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LE PANAFRICANISME NOUVEAU
30 août 2013

AFRIQUE: LA FRANCE ET L'AFRIQUE

 L’Afrique francophone et la France Un mariage de désagrément

   

Je suis de ceux qui ont toujours considéré la relation continue entre la France et l’Afrique comme suspecte et préjudiciable à la croissance et au développement du continent. Ma position s’est renforcée par la déclaration de l’ex-président français, Nicolas Sarkozy, en campagne électorale (2006), déclarant «La France n’a pas besoin de l’Afrique».

La France a colonisé une grande partie de l’Afrique jusqu’aux indépendances dans les années 1960. Certains analystes, comme Placide Moussounda de Nouvelle Afrique, soutiennent que l’Afriquefrancophone a très peu bénéficié de la France depuis l’indépendance. 

 Je suis de ceux qui ont toujours considéré la relation continue entre la France et l’Afrique comme suspecte et préjudiciable à la croissance et au dé-veloppement du continent. Ma position s’est renforcée par une déclaration faite en 2006 par l’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy, pendant sa campagne présidentielle, lorsqu’il a pu déclarer «La France n’a pas besoin de l’Afrique». Il se trouve que pendant la durée du mandat du président Sarkozy, les Africains francophones ont été rapatriés en nombre de France. Or, malgré une telle humiliation et l’expulsion des Africains francophones de la France, la présencefrançaise en Afrique reste importante.

 

 

Un autre domaine dans lequel l’Afrique francophone continue de souffrir du mariage avec la France est l’imposition du franc CFA, monnaie utilisée par les anciennes colonies françaises d’Afrique centrale. «C F A» signifiait originellement (franc des) Colonies françaises d'Afrique et désormais Communauté financière africaine. Le franc CFA représente aujourd’hui deux monnaies utilisées en Afrique et qui sont garanties par le Trésor français, dans la zone franc d'Afrique centrale (Cemac) et la zone franc d'Afrique de l'ouest (Uemoa). Bien que théoriquement séparées, les deux monnaies de la zone CFA sont effectivement interchangeables.

 

 

Selon l’ancien ministre français des finances, René Pleven, le franc CFA a été créé le 26 décembre 1945 dans les colonies françaises, afin de leur épargner une forte dévaluation, ce qui a facilité les exportations vers la France. Aujourd’hui, le bilan de la création du CFA est qu’il a nettement appauvri l’Afrique francophone. Cette monnaie est régie par trois banques centrales de l’Afrique francophone, la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) située à Yaoundé, au Cameroun, et la Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest (Bceao) située à Dakar, le Sénégal et la Banque des Comores.

 

 

 

Les citoyens français, qui constituent une partie du conseil d’administration des banques susmentionnées, ont un droit de veto sur les décisions de ces banques, ce qui signifie que les décisions concernant le CFA sont influencées dans une très large mesure par les Français. La structuration et la composition des banques centrales rendent possibles un flot financier colossal de l’Afrique vers le Trésor public français. Cela signifie que les pays très pauvres d’Afrique financent la France. Il y aurait plus de 8 000 milliards de CFA d’Afrique stockés en France. Cela signifie que des millions d’Africains sont privés de leurs revenus. Cela peut être perçu comme de l’esclavage monétaire, résultat du «mariage de désagrément » entre la France et l’Afrique francophone.

 

 

 

Le temps d’une nouvelle Afrique est venu. Cette nouvelle Afrique a besoin de se débarrasser du carcan du (néo)colonialisme qui continue de plonger le continent dans les égouts de la pauvreté. Sans doute est-il temps pour l’Afrique francophone d’avoir sa ou ses propre(s) monnaie(s), comme d’autres devises, telles que le rand sudafricain. Permettre que les pays africains pauvres financent continuellement le Trésor français n’est pas la voie à suivre. Les Africains doivent en outre nourrir l’esprit des marchés libres et cesser de compter sur l’aide, notamment de la France.

 

 

 

Enfin, l’Afrique francophone doit lever les nombreuses barrières commerciales, empêchant le commerce entre ses différents pays. L’Afrique francophone peut aussi mettre en place des mesures pour faciliter le commerce avec l’Afrique anglophone et bénéficier d’une relation fructueuse qui profiterait au continent dans son ensemble, plutôt que de s’appuyer sur un «mariage de désagrément» qui n’a rien fait, si ce n’est maintenir l’Afrique francophone et l’ensemble du continent dans la pauvreté.

 

 

 

Chofor Che, analyste sur AfricanLiberty.org

 

Publié en collaboration avec LibreAfrique.org
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30 août 2013

AFRIQUE: Les citations du Cinquantenaire

 

 

 

Les citations du Cinquantenaire Version imprimable

 

 

 

« Les colonialistes ont l’habitude de dire que eux, ils nous ont fait rentrer dans l’histoire. Nous démontrerons aujourd’hui que non : ils nous ont fait sortir de l’histoire, de notre propre histoire, pour les suivre dans leur train, à la dernière place, dans le train de leur histoire. »

 

Amílcar Lopes Cabral, alias Abel Djassi (1924-1973), à la conférence de Dar es Salam de 1965. Fondateur du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC). Il sera assassiné par ses propres partisans en 1973 à Conakry.

 

 

« Il n’y a pas de dignité sans liberté, car tout assujettissement, toute contrainte imposée et subie dégrade celui sur qui elle pèse, lui retire une part de sa qualité d’homme, et en fait arbitrairement un être inférieur. Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage. Ce qui est vrai pour l’homme l’est autant pour les sociétés et les peuples. (…) La Liberté, c’est le privilège de tout homme, le droit naturel de toute société ou de tout peuple, la base sur laquelle les Etats africains s’associeront à la République française et à d’autres Etats pour le développement de leurs valeurs et de leurs richesses communes. »

 

Ahmed Sékou Touré lors d’un discours le 25 août 1958 prononcé devant le général de Gaulle, de passage en Guinée. C’était en prélude au référendum de 1958, marqué par le célèbre « non ».

 

 

« Quand les missionnaires sont venus, nous avions la terre et ils avaient la Bible. Ils nous ont appris à prier avec nos yeux fermés. Quand nous les avons ouverts, ils avaient nos terres, et nous avions leur Bible. »

 

Jomo Kenyatta, père de l’indépendance du Kenya, dont le nom signifierait « Javelot flamboyant du Kenya », terme qui inspira l’artiste jamaïcain Burning Spear.

 

 

« Nous estimons que la dette s’analyse d’abord de par ses origines. Les origines de la dette remontent aux origines du colonialisme. Ceux qui nous ont prêté de l’argent, ce sont ceux-là qui nous ont colonisés, ce sont les mêmes qui géraient nos États et nos économies, ce sont les colonisateurs qui endettaient l’Afrique auprès des bailleurs de fonds, leurs frères et cousins. »

 

Thomas Isidore Noël Sankara, lors d’un discours prononcé à la 25e conférence du sommet des pays membres de l’OUA, à Addis-Abeba, le 29 juillet 1987. Le révolutionnaire leader burkinabé entretint des relations conflictuelles et passionnées avec François Mitterrand et Houphouët-Boigny.

 

 

« Des nations européennes de 30, 50, 60 millions d’habitants en sont venues à découvrir que leur territoire était trop étroit, leur population trop peu nombreuse pour organiser une économie, voire créer une civilisation qui ne soit pas mutilée. Que dirons-nous des nôtres, dont la plus nombreuse ne dépasse pas 40 millions d’âmes ? »

 

Léopold Sédar Senghor, dans un discours lu le 23 mai 1963 à l’ouverture de l’OUA. Un constat encore d’actualité.

 

« La Paix, ce n’est pas un mot, c’est un comportement. (…) Un homme qui a faim n’est pas un homme libre. Notre liberté sera illusoire aussi longtemps que nous n’aurons pas su exploiter nous-mêmes, organiser, harmoniser les ressources de nos différents pays pour nous passer progressivement de l’intervention de l’étranger dans notre économie. »

 

Houphouët-Boigny (1905-1993) fit de son pays un eldorado, réussissant avec le cacao là où d’autres avaient échoué avec l’or et le pétrole.

 

 

« Nous devons nous unir maintenant ou nous allons périr. »

 

Nkwame Nkrumah, père de l’indépendance du Ghana, qu’il gouverna de mars 1957 à février 1966. Renversé par un coup d’Etat, le visionnaire autoritaire se réfugia en Guinée où il fut officiellement « co-président ». Voici ce que disait de lui le Tanzanien Julius Nyerere : « Il était un leader, le nôtre et celui de l’Afrique. Personne n’est comme Dieu. Même les meilleurs ont leurs défauts, et les fautes des grands peuvent être très grandes. Ainsi Nkrumah avait ses défauts. Mais il était grand dans le pur sens du terme. C’était un visionnaire. Il avait un grand rêve pour l’Afrique et le Ghana. Il avait à cœur le bien-être des Africains. Il n’avait pas de compte en Suisse. Il est mort pauvre. »

 

 

« Pour être un homme politique, il suffit de savoir ce que veut le peuple et de le crier plus fort que lui. »

 

Gamal Abdel Nasser, grande figure du panarabisme et du panafricanisme. Il sera l’un des premiers à proposer à Nkrumah un asile en Egypte en février 1966.

30 août 2013

MAURITANIE: L’esclavage a-t-il existé chez les négro-mauritaniens

 


L’esclavage a-t-il existé chez les négro-mauritaniens ?

Sur ce sujet qui suscite tant de polémiques vaines et de faux débats, il est temps d’éclairer l’opinion sur cette question en toute sincérité, avec beaucoup de véracité et d’esprit objectif.

En effet, certains qui ont eu à aborder cette question de l'esclavage chez les négromauritaniens, ont fait preuve de tant d'ignorance et surtout beaucoup d’hypocrisie, si ce n’est pour des raisons de calculs sociopolitiques mesquins, désinformant ainsi ceux qui sont intéressés par ce sujet ; le dit sujet que l’on peut qualifier peut-être de n’importe quoi, mais sauf de tabou, dans la mesure où l’on a affaire qu’à un vrai faux débat!

Sans référence aucune, sans enquête aucune au sein des populations, les fossoyeurs de l’histoire négromauritanienne, nantis de leurs privilèges dans les régimes qui se succèdent dans le pays, cherchent à être les faiseurs de l’histoire autour de cette question, comme cela a toujours été le cas sur tous autres aspects de l’histoire de la Mauritanie.

Selon la définition: "L'esclavage est l'état d'une personne qui se trouve sous la dépendance absolue d'un maître qui a la possibilité de l'utiliser comme un bien matériel. Il est la privation de la liberté de certains hommes par d'autres hommes, dans le but de les soumettre à un travail forcé, généralement non rémunéré. Juridiquement l'esclave est considéré comme la propriété de son maître. A ce titre, il peut être acheté, loué ou vendu comme un objet."

Si chez les hommes blancs, l’esclavage s’est fait parfois dans des conditions sanglantes envers l’homme noir, il convient de rappeler que cela s’était passé il y a des siècles, et que par suite de la prise de conscience des penseurs, humanistes et scientifiques, l’esclavage fut tout simplement aboli et par la suite interdit, souvent au prix de luttes sans merci livrées contre les partisans de l’esclavage.

Et qu'en est-il de ce qu’on prétend être de l’esclavage chez les noirs? En fait, déjà il est nécessaire de souligner que le mot « esclavage », tel défini plus haut, est un mot trop fort, mal adapté, et complètement tout à fait en dehors de ce qui se passe chez les noirs de façon générale, et chez les négromauritaniens en particulier. Le plus ignorant de la culture noire devrait néanmoins être capable de se poser certaines questions comme:

«l’esclavagiste tel défini, peut-il exister au sein d’une même communauté vivant ensemble depuis la nuit des temps»? Y’a-t-il eu esclavage de blancs entre eux, de jaunes entre eux? Donc peut-il exister entre noirs? Fort heureusement, ce genre débat ne semble susciter polémique qu’en Mauritanie, et allez savoir pourquoi.

A l’image d’une nation civilisée, qui se veut organisée et bien structurée pour assurer la survie de tous, les communautés négromauritaniennes étaient et sont organisées de façon à établir une totale complémentarité et une parfaite symbiose entre tous ses membres, pour l’intérêt général commun. Cela se passe donc à travers l’affectation de chaque membre de la communauté à une fonction où il semble être celui le plus apte pour l’accomplir.

Ainsi, celui qui possède des dons de réflexions approfondies est considéré comme le maître auprès de qui on va chercher connaissance et auprès de qui tous les enfants seront confiés pour leur éducation; celui qui se trouve dans de bonnes aptitudes physiques sera celui qui va se charger des travaux nécessitant d’efforts physiques; et celui qui adore manier le fer sera celui qui sera chargé de la forgerie, et ainsi de suite…Et tout cela dans l’égalité et le respect mutuel.

Le marabout va éduquer l’enfant du forgeron qui, en échange, lui réalisera des travaux de forgerie, parce que la culture de la monnaie d’échange « l’argent » n’avait pas encore envahi les moeurs.

La conséquence de cette organisation sociale est la formation de groupes de professions appelés castes, parce que chacun individu semble suivre le chemin de son ascendant. Mais en tout cas, il y a une parfaite symbiose où chacun trouve son compte. Contrairement aux idées reçues, les mariages inter-castes existent bel et bien, même s’il y a des préférences comme celles qui veulent, pour de simples considérations économiques, que les mariages s’effectuent entre membres d’une même descendance.

Comme on le voit ainsi, certains qui se posent de questions quant à l’existence de l’esclavage chez les négromauritaniens, s’apercevront que cette même organisation sociale décrite existe aussi dans leur communauté, et puisqu’il n’ y a pas esclavage intracommunautaire chez eux, il ne peut exister chez les negromauritaniens.

Partant de ces faits, parler d’esclavage dans la communauté négromauritanienne relève d’ignorance totale, de pauvreté culturelle et surtout de malhonnêteté intellectuelle. Parce que chez les noirs, il ne peut y avoir usage de force, de contrainte ou d’endoctrinement pour obliger une être humain à travailler gratuitement pour un autre. C’est contraire aux coutumes et aux valeurs humanistes ancestrales de l’homme noir. Il n y a non plus jamais eu de captivité d’humains ou des enlèvements de petits enfants à la razzia comme cela a été le cas chez les communautés arabes.

Mieux, les communautés Peulh, Sarakolé, Wolf, Sérère, Bambara, aux coutumes proches, mais plus ou moins conservatrices suivant l’ethnie, ont toujours coexisté et évolué ensemble dans un même espace naturel sans qu’il y ait un quelconque phénomène d’esclavage entre elles. Et le phénomène d’esclavage n’est d’ailleurs apparu dans cet espace géographique qu’avec l’arrivée des berbères aux tempéraments belliciste et chauvin reconnus.

L’homme noir est connu pour son esprit émotif et son sens de la compassion envers n’importe quel être humain, et souvent ses qualités sont assimilées à tort à de la naïveté. Et pour ce qui est de la communauté noire mauritanienne, malheureusement la cohabitation qu’elle a subie n’a pas été à la hauteur de son esprit de paix et de générosité !

Elle a été surprise, trahie et abusée par des cohabitants d’une autre culture, qui lui sont venus de loin, et dont les membres ont montré le ventre bien plus gros que les yeux et le coeur. Il en a résulté que bon nombre de ses fils, pour la plupart enlevés depuis leur tendre enfance, sont tombés dans l’esclavage pur, tant redouté!

Malgré les temps qui changent, le monde qui se modernise, la mondialisation, les esclavagistes mauritaniens actuels, connus de par le monde entier, paresseux et attirés par le gain facile, préfèrent continuer à perpétrer l’esclavage en utilisant de façon hypocrite la religion. Cela est-ce le fait que, chez ces esclavagistes, il y a incapacité de pensées scientifiques et humanistes comme chez l’homme blanc?

En tout état de cause, la communauté negromauritanienne souffre cruellement! Car, en plus d’être entrain de se faire priver de son milieu naturel et de sa survie, elle est accusée de tous les maux, dont le dernier en date, celui de l’esclavage ! Aussi, en plus de se faire rejeter par ses bourreaux, elle se fait aussi rejeter par ses semblables noirs victimes de l’esclavage endémique.

Avec une nouveauté inouïe dans l’histoire de l’esclavage : les esclaves, sur volonté de leurs maîtres, peuvent même être utilisés pour réprimer ou massacrer leurs propres frères, comme ce fut le cas en 1989 lors de la sanglante crise sénégalo-mauritanienne.

Avec le regroupement au sein d’un même pays des communautés arabo-berbères et négro-mauritaniennes, est-il légitime de faire le constat suivant : « il n'y a plus de patrie; l’on ne voit d'un pôle à l'autre que des tyrans et des esclaves ».

Mamadou Dia

23 août 2013

Un dîner-débat de la honte et de l’indignité par Hamdou Rabby Sy

 Un dîner-débat de la honte et de l’indignité par Hamdou Rabby Sy

Pourquoi ces «dignitaires » n’ont-ils pas rejoint le PLEJ de BA Mamadou Alassane ou l’AJD/MR avec Ibrahima Sarr ? Pourquoi ils n’ont pas rejoint le Mouvement Touche Pas à ma Nationalité ? 
Cette rencontre n’est que la continuation de l’attitude du larbinisme, de la lâcheté, de la honte, de la génuflexion, de la division dans le mépris de la dignité et de l’honneur de l’ensemble de la communauté. Ces hommes qui ont rencontré Aziz ont célébré dans la joie et dans l’ambiance de fête, l’anniversaire des massacres et des déportations du mois d’avril 1989.


Rétro :  Un dîner-débat de la honte et de l’indignité par Hamdou Rabby Sy
La rencontre qui a eu lieu au palais d’Ould Abdoul Aziz avec ce qu’on appelle « les dignitaires » de la communauté africaine noire n’est que l’illustration de la haine de soi, de l’adhésion à une politique du mépris et de l’humiliation que l’actuel président mauritanien applique depuis son arrivée au pouvoir. Quel peuple peut-il être fier de ces cadres, victimes de la marginalisation eux-mêmes, répondre à une invitation pour confirmer l’allégeance à un régime dirigé par un homme arrogant, irrespectueux et incapable de respecter ses engagements ? Ces « dignitaires » ne représentent qu’eux-mêmes, leurs intérêts personnels, égoïstes et privés. 

Des cadres qui, depuis les indépendances, toutes générations confondues, n’ont aucun respect pour la dignité de leur peuple et qui se sont singularisés par leur manque d’attachement aux valeurs fondamentales de la cohésion et de la solidarité. Tous les peuples qui ont été opprimés, brimés, victimes de l’injustice, du racisme et de l’esclavage ont vu leurs élites prendre leurs responsabilités en croisant le fer avec le système politique porteur de leur négation, sauf ceux qu’on appelle les cadres négro-africains. Cette rencontre n’est que la continuation de l’attitude du larbinisme, de la lâcheté, de la honte, de la génuflexion, de la division dans le mépris de la dignité et de l’honneur de l’ensemble de la communauté. Ces hommes qui ont rencontré Aziz ont célébré dans la joie et dans l’ambiance de fête, l’anniversaire des massacres et des déportations du mois d’avril 1989. Ce temps devrait être consacré à des prières pour les morts, à des visites des camps des rapatriés du Sénégal. 

Il est temps de dénoncer les collaborateurs de la politique des fossoyeurs de la communauté noire en Mauritanie. Ces hommes devraient, s’ils avaient du courage, au lieu d’aller partager avec Ould Abdoul Aziz quelques morceaux de viande, se recueillir pour les nombreuses victimes des années de terreur, dont le général président est complice en tant qu’officier promu par le système et qu’il sert avec loyauté et beaucoup de zèle. 

Pourquoi ces «dignitaires » n’ont-ils pas rejoint le PLEJ de BA Mamadou Alassane ou l’AJD/MR avec Ibrahima Sarr ? Pourquoi-ils n’ont pas rejoint le Mouvement Touche Pas à ma Nationalité ? Ces hommes, présents sur la scène politique, pour certains, depuis les indépendances, feraient mieux de se draper dans leurs boubous, et d’égrener leur chapelet et présenter leurs excuses à la communauté en reconnaissant leur complicité, tantôt passive, tantôt bavarde, toujours nuisible. Ils sont rongés par la culpabilité et le sentiment de n’avoir pas été à la hauteur de leurs responsabilités. Le seul choix digne de ces hommes, c’est le cimetière ou la prison. Pendant que des jeunes sont prêts à mourir, ces hommes à l’article de la mort ou de la disqualification, s’inventent des dîners avec le président qui a rénové et perfectionné la logique raciste et esclavagiste du système. Ould Abdoul Aziz est menacé par sa propre médiocrité, son imprudence, son aventurisme, sa méchanceté et sa cruauté. Le président mauritanien est un démagogue dangereux, sans foi, sans loi, sans culture et qui est en train d’accumuler des erreurs qui lui seront fatales. Le général président est un égaré qui ne croit qu’à la violence, à la manipulation, au mépris. 

Face à l’arrogance et au mépris d’Ould Abdoul Aziz, la seule option politique, c’est l’affirmation forte de l’exigence de justice, de démocratie et d’égalité. Le peuple noir est opprimé, humilié, nié, marginalisé dans ses droits les plus élémentaires. Le système politique mauritanien est fondé sur le déni de l’humanité des africains noirs. 

La mise en scène des pratiques mesquines, misérabilistes et déshonorantes de ces « dignitaires » est inacceptable de la part d’hommes, qui, hors mis leur démarche indigne, ont plus de mérite que l’actuel président qui est un homme sans vergogne. Ce que nous attendons de nos dignitaires, c’est de se retirer, de s’effacer et de se préparer à la mort de manière un tant soit peu digne. Ces démarches du désespoir, de la peur, de la honte et de l’abdication n’ont jamais porté. Ce n’est pas en subissant l’affront, en se reniant par la trahison des siens que l’on obtient quelque chose. Messieurs les « dignitaires », à défaut de respecter votre communauté vaincue, souffrante, ayez un peu de respect pour vos héritiers à qui vous êtes en train de transmettre un héritage compliqué et inavouable. Votre retraite a sonné, il y a très longtemps parce que le combat n’est pas votre fibre. La facilité n’a jamais libéré un peuple, encore moins, permis d’obtenir le respect de ses droits. Vous vous êtes toujours trompés en ne pensant qu’à vous et à vos proches, oubliant votre appartenance à un peuple méprisé. Vous avez toujours accepté l’humiliation pour préserver des intérêts qui vous ont été retirés. Vous ne représentez personne, dans la mesure où vous avez déserté le camp de la justice, de la vérité, de la dignité, de l’honneur, de l’opposition. Le féodalisme nombriliste s’est fracassé contre les mécanismes de la solidarité tribale, raciste, esclavagiste et chauvinistes des dirigeants mauritaniens depuis les indépendances. Messieurs les dignitaires, même si vous brûlez la vallée, Ould Abdoul Aziz et les siens ne vous respecteront pas. Il est le porte drapeau de la politique de Daddah, en passant par Ould Saleck, Ould Haïdallah, Ould Taya et Ely Ould Mohamed Vall. Aziz a beaucoup appris auprès d’Ould Taya qui constitue son modèle, sa référence, son maître. Le président jure par Ould Taya ! 

L’arrogance et le mépris d’Ould Abdoul Aziz doivent être combattus avec la plus grande fermeté. Messieurs les dignitaires, vous avez failli à vos devoirs, à vos responsabilités. Le sens de la dignité et le respect des victimes, en ce mois d’avril, anniversaire des massacres et des déportations des africains noirs de Mauritanie en 1989, devraient vous inciter à décliner cette invitation de la honte et de la diversion. Il est temps de refuser les pressions du ventre pour les exigences éthiques du respect de la personne humaine. Ould Abdoul Aziz ne vous respecte pas en vous invitant en cette période de deuil, de tristesse et de souffrances. Quelle idée vous vous faites de l’injustice et de l’arbitraire du système ? Si Ould Abdoul Aziz croit réussir son opération de séduction, il se trompe. Personne n’a jamais fait confiance au général président même s’il y avait eu une euphorie illusoire pour jouer les prolongations dans la dynamique de l’oubli des années Ould Taya. 

Entre la démocratie au Sénégal et la prise des armes au Mali, ce dîner-débat n’avait pas sa place. La dure réalité doit inviter à plus de retenue, de sagesse. La maturité permet de prendre du recul, d’évaluer avant d’agir, surtout quand on se donne la prétention d’assumer le statut de « dignitaires ». La seule représentation qui vaille aujourd’hui, dans le monde moderne, est celle des idées et des valeurs politiques et non l’illusion d’une forme de « respectabilité » d’un autre âge. Il faudra nous en dire un peu plus sur ce dîner qui sera très mal digéré et qui s’avère, tout simplement, être une rencontre d’allégeance à un président continuateur du système raciste et esclavagiste de Nouakchott. 

Nous, nous attendons d’Ould Abdoul Aziz, l’acceptation d’une commission d’enquête pour que les auteurs des crimes contre l’humanité soient traduits devant la justice internationale. Ce que nous attendons d’Ould Abdoul Aziz, c’est le respect de la citoyenneté des africains noirs de Mauritanie. Ce que nous attendons du général président, c’est de rétablir les droits des rapatriés. Ce que nous recommandons à Ould Abdoul Aziz, c’est de respecter les organisations mauritaniennes de défense des droits humains. Ce que nous exigeons d’Ould Abdoul Aziz, c’est de respecter l’opposition mauritanienne. Ce que nous exigeons d’Ould Abdoul Aziz, c’est le respect de la politique du bon voisinage et de cesser de provoquer le Mali et le Sénégal. Nous invitons Ould Abdoul de se décomplexer et d’apprendre les règles de politesse et de grandeur en politique. 

Aux « dignitaires » nous leur disons, qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes et les invitons à faire preuve de discrétion, parce que leur bilan sur ce plan, n’est pas honorable. Moins ils se font entendre, mieux, c’est. 

La Mauritanie a besoin de femmes et d’hommes justes, responsables, des militantes et des militants qui se rassemblent autour du combat pour la démocratie et la justice. Les Mauritaniennes et les Mauritaniens ont faim de justice, de liberté et de vérité. Le peuple mauritanien veut se libérer de l’obscurantisme de ces « dignitaires » de ces cadres médiocres, mesquins, des élites intellectuelles qui, au lieu de penser, sont des experts en phraséologie, en démagogie. La société mauritanienne veut vivre dans de meilleures conditions où on respecte le mérite par l’effort et la compétence. Ce qui n’est pas le choix d’Ould Abdoul Aziz, ses compagnons et ses courtisans. La banalisation de l’Etat, des institutions, la politique de l’humiliation, du mépris, de la haine finiront par perdre notre pays. L’urgence est le rassemblement des démocrates justes et courageux pour mettre fin au régime d’Ould Abdoul Aziz qui n’a fait qu’accentuer la misère, amplifier l’injustice, le particularisme, le tribalisme et l’impunité. Ould Abdoul Aziz n’a aucun souci de l’intérêt général, de la cohésion nationale et de la survie de la Mauritanie. Si le régime d’Ould Abdoul Aziz persiste, la Mauritanie est appelée à se disloquer. L’actuel président est un aventurier qui engage notre pays vers le désastre et le chaos. Les démocrates justes doivent se lever et se rassembler autour des femmes et des hommes qui aiment la Mauritanie dans sa diversité. Sauvons la Mauritanie de la menace que représentent Ould Abdoul Aziz et ses amis. 


SY Hamdou Rabby 
26 avril 2012
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  • Le Panafricanisme est une idée politique et un mouvement qui promeuvent et encouragent la pratique de la solidarité entre les africains où qu'ils soient dans le monde. Le panafricanisme est à la fois une vision sociale, culturelle et politique d'émancipati
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