Quelques repères historiques
L’union Africaine est née des cendres de l’organisation de l’unité Africaine OUA qui fut créée par 32 États à Addis-Abeba (capitale de l’Éthiopie) en 1963. Elle existera 39 ans après les indépendances de 1963 à 2002, date à laquelle elle a été dissoute et remplacée par l'Union africaine (UA).
Elle avait comme principal objectif de promouvoir l'unité et la solidarité des États africains et de faire acte de voix collective du continent mais l’OUA se focalisera surtout à l'éradication de l’Apartheid et le colonialisme et avait établi un Comité de libération afin d'aider les mouvements d'indépendance. Parmi les chefs d'État fondateurs, les avis divergeaient sur sa nature. Les partisans du fédéralisme, menés par le président du Ghana Kwame Nkrumah, s’opposaient aux tenants d’une « Afrique des États » avec à leur tête le président sénégalais Léopold Sédar Senghor. Ces derniers imposèrent leur vision et l’OUA devint un outil de coopération, et non d’intégration, entre les États.
Aujourd’hui il est aisé de constater que le père de l’indépendance Ghanéenne avait raison sur le premier président du Sénégal, qui fut le plus Français des Africain, d’ailleurs il finira sa vie en France en Normandie après avoir été membre de l’Académie Française, chantre de la culture Française. L’OUA était sous la coupe de la Conférence de la Réunion des chefs d'État et de gouvernement une fois l'an, c'était en tout cas l'organe décisionnel de l'Union, qu’on retrouvera également au sein de l’Union Africaine que je considère comme le talon d’Achille des organisations Africaine, car chaque Etat a à sa tête un despote qui écarte toute initiative tendant à menacer son pouvoir. Il est difficile de dresser un quelconque bilan de l'OUA, moins encore un bilan positif tant les Etats étaient divisés par leurs intérêts divergents, mais surtout par le refus des dirigeants Africains de s’ouvrir à la démocratie. A cela s’ajoute les problèmes de langue, de culture et de niveau de richesses en terme, de ressources naturelles
L'Union africaine que nous connaissons aujourd’hui fut créée en 2002, à Durban en Afrique du Sud, en application de la déclaration de Syrte du 9 septembre 1999 sous la houlette du colonel Kadhafi, elle se fixera des objectifs dont les signataires ne mesurent pas la difficulté quant à leur mise en œuvre et de leur acceptation par tous.
En effet les buts de L’UA sont : œuvrer à la promotion de la démocratie, des droits de l'homme et du développement à travers l'Afrique, surtout par l'augmentation des investissements extérieurs par l'intermédiaire du programme du Nouveau partenariat pour développement de l'Afrique (NEPAD, que nous analyserons successivement.
A lire Ce programme, on a tendance à considérer que les chefs d’Etat Africains avaient compris que la paix et la démocratie sont des préalables indispensables au développement durable, mais c’est méconnaitre la mégalomanie des chefs d’Etats Africains. Mieux encore, les objectifs de l'UA comportent également la création d'une banque centrale de développement dont le siège était fixé à Lagos, un autre outil indispensable pour toute indépendance économique et financière, qui ne verra jamais le jour. Revenons donc aux objectifs de l’union Africaine
- Sur la promotion de la démocratie et des droits de l’homme et le développement durable:
En matière d’instauration de la démocratie et la promotion des droits de l’homme et le développement durable en Afrique, on peut dire l’UA a faillit à sa mission, et c’est en somme tout à fait logique, il suffit de poser la question à savoir, comment peut-on concevoir qu’un chef d’Etat militaire en général, au pouvoir depuis une dizaine d’année sans aucun bilan positif, accepterait-il d’organiser des élections libres et transparentes dans son pays au risque de perdre son fauteuil et être traduit devant un tribunal pénal?
Beaucoup de chefs d’Etats ont les mains souillées de sangs d’opposants ou de militants des droits humains, mais aussi ont à leurs actifs des exactions sommaires, des arrestations arbitraires de journalistes. Des morts dont le plus illustre est Norbert Zongo, journaliste Burkinabé et trois proches qui ont été retrouvés morts et calcinés dans leur véhicule le 13 décembre 1998 à une centaine de kilomètres au sud de Ouagadougou, sur la route de Sapouy.
Des centaines de journalistes sont incarcérés en Afrique, des femmes sont violées à longueur de journée, dans l’Est de la RDC, en présence des casques bleus de l’ONU une autre institution au service des puissances occidentale où l’Afrique ne dispose pas de siège de membre permanent du conseil de sécurité, donc pas de veto, cela veut dire qui les autres puissances décident et l’Afrique s’exécute.
En pratique, l’UA n’est rien d’autre qu’une coquille vide, un arbre à palabre qui connait sans cesse les parades des dictateurs Africains, en effet seule quelque pays peuvent être qualifiés de démocratiques, en tout cas ont réussi à organiser des élections libre avec des résultat atteignant le seuil dit acceptable, qui sont : Le Mali depuis la chute de Moussa Traoré, Le Bénin depuis la chute kérékou Mathieu, le Nigéria depuis le départ des militaires, le Ghana, L’Afrique du SUD depuis la fin de l’Apartheid, le Sénégal depuis son indépendance et aujourd’hui le Niger depuis la chute de Barré Maïna sara, tous les autres Etats sont dirigé par des régimes militaires reconvertis en civils, dans une sorte de monarchie électorale sans aucune possibilité d’alternance.
Certains chefs d’Etat morts au pouvoir ont réussi à se faire succéder par leurs enfants telle une monarchie institutionnelle, c’est notamment le cas de Gabon, Omar Bongo après 41 ans, 6 mois et 6 jours de règne sera succédé par son fils Ali Bongo, c’est aussi le cas du Togolais Gnassingbé Eyadema après 37 ans, 9 mois et 20 jours au pouvoir sera succédé par son fils Faure Gnassingbé Eyadema, c’est enfin le cas de La République « Démocratique » du Congo RDC, après l’assassinat de Joseph Désiré Kabila (Père), ils sera succédé par son « Fils » Joseph Kabila. C’est dire que l’UA a raté l’une de sa mission consistant à l’instauration de la démocratie sur le continent des coups d’Etat militaires, dont les record est détenus par La Mauritanie, le Niger, et le Tchad.
L’échec dans l’instauration de la Démocratie en Afrique à pour conséquence la prolifération des rebellions et mouvements armés sur le continent, qui engendrent à leurs tours la prolifération des armes sur le continent, facilitant ainsi la prédation des ressources du continent par les Etats occidentaux et les multinationales étrangères, qui financent les rebellions en argent et en arme.
Même sur le plan judiciaire, l’échec est total, aujourd’hui les Africains constituent l’essentiel des prévenus devant la cour pénal internationale, parmi eux l’ex-président ivoirien Gbagbo, l’ex-président du Libéria Charles Taylor, Jean pierre Bemba, qui seront rejoint bientôt par Charles Blégoudé ancien leader des jeunes dit patriotes mais en réalité xénophobes partisans de l’ « ivoirité ».
L’Etape de la démocratisation du continent loin d’être finie, l’UA fait face à un autre défit, celui de la formation d’un gouvernement de l’union pour à long terme parvenir à un Etat fédéral.
Ce sujet entraîna des divisions parmi les États africains, certains (notamment la Libye sous Kadhafi) ayant une vision maximaliste d'un tel gouvernement, avec notamment une armée de l'Union africaine ; et d'autres (dont les États du sud de l'Afrique) soutenant un renforcement des structures existantes, avec quelques réformes pour s'adapter aux défis administratifs et politiques en rendant la Commission de l'Union africaine et les autres institutions pleinement opérationnelles.
Là encore nous pouvons bien regretter et pleurer à grosses larme la disparition du guide libyen, certes pas du tout démocrate, voire despote, mais avais la bonne option pour éviter des crises comme celle que connait aujourd’hui le Mali, annexé par d’abord au Nord par les rebelles Touaregs du MNLA, avant d’être repris par des jihadistes salfaistes venus de l4Algérie et de la Mauritanie, mais aussi de Maliens du nord enrôlé et quelques nigérian du mouvement boko haram.
Si l’UA était une véritable institution c’est-à-dire bien organisée et dotée d’une armée bien équipée et bien entrainée, le continent n’aurait pas eu besoin d’une intervention Française dans ce conflit (bien que salvatrice pour repousser les assaillants), au point de réconforter la Françafrique, qui est cette main mise de la France sur les ressources et l’économie des pays d’Afrique de l’Ouest.
Si l’ l’UA a échoué dans sa mission de paix et de stabilité sur le continent, c’est parce qu’elle ne dispose pas suffisamment de moyens financiers pour couvrir les charges de ses missions qu’elle se fixe. Nombreux sont les Etat qui ne sont pas à jour dans leurs cotisation, l’organisation survie avec les dons de l’union Européenne et autres bailleurs, qui auront un pouvoir d’influence considérable sur les décisions qu’elle pourra prendre.
Sankara disait « Refuser l’état de survie, desserrer les pressions, libérer nos campagnes d’un immobilisme moyenâgeux ou d’une régression, démocratiser notre société, ouvrir les esprits sur un univers de responsabilité collective pour oser inventer l’avenir. Briser et reconstruire l’administration à travers une autre image du fonctionnaire, plonger notre armée dans le peuple par le travail productif et lui rappeler incessamment que, sans formation patriotique, un militaire n’est qu’un criminel en puissance.” Discours aux Nations unies, 4 octobre 1984
L’autre point faible de l’UA demeure la situation des armées des pays Africains depuis les indépendances.
Dans tous les pays Africains, l’armée dispose du plus gros budget de l’Etat, mais elles demeurent sous équipées, mal formées, seuls quelques officiers proches des hommes aux pouvoir bénéficient de bourses et de bonnes formations à l’étranger, les autres militaires se contentent de juste encaisser leurs maigres salaires à la fin du mois. Il est donc légitime de se demander où va l’argent destiné à l’achat des armes ? A cela s’ajoute la faible rémunération des hommes de rang, qui, en temps de guerre sont en première ligne, il est donc plus aisé désormais de comprendre le manque de combativité des armées Africaines face à l’ennemi.
Les rares généraux sont de salon, c’est-à-dire n’ont jamais foulé les pieds sur le terrain ou champs de bataille.
L’intervention tardive et le déploiement désorganisé des troupes de la CDEAO au Mali démontre cette carence.
.Pourquoi ce retard de déploiement sur le terrain à coté de l’armée Malienne avant même l’arrivée des français? Question de gros sous ? La main tendue des Africains s’allonge à l’heure où le Mali est libéré d’un conflit qui concerne pourtant toute la sous-région.
A quoi servent les multiples sommets et réunions de chefs d’Etat majors, avec au bout des communiqués insipides ?
Cet argent aurait pu servir aux populations dans les quartiers populaires privées d’eau, d’électricité, d’écoles et de centre de soins.
-Sur la dépendance financière de l’Afrique :
Depuis les indépendances, les pays Africains vivent exclusivement des exportations des matières premières épuisables à long terme, sans jamais produire ni transformer ces matière en produits finis, mais aussi des dons, qui les mettent sous perfusion économique, en plus des dettes extérieurs.
Les pays Africains sont devenus dépendant des institutions de crédit telles que la banque Mondiale et le FMI, les argentiers du capitalisme occidental, mais aussi des dons des pays étrangers, et même des pays africains du Maghreb, c’est quand même extraordinaire.
Sankara disait à ce sujet : « Ces aides alimentaires (…) qui installent dans nos esprits (…) ces réflexes de mendiant, d’assisté, nous n’en voulons vraiment plus ! Il faut produire, produire plus parce qu’il est normal que celui qui vous donne à manger vous dicte également ses volontés.” 1ère conférence nationale des CDR, 4 avril 1986.
Pour l’Afrique sorte de cette dépendance économique, politique et financière, elle doit produire africain, consommer Africain, dans un marché Africain, aujourd’hui, la part de l’Afrique représente 1% du marché mondiale.
Il faut également une monnaie Africaine mais surtout une banque centrale africaine qui prêtera aux Etat Africains avec des taux d’intérêts plus favorables à ceux pratiqués par les bailleurs de fonds Européens et les institutions financières qui bâtissent fortune sur le dos des Africains.
Il faut dissoudre ce pléthore d’organisations Africaines qui n’ont pas les moyens financiers d’atteindre leurs objectifs et qui ne servent à rien à l’arrivée, si ce n’est priver les populations des moyens supplémentaires de subsistance, et remettre tout à plat pour fonder une et une seule organisation des Etat Africaine, disposant d’une armée formée de contingents venus de tous les pays avec un commandement tournant, ayant pour missions la prévention et le règlement des conflits interafricains.
Mettre en place un tribunal pénal Africain chargé de juger les Africains par les africains, au lieu d’envoyer nos enfants pour se faire juger par des étrangers, jadis nos colonisateurs, avec des lois et des pratiques différentes des notre.
Ainsi plus jamais de mercenaires, plus de crise par impérialistes imposé et mama Africa ne sera plus la rusée du monde par le pillage de masse de ses matières premières.