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LE PANAFRICANISME NOUVEAU

13 juin 2013

Mauritanie : Les partis politiques et l’obsession du changement

C’est un paradoxe, en Mauritanie, que le défunt Parti républicain démocratique et social (PRDS), formation au pouvoir durant le long règne de Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya (12 décembre 1984-3 août 2005), soit le seul à avoir connu une « succession » d’hommes politiques à sa tête ! Malgré l’idée que certains ont de la dictature et de la gabegie dont on affuble, à tort ou à raison, « l’Ancien Régime ».

Cette alternance tant vantée en Mauritanie – et réclamée aussi, quand il s’agit d’arriver au pouvoir – n’est pas la règle d’or

 

 aujourd’hui au sein de plusieurs partis d’opposition, même si le changement en lui-même ne veut rien dire quand la décision se trouve ailleurs. Ce n’est pas un signe déterminant pour dire que tel parti est plus démocratique que tel autre mais, au moins, sur le plan formel, il est vu comme un signe d’ouverture et une traduction directe de ce à quoi croient les militants comme nécessité de changement et de participation du plus grand nombre à la prise de décision au sein du parti et, pourquoi pas, au plan national, si la formation parvient, à l’issue des élections, à arriver au pouvoir.

La scène politique mauritanienne est restée, depuis le processus démocratique déclaré, entre les mains d’un groupe d’hommes politiques qui font bouger les pièces sur l’échiquier ; certaines formations ayant réussi, après de longs efforts, à se positionner en tant que structures politiques dotées d’idéologies et de programmes ainsi que de sièges et de militants qui en constituent une sorte de « marque » dans toutes les circonstances, qu’elles soient électorales ou non. Ces partis ont traduit cette présence politique par l’obtention, lors des élections, de sièges au Parlement et de nombreux conseillers municipaux dans les diverses communes du pays. D’autres par contre sont restés des partis pour individus, avec tout ce que cela laisse entendre comme apparition épisodique, lors des élections ou autres manifestations, avant de revenir à leur long sommeil.

Et pour revenir au PRDS que d’aucuns qualifiaient de simple entreprise comme la Somelec ou la Sonader pour la direction de lequel le président désigne un secrétaire général avant de le limoger, mais c’était tout de même une structure politique ayant un programme, une idéologie et un plan d’action qui se traduisait par des campagnes, des orientations et, surtout, des directions qui se sont succédé comme Boulaha Ould Mogueya, Ould Moctar El Hacen, Louleid Ould Weddad, Sidi Mohamed Ould Boubacar et même après la chute de Taya, et sa transformation en PRDR, il a connu des changements de Ethman Ould Cheikh Abou El Maaly à Mohamed Ould Mohamed Vall (dit Ghrini) et actuellement à Mintata Mint Hedeit. Puis le parti Sawab, d’obédience nationaliste arabe, qui a lui aussi connu une alternance passant des mains de Cheikh Ould Sidi à celles d’Abdesselam Ould Horma. L’Ufp, parti gauchiste, a connu un changement en douceur, à ses débuts, passant de Moustapha Ould Bedredine à Mohamed Ould Maouloud qui est resté à la tête de cette formation jusqu’à sa réélection lundi dernier, avec le retour du poste de secrétaire général confié à Mohamed El Moustapha Ould Bedredine. Quant aux autres partis, ils sont restés réticents à tous changements pour mille et une raisons. Parmi les plus connus, on peut noter :

-          Le Rassemblement des forces démocratiques (Rfd) : Ahmed Ould Daddah ;

-          Union pour la République (Upr) : Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine :

-          Alliance populaire progressiste (APP) : Messaoud Ould Boulkheir ;

-          Tawassoul, parti d’obédience islamiste : Jamil Mansour ;

-          AJD/MR : Ibrahima Moctar Sarr ;

-          Parti Adil: Yahya Ould Ahmed Waghef;

-          Parti Hatem: Saleh Ould Hannena;

-          UDP: Naha Mint Mouknass;

-          Alwiam : Boydiel Ould Houmeid;

-          Al Vadhila: Ethman Ould Abou El Maali;

-          Front Populaire : Chbih Ould Cheikh Maalainine;

-          RDU: Ahmed Ould Sidi Baba

-          RD: Moustapaha Ould Abeiderrahmane;

-          CDN: Mahfoudh Ould Bettah;

-          UCD: Cheikh Sid’Ahmed Ould Baba;

-          UNAD : Abdel Ghoudouss Ould Abeidna;

-          PLEJ: Ba Mamadou Alassane;

-          MPR: Kane Hamidou Baba;

-          Sursaut de la jeunesse pour la patrie: Lalla Mint Chriv;

-          Parti Hawa : Sehla Mint Ahmed Zayed.

Même les initiatives et les organisations non gouvernementales sont, elles aussi, gagnées par cette « résistance » au changement. C’est le cas de TPMN, IRA et la Pensée Nouvelle qui s’est scindée en deux, quand certains ont voulu bouter dehors sa direction. Bonne année et beaucoup de prospérité pour la Mauritanie.

PAR Lemhaba Ould Bilal (traduction : El Hourriya)

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13 juin 2013

MAURITANIE: MOHAMED OULD MAOULOUD

Professeur d'université, plus de 40 ans de combat politique, attaché à sa ligne politique Mohamed Ould Mauritanie j'allais dire Ould Maouloud, le persévérant, l'audacieux, l'endurant.. . "Je n'ai ni de famille, ni d'ethnie, ni tribu, ni communauté, ni de région, ni de ville, ma fierté c'est une Mauritanie unie et progressiste, une Mauritanie à chance égale." 
Un homme de compromis national qui n'a jamais trahi ses engagements.

L'homme en bref:

De 1970 à 1972, il est responsable à l’organisation de la direction nationale du Comité Provisoire d’Action Scolaire du Secondaire (CPASS) et membre du groupe politique Sayhat El Madhloum (Le Cri de l’Opprimé) qui fonda le fameux journal ronéotypé du même nom.
En 1971, il devient membre du comité dirigeant clandestin du Mouvement Démocratique National (MND) pour la ville de Nouakchott, puis intègre, en 1972, la direction centrale du mouvement qui sera à l’origine des réformes politiques et économiques des années 70 (révision des accords avec la France, nationalisation de la Miferma etc.).
Dans les années 80, il déploiera de grands efforts pour combattre l’influence de tous les extrémismes (arabes comme négro africains), et co-initiera, entre 1988 et mars 1993, des rencontres pour désamorcer la crise mauritano-sénégalaise (séminaire de Dakar du 30 mars 1989, entre autres).
Contraint à l’exil à la suite des événements douloureux de 1989 qu’il stigmatisera avec vigueur
Il n'a jamais soutenu de coup d’état.. .
Le démocrate confirmé, fondateur du FNDD. l'homme qui malgré les enjeux politiques graves, osé s'opposer à la délinquance du 06/08/2008

Professeur d'université,  plus de 40 ans de combat politique, attaché à sa ligne politique Mohamed Ould Mauritanie j'allais Ould Maouloud, le persévérant, l'audacieux, l'endurant.. .  "Je n'ai ni de famille, ni d'ethnie, ni tribu, ni communauté, ni de région, ni de ville, ma fierté c'est une Mauritanie unie et progressiste, une Mauritanie à chance égale." 
Un homme de compromis national qui n'a jamais trahi ses engagements. 
____________________
l'homme en bref:
	De 1970 à 1972, il est responsable à l’organisation de la direction nationale du Comité Provisoire d’Action Scolaire du Secondaire (CPASS) et membre du groupe politique Sayhat El Madhloum (Le Cri de l’Opprimé) qui fonda le fameux journal ronéotypé du même nom.
	En 1971, il devient membre du comité dirigeant clandestin du Mouvement Démocratique National (MND) pour la ville de Nouakchott, puis intègre, en 1972, la direction centrale du mouvement qui sera à l’origine des réformes politiques et économiques des années 70 (révision des accords avec la France, nationalisation de la Miferma etc.).
	 Dans les années 80, il déploiera de grands efforts pour combattre l’influence de tous les extrémismes (arabes comme négro africains), et co-initiera, entre 1988 et mars 1993, des rencontres pour désamorcer la crise mauritano-sénégalaise (séminaire de Dakar du 30 mars 1989, entre autres).
	Contraint à l’exil à la suite des événements douloureux de 1989 qu’il stigmatisera avec vigueur
Il n'a jamais soutenu de coup d’état.. .
Le démocrate confirmé, fondateur du FNDD. l'homme qui malgré les enjeux politiques graves, osé s'opposer à la délinquance du 06/08/2008
___________________

Il détient la clé du changement en Mauritanie.. .
Innallaha maa sabiriina.

12 juin 2013

CONGO BRAZZAVILLE DENIS SASSOU NGUESSO COMMUNIQUÉS DE PRESSEDICTATEURS (AMIS DE LA FRANCE)FRANÇOIS HOLLANDELAURENT FABIUS

François Hollande recevra le 8 avril le dictateur congolais Denis Sassou Nguesso. Le temps où l’élection de François Hollande devait être une « mauvaise nouvelle pour les dicateurs » [1] est définitivement révolu, de même que les promesses de fin de la Françafrique dont le soutien aux dictatures des anciennes colonies demeure l’essence. Un an après sa réception par Nicolas Sarkozy, cette nouvelle visite du président congolais montre la proximité de ce régime criminel avec les plus hautes autorités françaises, et ce quelle que soit leur appartenance politique.

Denis Sassou Nguesso est revenu au pouvoir en 1997 dans le sang de la population congolaise, avec l’appui avéré de Elf et des autorités françaises de l’époque. Alors que l’on s’apprête à commémorer le 19ème anniversaire du génocide des Tutsi du Rwanda, il convient également de rappeller que cette prise de pouvoir s’est aussi faite avec la participation d’un certain nombre d’ex-FAR (Forces Armées Rwandaises) et d’Interahamwe, qui sont les groupes qui ont commis le génocide. Parmi la série de massacres commis par les milices de Sassou Nguesso au cours de cette guerre civile pour prendre le pouvoir et de la répression qui s’en est suivie, un épisode est toujours en procédure devant la justice française : l’affaire des « disparus du Beach » [2]. Denis Sassou Nguesso est aussi parmi les chefs d’État visés par la procédure judiciaire sur les « Biens Mal Acquis ». Cette affaire met en lumière le patrimoine considérable acquis grâce aux détournements de fonds publics, avec la complicité d’acteurs français.

Le règne de Sassou Nguesso se caractérise par le crime, la corruption, la violation des droits humains, le détournement des ressources du pays au profit du clan présidentiel. Dernièrement, unrapport de l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme (OCDH), suite à une enquête réalisée entre 2010 et 2012 avec l’appui financier de l’Union européenne (UE) dans six des douze départements du Congo, concluait que la torture y est pratiquée de « façon systématique et partout » « (...) dans les lieux de détention officiels (...) » et « (...) plusieurs cas sont suivis de meurtre ». Cela n’empêche pas l’Ambassade de France d’afficher ostensiblement sur son site que « la France entretient depuis toujours des relations privilégiées de coopération avec la République du Congo et se place aujourd’hui au premier rang des bailleurs de fonds bilatéraux présents dans le pays. ». Cela ne semble pas non plus déranger le président français qui viole une nouvelle fois ses promesses de campagne en recevant le despote congolais. Déjà, lors des élections législatives l’été dernier, la France n’avait émis aucune objection au déroulement d’un scrutin législatif pourtant caractérisé par une participation de seulement 15% et la dénonciation de « flagrantes irrégularités » par l’opposition.

Il est probable que M. Hollande ou Fabius promettront encore "de faire avancer la question de la démocratie et des droits humains" lors de cette rencontre, comme par exemple lors de la réception du dictateur Ali Bongo en juillet 2012, ou celle d’Idriss Déby le 5 décembre 2012. En réalité, une telle visite est une victoire pour le dictateur et son entourage qui ne cachent pas leur satisfaction. Il sera probablement question des ennuis judiciaires du clan présidentiel en France, mais aussi de business. Une rencontre est d’ailleurs prévue entre le dictateur et des patrons français. Comme l’a dit cyniquement le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, chantre de la diplomatie économique à la française [3] interrogé sur une éventuelle rupture dans les pratiques franco-africaines, « la question n’est pas de savoir s’il faut ou non rompre avec nos prédécesseurs, mais de conduire la politique qui est bonne pour la France ». La France continue par l’entremise de son Président et de son ministre des affaires étrangères à consolider ses intérêts économiques en Afrique au détriment de ceux des peuples africains.

Nous invitons celles et ceux qui souhaitent s’élever contre la légitimation du régime congolais par le président et le gouvernement français à s’associer à la manifestation le 8 avril de 9h à 13h, métro Saint-Philippe du Roule.

[1] Meeting de campagne du candidat Hollande à Bercy le 29 avril 2012

[2] La FCD, la FIDH et Survie notamment sont parties civiles de cette procédure. On estime que 353 personnes auraient disparu lors de cet événement.

[3] Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, sur la diplomatie économique, à Paris le 18 janvier 2013. http://discours.vie-publique.fr/not...

12 juin 2013

LA STRATIFICATION SOCIALE OU LES CASTES CHEZ LES PEULS

 Par Yaya Wane

L'emploi pour ainsi dire général du terme de caste, pour la description des sociétés négro-africaines, n'est-il pas quelque peu contestable, et ne constitue-t-il pas un rapprochement par trop sommaire avec l'Inde, où cette forme d'organisation sociale a tout d'abord été observée ?

Le terme de caste conserve-t-il un sens univoque pour l'Inde et l'Afrique noire, malgré la différence fondamentale entre une société strictement endogame excluant les intouchables, et une quelconque ethnie africaine où la pratique plus souple de l'endogamie est connue, comme l'inégalité des individus, mais sans que cette inégalité se traduise dans une antinomie sacrée entre supérieur et inférieur ?

L'analogie ne manque pas d'être superficielle entre castes de l'Inde, d'une part, et castes africaines, d'autre part. Néanmoins, faute d'un concept davantage approprié à la réalité africaine, l'on continuera de faire usage du terme de caste pour la description de la société toucouleur. Mais l'on fera beaucoup de réserves, toutefois, dans la mesure où il nous a semblé avoir affaire moins à des castes proprement dites qu'à des catégories sociales complexes, catégories plutôt juxtaposées, sans être pour autant très nettement différenciées les unes relativement aux autres.

Tout d'abord, l'on passera en revue lesdites castes toucouleur. Après quoi, il sera tenté sinon de déterminer la limite de la notion de caste, à tout le moins de dégager la logique du système social des Toucouleur du Fuuta-Tooro.

De prime abord, l'étude des castes toucouleur suggère la correspondance avec une certaine configuration de l'espace villageois, où lesdites castes se répartissaient jadis en fonction directe du rôle social, soit encadrement (chefferie temporelle et spirituelle), soit production économique. Grosso modo, les castes de l'encadrement social s'installaient au centre de l'agglomération, tandis que les castes productrices se situaient à la périphérie, et d'autant plus éloignées du centre que leur fonction économique les mettait en contact étroit avec la nature, dont il fallait en conséquence se rapprocher.

Toutefois, à l'origine de maints villages toucouleur, il y a généralement l'initiative d'un ou plusieurs fondateurs le plus souvent de caste libre. Et c'est par la suite seulement que l'initiateur, ou le groupe restreint des fondateurs, aura été progressivement rejoint (nooteede) par d'autres personnes, qui plantaient leur cases un peu au hasard et au fur et à mesure de leur arrivée. De sorte que la configuration spatiale villageoise, dans la majorité des cas observables, obéit rarement à la règle de partage harmonique de l'agglomération en secteurs réservés à ses différentes castes constitutives. En règle pour ainsi dire générale, telle caste déterminée se trouvera éparpillée au sein du village, dont le clivage social est donc davantage familial. L'ancienne et hypothétique ségrégation de l'habitat en fonction des castes semblerait plutôt avoir fait place à une certaine confusion ou anarchie de la configuration spatiale villageoise.
Sans doute, il existe au Fouta un grand nombre de villages spécifiques, dont les habitants appartiennent à une caste unique, qui pourra être soit professionnelle soit servile. Tandis que d'autres villages du Fuuta-Tooro auront çà et là conservé des quartiers que leurs dénominations désignent comme territoires anciennement dévolus à telles castes déterminées, leegal koreeji, leegal sebbe, leegal toorobbe, subalo, etc. Actuellement, toutefois, par-delà les quartiers (leede) constitutifs du village, il est courant que les habitants soient organisés en kinnde, ou groupements des personnes appartenant à la même caste (hinnde jaawambe, hinnde maabube). Ou bien, le hinnde sera l'une des principales familles locales (en nombre variable) qui, outre leurs membres authentiques, intègrent une véritable « clientèle », à savoir les gens de castes inférieures, dépendant traditionnellement de ces grandes familles depuis la plus lointaine origine.

En second lieu, les castes peuvent être cernées sous l'angle du labeur qui leur est dévolu dans la division générale du travail, à savoir la fonction de l'homme de telle caste déterminée. Cette fonction pourra être un métier que l'on se transmet de père en fils, ou bien une condition qui ne trouve plus d'exutoire, en raison des mutations sociales qui en limitent l'exercice, ou le rendent impossible. Le métier c'est, par exemple, celui du savetier (sakke), alors que la condition sera essentiellement celle du tooroodo, ancien cadre social traditionnel, déchu par la colonisation et une certaine forme de démocratie sociale. La condition peut encore être celle de l'esclave de naissance qui, pour les mêmes raisons sociales précédentes, ne sera pas fatalement soumis à un maître.

A ces réserves près, les castes correspondraient à une certaine division du travail social. La fonction d'encadrement, l'autorité politique autrement dit, aurait initialement appartenu auxsebbe (guerriers) avant que se substituent à eux les toorobbe, ces derniers s'emparant en outre de l'autorité religieuse (ceerno). Les jaawambe auraient intégré par la suite cette classe dirigeante politique et religieuse, au titre de conseillers (sooma) avertis des « princes » toorobbe.
Quand ils se trouvèrent complètement destitués de leur rôle social prééminent, la majorité des sebbe furent réduits à l'oisiveté, tandis que certains d'entre eux prenaient la fonction de gardiens (jagaraf) de la terre, à moins de rallier le groupe des subalbe (pêcheurs), lesquels, en leur qualité de maîtres incontestés des eaux (jaaltaade), forment le quatrième élément de l'encadrement social toucouleur.

Après les castes d'autorité — toorobbe, sebbe, jaawambe et subalbe — viennent les travailleurs manuels, dont la spécialité dépend évidemment de la matière qu'ils doivent transformer. Les professionnels stricto sensu sont :

 

  • les tisserands (maabube)
  • les forgerons et orfèvres (wayilbe)
  • les peaussiers (sakkeebe)
  • les boisseliers (lawbe)
  • les céramistes (buurnaabe)

 

 A ces différents travailleurs manuels viennent se joindre ceux que l'on pourrait appeler les techniciens de la diffusion, c'est-à-dire tout à la fois les musiciens, chanteurs, laudateurs et autres amuseurs publics. Ce groupe, fort diversement constitué, comprend : 

 

  • les griots généalogistes (awlube) des toorobbe
  • les guitaristes (wambaabe), les glorificateurs des sebbe (lawbe gumbala)
  • les courtisans des peul et subalbe (maabube suudu Paate), et ceux des jaawambe (maabube jaawambe)

 

Enfin, au bas de l'échelle se situe la caste des serviteurs, c'est-à-dire les esclaves de tous ordres (maccube), dont les maîtres seront soit de la catégorie sociale dirigeante, soit de la catégorie professionnelle des travailleurs manuels et des Griots.

Toutefois, la fonction dévolue à l'homme, dans la division du travail social, ne rend pas suffisamment compte de la notion de caste. Car si l'on envisage uniquement la profession, voire la condition correspondant à la caste, les hiérarchies sociales restent dans l'ombre, alors qu'elles sont fondamentales. En effet, la caste apparaît toujours comme une valorisation intrinsèque de la personne, ou au contraire sa dévalorisation foncière. En d'autres termes, la profession ou condition ouverte par la caste exprime le dehors de la caste, pour ainsi dire son aspect objectif et apparent ; tandis qu'il subsiste un second aspect interne de la caste, sa valeur subjective, à savoir la place qui lui est dévolue de toute éternité dans le consensus social.
De ce second point de vue axiologique, où la division du travail devient secondaire, le consensus social comportera trois catégories bien distinctes, chacune d'elles insérant en son sein un nombre variable de castes. Ces catégories sociales seront respectivement, et dans l'ordre de valeur décroissante : 

 

  • celle des rimbe (toutes les castes libres et dirigeantes)
  • celle des nyeenybe ou nyaamakala (les castes professionnelles, à savoir les manuels, les divertisseurs et les laudateurs)
  • au dernier degré de la stratification sociale, la catégorie servile des jiyaabe ou esclaves 

 

A la première catégorie (rimbe) appartiennent les personnes au 

sens

 plein du terme, définies par l'intelligence, le savoir, la possession des biens et l'autorité, mais également l'orgueil, l'honneur et la. générosité.

 

Le deuxième ordre (nyeenybe) rassemble la multitude des individus auxquels incombent la technique et l'art, entre autres utilités sociales. Les nyeenybe sont soumis aux rimbe, qui les méprisent, les utilisent et les payent de générosité. Les nyeenybe sont caractérisés par l'absence d'amour-propre et par la modestie, tout au moins relativement aux rimbe.

Au troisième rang (jiyaabe), l'anonymat l'emporte, car les esclaves ne sont pas tant ces humains, dont ils offrent l'apparence, que des bêtes de somme. C'est la raison pour laquelle les esclaves étaient jadis caractérisés par l'humilité complète, que nulle besogne ne savait rebuter. Car, le contrat social, qui les régissait alors, en faisant stricto sensu des biens, soumis au bon plaisir de leurs maîtres (rimbe et nyeenybe) de droit divin, lesquels maîtres avaient faculté entière pour obtenir des serviteurs un rendement croissant, à coups de pied (dampe dawa) si c'était nécessaire.

Ainsi donc, il y aura pour chaque individu, et par-delà sa profession ou condition, une catégorisation déterminée, parce que sa caste d'appartenance le range dans l'un des trois ordres que comporte la collectivité sociale, ordres constitués en hiérarchies internes. Mais ce sont des hiérarchies — la catégorie servile mise à part — où les solutions de continuité apparaissent constamment, tant au sein d'un quelconque ordre que lorsqu'il s'agit de passer d'un ordre social à l'autre.

Ainsi, par exemple, l'on ne peut à vrai dire parler de supériorité du tooroodo sur le ceddo, sauf choix délibéré de celui-ci, qui se soumet de lui-même pour en tirer profit. Le ceddo est comme le tooroodo un homme libre (dimo), et celui-là tire bien souvent gloire de l'antériorité de sa caste.

De même, un dimo quelconque n'est pas nécessairement prééminent sur un nyeenyo, pris au hasard. Néanmoins, il semble qu'une tradition se soit depuis longtemps instituée qui accorde au dimo la maîtrise absolue, et la soumission au nyeenyo.

En tout état de cause, les trois catégories sociales se dédoublent en 

classes

 ou strates. Il y aura donc clivage entre :

  • rimbe ardiibe (aristocratie politique et religieuse)
  • rimbe huunybe (libres mais courtisans) 

 tandis que les nyeenybe se partageront en :

 .      - manuels (fecciram golle)

       - divertisseurs (naalankoobe) ou laudateurs (nyaagoobe) 

 les jyaaɓe se répartissant en :

  • affranchis (soottiibe)
  • dépendants (halfaabe), quand ce ne sont pas des esclaves en rupture de maîtres (tabbe-ɓoggi), ou bien des captifs auxquels leurs maîtres ont librement renoncé (Daccanaabe Allah) 

Les sous-variétés étant exclues, douze castes pour ainsi dire fondamentales constituent la société toucouleur, et vont maintenant être examinées dans le détail. Il sera procédé au recensement des patronymes (jettooje) distinctifs de ces castes, comme à la colligation de leurs origines légendaires ou supposées, et des croyances sociales qui s'y rattachent.

12 juin 2013

LES PEULS CE GRAND PEUPLE

 

 L'origine du peuple Peul a soulevé de nombreuses controverses et bien des chercheurs de la période coloniale ont voulu faire croire à une origine non Africaine de ce peuple. Ainsi, pour eux, les Peuls ne pouvaient être à l'origine que des blancs, Sémites venus civiliser l'Afrique.

 

 Il existe des thèses aussi fantaisistes, que celles de:

 

Lelièvre: pour qui les Peuls étaient des descendants des Gaulois.

 

Le capitaine Figeac: pour qui les Peuls étaient des Pélasges.

 

M. Delafosse: pour lui, les Peuls étaient des judéo Syriens (il ne fut pas le premier à penser ainsi, on peut aussi citer: Winterbottom, Matthews, Grimal de Guiraudon..), thèse qui sera considérée comme un roman par Tauxier dans son livre «Moeurs et histoire des Peuls».

Pour Cheikh Anta Diop, l'origine égyptienne des Peuls ne fait

aucun doute. De par leurs noms totémiques Ka et Ba et  leur matriarcat, les Peuls montrent leur rattachement à l'Égypte. De très nombreux Pharaons seraient issus de ce peuple né d'un métissage avec les étrangers du Delta et des contacts officiels des XVIIIe et XIXe dynasties avec l'étranger (blancs, sémites). Ainsi selon lui: «le grand père de Ramsès II, Ramsès Ier, n'était qu'un officier de char descendant d'affranchis étrangers du Delta (') copté par Horemheb pour lui succéder sur le trône d'Égypte. Séthi Ier, son fils, dut épouser une princesse de sang royal pour légitimer son pouvoir; et pour se faire accepter du peuple, associa très tôt au pouvoir Ramsès II qui incarnait la légitimité par sa mère. Sethi Ier et Ramsès II représentent officiellement ce type peul».

Le nomadisme sporadique des peuls ne constitue qu'un phénomène relativement récent, remontant au démembrement de l'Ancien Empire égyptien et la dislocation de son aristocratie par Cambyse.

Pour en revenir au matriarcat Peul, il était avant l'islamisation de ce peuple, à la base du système social, la femme étant au centre de toute filiation (don, maladie, etc). Comme pour les égyptiens anciens, on n’hérite pas de son père, mais de son oncle maternel. Si pendant longtemps, beaucoup de chercheurs perçurent ce matriarcat comme une anomalie, nous trouvons auprès des travaux menés par Cheikh Anta Diop  et par l'ethnologue Marguerite Dupire, les raisons à travers des liens qu'ils tissent entre les Peuls et les égyptiens anciens.

"Dans la mesure où les peuls sont d'origine égyptienne, ils ont été des Africains sédentaires, agriculteurs et pratiquant le matriarcat. A la suite de la dislocation de la société égyptienne ancienne (disparition de la souveraineté), ils ont dû émigrer assez tardivement avec leurs troupeaux de boeufs. Par la force des circonstances, ils seraient ainsi passés de la vie sédentaire à la vie nomade. Mais on comprend alors que le matriarcat de la première époque continue à régler les rapports sociaux, d'autant plus qu'il est sans doute abusif de parler d'un nomadisme absolu du Peul. En réalité, il est semi-nomade." (Cf: Cheikh Anta Diop: L'Unité Culturelle de L'Afrique Noire.)

De nos jours, malgré une forte présence de l'islam chez les Peuls, on retrouve encore cette affiliation utérine qui confirme l'appartenance Africaine noire de ce peuple.

Nous pouvons donc dire que les Peuls seraient des Nègres qui se sont métissés avec des éléments blancs venus de l'étranger, au sein d'une population Égyptienne noire, qu'il existe aussi un lien linguistique entre l'Égyptien ancien et le Pulaar: la revue Ankh N°12/ 13 nous dit: la terminologie du pouvoir de l'Égypte pharaonique se retrouve dans les titres et noms Peuls: Fari, Labba, Gata. La terminologie agraire de l'Égypte (datt=État, rmnyt=Exploitation agricole) conserve la même signification en pulaar contemporain. Les deux signes hiéroglyphiques et  X qui composend3tt achèvent de prouver que l'état Égyptien était agraire et urbanisé. Les instruments agricoles utilisés par les Peuls (houe, grande et petite hache, fourche) ont également une origine égyptienne. On pourrait en dire autant des outils de pêche, de chasse, des bâtons pastoraux, etc. ; l'habillement n'est pas en reste: les pagnes et les coiffures dans leur diversité se retrouvent chez les Peuls d'avant islamisation».

Il existe aussi des récits et des contes comme celui de Njeddo Dewall où il nous décrivait le fameux pays de Heli et Yoyo avant leur dispersion à travers le continent Africain: "ils (les Peuls) auraient vécu heureux, comblés de toutes les richesses et protégés de tout mal, même de la mort. Par la suite, leur mauvaise conduite et leur ingratitude auraient provoqué le courroux divin(...)".

Quelques proverbes et maximes Peuls:

Ko bi yumma vi'atma hunukoma ïna lùbi: C'est le fils de ta mère qui te dira que ta bouche pue (seul un véritable ami t'avertira de tes défauts).

Yitere ïna yaha do yaha do yida, so koi gal yahata do yida, 'abada: l'oeil va où il ne veut pas, mais le pied ne va pas où il ne veut pas, jamais. (si je ne t'aimais pas, je me contenterais de te voir quand je te rencontre, mais je ne viendrais pas chez toi).

Ber"de wanâ hôfûru saka hôfe - Le cœur n'est pas un genou, pour qu'on le plie. 

Fayi, fôdi, ko fâli heire?- Gras, maigre, qu'importe au cœur? 

Dattu gido yida ko yidi, ngasabu sa vil dum yo dattu ko yidi, yida ko jidno, 'ayma: Laisse celui qui aime aimer ce qu'il aime, parce que si tu lui as dit qu'il laisse ce qu'il aime, il aimera ce qu'il aimait et te haïra.

En conclusion l'origine des Peuls est liée à l'Égypte, ils n'étaient pas blancs, mais Noirs de par leur couleur, leur langue, et leur culture.

https://www.youtube.com/watch?v=xIUgbLBM6xs&hd=1 

 

 

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12 juin 2013

Hollande couronné à l’Unesco : la Françafrique célèbre la paix en répandant la guerre

François Hollande a reçu le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix. A travers ce prix de l’UNESCO, c’est un triple hommage qui est rendu par la Françafrique à son parrain feu- le président kleptocrate ivoirien, à la guerre comme résolution des conflits, et aux dictateurs « [amis de la France » qui entoureront le Président français.

Pour l’association Survie, la remise de ce prix au Président français est révoltante à plusieurs titres.

En premier lieu, l’intitulé de ce prix, décerné chaque année par l’UNESCO, et l’hommage ainsi rendu à Houphouët-Boigny apparaissent tout à fait scandaleux si l’on se réfère au rôle joué par cet ancien président ivoirien dans le sabotage des projets indépendantistes et souverainistes en Afrique, la multiplication des conflits, la longévité des dictatures et dans le pillage des ressources de son propre pays, dirigé d’une main de fer pendant 30 ans.

En second lieu, la remise de ce prix au Président français, dans le contexte que connaissent le Mali et le Sahel sonne comme un étrange hommage à la guerre. Le Président français est en effet le chef militaire d’une opération massive, mobilisant un véritable arsenal offensif, lancée sans véritable mandat international, au bilan humain (victimes, prisonniers) à ce jour inconnu et dont les répercussions dans la sous-région (Niger, Algérie) et au-delà (Cameroun, Nigeria, Libye, Tchad) s’avèrent fort préoccupantes. Est-il possible à ce stade d’imaginer que cette guerre au Mali, instrumentalisée en « guerre contre le terrorisme » pour dissimuler des ambitions de puissance de la France en Afrique soit porteuse de valeurs de paix et de stabilité susceptibles d’être célébrées à l’UNESCO ?

Enfin, au moment de recevoir ce prix, François Hollande sera entouré de nombreuses personnalités africaines contestables, parmi lesquelles l’ancien président ivoirien Konan Bédié, chantre de l’ivoirité et le sénégalais Abdou Diouf, ex-garant de l’influence française au Sénégal et désormais dans tout l’espace francophone. Il sera surtout entouré par plusieurs chefs d’Etat en exercice dont la politique est marquée par la violence : Blaise Compaoré, dictateur du Burkina Faso, indirectement impliqué dans les conflits les plus sanglants d’Afrique de l’Ouest ; Alassane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire, imposé par les armes françaises ; Mohamed Ould Abdel Aziz, président putschiste de la Mauritanie ; Idriss Déby Itno, dictateur du Tchad, qui voit là une nouvelle marque de reconnaissance suite à son intervention au Mali aux côtés des forces françaises, malgré la nature de plus en plus répressive de son régime .

Devant ces chefs d’Etat « amis », François Hollande doit prononcer un discours annoncé comme « important » qui s’apparentera à un tour de chauffe, en prévision du Sommet sur la sécurité qui se tiendra à Paris en décembre. Le premier sommet « France-Afrique » d’un Président français qui a pris ses aises dans le décorum de la Françafrique.

Survie demande à l’UNESCO, de supprimer le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, dont l’appellation est une insulte aux démocrates et pacifistes africains, et à François Hollande, peu digne de recevoir une décoration vu son passif en matière de politique africaine depuis son élection, de décliner ce prix.

11 juin 2013

MAURITANIE: coup d’état du 8 juin 2003 QUI DIT VRAI? QUI DIT FAUX?

 "Salah Ould Hanana : « le régime que nous avions combattu en 2003 est toujours en place, seule la tête a changé » Répondant, lors d’une plénière de l’Assemblée nationale, aux critiques de quelques députés de la majorité qui avaient qualifié de criminel le coup d’Etat du 8 juin 2003, soulignant que ses auteurs n’ont même pas le droit d’être dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, à plus forte raison d’accuser le président de la République, Salah Ould Hanana a développé sa défense et celle de ses camarades.

Selon lui, le mouvement du 8 juin 2003 a été mené par un groupe d’officiers dont le parcours, pendant et après leur service militaire, est bien connu. La situation dans laquelle se trouvait le pays est également connue, rappellera-t-il, ce qui selon lui expliquait l’ampleur de la sympathie dont ils avaient joui à l’époque auprès de tous les Mauritaniens, « à part des exceptions dont feraient partie certainement les députés qui sont intervenus », ajoutera-t-il.

Pour Ould Hanana, ceux qui avaient fomenté la tentative du 8 juin 2003 avaient pris leur responsabilité dans un environnement marqué par la concupiscions et la compromission des uns, alors que les auteurs du coup croupissaient sous la torture des geôliers et devant les tribunaux du régime.

« A l’époque, je ne sais même pas où se terraient les laudateurs d’aujourd’hui », piquera-t-il. Pourtant, fera remarquer Ould Hanana, tout ce qui s’est passé par la suite dans le pays n’est que le résultat des fruits de ce coup du 8 juin 2003. « Aujourd’hui, je ne comprends pas le but ni l’objectif visé par ces individus qui osent accuser ou condamner les auteurs du coup du 8 juin 2003, et j’espère que ce n’est pas pour des considérations étroites » asséna-t-il.

Pour Salah Ould Hanana, « ceux qui avaient pris leur responsabilité dans ces moments difficiles de juin 2003 sont prêts aujourd’hui à les assumer encore, car ce sont des hommes qui ont placé leur âme sur la paume de leurs mains ; ils étaient prêts à changer l’ordre des choses dans un moment où le pouvoir était encore fort et que tous le craignaient. Le peuple leur a reconnu leur courage et leur patriotisme, sauf une minorité qui les ont vilipendés et je suis désolé qu’il en reste encore aujourd’hui » ironisera-t-il.

Enumérant les conséquences du 8 juin 2003, Salah Ould Hanana dira que les Mauritaniens avaient commencé à croire que le changement était possible, car cette date a marqué le début d’une transformation dans le pays. Pour lui, « les résultats n’ont pas encore été atteints, car le système est resté tel qu’il était, seule la tête ayant changé ».

 

8 juin 2013

Nelson Mandela à nouveau hospitalisé pour une infection pulmonaire

Nelson Mandela à nouveau hospitalisé pour une infection pulmonaire

Nelson Mandela lors de la célébration de son 94e anniversaire le 18 juillet 2012. [Schalk van Zuydam  - Keystone]
Nelson Mandela lors de la célébration de son 94e anniversaire le 18 juillet 2012. [Schalk van Zuydam - Keystone]
L'ancien président sud-africain Nelson Mandela a été hospitalisé une nouvelle fois samedi pour une infection pulmonaire, a annoncé la présidence. Son état est jugé "préoccupant mais stable".
7 juin 2013

UN JOUR UN HOMME: IL ÉTAIT UNE FOIS STEVE BIKO

Stephen Bantu Biko (18 décembre 1946-12 septembre 1977) est un militant noir d'Afrique du Sud et une  

des grandes figures de la lutte anti-apartheid.


Né le 18 décembre 1946 à King William's Town dans la province du Cap, Steve Biko est très tôt confronté à la politique à cause de son frère, arrêté en 1963 pour militantisme anti-apartheid.

Étudiant à l'université de médecine du Natal où il est élu au conseil représentatif des étudiants noirs, Biko est délégué en 1967 à la conférence de la National Union of South African Students (NUSAS) à l'Université de Rhodes.

Révolté par sa condition de noir dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, il en vient rapidement à rompre avec le libéralisme et la diversité multiraciale prônée par la NUSAS.

En 1968, il milite pour un mouvement exclusivement noir au contraire de la NUSAS largement ouverte aux étudiants libéraux blancs.

En 1969, à l'université du Nord près de Pietersburg, il participe au côté de nombreux étudiants noirs du Natal à la création de la South African Students Organisation (SASO), mouvement uniquement composé d'étudiants noirs et prônant la philosophie de la Conscience noire (black consciousness). Biko est élu le premier président de ce syndicat étudiant.

Bien que d’inspiration non violente, sa philosophie militante est plus radicale que celle de l’ANC. Très critique envers les libéraux blancs dont il doute de la sincérité des convictions, il préconise que les noirs se libèrent par eux-mêmes. Il rejette totalement l'idéologie libérale dans toutes ses composantes et se prononce contre l'intégration entre noirs et blancs, se déclarant contre « le fait qu'une minorité de colons impose un entier système de valeurs aux peuples indigènes ». Pour lui, les noirs ne peuvent se libérer politiquement de l’apartheid que s’ils cessent de se sentir inférieurs aux blancs. C'est pourquoi, ils ne doivent ni ne peuvent compter sur l’aide ou l’assistance de blancs et doivent cesser de participer à tout mouvement incluant des blancs. L'idée que les noirs puissent ainsi déterminer de leur propre destinée et le principe de la fierté de la conscience noire eurent un grand retentissement alors que les lois d'apartheid étaient à l'apogée de leur mise en œuvre.

En peu de temps, SASO fut identifiée avec la notion de Black Power alors que Biko prêchait aux noirs modérés la nécessaire polarisation raciale en deux camps irrémédiablement hostiles avant le déclenchement d'un conflit racial, prélude aux changements politiques.

En 1972, la SASO se prononce contre toute coopération avec les leaders noirs impliqués dans le système de l'apartheid. Biko qualifie même de « collaborateurs » les modérés travaillant à l'intérieur du système ou ceux prônant de tels rapprochements, et fait entériner une idéologie radicale. La même année, Biko lance la Black Peoples Convention (BPC), version post-étudiante de la SASO.

En 1973, il est détenu sous l'accusation de terrorisme avec d'autres membres de la Conscience noire alors que les écoles sont petit à petit politisées par les membres de son organisation et que se développent les tentatives de boycotts et de fermetures d'écoles. Biko est alors banni et assigné à résidence dans sa région du Cap-Oriental, empêché de tenir des discours en public et de parler à plus d'une personne à la fois. Dans le même temps, les désirs d'émancipation des jeunes noirs lui fournissent de plus en plus de militants qui rejettent les principes de modération et d'intégration de leurs parents.

En juin 1976, cette évolution débouche sur des soulèvements populaires dans tous les townships du pays à mesure que se durcit la répression des forces de sécurité et notamment la révolte des écoliers contre l'imposition de l'éducation en afrikaans qui deviendra le massacre de Soweto. Biko est d'abord mis au secret pendant 101 jours puis, bravant les interdictions de séjour, il sillonne le Cap-Oriental. C'est à cette époque qu'il se lie d'amitié avec le journaliste progressiste Donald Woods qui écrira sa biographie.

Steve Biko est arrêté par la police le 18 août 1977. Emmené à Port Elizabeth où il est torturé, Biko est ensuite transféré à Pretoria, Transvaal, le 11 septembre 1977.

Le 12 septembre 1977, il meurt en détention, officiellement des suites d'une grève de la faim.



Les conditions de cette détention et le décès brutal de Steve Biko sont alors l'objet d'une polémique internationale qui débouche sur la condamnation du régime sud-africain. À l'ONU, le conseil de sécurité vota coup sur coup les Résolutions 417 (31 octobre 1977) et 418 (4 novembre 1977), cette dernière imposant un embargo sur les ventes d'armes à destination de l'Afrique du Sud[1].

Après son martyre, Biko devint le symbole de la résistance noire à la férocité blanche.

Aux questions du député libéral Helen Suzman sur la mort de Biko, la réponse du ministre de la justice, Jimmy Kruger, résonna à travers le monde entier: « la mort de Steve Biko me laisse froid ». Les policiers concernés ne reçoivent qu'un blâme dans un premier temps alors que les médecins impliqués sont pris à partie par leurs collègues. La police finira par confesser le meurtre de Steve Biko à la Commission vérité et réconciliation à la fin des années 1990.



Le 7 octobre 2003, soit près de 10 ans après l'avènement d'un régime multiracial en Afrique du Sud, la justice sud-africaine renonce à poursuivre les 5 policiers pour manque de preuves et absence de témoins.

7 juin 2013

Militant agressé : Clément Méric est décédé

Clément Méric

Clément Méric

Le militant d'extrême gauche Clément Méric est mort ce jeudi 6 juin, après avoir été frappé la veille par des membres d'un groupuscule d'extrême droite à Paris, est décédé ce jeudi. Sept personnes ont été interpellées.

Le militant d'extrême gauche Clément Méric, qui était dans un état désespéré après avoir reçu mercredi soir à Paris un coup lors d'une bagarre avec des skinheads, est décédé ce jeudi 6 juin, informe une source policière.

La police parisienne a ajouté avoir interpellé jeudi 4 personnes, 3 hommes et 1 femme, puis trois nouvelles personnes dans l'après-midi, portant à 7 le nombre de personnes en garde à vue. Tous appartiennent à la mouvance de la droite la plus extrême, étant proches du groupuscule des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) et du mouvement affilié de la Troisième Voie, ont ajouté les policiers. Plus tôt, le leader des JNR, Serge Ayoub, celui nie catégoriquement toute implication.
L'auteur présumé du coup mortel figure parmi les gardés à vue, a déclaré Manuel Valls. Dans ses premières déclarations, le suspect a indiqué ne pas avoir eu l'intention de tuer le jeune homme.

Les circonstances du drame restent à préciser

L'enquête de la police judiciaire parisienne doit encore déterminer les circonstances exactes de la bagarre
Selon une source policière, une vente de vêtements privée était organisée mercredi 5 juin rue Caumartin (IXe arrondissement), à laquelle assistaient plusieurs personnes, des jeunes gens pour la plupart, dont la victime qui était avec trois autres camarades. 

Trois personnes "de type skinhead", dont une femme, sont alors arrivés dans les lieux et il y a eu invectives, bousculades et échanges de mots entre ces deux groupes de jeunes.

Clément Méric, la victime, était un militant antifasciste.

Crédit : Olivier Geay

Toujours selon les premiers éléments de l'enquête, les skinheads sont sortis et ont attendu "avec des renforts" dehors, devant la magasin, ce groupe de quatre jeunes gens avec qui il y avait eu les échanges "très houleux". 
La victime, Clément, "a été frappée par l'un des skins qui avait un poing américain et a chuté sur la chaussée en heurtant un plot au passage".

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