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LE PANAFRICANISME NOUVEAU

6 novembre 2014

HOMMAGE: Mort du guitariste de flamenco Manitas de Plata

Manitas de Plata, en concert à Paris en juin 1983.

Le guitariste gitan Manitas de Plata est mort dans la nuit de mercredi à jeudi à l'hôpital de Montpellier, où il était hospitalisé depuis plusieurs jours, selon safamille. Agé de 93 ans, il avait été placé en maison de retraite en août et il est décédé entouré de ses proches, a précisé sa fille Françoise.

De son vrai nom Ricardo Baliardo, il était né en août 1921 dans la roulotte familiale, à Sète, d'un père marchand de chevaux. Dès 9 ans, il maîtrise la guitare sans savoir lire une note, encouragé par son oncle. Dix ans durant, la musique sera un revenu d'appoint, généralement l'été, de cafés en terrasses.

Devenu Manitas de Plata (littéralement « petites mains d'argent » en espagnol, mais plutôt « doigts de fée ») le jeune Gitan commence à fréquenter Cocteau, Brigitte Bardot, Picasso et Dali. Le photographe Lucien Clergue le recommande à des producteurs américains qui le convaincront d'aller jouer à New York, où il triomphe au Carnegie Hall.

« LA MUSIQUE ET LES FEMMES »

Manitas de Plata, de son vrai nom Ricardo Baliardo, le 5 août 2011 dans sa maison de la Grande-Motte.

L'artiste, qui s'est également produit au Royal Albert Hall de Londres, a enregistré plus de 80 disques et vendu 93 millions d'albums pendant sa longue carrière. Il était considéré, par certains, comme le successeur de Django Reinhardt.

Manitas de Plata, que les belles femmes ne laissent pas insensible, par ailleurs amateur de grosses voitures et volontiers flambeur, consacre ses confortables revenus à l'entretien de ses proches. Jusqu'à 80 personnes vivaient de ses subsides, femmes, enfants, oncles, neveux…

En 2011, il racontait qu'il avait toujours vécu à fond ses deux passions, « la musique et les femmes »« J'ai joué avec le cœur. J'ai toujours vécu au jour le jour », disait-il. Il confiera avoir « plusieurs femmes illégitimes », sans savoirexactement combien d'enfants il a engendré : entre 24 et 28. Mais le guitariste génial en a reconnu au moins treize…

 
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6 novembre 2014

FRANCE: 5 bons chiffres sur lesquels Hollande peut s’appuyer à mi-mandat

Le Monde
 
© AFP/PATRICK KOVARIK François Hollande, lors de sa conférence de presse à l'Elysée le 18 septembre.

Alors qu'une pluie de critiques s'abat régulièrement sur l'exécutif et son bilan, que son impopularité a atteint un niveau record, François Hollande sera jeudi 6 octobre, jour pour jour, à la moitié de son quinquennat. Il s'exprimera à la télévision dans une émission, « face aux Français», à suivre en direct sur LeMonde.fr à partir de 20h30. Malgré le contexte économique difficile, nous avons trouvé cinq chiffres positifs sur lesquels le chef de l'Etat peut s'appuyer pour son bilan à mi-parcours.

Bien sûr, tout n'est pas aussi positif. Retrouvez ici cinq chiffres qui plombent la présidence Hollande à mi-mandat : Côté face : 5 chiffres qui plombent la présidence Hollande à mi-mandat

Les emplois d'avenir ont atteint leur objectif

155 000 Adopté fin 2012, le dispositif des emplois d'avenir, qui permet à des jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés d'obtenir un contrat long (CDI ou CDD d'au moins un an) «dans des activités présentant un caractère d'utilité sociale ou environnementale», a mis du temps à décoller. Mais entre novembre 2012 et fin septembre 2014, ce sont finalement 155 000 jeunes qui ont profité des emplois d'avenir, remplissant l'objectif chiffré du gouvernement, a annoncé la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) dans une étude publiée le 30 octobre.

Dans les faits, 141 000 jeunes ont été recrutés et 14 000 ont vu leur contrat d'un an renouvelé. Sur 88 000 d'entre eux ayant intégré le dispositif jusqu'à décembre 2013, 41 % n'avaient «aucun diplôme», 42 % ont un diplôme professionnel de niveau «CAP ou BEP» et 17 % «le baccalauréat ou un diplôme de l'enseignement supérieur». Diplômés ou non, ces jeunes ont majoritairement arrêté leurs études depuis plus d'un an (85 %). Un sur deux a même arrêté depuis plus de trois ans. En revanche, au bout d'un an, seuls 43 % des jeunes ayant signé un emploi d'avenir ont suivi une formation, alors que tous les contrats en prévoient normalement.

La France plus attractive et compétitive

23e Après quatre années de recul consécutives, la France s'est maintenue en 2014 au 23e rang du classement mondial de la compétitivité, établi début septembre par le Forum économique mondial (WEF). S'appuyant sur 15 000 chefs d'entreprises dans 144 pays, cette étude dominée par la Suisse depuis six ans prend en compte une centaine d'indicateurs économiques (PIB, inflation, fiscalité, etc.) et structurels (transport, éducation, santé, etc.).

La France a notamment gagné des places dans la catégorie «efficacité du marché du travail» (de la 71e à la 61e place) grâce à « une plus grande flexibilité » et bénéficie encore de ses infrastructures, parmi « les meilleures du monde », et de son système éducatif. Dans le domaine de la fiscalité, en revanche, la France a perdu 9 rangs, à la 82e place.

Fin octobre, c'est la Banque mondiale qui a salué les progrès de la France en lui faisant gagner 7 places dans son classement annuel Doing Business, qui mesure l'attractivité des pays. Paris pointe désormais au 31e rang, notamment grâce au fait que le pays a « réduit le temps » nécessaire à l'enregistrement d'une société et a « réformé significativement » certaines règles de son droit du travail, comme sur les procédures collectives de licenciement.

La lutte contre la fraude fiscale rapporte

1,8 L'intensification de la lutte contre les exilés fiscaux a commencé à porter ses fruits. La loi relative à la lutte contre la fraude fiscale, adoptée en novembre 2013 et promulguée un mois plus tard, a mis en place un renforcement des sanctions et une procédure précise de régularisation de la situation fiscale des contribuables détenant des avoirs non déclarés à l'étranger. Cette dernière passe notamment par un nouveau procureur de la République financier, doté de moyens spécifiques, avec des magistrats spécialisés.

L'Etat apparaît désormais en bonne voie d'atteindre son objectif de récupérer, en 2014, 1,8 milliard d'euros qui avaient échappé au fisc. En juin, 950 millions d'euros avaient ainsi été récoltés. Et selon des prévisions officieuses obtenues par Le Monde, plus de 2 milliards d'euros supplémentaires pourraient être engrangés en 2015. On reste toutefois loin des estimations faisant état de 60 à 80 milliards d'euros de pertes liées à la fraude fiscale.

Le succès (relatif) du «mariage pour tous»

7 000 Cela restera comme une des grandes batailles du quinquennat de François Hollande. Après des débats houleux à l'Assemblée et des défilés dans la rue, le mariage entre homosexuels a été définitivement voté le 23 avril 2013 avant d'entrer en vigueur le 18 mai de la même année. Sur les six mois entre cette date et le 31 décembre 2013, environ 7 000 mariages de couples homosexuels ont été célébrés en France, selon l'Insee (les données pour 2014 ne sont pas encore disponibles). Un chiffre toutefois à nuancer, les couples homosexuels étant estimés à 100 000 en France, toujours selon l'Insee.

Les énergies renouvelables en progression

20 % Alors que l'Assemblée nationale a adopté le 14 octobre, en première lecture, le projet de loi sur la transition énergétique, la France progresse sur la voie de l'utilisation plus importante des énergies renouvelables. En 2013, les énergies vertes ont représenté 18,6 % de la production et plus de 20 % de la consommation d'énergie, des chiffres jamais atteints jusqu'à maintenant, selon le bilan annuel du réseau de transport électrique (RTE). Cette bonne voie s'est poursuivie en 2014, les premiers chiffres concernant l'éolien et le photovoltaïque montrant des raccordements beaucoup plus importants qu'en 2013 (+19 % de la production éolienne au premier semestre 2014 par rapport à la même période en 2013, +27 % pour le solaire). De bonne augure alors que la France s'est engagée à porter la part des renouvelables à 23 % de la consommation finale d'ici à 2020, et 32 % en 2030.

4 novembre 2014

RACISME DES ILLETTRÉS EN FRANCE: Pour le coach de Bordeaux Willy Sagnol, les joueurs africains manquent d'intelligence et de dis

Des déclarations d'un goût douteux, et qui ne devraient pas plaire à une partie de son effectif. Interviewé par un panel de lecteurs du journal Sud Ouest, lundi 3 novembre, l'entraineur des Girondins de Bordeaux, Willy Sagnol, a expliqué pourquoi il était réticent à recruter des joueurs africains : pourl'ancien joueur de l'équipe de France, le "joueur typique africain" manquerait de technique, d'intelligence et de discipline.

"Tant que je serai entraîneur des Girondins, il y aura beaucoup moins de joueurs africains qui rejoindront les rangs de Bordeaux", explique sans détour Willy Sagnol. La première raison est compréhensible : l'entraineur n'est pas enthousiaste à l'idée de voir une partie de son effectif "qui, une fois tous les deux ans, se barre pendant deux mois" pour disputer la Coupe d'Afrique des Nations. Selon les calculs de 20 minutes, neuf joueurs des Girondins sont actuellement susceptibles de disputer la prochaine édition de la compétition, en janvier et février prochain.

Des propos qui rappellent l'affaire des quotas

Willy Sagnol

© Getty Images Willy Sagnol

Mais le jeune entraineur, qui vit sa première saison sur le banc d'un club, poursuit en se livrant à une analyse du "joueur typique africain". Pour Sagnol, il a ses avantages : c'est "un joueur pas cher quand on le prend, prêt au combat généralement, qu’on peut qualifier de puissant sur un terrain". "Mais le foot ce n’est pas que ça" explique-t-il, "c’est aussi de la technique, de l’intelligence, de la discipline." Des qualités dont les Africains manqueraient, notamment par rapport aux "nordiques", qui ont, eux, "une bonne mentalité".

Des déclarations qui rappellent un épisode qui avait secoué le foot français en 2011 : l'affaire des quotas. Le site Médiapart avait publié l'enregistrement audio d'une réunion de la Fédération Française de Football, en 2010, où des dirigeants évoquaient l'idée de définir un seuil de joueurs noirs et arabes dans les centres de formation. On entendait notamment le sélectionneur de l'époque, Laurent Blanc, se demander "qu'est-ce qu'il y a comme grands, costauds, puissants ? Des Blacks. C'est comme ça." Blanc avait fini par présenter ses excuses, et le directeur technique national, à l'origine de la réunion, avait été suspendu.

4 novembre 2014

AMERIQUE : Pourquoi Barack Obama ne fait plus rêver aux Etats-Unis ?

© Fournis par Francetv info

Aux Etats-Unis, les commentateurs politiques s’accordent à dire que les élections de mi-mandat s'apparentent à un référendum sur l’action du président américain. C'est particulièrement vrai cette année. "Cette campagne ne parle de rien, mais toujours d’Obama", relève ainsi un analyste duWashington Post (en anglais).

Ce climat n’augure rien de bon pour les démocrates. Six ans après son arrivée à la Maison Blanche, Barack Obama est considéré comme un élément gênant par son propre parti. Le côté cool et rafraîchissant du dirigeant qui alterne pas de danse, fist bumps (un salut à poing fermé) et traits d’humour ne fait plus recette. Le Boston Globe(en anglais) détaille comment, pendant la campagne, les candidats démocrates se sont efforcés de prendre leurs distances avec le président américain, qui souffre d’une forte impopularité depuis la mi-2013. Le chef de l'Etat a même été contraint de se faire rare pendant les meetings, envoyant en première ligne sa femme, Michelle Obama, et le couple Clinton.Voici les principales raisons pour lesquelles Barack Obama ne fait plus rêver.

Parce qu'il n'a pas su gérer les situations de crise 

Ebola. Le locataire de la Maison Blanche a été vivement critiqué aux Etats-Unis pour sa gestion de l’épidémie d’Ebola, qui a fait un mort au Texas et a contaminé deux infirmières qui ont traité ce patient.

Barack Obama a tenté de faire bonne figure en étreignant l'une d'elles, Nina Pham, après sa guérison. Mais de nombreux titres de presse ont rebondi sur cet épisode pour dénoncer la faiblesse du président américain lors des situations de crise. Le locataire de la Maison Blanche est "trop cool" pour y faire face, estime le magazine The Atlantic (en anglais), tout comme Bloomberg Business Week (en anglais), qui l'a présenté décontracté, avec des lunettes de soleil et un T-shirt blanc.

Syrie. La fébrilité de Barack Obama a surtout été visible sur les dossiers internationaux. Il avait fixé une ligne rouge au régime syrien de Bachar Al-Assad : l’utilisation d’armes chimiques. Mais il s’est retrouvé pris au piège de sa propre règle après l'attaque du 21 août 2013, faisant preuve d'indécision. "Barack Obama est un président à la Jimmy Carter [chef de l'Etat de 1977 à 1981], plutôt faible en matière de politique étrangère, qui n'aime pas prendre ses responsabilités", analysait Laurence Nardon, responsable du programme Etats-Unis de l'Institut français des relations internationales (Ifri), pour francetv info, en septembre 2013.

Etat islamique. Les tergiversations de Barack Obama auraient également eu de lourdes conséquences au Moyen-Orient, engendrant un nouvel épisode particulièrement préoccupant : la montée en puissance des jihadistes de l'Etat islamique. Sur ce point, les critiques pleuvent. Et viennent également de son propre camp. Dans un entretien à l'hebdomadaire The Atlantic (en anglais), Hillary Clinton reproche ainsi à Barack Obama d'avoir laissé en Syrie un vide "rempli par les jihadistes", faute d'avoir aidé militairement l'opposition au président Bachar Al-Assad.

Ukraine. Les Etats-Unis sont sortis affaiblis de la séquence syrienne, et Vladimir Poutine, le président russe, a tiré profit de la valse-hésitation de son homologue américain. Il a réussi un retour sur la scène internationale, menant le bras de fer lors de la crise ukrainienne.

Libération : "

Obama est de loin le plus froid et cérébral. Les entretiens avec Clinton et Bush étaient toujours beaucoup plus chaleureux. Même lorsqu'on n'était d'accord sur rien, Bush générait beaucoup d'empathie. Il avait aussi beaucoup d'humour. Avec Obama, on admire son intelligence, mais cela ne crée pas forcément un lien."

"Une approche de professeur de droit." "Après six ans, il est clair que la présidence d’Obama se caractérise largement par l’adhésion à la rigueur intellectuelle, sans regard pour les besoins émotionnels de la population", écrit Bloomberg Business Week (en anglais). Et il ressort désormais que cette froideur irrigue l'ensemble de son travail. "Obama aborde généralement les questions politiques avec une approche de professeur de droit, s'appuyant avant tout sur la logique et non sur son charisme de leader", peut-on lire dans l'extrait du livre de Leon Panetta, ancien directeur de la CIA, publié par le Washington Post (en anglais). Même analyse pour Dominique Moïsi, qui estime que Barack Obama est "trop intellectuel, peu doué pour l’empathie".

© Fournis par Francetv info
2 novembre 2014

AFRIQUE: LE CHANGEMENT EST POSSIBLE

Burkina Faso: qui est Isaac Zida, adoubé par l'armée et déjà contesté?

mediaIsaac Zida, photographié le 31 octobre 2014 à Ouagadougou après la réunion des chefs d'état-major des armées.AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO

Ainsi a pris fin une période de confusion et d'incertitude au sein des armées burkinabè. Vendredi, le chef d'état-major général des armées du pays, le général Traoré, et le commandant en second du régiment de sécurité présidentielle, le lieutenant-colonel Isaac Zida, revendiquaient chacun la direction de la transition et la tête de l'Etat vacant à Ouagadougou. Ce samedi 1er novembre 2014, les hauts gradés ont finalement tranché en adoubant Isaac Zida, 49 ans. Mais aussitôt, l'opposition et la société civile ont contesté l'autorité des militaires.

Après plus de deux heures de conclave, les militaires burkinabè ont fini par accorder leurs violons, ce samedi. A l'unanimité, la haute hiérarchie militaire a retenu un solide gaillard, doté de lunettes sans montures et d'une fine moustache - l'Agence France-Presse le décrit ainsi -, pour conduire le régime de transition après la démission du président Blaise Compaoré la veille.

Son nom : Yacouba Isaac Zida. Marié, père de trois enfants, l'AFP nous informe qu'il s'agit d'un ancien casque bleu en République démocratique du Congo (RDC), par ailleurs officier de liaison dans le cadre de la médiation Compaoré durant la crise ivoirienne (2002-2011). Il est né le 16 novembre 1965 à Yako, dans la province du Passore, dans le nord de la « patrie des hommes intègres ». Il a suivi des études de langue en anglais à l'université de Ouagadougou jusqu'en 1989, avant d'intégrer l'académie militaire de Pô en 1993, explique notre envoyé spécial Frédéric Garat.

Il suit ensuite une formation de militaire qui le conduit à l'étranger, relate notre confrère : Meknès (Maroc), Taiwan, Canada, Yaoundé (Cameroun). Il progresse parallèlement au sein du Régiment de sécurité présidentielle (le RSP, une unité d'élite qui assurait la sécurité du président Compaoré) : commandant de companie, commandant de groupement puis chef de corps adjoint. Il finit donc numéro 2 de ce corps.

Le pays confié à un lieutenant-colonel

Vendredi, le chef d'état-major général du Burkina Faso, le général Traoré, s'était lui-même proclamé chef de l'Etat, après l'annonce de la démission du président Compaoré. Mais ce samedi, après le huis clos des hauts gradés, il a lui-même signé le communiqué adoubant M. Zida. S'il n'a pas pris part au point presse à la sortie, laissant son adjoint en lire le compte-rendu à sa place, il a posé ainsi un point final à la situation de cacophonie qui avait dominé une bonne partie de la journée de vendredi dans les rangs de l'armée.

« Depuis le 30 octobre 2014, le peuple burkinabè vit des moments particulièrement difficiles et historiques, dit le communiqué du chef d'état-major Traoré daté du samedi 1er novembre. En effet, l'accélération des évènements a conduit à ce qui est apparu tantôt comme une confusion, tantôt comme une contradiction au sein des forces armées nationales, source d'inquiétude pour le peuple burkinabè. »

La suite : « Aujourd'hui, 1er novembre 2014, 54e anniversaire des forces armées nationales, la haute hiérarchie militaire, après concertation à l'état-major général des armées, informe l'opinion nationale et internationale que le lieutenant-colonel Zida Isaac a été retenu à l'unanimité pour conduire la période de transition ouverte après le départ du pouvoir du président Blaise Compaoré. »

L'homme du vendredi 31 octobre

La personnalité du lieutenant-colonel Isaac Zida a éclaté au grand jour vendredi. C'est lui qui a d'abord annoncé le ralliement de l'armée à la société civile, peu avant l'annonce de la démission de Blaise Compaoré. Alors que la foule adoubait dès lors un général à la retraite, Kouamé Lougué, pour prendre les rênes du processus de transition, et que le chef d'état-major avait déjà déclaré qu'il assumerait le rôle de chef de l'Etat de manière précipitée, Isaac Zida est sorti de son silence plus tard, aux côtés des représentants du Balai citoyen (membres de la société civile).

Et ce, devant les nombreux manifestants réunis place de la Nation. « Le peuple du Burkina Faso est désormais acteur et témoin de son histoire, leur a-t-il dit. Les décisions ne seront pas prises dans les bureaux pour votre avenir. Vous aurez à chaque fois l'occasion de dire si vous marchez avec nous ou si vous n'êtes pas d'accord. »

 

Le lieutenant-colonel Zida harangue la foule, le 31 octobre 2014 à Ouagadougou.REUTERS/Joe Penney

 

La foule a alors acclamé cet homme sorti de nulle part, y compris lorsqu'il annonçait finalement qu'il suspendait la Constitution : « Nous, forces vives de la nation, y compris les forces armées nationales, à la demande du peuple burkinabè, avons décidé ce qui suit : un, la Constitution du 2 juin 1991 est suspendue ; deux, un organe transitoire sera mis en place en accord avec toutes les forces vives de la nation, en vue d'organiser une transition paisible. Cette transition sera encadrée pour un retour à une vie constitutionnelle normale ; trois, la composition de cet organe consensuel de transition, ainsi que sa durée, que nous souhaitons la plus brève possible, seront déterminés par l'organe de transition dans les plus brefs délais. » Et de demander au peuple de « faire confiance » à son groupe d'hommes.

Traoré marque le pas devant Zida

Dès lors, le chef d'état-major des armées auto-proclamé chef de l'Etat du Faso ne s'exprimera plus publiquement, en ce jour historique où Blaise Compaoré est tombé. C'est à nouveau Isaac Zida qui annoncera, tard dans la soirée sur une chaîne de télévision, que Blaise Compaoré est en bonne santé « dans un lieu sûr ». C'est aussi lui qui dira assumer « les responsabilités de chef de la transition et de chef de l'Etat », entendant définir « de manière consensuelle (...) et avec l'ensemble des partis politiques et des organisations de la société civile, les contours et contenus d'une transition démocratique apaisée ».

C'est enfin lui qui appellera la communauté internationale, notamment l'Union africaine et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), « à soutenir » le peuple burkinabè « dans ces dures épreuves ». Et c'est donc lui qui prendra de nouvelles résolutions effectives concernant les frontières du Faso et le couvre-feu.

 

Le général Honoré Traoré (G.) et le Lieutenant colonel Isaac Zida (D.)REUTERS/Joe Penney

 

Le nouvel « homme fort » prend aussi, le soir même de ce vendredi historique, le temps d'expliquer la situation au micro de RFI, à Ouagadougou, tançant au passage son concurrent. « Si vous avez compris, il ne s'agit pas d'un coup d'Etat, assure-t-il. Il s'agit d'une insurrection populaire. Et le peuple qui s'est soulevé a des aspirations - il a des attentes - que nous pensons avoir bien comprises. Il ne s'agit pas de rejoindre le peuple pour continuer avec lui les habitudes que nous avons, à un moment donné, condamnées. C'est vrai que le chef d'état-major est la personne qui incarne toute l'armée. Mais nous, nous estimons que nous avons véritablement compris ce que la population attend de nous. Et je pense qu'il n'y a pas de problème, parce que le chef d'état-major, nous-mêmes, nous sommes partie prenante de ce peuple. Aucun militaire ne va poser un acte allant dans le sens de compromettre durablement la paix. »

Zida adoubé, mais Zida contesté

Visiblement, après sa désignation par ses pairs militaires, le message d'Isaac Zida ne passe pas si bien que cela au sein de la classe politique et dans la population. Il faut dire qu'interrogé par RFI vendredi soir, un leader de la société civile, qui le soutenait alors, n'avait pas su conter le moindre fait d'armes au sujet de ce soldat, qu'il présentait pourtant comme l'homme de la situation. Selon l'Agence France-Presse, le lieutenant-colonel est par ailleurs un proche du général Gilbert Diendéré, chef d'état-major particulier de M. Compaoré.

 

Le lieutenant-colonel Zida, entouré d'officiers à l'issue d'une réunion des chefs d'état-major de l'armée burkinabè, dont il est sorti adoubé.AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO

 

Ce samedi, après sa nomination, les leaders de l'opposition et des organisations de la société civile sont sorties de leur réserve, appelant la population à descendre dans la rue, dimanche 2 novembre, pour maintenir la pression populaire et empêcher toute « confiscation » du pouvoir par l'armée. Avec un soutien explicite de taille : la présidence de la Commission de l'Union africaine. « Une transition civile et consensuelle répondrait non seulement aux aspirations légitimes du peuple du Burkina Faso au changement, mais faciliterait également la mobilisation de l'appui international nécessaire pour permettre une sortie de crise réussie », menace en filigrane la présidente Nkosazana Dlamini-Zuma qui demande aux forces armées burkinabè « de se mettre à la disposition des autorités civiles ».

Il serait apprécié de ses hommes

En attendant d'entrevoir quels seront les contours de l'équipe bientôt chargée de la transition, le lieutenant-colonel Zida a déjà pris deux décisions en tant que chef de la transition désigné par l'armée : la réouverture des frontières aériennes, et le maintien d'un couvre-feu assoupli de 22h heure locale à 6h du matin.

On dit, du côté de l'Agence France-Presse, que le nouvel « homme fort de l'armée » burkinabè est apprécié de ses hommes. « Quand a éclaté en 2011 une mutinerie qui faillit emporter le régime de Compaoré, il fut l'un des rares au sein de la garde présidentielle à être épargné par les mutins, quand les autres gradés subissaient la furie des soldats, ont assuré un militant des droits de l'homme et une source militaire à l'AFP. »

 

DÉCLARATION
Découvrez la voix du lieutenant-colonel Zida, captée lors de son discours place de la Nation02/11/2014 - par Frédéric GaratÉcouter

 

 

 

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21 octobre 2014

USA PAYS DE L'INJUSTICE PAR EXCELLENCE: David McCallum, inculpé à tort, libéré après 29 ans en prison

29 ans. Il aura fallu 29 ans à la justice américaine pour reconnaître l’innocence de David McCallum, ce gamin de 16 ans qui était passé aux aveux sous la contrainte policière, non sans rappeler les pires ouragans judiciaires américains. Aujourd'hui, l’ouragan s’est trouvé dans la poitrine de cet homme de 45 ans, ému aux larmes, lorsque le juge a fait voler en éclats une condamnation aussi longue que les deux tiers d’une vie. C’était aussi le dernier souhait d’un autre ouragan, Rubin Carter, qui avait témoigné tout son soutien pour la cause de McCallum. Retour sur cette terrible erreur judiciaire.

Des aveux biaisés, qui remontent à 1985

Octobre 1985, David McCallum et son acolyte Willie Stuckey sont des habitués des virées nocturnes dans Brooklyn. Une nuit, ils sont interpellés et interrogés par la police en vue d’une inculpation pour le kidnapping et le meurtre de Nathan Blenner, 20 ans, retrouvé avec une balle dans la tête dans un parc de Bushwick. A l’époque, ils ont tous deux 16 ans, vont vivre un interrogatoire musclé et livrer l’un et l’autre des aveux incomplets et contradictoires se rejetant la responsabilité du meurtre mutuellement, avant de se rétracter.

Mais il est déjà trop tard. Ils sont tous deux condamnés. Willie Stuckey ne survivra pas à l’enfermement, mourant en 2001 dans sa cellule. En 2012, devant un parterre de représentants de l’institution judiciaire américaine en vue d’une demande de remise en liberté conditionnelle, David McCallum témoignera avoir été "battu par les policiers et forcé à faire cette confession", alors vieille de 27 ans.

Un soutien de poids, en la personne de Rubin ‘Hurricane’ Carter

Quelques mois avant sa mort, le champion de boxe, injustement condamné et à la tête d’une ONG dont l’objectif est de venir en aide aux condamnés à mort injustement invités à patienter dans le Death Row, avait écrit une lettre à charge – une de plus – contre la justice américaine.

"L’unique regret de ma vie, c’est de savoir David McCallum toujours en prison", écrivait Hurricane Carter dans une tribune d’un quotidien américain, tout juste deux mois avant sa mort, invoquant la raison des juges, pour qu'ils réexaminent le cas de ce condamné qui croupit derrière les barreaux.

"Rubin serait totalement submergé par l'émotion, à l’idée de voir David être libéré après tant d’années", a expliqué John Artis, qui lui aussi avait été condamné à tort pour un triple meurtre survenu dans le New Jersey, avec 19 ans de prison ferme à la clé.

David McCallum avait également fait l’objet d’un documentaire - ‘David & Me’ – réalisé par Ray Klonsky (photo ci-dessous) et dévoilé en juin 2014, les commentateurs judiciaires estimant que ce documentaire aurait très largement contribué à la libération du principal intéressé, soulevant des erreurs judiciaires majeures entachant la condamnation.


Les sanglots d’un ex-condamné, libéré et exonéré

Imaginez cette scène. McCallum, prenant sa tête dans les bras, de gros sanglots sont entendus dans cette Cour de justice de Brooklyn. La mère de Willie Stuckey vient à sa rencontre et pose sa main sur son épaule, comme pour le rassurer. David est libre, 29 ans après. Inespéré.

"C’est une émotion pure. Je suis très, très heureux". Il sortira de la salle d’audience aux bras de sa mère, Ernestine, sous les applaudissements de ses nombreux soutiens présents sur place. "Un moment de joie et d’amertume, puisque je sors libre mais je sors seul", faisant référence à son compagnon de l’époque, mort derrière les barreaux en 2001.

Il s’agit là, respectivement des 9e et 10e exonérations qu’effectue le District Attorney chargé des affaires de ce type à Brooklyn, depuis le début de l’année. Là encore, les analyses a posteriori de l’ADN auront permis de déterminer que les deux condamnés n’étaient pas présents sur la scène de crime ce soir d’octobre 1985. Combien d’autres attendent aujourd’hui ces tests ADN pour qu’on veuille bien les innocenter ?

20 octobre 2014

AFRIQUE: Encore la Françafrique !?

Introduction à l’ouvrage "Françafrique, la famille recomposée"

L’utilisation régulière du terme Françafrique dans cet ouvrage, comme dans les travaux produits par Survie depuis que le terme a été forgé par François-Xavier Verschave, marque l’importance de ce point de repère sémantique et identitaire pour démontrer à l’opinion française l’existence d’une relation de domination de type néocolonial entre la France et le continent africain. Car ceux qui nient l’existence d’une telle relation ou en minorent les effets à l’ère contemporaine sont bien les plus virulents à contester l’utilisation même du terme, qui révélerait une certaine obstination ou un enfermement passéiste de la part de contempteurs de la politique de la France en Afrique, accusés d’avoir une grille de lecture obsolète.

Cette accusation peut s’avérer utile pour détourner la discussion de la description des mécanismes de cette domination politique, militaire et économique qui régissent encore aujourd’hui la relation franco-africaine. Il semble donc indispensable, une fois de plus, de décrire sur quoi reposent les accusations réitérées d’ingérence ou de soutien criminel de la France dans ses anciennes colonies et au-delà, ainsi que de perpétuation de visions néocoloniales, souvent influencées par un racisme latent, au cœur même de l’État et de la société française.

La Françafrique  ? Quelle(s) Françafrique(s)  ?

Il semble aujourd’hui quasi impossible de s’accorder sur une définition partagée de ce qu’est la Françafrique, tant ce terme, désormais largement diffusé et popularisé, est devenu polysémique, ce qui est en quelque sorte la rançon de son «  succès   ».

Lorsque François-Xavier Verschave, dans son ouvrage La Françafrique, le plus long scandale de la République, décrit ce concept qu’il a forgé en détournant une expression, la «  France-Afrique  », formulée quarante ans plus tôt par l’ancien président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, il expose un contexte historique (la décolonisation), décrit le processus de construction d’un système institutionnel, reposant alors sur les «  3 E  » (Élysée, État-major, Entreprises) et prolongé par une nébuleuse de réseaux officiels et officieux. Il nomme les acteurs de la perpétuation de ce système (les présidents français successifs, une classe politique complice, des chefs d’État africains «  aux ordres  » et certains «  affreux   », mercenaires et hommes de l’ombre) tout en pointant les mécanismes économiques, politiques, financiers, psychologiques qui ont laissé prospérer ce système  : corruption, paradis fiscaux, système institutionnel, racisme, etc.

L’image pédagogique de l’«  iceberg   » (une face visible, l’aide à l’Afrique et la promotion des droits humains, et une face invisible bien plus importante faite d’ingérence, de crimes et de prédation), souvent utilisée par Verschave pour illustrer son propos et marquer les esprits ne masque pas moins l’extrême difficulté qu’il pouvait y avoir, déjà, à donner une définition incontestable de la Françafrique.

Indéfinissable, la Françafrique est aussi dès cette époque insaisissable pour le grand public dans sa forme contemporaine, tant elle semble systématiquement appartenir au passé et à certaines figures mythiques (de Gaulle, Mobutu, Bokassa, Bob Denard, Elf, etc.), résultat conjugué du filtre politico-médiatique qui s’applique en continu aux actualités franco-africaines et du mécanisme quasi inné de «  protection psychologique  » qui empêche les Français d’appréhender leur responsabilité collective.

Cette double difficulté s’accroît au fur et à mesure que les enquêtes de l’association Survie, mais aussi d’un nombre croissant de chercheurs et de journalistes, établissent des extensions du système et des connexions de ses acteurs vers des réseaux économiques et affairistes plus internationalisés, à l’exemple des acteurs de l’« Angolagate   ».

Pour ceux qui, confondant «  Françafrique   » et «  foccartisme   », comparent la situation actuelle avec l’«  âge d’or  » de l’influence française en Afrique au lendemain des indépendances, avec pour indicateurs les volumes d’échanges commerciaux directement contrôlés par la France, le nombre de soldats ou d’assistants techniques, de conseillers ou ministres français officiellement placés auprès de chefs d’État africains entièrement téléguidés, la pseudo-démonstration d’une fin de règne est relativement facile à établir.

Pour ceux qui ne voient dans la Françafrique qu’un système mafieux, superposition sulfureuse de réseaux politiques et criminels, créé pour détourner des fonds et alimenter les partis politiques, il est aisé d’invoquer la disparition de Foccart, de Mitterrand, de Bongo père, l’effacement de Chirac et Pasqua et de leurs réseaux (gaullistes, corsafricains, etc.), ou plus récemment l’éloignement de Robert Bourgi (qui s’était fait connaître du grand public en septembre 2011 avec ses révélations sur «  les valises  » à destination de politiciens français), pour faire mine de démontrer un changement générationnel et un degré de modernisation des relations franco-africaines, dans laquelle la corruption financière des élites françaises est moins évidente.

D’autres tentent même de décrire une inversion du paradigme de domination, à travers la théorie de la «  Françafrique inversée  » chère à Antoine Glaser, à l’origine du concept fumeux de l’Africafrance, théorie également relayée dans la série documentaire Françafrique de Patrick Benquetdiffusée par France Télévisions en 2010 et 2011.

Ainsi, depuis le début des années 2000, l’actualité franco-africaine est régulièrement l’occasion d’évoquer, parfois même avec un brin de nostalgie, la figure paternelle de Jacques Foccart, ou de s’indigner rétroactivement de quelques scandales emblématiques ayant émaillé les années 1970-1990 (diamants de Bokassa, Carrefour du développement, etc.). Et après avoir successivement annoncé la fin de la Françafrique au moment de quelques procès retentissants (Elf, Angolagate, Bob Denard) ou de l’ouverture de procédures judiciaires (par exemple l’affaire des «  biens mal acquis  »), de crises politiques et militaires marquées par de fortes tensions avec Paris (Côte d’Ivoire), certains journalistes et décideurs retrouvent régulièrement l’occasion d’affirmer péremptoirement que cette fois-ci, c’est la bonne  : la Françafrique appartient au passé.

Il est du reste intéressant de constater que les candidats et politiciens élus qui prétendent vouloir enterrer ou avoir mis fin à la Françafrique restent eux-mêmes volontiers flous sur ce qu’ils entendent par ce terme et n’en gardent que les aspects les plus sulfureux, souvent les derniers scandales mouillant un adversaire politique. Selon cette ritournelle désormais classique, la Françafrique, c’est en effet soit «  le passé  », soit «  les autres  ».

Ainsi, les ténors socialistes, en septembre 2011, se sont empressés de souligner que les déclarations fracassantes de Robert Bourgi sur les financements électoraux étaient l’œuvre d’un conseiller officieux de Nicolas Sarkozy, tandis que Bourgi lui-même, affirmait que Sarkozy avait mis fin à ce système après avoir succédé à Jacques Chirac à l’Élysée. «  La Françafrique, ce n’est pas notre tasse de thé   », déclarait de façon peu convaincue Laurent Fabius le 16 février 2012 sur l’antenne de BFM, après avoir dû se justifier publiquement d’un déplacement à Libreville et d’une visite à Ali Bongo. Si ces différentes dénégations paraissent rarement convaincantes, elles suffisent à brouiller l’analyse d’un système politique qui a certes évolué, mais hélas pas disparu.

Une Françafrique qui évolue, un combat qui continue

Au sein de l’association Survie, le terme de «  Françafrique   », amplement popularisé, diffusé auprès du grand public, est de plus en plus utilisé aujourd’hui dans une fonction «  opératoire   », comme commodité de langage. Une façon d’exprimer en un mot un résumé de milliers de pages écrites, en pensant que l’interlocuteur, le lecteur comprendra de quoi l’on parle.

Cela ne signifie nullement qu’on évoque la même chose, les mêmes mécanismes, les mêmes réseaux ou structures politiques, depuis la fin des années 1950 jusqu’aux premières années de la présidence de François Hollande. Il s’agit bel et bien d’un ensemble mouvant, en perpétuelle évolution en fonction de grands équilibres géopolitiques et, surtout, en constante adaptation face aux mobilisations et mouvements de résistance qui la menacent. Pour Survie, et plus largement au sein des sociétés civiles française et d’Afrique francophone, le mot est devenu un élément identitaire fort qui incarne une forme de continuité dans le combat, à la mesure des continuités constatées dans la politique africaine de la France.

Aussi nous a-t-il semblé nécessaire de rassembler quelques clés d’analyse de ces évolutions, indispensables pour produire un discours de riposte face à ceux qui évoquent la fin de cette Françafrique afin de dissimuler l’adaptation et la persistance du néocolonialisme français en Afrique, à l’instar du nouvel exécutif français et de ses alliés politiques.

Les trois parties de cet ouvrage sont issues de contributions que des militants et sympathisants de Survie ont proposées lors de la première université d’été de l’association, en 2013, et qui ont ensuite été complétées afin d’offrir une grille de lecture réactualisée de la Françafrique. Elles permettent ainsi au lecteur de s’intéresser successivement aux évolutions des trois principaux pouvoirs qui la structurent  :

  • le pouvoir politique qui, poussé à se saisir progressivement de cette thématique, multiplie les effets d’annonce sans pour autant modifier les fondamentaux de cette relation de domination, qu’il institutionnalise et banalise en l’habillant des justifications d’usage  ;
  • l’armée qui, dans le prolongement de la «  nouvelle doctrine  » forgée à partir des années 1990, rationalise et relégitime sa présence en Afrique et auprès de certains des pires régimes du continent, instrumentalise «  la guerre contre le terrorisme  » et impose ses vues dans le jeu multilatéral que la France prétend jouer  ;
  • les entreprises françaises qui, évoluant dans une économie de plus en plus mondialisée et un jeu désormais fortement concurrentiel, mobilisent leur « patrimoine françafricain » – même temps qu’elles s’en affranchissent progressivement – au profit d’une oligarchie dans laquelle elles s’intègrent peu à peu, à des degrés divers qui permettent d’en établir une typologie.

L’objectif est donc ici de situer l’état de la Françafrique  : sans prétendre établir la recension exhaustive des faits et données chiffrées qui l’illustrent, ni rappeler l’ensemble des impacts sociaux et environnementaux catastrophiques de cette politique, il s’agit avant tout de décrire et documenter l’évolution et la persistance de mécanismes de domination et de prédation qui régissent encore les relations franco-africaines, leurs spécificités, et les dysfonctionnements institutionnels qui les engendrent et qu’ils provoquent, sans perdre de vue, en toile de fond, le racisme profondément ancré dans la société française et ses élites, qui rend possible la poursuite de ce scandale.

9 octobre 2014

RACISME EN FRANCE:Arrêtée à Leclerc pour avoir payé avec un vrai billet de 500 euros, Assiatou « brisée et écœurée »

PUBLIÉ LE 

JULIEN CARPENTIER

Interpellée et placée en garde à vue avec son cousin il y a une semaine pour avoir présenté un vrai billet de 500 € au Leclerc de Douai, Assiatou, étudiante en droit de 20 ans, se dit aujourd’hui « écœurée et brisée ». Soutenue par des associations, elle envisage de porter plainte.

Des serviettes en papier imprimées façon billet, un soutien des associations...
: Assiatou (au centre) a retrouvé le sourire ce lundi.

Elle a retrouvé le sourire mais c’est surtout parce qu’aujourd’hui, elle se sent soutenue. Une semaine après avoir été placée en garde à vue pour avoir voulu payer ses courses avec un billet de 500 € à l’hypermarché Leclerc de Douai, Assiatou, 20 ans, a encore du mal à encaisser le choc. « J’étais à Douai pour m’inscrire à la fac de droit, dit la jeune Guinéenne. Je suis arrivée en France le 20 septembre, j’ai eu un concours pour faire des études de droit. Mes parents vivent aux États-Unis, je sais parler français alors je suis venue ici car je pensais que ça pourrait être bien pour moi. »

Lundi 29 septembre, Assiatou est donc à Douai, accompagnée de son cousin qui a lui aussi fréquenté l’université d’Artois, pour s’inscrire et trouver un logement.Elle a un compte bancaire et 1000 € en poche, dont un billet de 500 €. C’est ce billet qu’elle utilise chez Leclerc avec la suite que l’on connaît. « La dame à la caisse m’a tout de suite dit que c’était sûrement un faux billet, elle l’a montré à sa chef, je lui ai dit que je ne savais pas si c’était un faux billet. La sécurité est venue, on a été interrogé dans un local et la police est arrivée. Ils nous ont dit aussi qu’ils pensaient que le billet était faux. »

« Avez-vous la fièvre Ebola ? »

Assiatou et son cousin n’auraient jamais dû être placés en garde à vue. Ils y sont pourtant restés vingt heures. Avec presque rien à manger : « Le soir, je leur ai dit que j’avais faim, ils m’ont demandé si je mangeais du porc, je leur ai dit que non et puis... rien. J’ai eu quelques biscuits et un jus de fruit le lendemain matin. »

Avec des questions ahurissantes : « On m’a demandé si j’avais pas la fièvre Ebola, je leur ai répondu que je n’aurais jamais pu passer la douane si c’était le cas, j’avais tous mes papiers sur moi ! À la fin, je ne répondais même plus. »

Et quand son billet a enfin été vérifié, le mardi vers 10 heures, « on m’a juste répondu qu‘ils avaient appliqué la loi... pas d’excuse, rien. » L’étudiante réfléchit à abandonner ses études en France pour les reprendre ailleurs : « Je suis brisée et écœurée. »

 

7 octobre 2014

MALI: VERS LE FÉDÉRALISME OU POKER MENTEUR ?

Les nouvelles en provenance d’Alger où se tient la deuxième phase des pourparlers inclusifs inter maliens ne sont pas reluisantes ; elles sont mêmes mauvaises. En effet, le Mali, notre chère patrie, s’achemine inexorablement vers la PARTITION. Le projet de Traité de paix élaboré par la Commission politico – institutionnelle de la Coordination du mouvement de l’Azawad (dont nous avons pu nous procurer copie) consacre effectivement la Fédération du Mali formée de l’Etat fédéré de l’Azawad et de l’Etat fédéré du Mali. Mardi dernier, les travaux de cette commission ont été restitués au grand groupe et le projet remis à la Médiation. Celle-ci a profité de la pause pour statuer sur le document et présenter ses résultats à la prochaine phase des négociations qui s’ouvre à partir du 15 octobre, pour quatre semaines.

Au terme de ce projet de Traité de paix, l’Azawad englobe les limites territoriales administratives actuelles des régions de Tombouctou, Gao, Kidal, et une partie de la région de Mopti, plus précisément les arrondissements de Boni et Hombori dans le cercle de Douentza. Ce n’est pas tout. Car l’Etat fédéré de l’Azawad s’administre librement à travers un gouvernement dirigé par un président élu au suffrage indirect par les Assemblées régionales de l’Azawad ; un Parlement chargé de voter les lois qui seront appliquées sur le territoire de l’Etat fédéré ; un organe judiciaire en charge de rendre la justice sur tout le territoire de l’Etat de l’Azawad.

 

Les domaines de compétence

 

Les domaines relevant de la compétence exclusive de l’Etat fédéré de l’Azawad sont énumérés comme suit : l’environnement, la culture, l’administration territoriale, la sécurité intérieure, le maintien de l’ordre, la protection civile, l’aménagement du territoire, le budget territorial, la fiscalité locale, le développement social et économique, la protection sociale, l’éducation, la santé, le commerce, les transports, l’agriculture, l’élevage, les mines, la pêche , les industries, l’artisanat, le tourisme, le logement, l’aménagement urbain, l’eau et l’électricité, le réseau routier et l’équipement. Alors, qu’est-ce qui reste à l’Etat fédéral du Mali ?

 

Presque rien, à part les Affaires étrangères, la Défense, la justice et les Finances. Mais dans ces domaines aussi, les postes ministériels seront équitablement répartis entre les deux entités fédérés.

 

Bon à savoir enfin : les forces armées et de sécurité de l’Azawad sont constituées des combattants de mouvements de l’Azawad et/ou de ressortissants issus des populations de l’Azawad.

 

L’intégralité du document

Le Nord échappe au Mali

 

Commission politico-institutionnelle

 

Gouvernement de la République du Mali – Coordination des mouvements de l’Azawad

 

Le Gouvernement de la République du Mali et la Coordination des Mouvements de l’Azawad, dénommés « les deux Parties » dans le cadre du présent Traité de Paix,

A l’issue d’une analyse approfondie et objective de toutes les causes du conflit armé qui sévit depuis plusieurs décennies dans le Nord du Mali dénommé AZAWAD,

- Convaincus de l’impérieuse nécessité de créer les conditions les plus optimales possibles pour une cogestion responsable du conflit,

- Reconnaissant la faible application, voire la non application des précédents accords: Accord de Tamanrasset, 1991, Pacte national, 1992, Accord d’Alger 2006, Accord de Ouagadougou, 2013, Accord de cessez le feu de Kidal, 2014,

- Déterminés à aboutir à un règlement politique négocié, complet, juste et durable dans le respect de l’intégrité territoriale, de la forme républicaine de l’Etat et de la laïcité.

Ont convenu, suite aux négociations menées sous la médiation internationale comprenant l’Algérie, chef
de file, les Nations Unies, UA, la CEDEAO, l’UE, l’OCI dans le cadre du présent Traité de Paix, ce qui
suit:

 

Titre I

CHAPITRE 1 :Définition des termes utilisés dans le traité

  1. Aux termes du présent Traité, les termes utilisés doivent être entendus de la façon suivante:

 

Azawad : au-delà de la définition strictement physique, l’Azawad s’entend comme un territoire géopolitique compris dans les limites territoriales administratives actuelles des régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudénit, Ménaka et les arrondissements de Boni et Hombori.

 

Etat fédéré: le territoire de l’Azawad, tel que défini ci-dessus est reconnu par l’Etat du Mali comme
un Etat fédéré formant avec lui la FEDERATION DU MALI.

 

Etat fédéral : l’Etat fédéré de l’Azawad et l’Etat fédéré du Mali forment l’Etat fédéral du Mali.

 

Les deux Parties : Le gouvernement malien et la coordination des mouvements de l’Azawad sont signataires du présent traité.

 

La médiation internationale : Groupe de médiateurs composé de l’Algérie, de l’organisation des Nations Unies, des pays voisins (Mauritanie, Burkina, Niger), du Tchad, de la CEDEAO, de l’UE, de l’UA, de l’OCI.

 

Les garants : Parties au Traité ayant en charge le suivi, l’accompagnement et la garantie de la mise en œuvre du Traité.

 

CHAPITRE 2 : But et objet du présent traité de paix

  1. Le présent Traité de Paix est conclu pour créer les conditions d’une paix juste et durable, dans l’Azawad et au Mali, contribuer à la stabilité sous régionale et à la sécurité internationale,
  2. Il consacre la reconnaissance par le Gouvernement malien du territoire et de l’Etat de l’Azawad comme partie intégrante du territoire de la Fédération du Mali,
  3. Il institue la Fédération du Mali convenue entre la Coordination des Mouvements de l’Azawad et la République du Mali formant les deux Parties au Traité, sous la garantie de l’Organisation des Nations Unies, de la CEDEAO, de l’UA, de l’OCI et des pays voisins (Algérie, Mauritanie, Burkina Faso, Niger) et du Tchad ..
  4. Le Traité consigne solennellement le règlement concerté, juste et durable du conflit opposant l’Azawad au Mali depuis 1960.

 

Des dispositions générales du traité de paix

2.1 Le domaine d’application de ce traité couvre non seulement l’Azawad mais aussi tout le territoire malien.

2.2 La paix juste et durable à laquelle aspirent le peuple malien en général et les populations de l’Azawad en particulier est instaurée dans le présent Traité.

 

TITRE II

Des dispositions spécifiques du traité de paix

  1. En attendant la mise en œuvre des dispositions prévues par le présent Traité, et sous le contrôle
    de la Médiation internationale, les deux Parties s’engagent à, strictement, observer les dispositions:
    du cessez-le-feu. Durant toute cette période, les forces armées des deux Parties s’interdisent toute action ou mouvement de nature à faire resurgir la tension ou à provoquer des incidents,
  2. Dans les 60 jours qui suivent la signature du traité, un Conseil territorial transitoire de l’Azawad est mis en place et exerce la puissance publique sur le territoire fédéré pendant la période allant de la date d’entrée en vigueur du Traité jusqu’à l’installation de l’Exécutif et du Parlement de l’Etat de l’Azawad.
  3. Deux mois après sa mise en place, le Conseil territorial Transitoire, en concertation avec le Gouvernement malien et sous le contrôle de l’organisation des Nations Unies, installe une assemblée constituante aux fins d’élaboration de la constitution de l’Etat fédéré. Les membres du conseil territorial Transitoire, ne peuvent pas se présenter aux élections ni de l’exécutif, ni du parlement de l’Etat de l’Azawad. Le conseil est dissous dès l’élection des instances prévues au titre, du Titre III art 10 alinéa 10.3 du présent Traité.

 

Titre III

Dispositions générales du Traité de paix

 

Chapitre 3 : Organisation institutionnelle de l’Etat de l’Azawad

9. L’Etat fédéré de l’Azawad s’administre librement à travers:

9.1.    Un gouvernement de l’Etat de l’Azawad dirigé par un président élu au suffrage indirect par les
Assemblées Régionales de l’Azawad. Il coordonne l’action gouvernementale et engage directement l’Etat de l’Azawad par rapport aux partenaires techniques et financiers et conduit la politique de développement socio-économique, financière, économique, culturelle, environnementale, sécuritaire et de développement de l’Azawad ;

 

9.2. Un Parlement chargé de voter les lois qui seront appliquées sur le territoire de l’Etat fédéré, à l’exception de celles qui relèvent de la compétence de l’Etat fédéral. Les lois, règlements et autres textes adoptés par le parlement de l’Azawad doivent tous être conformes aux normes internationales relatives aux droits de l’homme. La protection des droits de l’homme dans l’Azawad ne doit pas être moindre que celle prévue par la Constitution et les lois de l’Etat fédéral.

Les lois et règlements actuellement en vigueur dans l’Azawad resteront applicables tant qu’ils n’auront
pas été amendés ou abrogés par le parlement de 1’Azawad et/ou une décision du chef de l’exécutif, à
l’exception de ceux qui relèvent de la compétence de l’Etat fédéral.

 

9.3. Un organe judiciaire en charge de rendre la justice sur tout le territoire de l’Etat de l’Azawad

Le pouvoir judiciaire sera exercé par les tribunaux des premiers et seconds degrés que l’Etat fédéré décide de créer. Les membres de ces juridictions sont nommés par le chef de l’exécutif de l’État fédéré.

 

9.4.Des structures décentralisées composées de conseillers régionaux, communaux et locaux chargés de la gestion du développement régional, local et communal;

 

9.5. Des structures locales administratives, techniques et traditionnelles chargées de mettre en œuvre les politiques de décentralisation, de développement local sont créées et leurs appellations sont proposées et approuvées par les instances élues de l’Etat fédéré. Les responsables des structures relevant de l’Etat de l’Azawad sont nommés par le Chef de l’Exécutif et ceux relevant de la Fédération par le chef de l’Etat fédéral sur proposition du chef de l’Exécutif de l’Etat de l’Azawad …

 

10. Elections

10.1. L’Organisation des Nations unies a la pleine charge et l’autorité exclusive sur les questions relatives à toutes élections prévues au présent Traité, notamment à leur organisation et à leur conduite

 

10.2. Dans les six premiers mois à compter de la date d’entrée en vigueur du Traité, un recensement exhaustif des ressortissants de l’Azawad de l’intérieur comme de l’extérieur est réalisé par les deux parties sous la supervision et avec l’appui technique, logistique etfinancier de l’Organisation des Nations Unies, de la CEDEAO et de l’OCI.

 

10.3. L’élection des membres du parlement et du chef du gouvernement de l’Etat de l’Azawad a
lieu dans un délai de 18 mois à compter de la date d’entrée en vigueur du Traité. Les électeurs éliront séparément, mais dans le cadre d’un scrutin unique le Chef de l’exécutif et les membres de l’Assemblée législative. La durée des mandats est de 5 ans renouvelables une seule fois.

 

10.4       Sont admis à voter pour l’élection de l’Assemblée législative et du chef de l’exécutif de l’Azawad. Les personnes d’origine azawadienne, âgées d’au moins 18 ans inscrites sur les listes électorales…

 

10.5 Douze mois après la mise en place des institutions de l’Azawad, l’exécutif fédéré soumet au parlement

de l’Azawad un plan de redécoupage administratif portant sur chaque niveau d’organisation territoriale après validation du plan par le parlement, celui-ci est soumis à l’Exécutif pour sa mise en œuvre.

 

11 Organisation.

11.1 L’Etat fédéré de l’Azawad, au travers d’organes exécutif, législatif et judiciaire institués par le Traité, aura sous sa responsabilité les domaines ci-après, qui relèvent de sa compétence exclusive: l’environnement, la culture, l’administration territoriale, la sécurité intérieure, le maintien de l’ordre, la
protection civile, l’aménagement du territoire, le budget territorial, la fiscalité locale, le développement
social et économique, la protection sociale, l’éducation, la santé, le commerce, les transports, l’agriculture, l’élevage, les mines, la pêche , les industries, l’artisanat, le tourisme, le logement, l’aménagement urbain, l’eau et l’électricité, le réseau routier et l’équipement,

 

11.2 Pour les besoins du fonctionnement adéquat de l’Administration Générale de l’Etat de l’Azawad ,
est créé une fonction publique de l’Etat de l’Azawad dont les agents seront des fonctionnaires originaires de l’Azawad et issus des recrutements si nécessaires.

 

11.3 Le Président de la Fédération, Chef de l’Etat fédéral, sera secondé dans ses fonctions par le président citoyen résident de l’Azawad ou vice-versa. Les postes ministériels des départements Affaires Etrangères, de la Défense, de la justice et des Finances seront équitablement reparties entre les deux Entités fédérées.

 

11.4      Le Gouvernement et le Parlement de l’Etat fédéral seront composés pour au moins un tiers (1/3) de leurs membres de citoyens de l’Azawad.

 

Chapitre 4 : Défense et sécurité intérieure

12 Les forces armées et de sécurité de l’Etat fédéré

 

12.1 Les forces armées et de sécurité de l’Azawad sont constituées des combattants de mouvements de l’Azawad et ou de ressortissant issus des populations de l’Azawad.

 

12.2 Les forces armées et de sécurité sont placées sous la responsabilité du chef d’état-major de l’Etat de l’Azawad, relevant au plan hiérarchique du chef d’état-major général des forces armées de l’Etat fédéral.

 

12.3 Le chef d’état-major de l’Etat de l’Azawad est nommé par le chef de l’Etat fédéral sur proposition du Chef de l’Exécutif de l’Etat l’Azawad après consultation du Chef d’Etat-major des forces armées fédérales.

 

12.4 Il est institué par le présent Traité des corps spécialisés de sécurité intérieure de l’Azawad dont la nature, les missions, la composition et les effectifs sont définis, précisés et fixés par les organes élus de l’Etat fédéré en concertation avec l’Etat fédéral. Ces corps sont constitués des combattants des mouvements de l’Azawad et ou de ressortissant de l’Azawad.

 

Chapitre 5: Développement social et économique et coopération internationale

13. L’exécutif fédéré définit, liquide et perçoit les recettes fiscales, douanières et foncières collectées sur le territoire de l’Azawad qui sont versées intégralement au trésor public de l’Etat de l’Azawad.

 

14. Avec l’appui du département fédéral des mines, de l’énergie et des ressources naturelles, l’Etat fédéré de l’Azawad autorise les recherches minières, négocie et signe les permis de recherches ainsi que les contrats d’extraction et d’exploitation sur toutes les ressources minières et pétrolières sur le territoire de l’Azawad. Les ressources générées dans le cadre de l’extraction minière et pétrolière sur le territoire de l’Azawad sont réparties dans les proportions de 75% pour l’Etat de l’Azawad et 25% pour l’Etat fédéral.

 

15 L’Etat de l’Azawad :

15.1. Dispose du pouvoir discrétionnaire d’établir ses propres politiques de coopération environnementale, culturelle, sécuritaire, économique, industrielle, touriste, commerciale, sociale, financière, avec tout autre Etat ; tout autre organisme ou organisationinternationale qui en exprimerait la demande ou agréerait celle de l’Exécutif de l’Etat de l’Azawad dans le strict respect des dispositions du présent Traité, notamment, sans préjudice aucune à l’intégrité du territoire fédéral.

 

15.2. Dispose de délégations, qui lui sont propres auprès d’Etats, institutions ou organisations internationales intergouvernementales, dans de toutes les chancelleries du Mali, représentant directement tous les intérêts: politiques, sécuritaires, économiques, financiers, sociaux, culturels, environnementaux ainsi que le droit d’établir des Délégations dans tout autre Etat dans lequel, il n’apas de chancellerie malienne et avec lequel l’Azawad est lié par un traité de coopération,

 

15.3. Perçoit directement toute aide budgétaire octroyée dans le cadre de la coopération bilatérale ou multilatérale financière et économique.

 

TITRE IV

Attribution de L’Etat fédéral

21. Les domaines ci-après relèvent de la compétence exclusive de l’Etat fédéral:

21.1. Les affaires étrangères sauf dans leurs dimensions environnementales, culturelles, économiques, commerciales, techniques, industrielles, d’éducation, de formation et de la coopération décentralisée et dans toutes les matières qui touchent directement les intérêts de l’Etat de l’Azawad, les pouvoirs détenus par l’Etat Fédéral pour les relations étrangères seront exercées en consultation avec l’Etat de l’Azawad.

L’Etat fédéral autorise des représentants de l’Etat de l’Azawad à se joindre en tant que membre aux délégations diplomatiques que l’Etat fédéral envoie à des réunions internationales sur de questions économiques, d’éducation, de formation, de commerce et autres qui présentent un intérêt direct pour l’Etat de l’Azawad.

12.5 La sécurité fédérale, la défense fédérale et la défense de l’intégrité du territoire fédéral contre toute tentative sécessionniste, qu’elle émane de l’intérieur ou de l’extérieur du territoire. Toutefois, le droit de défendre l’intégrité territoriale de la fédération ne saurait être invoqué pour justifier des actions pour empêcher, réprimer ou entraver l’exercice pacifique du droit au débat, à l’expression d’opinions, à la dénonciation d’actes de violations massive des droits de peuples autochtones, de marginalisation, d’exclusion et de discrimination des personnes ou de groupe communautaires ou à faire campagne, notamment en période d’élection.

12.6 Dans le cadre de la défense extérieure du territoire fédéral, l’Etat fédéral, en étroit collaboration avec l’exécutif de l’Azawad, propose un plan d’organisation, de gestion et du déploiement des forces armées y inclut les forces de l’Etat fédéré.

12.7 La Cour suprême fédérale a compétence pour déclarer nulle et non avenue toute loi, tout règlement ou tout autre texte de l’Etat de l’Azawad qui contredirait le présent Traité ououtrepasserait la compétence attribuée à l’Etat de l’Azawad par le présent Traité. Elle statut en dernier ressort sur l’interprétation des lois de l’Etat de l’Azawad

12.8 Le drapeau, la monnaie, s’appliquent à l’Etat fédéré de l’Azawad,

12.9 Pour toutes les fonctions fédérales convenues dans le présent Traité, l’Etat fédéral est habilité à nommer des représentants qui les exerceront pour lui dans l’Azawad,

13 Il est affecté durant une période de quinze (15) ans, à compter de l’entrée en vigueur, 33% du budget de l’Etat fédéral à l’Etat de l’Azawad pour son fonctionnement et son développement. Ce taux connaitra une dégression de 5% tous les dix ans.

 

TITRE V

Crimes, réparations & Justice

14Le présent Traité institue une commission internationale d’enquête indépendante qui travaille selon
les dispositions qui suivent:

 

15 La Commission Indépendante d’Enquête Internationale a mission d’enquêter sur tous les actes constitutifs de violations de droits de l’homme, de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité qui se seraient produits depuis l’accession du Mali à l’indépendance sur le territoire malien, que cescrimes soient perpétrés contre les populations civiles ou les forces armées dans leurs personnes physiques et morales ainsi que contre leurs biens, contre l’environnement, les destructions de bétails,les vols, pillages ainsi que tout acte de vandalisme et de spoliation.

La Commission définit les responsabilités de ces actes, leurs conséquences, évalue les dommages et les réparations dues aux victimes.

 

16 La Commission est organisée ainsi qu’il suit:

16.1 La Commission est composée de 7 représentants du gouvernement malien, de représentants des Mouvements de l’Azawad, de 21 experts indépendants extérieurs choisis d’un commun accord par les deux Parties, à raison d’un expert par nationalité dans les partissuivants: Canada, Norvège, France, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, USA, Pays Bas, Côte d’Ivoire, Tchad et par organisations internationales des droits de l’homme: Human right Watch, Amnesty International, Commission Africaine des Droits de l’homme, IPA Congres Mondial Amazigh.

 

16.2 Les deux Parties arrêteront la liste nominative des membres de cette commission une semaine à compter de la date de signature du présent Traité prochaine rencontre.

 

16.3 La Commission élu son président parmi les experts indépendants, met en place du bureau, définit sa méthodologie, détermine son calendrier de travail, établit son régler intérieur ainsi qu’une évaluation des moyens nécessaires à la réalisation de sa mission.

 

16.4 La Commission entame ses travaux deux semaines après sa mise en place.

 

16.5 Les frais de fonctionnement de la Commission sont pris en charge par l’organisation des Nations Unies, UE, l’OCI et des contributions des pays accompagnateurs.

16.6 Le Gouvernement malien et la coordination des mouvements de l’Azawad s’engagent, à apporter toutes les facilités matérielles, techniques, administratives ainsi que les conditions sécuritaires à la Commission dans l’accomplissement de sa mission.

 

17 La Commission fonctionne conformément aux dispositions ci après:

17.1     La Commission exécute, en toute indépendance, sa mission. Elle est impartiale et neutre.

Pour les délibérations, les conclusions et plus généralement tous les actes liés à leur travail, tous les membres de la Commission sont astreints à l’obligation d’impartialité, de neutralité, de confidentialité, de réserve, de retenue et de discrétion dans le cadre de leur mission.

 

17.2 Les membres de la Commission jouissent de la pleine immunité.

17.3 La Commission décide à la majorité qualifiée, en cas d’égalité de voix, celle du président
est prépondérante.

17.4 La Commission rendra ses conclusions au plus tard six mois suivant la date de démarrage. Ce délai peut être prolongé d’un commun accord entre les deux Parties à la demande de la Commission.

 

17.5 Le rapport de la Commission est adressé au Gouvernement malien et à la coordination des mouvements de l’Azawad ainsi qu’au Secrétaire Général des Nations Unies et à la médiation internationale. Les deux parties disposent de deux semaines pour faire leurs observations sur le rapport à la Commission. Dès sa validation le rapport s’impose aux deux parties.

 

18 Les deux Parties s’engagent à mettre en œuvre les conclusions de la Commission et à saisir les instances appropriées tant nationales qu’internationales aux fins de déclenchement des procédures judiciaires.

 

19 Tout litige à survenir dans l’exécution du mandat de la Commission est soumis à l’arbitrage de la
médiation internationale qui réunit les deux parties dans un délai de deux semaines pour dépasser le blocage.

7 octobre 2014

FRANCAFRIQUE:Visite de François Hollande au Niger vue par les associations nigériennes

18 juillet 2014 par Survie

THÈMES:   

 

La tournée de François Hollande en ce mois de juillet connait des réactions pour le moins partagées, notamment au Niger où les associations nigériennes ne voient pas d’un très bon œil cette visite du chef d’Etat français. Pour témoignage, ce positionnement d’Ali Idrissa, du collectif « Sauvons le Niger »

17 Juillet 2014

Ali Idrissa, membre du collectif « Sauvons le Niger », estime que « le Niger n’a rien à gagner de cette visite ».

AA / Niamey / Balima Boureima

Le Niger, se prépare à accueillir, vendredi, le président français François Hollande. Une visite éclair d’une demi journée qui ne fait pas l’unanimité au sein de l’opinion publique à Niamey.

Les Grandes artères de la capitale connaissent depuis quelques jours un regain d’attention, notamment depuis l’annonce de l’arrivée de Hollande, dans le cadre d’une tournée africaine qui débute, jeudi, par la Côte d’Ivoire et de l ’achève, samedi, par le Tchad.

Iro Sani, responsable de la communication du parti au Pouvoir, le « Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) », se réjouit de cette visite qui n’est autre que « le fruit de la diplomatie diplomatie menée par les autorités actuelles depuis leur arrivée au pouvoir ».

En revanche, la société civile considère que cette visite « ne sert en rien les intérêts du Niger ».

Depuis quelques jours, les médias nigériens multiplient la diffusion de messages audio et visuels invitant la population à sortir « en masse » pour accueillir « chaleureusement » le président français, alors que, dans le même temps, des responsables de la société civile promettent « un accueil d’un autre type ».

Au coeur de la discorde, l’accord signé le mois dernier entre le Niger et le groupe français Areva, concernant l’exploitation de l’uranium nigérien qui ne sert « que les intérêts de la France », selon certains membres de la société civile.

Interrogé par Anadolu, Ali Idrissa, membre du collectif « Sauvons le Niger », un regroupement d’une cinquantaine d’organisations de la société civile, estime que « Le Niger n’a rien à gagner de cette visite ».

« M. Hollande ne vient pas au Niger pour confirmer un partenariat gagnant-gagnant telle que promis par son prédécesseur Nicolas Sarkozy en 2007 » s’est-il exclamé.

« Si c’était le cas, il irait rendre visite aux populations d’Arlit (Nord) qui paient actuellement les conséquences de l’exploitation de l’uranium, et il rendra visite aux malades qui sont dans les hôpitaux » a encore martelé le membre du directoire collectif.

Durant cette brève visite, Hollande s’entretiendra avec son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, avant de se rendre à la base militaire où sont logés les drones et les avions de chasse stationnés dans la cadre de l’opération Serval, a indiqué à Anadolu le service de communication de la Présidence du Niger.

Sur le plan économique, le chef de l’Etat français visitera la Société d’exploitation des eaux du Niger (Seen, une filiale de la société française Veolia) et la Société de transformation alimentaire (Sta, une société franco-nigérienne), spécialisée dans la production des aliments thérapeutiques notamment le Plumpy nuts, utilisé dans la lutte contre la malnutrition, toujours selon la même source.

En 54 ans d’indépendance, François Hollande sera le cinquième président français à fouler le sol nigérien. Georges Pompidou était à Niamey en 1972, François Mitterrand en 1982, Jacques Chirac en 2003 et Nicolas Sarkozy en 2007.

 

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