CHRONIQUE DE LA MAURITANIE: Et si le fédéralisme était la solution pour retrouver l'unité nationale?
Brève histoire de l'Etat de Mauritanie
Au xve siècle, l’arrivée des Arabes Beni Hassane (ou tribu des Hassanes) venus de Haute-Égypte se fixent dans le Nord et combattent les tribus sanhajas. Ils vont influencer la structure sociale et la composition ethnique de la société mauritanienne, répandre progressivement la langue arabe, ou leur langue courante dérivée de l'arabe dite encore hassaniyya et dicter, jusqu’à l’occupation française, les rapports de force par l’émergence de leursémirats à côté de l’émirat des Idawiich. Les émirats qui bordaient le Sénégal — ou « Tass maures » riverains du fleuve selon les terminologies usitées par les gouverneurs français du Sénégal — croiseront longtemps le fer avec les autorités de cette colonie.
Au xviie siècle, les tribus Maghfra et Zouaya vont se combattre pendant près de 30 ans avant de constituer un nouvel État mauritanien. Un foyer de culture islamique va émerger avec de nouvelles villes florissantes telles que Tinigui, Tidjikja, Ksar el Barka, Rachid. Les tribus gèrent des régions et c'est ainsi que des émirats tels que le Trarza, le Brakna, le Tagant et l'Adrar arriveront à se maintenir.
D'autres empires à domination musulmane vont s'établir dans le sud tels que l'empire peul du Fouta-Toro ou l'empire du Oualo. Ces empires seront souvent en guerre avec les émirats du nord.
Le pays a connu plusieurs affrontements entre les composantes de la pupolations composée des arabo-berbères ou maures qui vivent majoritairement au nord du pays, les halpulaar qui sont essentiellement au Sud, les Haratines qui sont esclaves et descendants d'esclaves des maures sont partout au nord comme au sud en passant par le centre, les sonikés, les wolofs et les Bammanas essentiellement au Sud).
Les divergences linguistiques ont fortement marqué le parcours politique de la Mauritanie de l’indépendance à nos jours, mettant le pays, par intermittence, au bord de la guerre civile : 1966, 1979, 1989. Elles ont aussi marqué l’évolution du système éducatif, dont les diverses réformes reflètent les tâtonnements des différents régimes qui ont gouverné le pays, pour trouver une solution satisfaisante pour tous et donc garante de paix sociale. Ainsi, le rapport conflictuel entre la langue arabe (arabe/hassanya) et les langues nationales transfère le conflit sur un autre terrain, l’école, dont le français est l’enjeu.
En avril 1989, de violents incidents ont opposé les communautés haalpulaar et maures, au Sénégal ainsi qu’en Mauritanie. Ces incidents ont été d’une gravité exceptionnelle, tant par leur ampleur (plusieurs centaines de morts de part et d’autre, des dizaines de milliers de personnes expulsées), que par leurs conséquences. Aux pogroms dakarois ont répondu, en Mauritanie, de vastes rafles, accompagnées de sévices et suivies d’expulsions massives. Ces affrontements qualifiés d’« ethniques » par les observateurs peuvent apparaître ainsi, comme banals en Afrique, à une époque où, trente ans après les Indépendances, les pays essaient de retrouver un équilibre interne propre, différent de celui légué par l’ancien colonisateur. Force est de constater que les effets de la «paix coloniale» imposée lourdement, aux multiples peuples constituant les pays africains, s’estompent.
Les difficultés (les erreurs diront certains) des gouvernements n’ont fait qu’accentuer, au fil des ans et des crises économiques, les susceptibilités de certains groupes ou peuples, plus ou moins favorisés par le pouvoir. C’est le cas du conflit des grands lacs aujourd’hui dans l’Est du Congo RDC.
Régions et population (chiffres de 1988 dernier recensement officiel) futurs Etats Fédérés
Région |
HASC |
ISO |
FIPS |
Rom |
Spelled |
|
Pop-2000 |
Pop-1988 |
Superficie (km. ²) |
|
Superficie (mi. ²) |
|
Capital |
Adrar |
MR.AD |
07 |
MR07 |
VII |
Septième |
60847 |
61043 |
215300 |
|
83100 |
|
Atar |
|
L'Assaba |
MR.AS |
03 |
MR03 |
III |
Troisième |
249596 |
168123 |
36600 |
|
14100 |
|
Kiffa |
|
Brakna |
MR.BR |
05 |
MR05 |
V |
Cinquième |
240167 |
192157 |
33800 |
|
13100 |
|
Aleg |
|
Dakhlet Nouadhibou |
MR.DN |
08 |
MR08 |
VIII |
Huitième |
75976 |
63030 |
22300 |
|
8600 |
|
Nouadhibou |
|
Gorgol |
MR.GO |
04 |
MR04 |
IV |
Quatrième |
248980 |
184359 |
13600 |
|
5300 |
|
Kaédi |
|
Guidimaka |
MR.GD |
10 |
MR10 |
X |
Dixième |
186697 |
116436 |
10300 |
|
4000 |
|
Sélibaby |
|
Hodh Ech Chargui |
MR.HC |
01 |
MR01 |
Ie |
Première |
275288 |
212203 |
182700 |
|
70500 |
|
Néma |
|
Hodh el Gharbi |
MR.HG |
02 |
MR02 |
II |
Deuxième |
219167 |
159296 |
53400 |
|
20600 |
|
Aioun el Atrouss |
|
|
|
||||||||||||
L'Inchiri |
MR.IN |
12 |
MR12 |
XII |
Douzième |
11322 |
14613 |
46800 |
|
18100 |
|
Akjoujt |
|
Nouakchott |
MR.NO |
NKC |
MR13 |
611883 |
393325 |
1000 |
|
400 |
|
Nouakchott |
|||
Tagant |
MR.TG |
09 |
MR09 |
IX |
Neuvième |
61984 |
64908 |
95200 |
|
36800 |
|
Tidjikdja |
|
Tiris Zemmour |
MR.TZ |
11 |
MR11 |
XI |
Onzième |
53586 |
33147 |
252900 |
|
97600 |
|
Zouérate |
|
Trarza |
MR.TR |
06 |
MR06 |
VI |
Sixième |
252664 |
202596 |
67800 |
|
26200 |
|
Rosso |
Voyons la viabilité des régions en tant qu’Etats par ordre alphabétique :
1- L’Adrar Mauritanien
L'Adrar est la 7e région administrative (wilaya) de la Mauritanie. Située au cœur géographique du pays, elle doit son nom au plateau gréseux de l'Adrar qui domine une région désertique relativement plate – le mot adrar désignant « une montagne » ou une « crête montagneuse » enlangue berbère1. On la dénomme souvent « Adrar mauritanien », afin d'éviter toute confusion avec la wilaya d'Adrar algérienne ou l'Adrar des Ifoghas auMali.
Avec une superficie de 215 000 km2, c'est la seconde wilaya par sa taille, après le Tiris Zemmour qui la borde au nord, à la frontière avec le Sahara occidental. À l'ouest, l'Inchiri et le Dakhlet Nouadhibou la séparent de l'océan Atlantique qui se trouve à 250 km environ. À l'est, l'Adrar est limité par leMali et le Hodh Ech Chargui.
La capitale de l'Adrar est Atar, un moment pressentie comme future capitale de la Mauritanie à la veille de l'indépendance. Aujourd'hui cette ville d'environ 24 000 habitants
2- L’Assaba
L'Assaba est une région de Mauritanie, elle est la troisième région dans le classification administrative de la Mauritanie. Sa capitale est Kiffa, la deuxième ville mauritanienne en population. L'Assaba est une zone agropastorale.
Lors du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000, 113 799 personnes y ont été dénombrées
3- Brakna
Le Brakna est une région administrative (wilaya) de Mauritanie, située dans le sud-ouest du pays, à la frontière avec le Sénégal.
Lors du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000, le Brakna comptait 247 006 habitants.
4- Dakhlet Nouadhibou
Le Dakhlet Nouadhibou est l'une des régions (wilaya) de la Mauritanie. Frontalière avec le Maroc, elle est située à l'Ouest du pays, avec une façade atlantique, elle a pour capitale Nouadhibou.
Lors du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000, 79 516 personnes y ont été dénombrées
5- Le Gorgol :
Le Gorgol est l'une des treize régions administratives ou wilayas de Mauritanie. Elle est parcourue par un affluent du Sénégal auquel elle a emprunté le nom : le Gorgol (rivière).
Relativement peu étendue, elle est située dans le sud du pays, à proximité de la frontière avec le Sénégal dont elle est séparée par le fleuve Sénégal.
Elle a pour capitale Kaedi.
6- Le Guidimakha
Le Guidimakha (ou Guidimaka ou Gidimaxa) est la 10e région administrative (wilaya) de la Mauritanie. Avec une superficie d'environ 10 000 km, c'est la plus petite et celle qui est située le plus au sud du pays. Elle est limitée à l'ouest par la région du Gorgol et au nord-est par celle de l'Assaba. Au sud le fleuve Sénégal la sépare du Sénégal et l'un de ses affluents, le Karakoro, du Mali. Sa capitale est Sélibabi, le seul centre urbain important.
Le Guidimakha comptait 116 436 habitants lors du recensement de 1988. On en dénombrait 177 707 au moment du recensement de 2000.
Les populations nomades sont très peu nombreuses au Guidimakha, la plupart des habitants sont des fermiers. Beaucoup d'entre eux sont des Soninkés, mais on y trouve aussi des Peuls, des Bambaras , des Wolofs, des Haratines et des Maures.
7- Hodh Ech Chargui
Le Hodh Ech Chargui est une région administrative (wilaya) de Mauritanie, située dans le sud-est du pays, à la frontière du Mali. Son chef-lieu est Néma.
C'est une région peu peuplée par rapport à sa superficie. Lors du recensement de 1988, 212 203 personnes y ont été officiellement dénombrées. Au moment du Recensement général de population et de l'habitat (RGPH) de 2000, le Hodh Ech Chargui comptait 281 600 habitants.
8- Hodh El Gharbi
Le Hodh el Gharbi est une région administrative (wilaya) de Mauritanie, située dans le sud du pays, à la frontière avec le Mali.
Sa capitale est Ayoun el-Atrouss.
D'une superficie d'environ 53 000 km2, le Hodh El Gharbi est limité à l'ouest par l'Assaba, au nord par le Tagant et à l'est par le Hodh Ech Chargui. La frontière malienne le borde au sud.
Le territoire se partage entre le désert au nord et la savane au sud1.
Son climat est aride1
La région est traversée par la Transmauritanienne connue sous le nom de « Route de l'Espoir », qui relie la capitale Nouakchott à Néma, dans l'est du pays.
Lors du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000, le Hodh El Gharbi comptait 212 156 habitants.
9- L’Inchiri
L'Inchiri est l'une des régions administratives (wilaya) de la Mauritanie, située dans l'ouest du pays. Sa capitale est Akjoujt. L'Inchiri est l'une des régions les moins peuplées de Mauritanie. Le déclin de la population s'est encore accentué à partir de la fin des années 1970 en raison des sécheresses successives. En 1977, la région comptait environ 18 000 habitants. Le recensement de 1988 chiffrait leur nombre à 14 613. Celui de 2000 en dénombrait 11 500, dont près de 8 000 à Akjoujt, capitale régionale, chef-lieu d'arrondissement et seul vrai centre urbain.
10- Nouakchott
Nouakchott est la capitale de la Mauritanie depuis 1957 (auparavant la capitale était Saint-Louis), située au bord de l'océan Atlantique. Nouakchott a été créée sur une zone de campement. Les nomades viennent de temps à autre séjourner autour de la capitale qui a pris rapidement l'aspect d'une ville moderne. Chaque quartier possède un marché.
La population urbaine représentait 6,4 % de la population totale en 1962, et Nouakchott représentait alors 0,6 % de la population. Aujourd'hui Nouakchott représente à elle seule entre 25 et 30 % de la population mauritanienne.
On peut constater que le développement de la ville de Nouakchott est linéaire (le long de certains axes) et discontinu.
11- Le Tagant
Le Tagant est une région administrative (wilaya) située au centre de la Mauritanie, appelé également le plateau du Tagant ou encore le « désert des crocodiles »
Exodes liés aux invasions, aux sécheresses et à l'enclavement de la région ont contribué à la diminution de la population du Tagant qui compte à peine 70 000 habitants en 2009. Lors du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000, le Tagant comptait 76 620 habitants.
12- Tiris Zemmour
Région numero 12 de la Mauritanie, le Tiris Zemmour (ou Tiris Zemour) est situé au nord du pays. Sa capitale est Zouerate.
Lors du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000, le Tiris Zemmour comptait 38 360 habitants1. En 1970, la densité de population était de 0,1 habitant au kilomètre carré, alors que la densité au sud était de 10.
13- Le Trarza
Le Trarza: est une région du Sud-Ouest de la Mauritanie, l'une des 13 wilayas que comporte le pays.
Sa superficie est de 67 800 km², sa population était estimée 106 ,316 2,029 habitants en 1996, elle était de 106 316 2 029 habitants lors du recensement de 2005. La densité est de 3,96 hab./km².
Sa capitale est Rosso et les autres villes significatives sont Mederdrá et Boutilimit
CES REGIONS PEUVENT T-ELLE REDEVENIR DES ETATS AUTONOMES?
A cette question ma réponse est OUI, car chacune de ses régions a ses spécificités, ses atouts et ses difficultés. Ceci étant dit, il convient donc de dire que l'Etat Fédéral qui exploite les ressources se trouvant sous le sol des Etats fédérés, doit reverser une partie des recettes à l'Etat sous le sol duquel se trouvent les dites ressources.
L'Etat fédéral se chargera de la bonne répartition des bénéfices aux Etats ne disposant pas de ressources minières et énergétiques. L'Etat Fédéral joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement de la fédération.
Il doit également accorder la possibilité aux Etats fédérer de disposer de leurs propres parlements, d'élire le leurs gouverneurs, leurs représentants fédéraux et leurs représentants communaux. Mais aussi sa police et sa douane aux frontières pour ceux qui sont frontaliers avec d’autres pays.
La justice doit être rendue au premier ressort par les tribunaux des Etats fédérés, avec possibilité de saisir des cours fédérales au degré supérieur.
Cette organisation de l’Etat me semble beaucoup plus compatible avec les pays dont la population est mosaïques, c’est aussi une façon de faire face à la balkanisation de l’Afrique et limiter ainsi les guerres dites ethnique, dont les origines ne sont pas toujours ethnique mais plutôt pour des raisons géopolitiques qui dépassent les pauvres paysans Africains.
Par ABDOUL BA LOBBO DIT NGaary