrique du Sud. Par l'écriture, elle choisit ensuite de décrire la société inégalitaire sud-africaine et de s'engager contre le système eid. Elle est longtemps proche de l'ANC de Nelson Mandela. L'essentiel de son œuvre, de facture classique, en témoigne aujourd'hui et la lecture de ses textes enseigne une douloureuse page d'Histoire. Cependant, sa célébration grandiose des paysages sud-africains et son amour pour cette terre « odorante et colorée » — qu'elle n'a pas quittée — ajoutent de l'humanité et de la chaleur à ses écrits.

 

Ses œuvres se caractérisent par une volonté de s'émanciper de l'intrigue afin de privilégier l'étude psychologique et sociale. À la peinture détaillée de son pays natal, elle juxtapose la critique de ses dysfonctionnements, ses drames et son cheminement douloureux vers la démocratie et l'égalité entre Noirs etBlancs. Après la fin de la société d'apartheid, elle renouvelle son inspiration en s'adaptant à la nouvelle situation de l'Afrique du Sud et cesse d'évoquer le passé.

Elle a publié treize romans, deux cents nouvelles et plusieurs recueils d'essais et de textes critiques. Elle est agressée chez elle, à Johannesburg, par trois cambrioleurs le 26 octobre 2006 mais n'est pas sérieusement blessée lors de l'agression.

En 2008, elle rejoint plusieurs auteurs de renommée mondiale dont Philip RothSalman Rushdie et Carlos Fuentes et trois autres lauréats du prix Nobel (Gabriel García MárquezJ.M. Coetzee et Orhan Pamuk) pour soutenir l'écrivain franco-tchèque Milan Kundera, soupçonné d'avoir dénoncé à l'ancienne police tchécoslovaque l'un de ses concitoyens, condamné à vingt-deux ans de prison2.

Elle a été décorée le 31 mars 2007 de la Légion d'honneur française, lors d'une cérémonie à l'Ambassade de France à Pretoria3. Elle est en outre Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres.

Elle décède le 14 juillet 2014, à l'âge de 90 ans, dans sa maison de Johannesburg, entourée de ses enfants.

14 juillet 2014

AFRIQUE dans la Première Guerre mondiale : "Les régiments maghrébins parmi les plus décorés"

© www.ecpad.fr | Devant Verdun en mars 1918, un bataillon de tirailleurs marocains

Texte par Stéphanie TROUILLARD 

Dernière modification : 30/01/2014

Dans le cadre du centenaire de la Grande Guerre, l'hommage aux soldats africains est encore timide. Les troupes du Maghreb ont été longtemps oubliées dans la mémoire collective. Un colloque organisé à Paris vise à mettre en lumière ces combattants.

En novembre dernier, lors du lancement des commémorations du centenaire de la Première guerre mondiale, le président François Hollande avait tenu à saluer les soldats africains "qui ont pris part à une guerre qui avait pu ne pas être la leur". Malgré cette reconnaissance officielle, l’engagement de ces combattants reste encore très méconnu.

Durant le conflit, plus de 600 000 soldats coloniaux ont pourtant été mobilisés sur tous les fronts. La moitié d’entre eux étaient originaires du Maghreb. Lorsd’un colloque organisé vendredi 31 janvier à l’Hôtel de Ville de Paris sur la mobilisation des troupes d’outre-mer, l’historien Jean Martin va rappeler à notre mémoire la mobilisation de ces poilus d’Afrique du Nord. "Les troupes coloniales ont joué un rôle d’appoint durant la Première Guerre mondiale, il a été moins décisif que durant la Seconde Guerre mondiale, mais cet apport n’a pas été négligeable", explique à FRANCE 24 ce professeur émérite des universités, qui a notamment enseigné à la Sorbonne et à Lille III. Au total, 173 000 Algériens, 58 770 Tunisiens et 25 000 Marocains ont participé à la "der des der" au sein del’armée d’Afrique.

Lorsque débute le conflit en 1914, la conscription des "indigènes" vient tout juste d’être mise en place en Algérie, à la suite d'une loi de 1911. Mais ce recrutement des soldats musulmans est loin de faire l’unanimité. "Les Européens d’Algérie étaient opposés à la levée en masse des indigènes, car ils redoutaient que ces combattants deviennent plus revendicatifs en matière de droits une fois revenus chez eux", souligne Jean Martin. Pendant les premiers mois de la guerre, les opérations de mobilisation ne sont donc pas très importantes. Des tirailleurs algériens sont toutefois envoyés rapidement vers le front. En septembre 1914, plusieurs régiments sont sous le feu lors de la bataille de la Marne. Des hommes qui n’avaient jamais vu l’Europe et qui n’avaient pas encore reçu d’instruction militaire : "Il y a eu des pertes très lourdes. Cela a été dramatique. On les a retirés du front et on les a formés."

 

LE 7E RÉGIMENT DE TIRAILLEURS ALGÉRIENS EN 1917
© Wikipedia

 

"Ils ne manquaient pas de bravoure"

Malgré ce manque d’expérience, les soldats nord-africains se distinguent très vite par leur sens du combat. "On s’est aperçu qu’ils pouvaient apprendre la manipulation d’armes de plus en plus modernes. Ils ne manquaient pas de bravoure", résume le spécialiste de l’histoire coloniale. Le maréchal Foch aurait ainsi déclaré à propos de la bataille de la Marne : "La fortune a voulu que la division marocaine (composée d’Algériens, de Tunisiens, de zouaves et de légionnaires, et non pas de soldats marocains, NDLR) fût là !". Les Marocains ne sont pas en reste. Dans l’historique du 1er régiment de tirailleurs du protectorat, le ministre de la Guerre, Alexandre Millerand, leur adresse de vives félicitations : "Disciplinés au feu comme à la manœuvre, ardents dans l'attaque, tenaces dans la défense de leurs positions jusqu'au sacrifice, supportant au-delà de toute prévision les rigueurs du climat du nord, ils donnent la preuve indiscutable de leur valeur guerrière".

Pour preuve de cet héroïsme, les troupes du Maghreb comptent parmi les plus décorées. Les tirailleurs algériens ont reçu plus de 20 % des plus hautes distinctions décernées (drapeaux décorés de la Légion d'honneur ou de la Médaille militaire et fourragères rouges à la couleur de la Légion d'honneur) alors que leurs effectifs au combat ne représentent à la fin du conflit que 2 % du total des combattants. Les deux régiments de tirailleurs marocains ayant combattu ont également obtenu sept citations à l'ordre de l'armée.

 

LES CONTINGENTS D'OUTRE-MER PENDANT LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

La Grande Guerre et les troupes coloniales par WWWSAFORG

 

Une armée plus égalitaire

Reconnus pour leurs faits d’armes, les membres de l’armée d’Afrique ne sont pas traités différemment des autres poilus. Contrairement à certaines idées reçus, ils reçoivent le même respect de leurs officiers : "Ils étaient rassemblés entre eux, mais c’était  plus pour des raisons de commodités. Ils recevaient de la nourriture halal et quand ils mourraient, ils étaient enterrés selon le rite musulman. La France respectait leur identité. Beaucoup d’entre eux ont raconté après coup que l’armée était plus égalitaire que la société coloniale car sur le front, ils étaient tous égaux et notamment devant la mort".

Pour Jean Martin, un autre cliché sur ces troupes doit aussi être corrigé. Selon l'historien, rien ne permet d’affirmer que les régiments nord-africains ont été plus exposés au feu que les autres : "Tout le monde était de la chair à canon. Quand vous voyez la région Bretagne par exemple, elle a payé un tribut plus lourd que le Maghreb. Pour les Bretons, on a profité du sentiment religieux et des distributions d’eau de vie pour les envoyer au front". Au total, l’armée d’Afrique a perdu presque 45 000 hommes, ce qui représente un peu plus de 3% des morts français de la Grande guerre.

Le Maghreb n’a pas seulement contribué à l’effort de guerre dans les tranchées mais également en fournissant des milliers de bras pour les usines. "C’est de la Première Guerre mondiale que date l’immigration maghrébine. Avant, il n’y avait pas plus de 15 000 Maghrébins en France métropolitaine", note Jean Martin. Pendant quatre ans, l’Afrique du Nord va envoyer 180 000 travailleurs dans l’Hexagone, dont beaucoup vont rester sur place après la fin des hostilités. Les premiers quartiers historiques maghrébins de France sont constitués à cette époque : la Goutte-d’Or et Beaugrenelle à Paris ou encore Vénissieux à Lyon.

En raison de cet apport militaire et économique, les sociétés du Maghreb ont connu d’importants changements au cours de cette période. Les "indigènes" de la république ont notamment eu le sentiment d’avoir versé leur sang pour une cause qui n’était pas la leur, et d’être en droit de réclamer des compensations. "Quand ils sont retournés chez eux, ils ont voulu être traité comme des Français à part entière. Ce n’était pas encore du nationalisme, mais une revendication égalitaire", estime Jean Martin. Soutenu par son empire, la France a pourtant occulté pendant longtemps la mobilisation de ces hommes venus d’Afrique : "Les auteurs ne font pas état des soldats coloniaux. On ne les voyait pas. On ne pensait pas à eux. Les Français avaient encore une vision très hexagonale, résume l’historien. C’est peut-être aussi par chauvinisme que la France a voulu trouver en elle-même les ressources de la victoire."

La mobilisation des troupes d'outre-mer pour la Grande Guerre, Hôtel de Ville de Paris, le vendredi 31 janvier de 17h30 à 20h00.

 

DES TIRAILLEURS ALGÉRIENS BLESSÉS INSTALLÉS DANS DES AUTOBUS D'AMBULANCE PENDANT LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
© Wikipedia

 

14 juillet 2014

CHRONIQUE DE L'AFRIQUE: Françafrique cette association de malfaiteurs qui a paralysée l’Afrique

27 octobre 2012, 19:03

 Ces jours-ci, il est de bon temps de parler d’un vent de renouveau dans les relations France-Afrique. L’« honneur » des Africains est lavé, semble dire à l’unisson certains milieux politiciens des deux côtés de la méditerranée. Le nouveau président de la gauche française, François Hollande est venu soigner les « bobos » que son prédécesseur de la droite française, Nicolas Sarkozy, a commis envers les « élites » africaines. 

 

Contrairement à Nicolas Sarkozy qui avait dans la même ville, Dakar, commis l’impair en pensant avoir identifié le « drame de l’Afrique » en disant que « l’homme africain n’est pas assez rentré dans l’histoire », François Hollande préfère « encenser » le continent « berceau de l’humanité », en valorisant ses atouts et en axant sur son avenir, sans s’attarder sur le lourd passé des relations franco-africaines, dont il veut apparemment se distancer. Désormais, déclare-t-il dans son premier discours en terre d’Afrique: « Le temps de la Françafrique est révolu : il y a la France, il y a l’Afrique, il y a le partenariat entre la France et l’Afrique, avec des relations fondées sur le respect, la clarté et la solidarité. »[1] En fait, l’exposé est truffé de belles phrases, des promesses d’amitié, de sincérité, bref, un beau discours avec des énoncés tout à fait judicieux pour susciter l’adhésion des Africains en ces temps d’incertitudes et de crise globalisée, dont ils sont encore une fois les otages. 

 

Mais pour beaucoup d’Africains, le seul fait nouveau dans ce discours, c’est son orateur, le président François Hollande, le nouveau visage des intérêts de la France en Afrique. Le reste n’est que rengaine. Les mémoires sont pleines des promesses et autres engagements des gouvernements successifs de la France, qu’on s’empresse d’enterrer sitôt éteints les projecteurs. Qui ne se souvient du fameux discours prononcé à La Baule le 20 juin 1990 par un autre président français, également de gauche, François Mitterrand. Son contenu a marqué les esprits par le vent de changement qu’il prônait, autant en terme de relations entre la France et l’Afrique, qu’en terme de liberté, de développement et d’ouverture démocratique. D’autant que le contexte politique international de l’époque s’y prêtait particulièrement dans la foulée de l’effondrement de l’union soviétique et la chute du mur de Berlin. N’est-ce pas qu’il faut avoir la mémoire courte pour croire encore aux discours des présidents français sur l’Afrique? Aucun d’eux n’a jamais mis en péril le système néocolonialiste mis en place par le général de Gaule et son homme de main Jacques Foccart pour garder ses ex. colonies sous domination française. La machine monstrueuse qu’est la Françafrique est toujours active, même si les discours et les filières sont renouvelés à chaque changement de gouvernement français. 

Alors, morte la Françafrique comme le proclame le président Hollande? Pas sûr. Chacun de ses prédécesseurs avait, dans des termes plus ou moins similaires, proclamé publiquement l’acte de décès de cette association de malfaiteurs, dont l’ampleur des crimes contre l’humanité occuperait la cour pénale internationale pour des années, à tout le moins. Mais aucun des présidents, de droite comme de gauche, n’a vraiment dévié de la ligne tracée par Jacques Foccart, laquelle comme chacun sait, ne fait aucune place aux droits des peuples des ex. colonies. 

 Gauche et droite, nourries au sein de la Françafrique 

Si les Africains ne s’attendaient pas à des gestes révolutionnaires de la droite française, supposément pas très regardante sur la question des droits de l’homme dans la conduite de ses affaires en Afrique, l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 avait soulevé de grands espoirs. D’autant que François Mitterrand avait nommé au poste de ministre délégué à la « coopération » Jean-Pierre Cot, un homme tout acquis au changement dans les relations France-Afrique, comme l’écrivait Christian Fauvet dans l’Express : « La tête pleine d’idées généreuses (…), il s’emploie à faire souffler le vent du changement. Après tout, il est là pour ça. Dans son esprit, le changement consiste à abandonner la politique du secret, que symbolisait Foccart, (…) À promouvoir une autre politique du développement, fondée sur une certaine morale. »[2] Jean-Pierre Cot, explique pour sa part au réalisateur du remarquable documentaire Francafrique[3], Patrick Benquet : « qu’il représentait “l’image” à laquelle tenait le président Mitterrand”, l’ouverture sur le tiers-monde, le discours généreux du développement, les nations unies, les droits de l’homme… » Tout cela ne fut qu’une brève parenthèse. 

 

Les Africains découvrent rapidement que ce n’est qu’une image derrière laquelle le président Mitterrand est devenu lui-même la nouvelle matrice de la Françafrique et encaisse dans les pures traditions de celle-ci, les dividendes engendrés par le pillage, les détournements, et autres crimes infligés aux peuples du continent. Ils ne sont pas les seuls à être déçus par la gauche française. Le ministre de la coopération l’est tout autant de voir son président reproduire dans les coulisses ce qu’il condamnait publiquement. Jean-Pierre Cot démissionne et devient ainsi une victime de l’argent sale, qui alimente les caisses noires de l’Élysée et les comptes bancaires des dictateurs alliés. Sauté l’obstacle Jean-Pierre Cot, la Françafrique repart sous la houlette de François Mitterrand, qui du même coup enterre le discours d’ouverture de la Baule qui faisait la part belle à la démocratie, au développement et les droits de l’homme dans les ex. colonies. Pendant un court instant de l’histoire, les peuples africains s’étaient mis à rêver si fort qu’ils en oubliaient que l’orateur et son assistance, un parterre de dictateurs sanguinaires et corrompus, étaient les pourvoyeurs exclusifs de leurs souffrances. Mitterrand a tout bonnement enterré le projet de rupture avec la Françafrique et mis celle-ci au service de ses propres ambitions. 

 On efface et on recommence 

 Plus de 15 ans plus tard, après d’autres guerres[4], d’autres massacres, et d’autres coups d’état qui ont confiné le continent dans la misère et la violence, le candidat président de la droite, Nicolas Sarkozy se présente aux Africains avec le même projet de rupture avec la Francafrique. Il parle d’instaurer une : « relation transparente. Il nous la faut, déclare-t-il, débarrassée des réseaux d’un autre temps, des émissaires officieux qui n’ont d’autre mandat que celui qu’ils s’inventent. Le fonctionnement normal des institutions politiques et diplomatiques doit prévaloir sur les circuits officieux qui ont fait tant de mal par le passé. Il faut définitivement tourner la page des complaisances, des secrets et des ambiguïtés »[5] Son secrétaire d’état chargé de la coopération et de la Francophonie, Jean-Marie Bockel va connaître le même sort que celui de Mitterrand, Jean-Pierre Cot. Dans un discours fort critique des relations France-Afrique, il déclare devant la presse : « Je veux signer l’acte de décès de la “Françafrique”[6]. Je veux tourner la page de pratiques d’un autre temps, d’un mode de relations ambigu et complaisant, dont certains, ici comme là-bas, tirent avantage, au détriment de l’intérêt général et du développement. » Il n’en fallait pas plus pour réveiller les monstres de la Françafrique. Et au lieu de rupture, c’est plutôt le secrétaire d’état qui est démis de ses fonctions dans la « patrie » des droits de l’homme. Cependant, contrairement à Jean-Pierre Cot qui a refusé de monnayer ses principes en déclinant l’offre de son gouvernement, cet ancien colonel accepta d’occuper le poste de ministre aux anciens combattants. 

 

50 ans après les indépendances, la mort de la Françafrique devrait être une affaire exclusivement africaine 

 Tous ces épisodes de la Françafrique, qui renait à chaque fois de ses cendres, prouvent aux Africains que la balle de leur émancipation est désormais dans leur camp. Il leur faudra regarder bien en face, et surtout évaluer les incidences des instruments de leur dépendance vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale, la Françafrique, bien sûr, mais aussi la Francophonie et la Franc-maçonnerie[7], qui sont autant de ghettos qui neutralisent le développement des ex. colonies. Si la mondialisation n’est pas l’idéal pour l’humanité, il n’empêche qu’elle a permis l’ouverture du continent africain à d’autres possibilités de développement. Quand les Africains entendent les politiques et médias français s’indigner que la Chine fasse des affaires avec des régimes qui violent les droits humains, ça prête à sourire, tant le sarcasme est énorme. Il faut être bien arrogant et surtout méprisant pour reprocher aux Chinois, un crime qu’eux-mêmes commettent systématiquement et sans état d’âme depuis 50 ans sur le continent noir, au vu et au su de toute l’Europe, dont ils sont le fer de lance dans cette partie du monde. Tout comme les Britanniques et les États-Unis le sont dans d’autres endroits de la planète. 

C’est parfait de vouloir tourner la page, mais alors, que la France cesse séance tenante son soutien aux dictateurs, qu’elle publie tous leurs biens et leurs avoirs[8] sur son territoire et qu’elle les restitue aux peuples pillés[9], qu’elle libère les archives de ses ex. colonies, qu’elle mette fin aux accords militaires secrets, et qu’elle procède au démantèlement de ses bases militaires. Peut-on y croire? Après 50 ans de pratiques inégales et de mensonges, les préjugés instillés par les réseaux de la Françafrique finissent comme une seconde nature qu’on peine à éliminer. Et on aurait tendance à penser que rien de cela ne sera fait. Force est de constater, encore une fois dans le cas du Mali, ce va-t-en guerre, dont la France use si facilement sur le continent et qui trahit la nature des relations néocolonialistes encore diffuses dans les esprits de l’Élysée. Ce n’est sûrement pas les peules du Congo, de la Côte d’ivoire, du Rwanda, du Tchad et beaucoup d’autres, comme aujourd’hui, les Maliens qui diraient merci à la France d’avoir intervenu militairement dans leur pays. Finalement, ce qui est présenté comme une rupture dans les relations avec l’Afrique peut se révéler n’être qu’une mutation et tous les atermoiements ne justifieraient ultimement qu’une chose : les intérêts économiques de l’Occident en Afrique, menacés par les économies émergentes, en particulier la Chine, de plus en plus présente sur le continent. Et sûrement à moindre coût (humain et matériel) pour des Africains en quête de liberté, de dignité et de développement. 

 Zehira Houfani, écrivaine 

 Notes 

 [1]Le discours de François Hollande, le Point.fr, 12 octobre 2012, 

 http://www.lepoint.fr/monde/verbatim-le-discours-de-francois-hollande-a-dakar-12-10-2012-1516395_24.php 

 [2] L’écart de Jean-Pierre Cot, Christian Fauvet , l’Express,10 décembre 1982 

 [3] Françafrique, Patrick Benquet, Infrarouge, France 2, 13 octobre 2010 

 [4] Voir cette chronologie partielle sur le monde :http://www.lemonde.fr/web/module_chrono/ifr/0,11-0@2-3212,32-867026@51-1016961,0.html et aussi, http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article4418 

 5] Discours prononcé au Bénin le 19 mai 2006 

 [6] Les voeux à la hussarde de Jean-Marie Bockel, Vincent Hugeux, L’EXPRESS, 15 janvier 2008 

 [7]Franc-maçons : les maîtres de l’Afrique, Théophile Kouamoua, Jeune Afrique, 11 avril 2011 

 Voir aussi l’excellent documentaire « Françafrique » de Patrick Benquet cité plus haut, qui montre une scène surréaliste et surtout affligeante de ces maîtres de l’Afrique dans leur accoutrementde franc-maçon 

 [8] Voir le site de l’ONG française Survie et l’important travail de son président, François-Xavier Verschave , une véritable bibliothèque sur les crimes de la Françafrique :www.survie.org 

 [9] Les affaires des biens mal acquis, ONG Sherpa : 

 

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