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LE PANAFRICANISME NOUVEAU

26 février 2013

CHRONIQUE DE LA MAURITANIE: Et si le fédéralisme était la solution pour retrouver l'unité nationale?

Brève histoire de l'Etat de Mauritanie

Au xve siècle, l’arrivée des Arabes Beni Hassane (ou tribu des Hassanes) venus de Haute-Égypte se fixent dans le Nord et combattent les tribus sanhajas. Ils vont influencer la structure sociale et la composition ethnique de la société mauritanienne, répandre progressivement la langue arabe, ou leur langue courante dérivée de l'arabe dite encore hassaniyya et dicter, jusqu’à l’occupation française, les rapports de force par l’émergence de leursémirats à côté de l’émirat des Idawiich. Les émirats qui bordaient le Sénégal — ou «  Tass maures » riverains du fleuve selon les terminologies usitées par les gouverneurs français du Sénégal — croiseront longtemps le fer avec les autorités de cette colonie.

Au xviie siècle, les tribus Maghfra et Zouaya vont se combattre pendant près de 30 ans avant de constituer un nouvel État mauritanien. Un foyer de culture islamique va émerger avec de nouvelles villes florissantes telles que Tinigui, Tidjikja, Ksar el Barka, Rachid. Les tribus gèrent des régions et c'est ainsi que des émirats tels que le Trarza, le Brakna, le Tagant et l'Adrar arriveront à se maintenir.

D'autres empires à domination musulmane vont s'établir dans le sud tels que l'empire peul du Fouta-Toro ou l'empire du Oualo. Ces empires seront souvent en guerre avec les émirats du nord.

Le pays  a connu plusieurs affrontements entre les composantes de la pupolations composée des arabo-berbères ou maures qui vivent majoritairement au nord du pays, les halpulaar qui sont essentiellement au Sud, les Haratines qui sont esclaves et descendants d'esclaves des maures sont partout au nord comme au sud en passant par le centre, les sonikés, les wolofs et les Bammanas essentiellement au Sud).

Les divergences linguistiques ont fortement marqué le parcours politique de la Mauritanie de l’indépendance à nos jours, mettant le pays, par intermittence, au bord de la guerre civile : 1966, 1979, 1989. Elles ont aussi marqué l’évolution du système éducatif, dont les diverses réformes reflètent les tâtonnements des différents régimes qui ont gouverné le pays, pour trouver une solution satisfaisante pour tous et donc garante de paix sociale. Ainsi, le rapport conflictuel entre la langue arabe (arabe/hassanya) et les langues nationales transfère le conflit sur un autre terrain, l’école, dont le français est l’enjeu.

En avril 1989, de violents incidents ont opposé les communautés  haalpulaar et maures, au Sénégal ainsi qu’en Mauritanie. Ces incidents ont été d’une gravité exceptionnelle, tant par leur ampleur (plusieurs centaines de morts de part et d’autre, des dizaines de milliers de personnes expulsées), que par leurs conséquences. Aux pogroms dakarois ont répondu, en Mauritanie, de vastes rafles, accompagnées de sévices et suivies d’expulsions massives. Ces affrontements qualifiés d’« ethniques » par les observateurs peuvent apparaître ainsi, comme banals en Afrique, à une époque où, trente ans après les Indépendances, les pays essaient de retrouver un équilibre interne propre, différent de celui légué par l’ancien colonisateur. Force est de constater que les effets de la «paix coloniale» imposée lourdement, aux multiples peuples constituant les pays africains, s’estompent.

Les difficultés (les erreurs diront certains) des gouvernements n’ont fait qu’accentuer, au fil des ans et des crises économiques, les susceptibilités de certains groupes ou peuples, plus ou moins favorisés par le pouvoir. C’est le cas du conflit des grands lacs aujourd’hui dans l’Est du Congo RDC.

 

Régions et population (chiffres de 1988 dernier recensement officiel) futurs Etats Fédérés

Région

HASC

ISO

FIPS

Rom

Spelled

 

Pop-2000

Pop-1988

Superficie (km. ²)

 

Superficie (mi. ²)

 

 

Capital

Adrar

MR.AD

07

MR07

VII

Septième

60847

61043

215300

 

83100

 

Atar

L'Assaba

MR.AS

03

MR03

III

Troisième

249596

168123

36600

 

14100

 

Kiffa

Brakna

MR.BR

05

MR05

V

Cinquième

240167

192157

33800

 

13100

 

Aleg

Dakhlet Nouadhibou

MR.DN

08

MR08

VIII

Huitième

75976

63030

22300

 

8600

 

Nouadhibou

Gorgol

MR.GO

04

MR04

IV

Quatrième

248980

184359

13600

 

5300

 

Kaédi

Guidimaka

MR.GD

10

MR10

X

Dixième

186697

116436

10300

 

4000

 

Sélibaby

Hodh Ech Chargui

MR.HC

01

MR01

Ie

Première

275288

212203

182700

 

70500

 

Néma

Hodh el Gharbi

MR.HG

02

MR02

II

Deuxième

219167

159296

53400

 

20600

 

Aioun el Atrouss

                 

 

 

 

 

L'Inchiri

MR.IN

12

MR12

XII

Douzième

11322

14613

46800

 

18100

 

Akjoujt

Nouakchott

MR.NO

NKC

MR13

   

611883

393325

1000

 

400

 

Nouakchott

Tagant

MR.TG

09

MR09

IX

Neuvième

61984

64908

95200

 

36800

 

Tidjikdja

Tiris Zemmour

MR.TZ

11

MR11

XI

Onzième

53586

33147

252900

 

97600

 

Zouérate

Trarza

MR.TR

06

MR06

VI

Sixième

252664

202596

67800

 

26200

 

Rosso

 

Voyons la viabilité des régions en tant qu’Etats par ordre alphabétique :

1-     L’Adrar Mauritanien

L'Adrar est la 7e région administrative (wilaya) de la Mauritanie. Située au cœur géographique du pays, elle doit son nom au plateau gréseux de l'Adrar qui domine une région désertique relativement plate – le mot adrar désignant « une montagne » ou une « crête montagneuse » enlangue berbère1. On la dénomme souvent « Adrar mauritanien », afin d'éviter toute confusion avec la wilaya d'Adrar algérienne ou l'Adrar des Ifoghas auMali.

Avec une superficie de 215 000 km2, c'est la seconde wilaya par sa taille, après le Tiris Zemmour qui la borde au nord, à la frontière avec le Sahara occidental. À l'ouest, l'Inchiri et le Dakhlet Nouadhibou la séparent de l'océan Atlantique qui se trouve à 250 km environ. À l'est, l'Adrar est limité par leMali et le Hodh Ech Chargui.

La capitale de l'Adrar est Atar, un moment pressentie comme future capitale de la Mauritanie à la veille de l'indépendance. Aujourd'hui cette ville d'environ 24 000 habitants

2-     L’Assaba

L'Assaba est une région de Mauritanie, elle est la troisième région dans le classification administrative de la Mauritanie. Sa capitale est Kiffa, la deuxième ville mauritanienne en population. L'Assaba est une zone agropastorale.

Lors du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000, 113 799 personnes y ont été dénombrées

3-     Brakna

Le Brakna est une région administrative (wilaya) de Mauritanie, située dans le sud-ouest du pays, à la frontière avec le Sénégal.

Lors du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000, le Brakna comptait 247 006 habitants.

4-     Dakhlet Nouadhibou

Le Dakhlet Nouadhibou est l'une des régions (wilaya) de la Mauritanie. Frontalière avec le Maroc, elle est située à l'Ouest du pays, avec une façade atlantique, elle a pour capitale Nouadhibou.

Lors du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000, 79 516 personnes y ont été dénombrées

5-     Le Gorgol :

Le Gorgol est l'une des treize régions administratives ou wilayas de Mauritanie. Elle est parcourue par un affluent du Sénégal auquel elle a emprunté le nom : le Gorgol (rivière).

Relativement peu étendue, elle est située dans le sud du pays, à proximité de la frontière avec le Sénégal dont elle est séparée par le fleuve Sénégal.

Elle a pour capitale Kaedi.

6-     Le Guidimakha

Le Guidimakha (ou Guidimaka ou Gidimaxa) est la 10e région administrative (wilaya) de la Mauritanie. Avec une superficie d'environ 10 000 km, c'est la plus petite et celle qui est située le plus au sud du pays. Elle est limitée à l'ouest par la région du Gorgol et au nord-est par celle de l'Assaba. Au sud le fleuve Sénégal la sépare du Sénégal et l'un de ses affluents, le Karakoro, du Mali. Sa capitale est Sélibabi, le seul centre urbain important.

Le Guidimakha comptait 116 436 habitants lors du recensement de 1988. On en dénombrait 177 707 au moment du recensement de 2000.

Les populations nomades sont très peu nombreuses au Guidimakha, la plupart des habitants sont des fermiers. Beaucoup d'entre eux sont des Soninkés, mais on y trouve aussi des Peuls, des Bambaras , des Wolofs, des Haratines et des Maures.

7-     Hodh Ech Chargui

Le Hodh Ech Chargui est une région administrative (wilaya) de Mauritanie, située dans le sud-est du pays, à la frontière du Mali. Son chef-lieu est Néma.

C'est une région peu peuplée par rapport à sa superficie. Lors du recensement de 1988, 212 203 personnes y ont été officiellement dénombrées. Au moment du Recensement général de population et de l'habitat (RGPH) de 2000, le Hodh Ech Chargui comptait 281 600 habitants.

8-    Hodh El Gharbi

Le Hodh el Gharbi est une région administrative (wilaya) de Mauritanie, située dans le sud du pays, à la frontière avec le Mali.

Sa capitale est Ayoun el-Atrouss.

D'une superficie d'environ 53 000 km2, le Hodh El Gharbi est limité à l'ouest par l'Assaba, au nord par le Tagant et à l'est par le Hodh Ech Chargui. La frontière malienne le borde au sud.

Le territoire se partage entre le désert au nord et la savane au sud1.

Son climat est aride1

La région est traversée par la Transmauritanienne connue sous le nom de « Route de l'Espoir », qui relie la capitale Nouakchott à Néma, dans l'est du pays.

Lors du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000, le Hodh El Gharbi comptait 212 156 habitants.

9-     L’Inchiri

L'Inchiri est l'une des régions administratives (wilaya) de la Mauritanie, située dans l'ouest du pays. Sa capitale est Akjoujt. L'Inchiri est l'une des régions les moins peuplées de Mauritanie. Le déclin de la population s'est encore accentué à partir de la fin des années 1970 en raison des sécheresses successives. En 1977, la région comptait environ 18 000 habitants. Le recensement de 1988 chiffrait leur nombre à 14 613. Celui de 2000 en dénombrait 11 500, dont près de 8 000 à Akjoujt, capitale régionale, chef-lieu d'arrondissement et seul vrai centre urbain.

10-  Nouakchott

Nouakchott  est la capitale de la Mauritanie depuis 1957 (auparavant la capitale était Saint-Louis), située au bord de l'océan Atlantique. Nouakchott a été créée sur une zone de campement. Les nomades viennent de temps à autre séjourner autour de la capitale qui a pris rapidement l'aspect d'une ville moderne. Chaque quartier possède un marché.

La population urbaine représentait 6,4 % de la population totale en 1962, et Nouakchott représentait alors 0,6 % de la population. Aujourd'hui Nouakchott représente à elle seule entre 25 et 30 % de la population mauritanienne.

On peut constater que le développement de la ville de Nouakchott est linéaire (le long de certains axes) et discontinu.

11-   Le Tagant

Le Tagant est une région administrative (wilaya) située au centre de la Mauritanie, appelé également le plateau du Tagant ou encore le « désert des crocodiles »

Exodes liés aux invasions, aux sécheresses et à l'enclavement de la région ont contribué à la diminution de la population du Tagant qui compte à peine 70 000 habitants en 2009. Lors du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000, le Tagant comptait 76 620 habitants.

12-  Tiris Zemmour

Région numero 12 de la Mauritanie, le Tiris Zemmour (ou Tiris Zemour) est situé au nord du pays. Sa capitale est Zouerate.

Lors du Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2000, le Tiris Zemmour comptait 38 360 habitants1. En 1970, la densité de population était de 0,1 habitant au kilomètre carré, alors que la densité au sud était de 10.

13-   Le Trarza

Le Trarza: est une région du Sud-Ouest de la Mauritanie, l'une des 13 wilayas que comporte le pays.

Sa superficie est de 67 800 km², sa population était estimée 106 ,316 2,029 habitants en 1996, elle était de 106  316 2 029 habitants lors du recensement de 2005. La densité est de 3,96 hab./km².

Sa capitale est Rosso et les autres villes significatives sont Mederdrá et Boutilimit

CES REGIONS PEUVENT T-ELLE REDEVENIR DES ETATS AUTONOMES? 

A cette question ma réponse est OUI, car chacune de ses régions a ses spécificités, ses atouts et ses difficultés. Ceci étant dit, il convient donc de dire que l'Etat Fédéral qui exploite les ressources se trouvant sous le sol des Etats fédérés, doit reverser une partie des recettes à l'Etat sous le sol duquel se trouvent les dites ressources.

L'Etat fédéral se chargera de la bonne répartition des bénéfices aux Etats ne disposant pas de ressources minières et énergétiques. L'Etat Fédéral joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement de la fédération.

Il doit également accorder la possibilité  aux Etats fédérer de disposer de leurs propres parlements, d'élire le leurs gouverneurs, leurs représentants fédéraux et leurs représentants communaux.  Mais aussi sa police et sa douane aux frontières pour ceux qui sont frontaliers avec d’autres pays.

La justice doit être rendue au premier ressort par les  tribunaux des Etats fédérés, avec possibilité de saisir des cours fédérales au degré supérieur.

Cette organisation de l’Etat me semble beaucoup plus compatible avec les pays dont la population est mosaïques, c’est aussi une façon de faire face à la balkanisation de l’Afrique et limiter ainsi les guerres dites ethnique, dont les origines ne sont pas toujours ethnique mais plutôt pour des raisons géopolitiques qui dépassent les pauvres paysans Africains. 

 

 

Par ABDOUL BA LOBBO DIT NGaary

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26 février 2013

CHRONIQUE DE LA MAURITANIE:vers la fin de la longue errance politique des Peulhs de Mauritanie ?

Va-t- on vers la fin de la longue errance  politique des Peulhs de Mauritanie ?

1-Détours historique colonial et poste colonial.

Depuis l'instauration de la IVe République française en 1946, la Mauritanie, qui était jusque-là associée au Sénégal, pouvait élire ses propres représentants à l'Assemblée nationale.

Les partis politiques se multiplièrent et, dès 1948, naquit l'Union progressiste mauritanienne (U.P.M.), parti proche de l'administration coloniale et apparenté au Rassemblement pour la France du général de Gaulle ; en 1950, l'Entente Mauritanienne (section de la S.F.I.O.), dirigée par Horma Ould Babana, élu député de Mauritanie à la première Assemblée nationale ; et, en 1955, l'Association de la jeunesse mauritanienne (A.J.M.), pro-arabe et influencée par le nassérisme.

Ces partis représentent surtout les populations beidanes (Maures blancs), alors que la création du Blocdémocratique du Gorgol, en 1957, ou l'Union des originaires de la Mauritanie du Sud, en 1958, avaient pour but la défense des intérêts des Noirs mauritaniens face à l'importance politique des Maures.

Ce foisonnement politique traduit ainsi les frictions et les antagonismes entre Nord et Sud, nomades et sédentaires, Maures et Noirs.

Cette affaire se soldera par le congré d’Aleg Le Congrès d’Aleg : Mythe et réalités 

 

Avec l’entrée en vigueur de la loi-cadre, chaque Territoire peut élire sa propre Assemblée Territoriale et un Conseil de Gouvernement. En Mauritanie ses élections auront lieu en 1957. 

 

Pour l’élection du Conseil de Gouvernement, l’UPM présente la candidature de Mokhtar Ould DADDAh. il est élu en mai 1957 Vice-président du Conseil de Gouvernement. Son élection symbolise la continuité des bonnes relations entre la France et sa tribu, celle de Cheikh Sidiya Baba (Oulad Biéri). Son mariage avec une française renforce cette idée. Dès lors, la France ne pouvait craindre de lui une attitude contestatrice.

Mokhtar Ould Daddah forma alors un Conseil de Gouvernement (premier gouvernement de Mauritanie) composé de huit membres : Cinq Maures, deux Français et un Noir : Amadou Diadié Samba Diom BA au portefeuille technique de Ministre des Travaux publics. 

 

Désormais, avec la confiance de la France, Mokhtar Ould DADDAH est « programmé » pour prendre en mains la destinée de la future Mauritanie. Maitre à bord du navire Mauritanie, il place alors l’unité nationale au premier plan de ses préoccupations, forme une équipe gouvernementale ouverte aux anciens de l’Entente, appelle les Mauritaniens « à faire ensemble la patrie» et convoque un congrès de regroupement des forces politiques : c’est le très célèbre congrès se tiendra du 2 au 5 mai 1958 à Aleg dont les deux premiers jours seront marqués par d’après discussions sur l’orientation politique et la conception du type d’État en Mauritanie. Le Congrès d’Aleg verra la participation de tous les poids lourds de la période 1946/1958 et confirmera le poids politique de certains autres éléments du Sud comme Youssouf KOITA, Dah Ould TEISS, Gaye Silli SOUMARE, Petit BA, Hamath NGAIDE, et Yaya KANE.

A l’issue de ce congrès, les participants optent pour la participation à la Communauté Française avec option pour l’indépendance, créent un nouveau parti, unitaire : le Parti du Regroupement Mauritanien (P.R.M, qui deviendra Parti du Peuple Mauritanien) et désignent un comité paritaire, composé de 4 Noirs et 4 Maures, chargé de réfléchir sur la cohabitation. Ce comité était dirigé par Gaye Silli SOUMARE et Mohamed Ould CHEIKH. Mais ses conclusions resteront lettres mortes. Deux tendances se dégagent alors parmi les congressistes Noirs. L’une, autour du Dr Moussa Sao, Abdoul Aziz BA, Racine TOURE, Bocar Alpha BA, prône la Fédération. L’autre choisit de jouer la carte de la Mauritanie unitaire, « trait d’union entre l’Afrique méditerranéenne et l’Afrique noire ». 

 

Le 28 Septembre 1958, les Mauritaniens adhèrent par référendum à la Communauté et se dotent d’une Constitution le 22 Mars 1959 puis d’un deuxième Gouvernement de 10 membres, élargi à d’anciens militants de l’entente Mauritanienne. La représentativité des Noirs semble être fixée à un sur cinq. Ils sont deux : Amadou Diadié et Mamoudou Samba Boli BA qui occupe le portefeuille de l’urbanisme et de l’habitat.

Les revendications des noirs du Sud vont passer de la représentativité proportionnelle à la mise en cause de la cohabitation. Cette règle va se confirmer dans le 29 Septembre 1961 avec la nomination du troisième Gouvernement : Sur onze membres, seuls deux sont noirs, il s’agit de Bocar Alpha BA qui fait son entrée à la santé et Mamoudou Samba Boli BA aux finances. 

L’évolution politique du pays va continuer à susciter des contestations qui ont conduit à la création des deux nouveaux partis, à assise régionale.

D’un côté, l’Union Nationale Mauritanienne (U.N.M) créée en Juillet 1959 visait à « préserver les liens historiques avec la Fédération du Mali (Sénégal et Mali). Ses principaux animateurs étaient des mécontents du congrès d’Aleg :Ould KHATTRI , Abdoul Aziz BA, Tène Youssouf GUEYE et Yaya KANE.

De l’autre, l’Union Socialiste des Musulmans Mauritaniens (U.S.M.M) créée à Atar en 1960. Mal connue, l’USMM exprimerait avant tout un particularisme régional de l’Adrar. Ce regain de régionalisme marque le climat politique de notre pays à la vieille de son accession à la souveraineté internationale. Plus tard, en 1963, avec l’Union Générale des Originaires de la Mauritanie du Sud (UGOMS) puis en 1966 avec le Manifeste des 19, des cadres de la Vallée réclamaient toujours une plus grande place pour les Noirs. 

Jusque là les haratines ne sont pas encore pris comme une entité autonome et indépendante mais assimilés et comptés parmi les maures, histoire de grossir le rang avec la naissance du mouvement EL HOR en 1978, mais aussi avec l’IRA de BIRAM DAH ABEID aujourd’hui.

2-Période poste coloniale

Depuis l’indépendance de la Mauritanie le 28 Novembre 1960, les communautés négro-Mauritaniennes sont toujours restées cloitrés au second plan dans la course à la présidence du pays.

De 1960 jusqu’à 1997, aucun négros Mauritanien, n’a été à la tête d’un grand parti politique moins encore candidat à la présidence de la République.

On se souviendra de la candidature «d’homme de paille » de Kane Amadou Moktar (le premier Négro-africain candidat à des élections présidentielles en Mauritanie, en 1997) adversaire unique face au Président sortant de l’époque Ould Taya.

Le second acte de la tragédie des négro-Mauritaniens se jouera sous l’ère du Colonel Taya, revenons sur cette épouvantable période qui s’étale du 12/12/1984 au 5 /08/2005

3- L’ère Mouaouiya ould Sidi Ahmed Taya  

12 décembre 1984 : Le colonel Maaouiya Ould Sid Ahmed Taya, ancien Premier ministre et ministre de la défense, alors chef d’État major des armées et président du Comité militaire de salut national, profite d’un voyage de Mohamed Khouna Ould Haïdallah pour faire un coup d’État, sans effusion de sang, aidé logistiquement par des officiers halpularen en autres Anne Amadou Baaba Ly et YALL Abdoulaye paix à son âme.

La lune de miel durera 2 ans, pendant lesquels, les officiers négro-Mauritaniens n’avançaient pas de grade au sein de l’armée et les négro-Mauritaniens marginalisés, réduits à des citoyens de seconde zones au détriment des nouveaux alliés, les haratines massivement enrôlés dans l’armée, mais aussi la coalition avec les nasséristes nationalistes arabes et les baâthistes pro Irakiens, le m »contentement de la communauté grandi et se traduisit par une action politique, lourde de conséquences.

Septembre 1986 : La parution d’un Manifeste du négro-africain opprimé dénonçant un «apartheid» entre Maures et Négro-Mauritaniens suscite des troubles ethniques. Accusés «d’atteinte à l’unité nationale», plusieurs dizaines de personnes dans les milieux négro-africains sont arrêtés.

Comme disait le journaliste Algérien tahar djaout « si tu dis tu meurs, si tu ne dis pas tu meurs, donc dis et meurs ».

Les intellectuels Négro-Mauritaniens dirons ce qu’il ne fallait pas dire selon le régime de l’époque.

Octobre1987: Les autorités dénoncent un complot d’officiers noirs du FLAM (Forces de libération des africains en Mauritanie) sans commencement d’exécution, juste un projet de complot mais les peines seront exemplaires, comparées à d’autres complot similaires.

51 personnes seront inculpées, trois officiers seront condamnés à mort et exécutés, 18 recevront une peine de travaux forcés à perpétuité. C’est la dernière fois que la peine de mort sera d’ailleurs appliquée en Mauritanie.

La tension monte et atteint son paroxysme, il fallait trouver un alibi pour aller jusqu’au bout de la logique d’élimination de cette communauté belliqueuse et téméraire, qui veut pas se soumettre au diktat de la communauté arabe et arabisante de la Mauritanie.

1989-1991 : En février, à la suite d’un incident à la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal, de violents affrontements éclatent entre Mauritaniens et Sénégalais, mais aussi entre nationaux maures ou négro-africains. De violentes émeutes anti-mauritaniennes ont lieu à Dakar, à l’image des répressions anti-sénégalaises qui ont lieu côté mauritanien, provoquant l’exode et l’expulsion de dizaine de milliers de personnes. Selon les organisations des droits de l’homme, plusieurs centaines de personnes trouvent la mort, et notamment dans les rangs de l’armée, qui exerce entre 1990 et 1991 une sanglante répression contre ses éléments négro-mauritaniens.

 La rupture des relations entre Nouakchott et Dakar, symbolisée par la fermeture de la frontière, durera jusqu’en 1992.

20 juillet 1991 : Une nouvelle Constitution instaure le multipartisme (à l’exception des partis islamistes) et la liberté de la presse.

Une opportunité donnée au Négro-Mauritanien pour ressusciter de ses restes, ils raterons le coche en s’alliant avec les haratines de Messaoud ould Boulkheirleader de l’émancipation des haratines et du candidat maure  venu de la banque Mondiale, donné gagnant et frère de moktar ould daddah père de l’indépendance.

Mais c’est sans compter sur la détermination du dictateur Taya à l’instar des autres dictateurs Africains contraint au multipartisme par la conférence de la Baule, sous le commandement de François Mitterrand.  

24 janvier 1992 : Maaouiya Ould Taya est élu président avec 62% des suffrages; son parti, le Parti républicain démocratique et social (PRDS) remporte les législatives. Des élections à la régularité contestée par l’opposition.

Ce qui est déterminent c’est que ce parti fut soutenu par l’aristocratie halpulaaren, dans le souci de préserver son statut mais aussi pour accéder à un poste administratif.

Ce qui nous ramène à notre sujet, le 29 Mai 1993, ces mêmes aristocrates vont initier une loi d'amnistie qui sera votée par les parlementaires Mauritaniens.

Rappelons que le un parlement  était essentiellement formé de députés du PRDS (parti au pouvoir de l –époque et peut être aujourd’hui encore) pour faire table rase des exactions commises envers et contre les halpulaar de Mauritanie.

 

QUE CONTENAIT CETTE LOI D’AMNISTIE ?

La loi interdit toute poursuite à l'encontre « des membres des forces armées et de sécurité auteurs de délits qui ont rapport avec les évènements qui se sont déroulés au sein de celles ci et qui ont entraîné des opérations armées et des actes de violence pour la période allant du 1er Avril 1989 au 18 Avril 1992 ». 

La loi accorde aussi l'amnistie pleine et entière aux citoyens mauritaniens auteurs d'infractions suite aux actions armées et à des actes de violence et d'intimidation entrepris durant la même période..... « Toute plainte sera classée sans suite ». 

 

Rideau judiciaire sur ce que l'on qualifie poliment de « passif humanitaire », rideau sur les morts, les exécutés, les actes de torture, les disparitions, les viols, les destructions, les chasses à l'homme, les purges au sein de la Grande Muette et de la Fonction Publique. Rideau sur les années de braise qui ont vu toute une frange de la Mauritanie, la communauté négro-mauritanienne, être accusée de tous les crimes. Des centaines de morts, des centaines d'hommes torturés à Inal, Jreïda...., des centaines de fosses communes, des cadavres jetés à la mer, des hommes rendus à leurs familles estropiés, des centaines d'orphelins, des centaines, des milliers de déportés, des centaines de militaires arrêtés à leur travail, embarqués de force, emprisonnés, soumis à des actes de barbarie, à l'innommable.... Des hommes émasculés, des hommes écartelés entre des jeeps, des hommes pendus, des hommes battus, des hommes brûlés, écorchés, tabassés, massacrés....

Cette loi d’amnistie a fait l’objet d’une marche initiée par le parti politique AJD/MR dirigé par Ibrahima SARR, arrivé en troisième position lors des dernières élections présidentielles, avec un score mémorable de 17% des suffrages exprimés, sachant que ses élections sont contestées par l’opposition qui accuse le président sortant qui fut une grande réussite.

de D à G Sarr Ibrahima Moktar, Abdoul Birane Wane et Ba Mamadou Alassane

 

Ce qu’il faut noter c’est que la marche a été une réussite grâce à ce jeune leader politique nommé Abdoul Birane Wane coordinateur du mouvement « TOUCHE PAS A MA NATIONALITE » , un mouvement né de la contestation du recensement qui avait débuté en Mai 2011 en Mauritanie, et qui n’ avait d’autres objectifs que la privation de certains négro-Mauritaniens de leurs nationalité Mauritanienne, selon le collectif.

Abdoul Birane a su mobiliser ses troupes au grand complet, su trouver les mots justes pour réconcilier ses deux aînés et surtout accepter d'être en retrait, devant ses aînés, pour la bonne marche de la manifestation. 

Que faut-il mettre sur le compte d’Abdoul Birane Wane dans cette réussite ? Sans doute celui d’avoir réussi pour une fois à fédérer des leaders Halpulaars qui ne s’échangeaient aucun mot autre que le bonjour, le merci et l’au revoir, à savoir Ba Mamadou Alassanne président du PLEJ et Ibrahima Moktar président du AJD/MR.

C’est une façon de fédérer les force vives des halpulaar de Mauritanie contre la domination et l’oppression dont ils font objet depuis un certain temps, cela à du mérite, surtout quand on sait que l’IRA, mouvement abolitionniste Haratine est en phase de se muer en parti politique, comme l’a annoncé dernièrement son leader  Biram Dah Abeid, qui va plus loin en disant aux haratines de ne plus mettre un bulletin dans une urne en faveur d’un maure, le message ne peut être plus clair, c’est le retour au communautarisme, cette politique qui avait permis à Taya d’asseoir sont régime pendant Vingt ans.

Assiste t- on à la fin de la longue errance politique des peulhs de Mauritanie?

L 'avenir nous le dira ! 

 

ABDOUL BA LOBBO dit NGaary

 

 

26 février 2013

CHRONIQUE DE L'AFRIQUE:Visite guidée en France coloniale

Par RFI

Pour la huitième année consécutive, démarre ce samedi la semaine anti-coloniale. Son objectif est de combattre la racisme, d'aider à sortir de la guerre des mémoires, en proposant pendant deux semaines - du 16 février au 3 Mars - des films, des expositions et des débats sur des thèmes aussi sensibles que la Françafrique, l'immigration, l'esclavage et le droit à réparations. Pour annoncer cet événement, le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) et le réseau Sortir du colonialisme ont organisé une visite guidée de lieux liés à l'esclavage et à la colonisation.

Louis Georges Tin

Y'a bon Banania ! Le célèbre tirailleur a symbolisé l'empire colonial français tout au long du XXème siècle

 

Dans le bus vert à impériale, les historiens ont pris place. Des guides pour une visite originale de ces lieux de mémoires liés à l'histoire de la traite négrière, à l'esclavage et à la colonisation. Première escale : la place des Victoires, dans le 1er arrondissement, à l'emplacement de l'hôtel de Massiac aujourd'hui disparu, qui abritait le premier lobby de colons esclavagistes en 1789.

« Le triomphe du club Massiac, explique Marcel Dorigny, historien, a été d'obtenir de l'Assemblée constituante une loi accordant aux colonies une autonomie interne très large, et avec le monopole du statut des personnes, autrement dit, de l'esclavage. »

Au cours de la visite, les organisateurs avait prévus un chocolat chaud, avec le célèbre Y'a bon Banania !, et quelques biscuits. « Ce sourire au chocolat, poursuit Marcel Dorigny, c'est le sourire de la biscuiterie nantaise, qui a été constituée avec des familles de négriers, avec des capitaux issus directement de la traite négrière. »

Des ratés à l'allumage, puis direction l’esplanade des Invalides. L'historien Pascal Blanchard donne de la voix pour expliquer l'exposition coloniale de 1889 : « Pendant plusieurs expositions coloniales et universelles, ont été présentés des villages africains, des villages antillais, des villages canaques. C'est à peu près resté dans la tête de nos arrière-arrière-grands-parents, puisque pour la plupart, le premier noir qu'ils ont vu, c'est peut-être dans un zoo humain. »

Un tour de Paris revisité qui prend fin à la Goutte d'or, dans le 18e arrondissement de la capitale, où se concentre une importante population immigrée.

 

25 février 2013

CHRONIQUE DE LA MAURITANIE: La prison-mouroir de Walata.

Civils d´octobre 1986 et militaires d´octobre 1987 arrivent ensemble dans le fort maudit. Ils sont enchainés. La ration d´eau quotidienne " : 2 boites de Gloria". La nourriture : riz bouilli et sable. Les travaux forcés de 8 heures du matin jusqu´à 20 heures à peu prés. Vexation sur vexation. On les avertit à l´arrivée " : On veut vous tuer à petit feu. Quelqu´un déconne, on le fusille et on dit à Nouakchott qu´il est mort de dysenterie."

On leur a tout pris à leur arrivée : montres, bagues, argent, radios.» On ne nous a rien donné pour vous. Contentez-vous de ce que vous avez. Pas de syndicalisme. Vous travaillez, un point c´est tout". La faim. La soif. Maladies.Les hommes deviennent des zombies.

 Le 22 mars 1988, 22 détenus âgés ont essayé d´enlever leurs chaînes aux pieds afin de pouvoir ôter leurs pantalons pour prier correctement. Ils ont été torturés. Plus simulacre d´exécution derrière le fort. Aprés cet incident, les conditions de détention se détériorent, en admettant que ce fût possible. On bouche les vasistas qui éclairaient les cellules. On fait courir le bruit ensuite que les détenus de Walata ont essayé de prendre la fuite. Parce que les autorités savaient que tous étaient sur le point de mourir. Effectivement, Le 26 août 87 meurt l´adjudant de gendarmerie BÂ Alassane Omar ; le 2 septembre, c´est l´écrivain Téne Youssouf Guéye qui succombe ; le 13, le lieutenant Ba Abdoul Qudus, le 28, l´ancien ministre Djigo Tafsirou. 32 prisonniers ne pouvaient plus marcher. D´autres se nourrissaient de feuilles d´arbres, d´insectes. Les vêtements se déplaçaient tout seul à  cause de la multitude de poux qui les infestaient. L´abjection ne connait pas de bornes.

 La communauté internationale s´émeut. Les civils partent pour le fort d´Aïoun le 30 octobre 1988. Les militaires les rejoindront le 31 janvier 1989. C´est nettement mieux."C´était la fête, par rapport à Walata". Les détenus vivent dans des cellules spacieuses. Ils font même du sport. Foot et basket. Les familles sont autorisées de visite en mars. Les événements mauritano-sénégalais durcissent la détention. Sans jamais égaler Walata. Le 12 décembre 1989, remise de peine d´une année. Les civils condamnés á 4 ans sont libérés. Les autres le seront le 14 septembre 1990.Les militaires bénéficieront de l´amnistie du 3 mars 1991.

 

Habib Ould Mahfoudh

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