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LE PANAFRICANISME NOUVEAU
31 mars 2014

MAURITANIE: Nous sommes tous des étrangers

De la façon dont se déroule l’enrôlement des citoyens pour l’obtention des nouvelles pièces d’identité biométriques je m’inquiète. Au tamis des critères érigés pour séparer la souche mauritanienne originale des impuretés ethniques étrangères, très peu d’entre nous pourront passer.


Ahmed Jiddou Aly
Ahmed Jiddou Aly

Et les responsables de l’Etat civil, l’Administrateur Directeur Général M’Rabih en tête, l’ont encore répété la semaine dernière à la Télévision, avec une mâle détermination dans la voie : la saison de la chasse aux étrangers est ouverte et ça va saigner ! Si vous êtes né d’un parent étranger, si vous êtes né à l’étranger, si votre faciès ne revient pas aux membres des commissions, si vous ne connaissez pas Ba Silèye et Magatt, entre autres critères, vous n’avez aucune chance de vous faire recenser. 

Les commissions sont très pointilleuses et le moindre soupçon de descendance étrangère jusqu’à Adam peut vous valoir d’être laissé sur le carreau. 

Après deux mois de travail, faisons le point, si vous le voulez bien, de ceux de nos compatriotes que nous avons déjà perdus (définitivement ?) et de ceux que nous perdrons à l’issue de cette période ouverte pour l’obtention des nouvelles pièces d’état civil. 

La première victime, celle dont l’affaire a été médiatisée s’appelle Mme Sy née Lalla Aïcha Ouédraogo. La commission n’a pas eu à chercher bien loin, Ouédraogo sonnant très clairement voltaïque, elle est récusée ! La venue de son grand-père au Brakna pour apprendre le Coran et le fait d’avoir une mère mauritanienne comme le stipule la loi, n’y changeront rien. Comme sera récusée d’avance une autre famille Ouédraogo originaire de Sélibaby dont le fils est premier conseiller d’ambassade à Genève. 

A cas similaire, même traitement ! Lalla Aïcha a beau protester, les décisions des commissions de M’Rabih sont au-dessus de la loi votée par le parlement et de la réglementation établie par le gouvernement. Nous sommes en Mauritanie ! 

La deuxième victime s’appelle Wane Birane. Professeur d’université, directeur de l’Aménagement du Territoire et Consultant spécialiste en Sécurité alimentaire, c’est un puular mauritanien pur souche, sa mère est une Soubak (tribu du Brakna) et son grand-père est le premier officier mauritanien qui donna son nom au fort de Nouakchott, construit vers les années 1910, et que l’on transforma depuis en une prison (prison Bayla au Ksar). Ce grand-père est surtout le seul mauritanien membre du premier conseil d’administration qui gérait laMauritanie avant qu’elle n’accède au statut de colonie. Ce devait être pour Birane une simple formalité, ses papiers étant en règle. Mais c’était compter sans l’ingéniosité des membres de la commission. 
• Hum…Connaissez-vous Ba Silèye ? 
• Je connais même Silèye Ould M’Beckou ! (c’est ainsi que les maures appellent cette famille qui a longtemps vécu à Moudjéria). 
• Connaissez-vous sa femme Magatt ? 
• Donnez-moi mes papiers ! je refuse que la connaissance de Magatt, Silèye ou toute autre personne soit considérée comme un critère d’attribution de pièces d’identité. 

Depuis, Birane boude l’enrôlement. Et pourquoi ne bouderait-il pas s’il devrait passer par l’honorable Magatt née … au Sénégal ! 

La victime suivante est une famille qui a donnée à la Mauritanie une ville (Néma), 2 ministres (Finances et Santé) et 1 Haut Commissaire de l’OMVS. Les frères Moulaye Dakhil (Moulaye Abdel Moumine et Moulaye Abdallah) ont été récusés par la très efficace commission du Ksar pour cause de naissance à l’étranger (Ouagadougou). Leur grand frère Moulaye Mohamed n’a pas eu plus de chance : le membre de la commission de Tevragh Zeina qui reçut en premier ses pièces d’Etat civil lui a déclaré qu’il irait au devant de gros problèmes ! 

La réponse du membre de la commission le mis en colère et il renonça à continuer ses démarches. La majeure partie de leur famille est dans ce cas. Même le petit Sidi Mahmoudqui vient juste d’avoir son bac ne pourra pas s’enrôler puisqu’il est né à Sfax, donc un potentiel dangereux étranger. Le cas de Ehel Moulaye Dakhil est désespéré ! Leur fils Mehdi Ould Moulaye El Hassan, aujourd’hui cadre à la Banque Islamique de Développement, a eu la mauvaise idée de publier une monumentale étude en 2002 sur la Saga saharienne des Awlad Sidi Hammou Ben El Haj où il démontre leur origine filalienne et leur récente émigration auHodh au XVIIè siècle. C’est un aveu. Originellement ils ne sont pas mauritaniens et on ne peut pas le cacher à la commission qui est très renseignée. 

Ehel Moulaye Dakhil vont entraîner avec eux dans leur chute tous leurs cousins de Oualataet de Néma. Exit les Guig, les Moulaye Driss, les Moulaye Chrif, les Moulaye Ely, lesMoulaye Smail, les Baba Aïnina, etc. Tout ce beau monde est rentré clandestinement dans le pays au 17ème siècle en évitant les points de passage créés par Ould Boïlil… 400 ans plus tard ! C’est grâce aux commissions mises en place depuis deux très longs mois que ces vilains clandos ont été découverts. 

Moi je vous le dit : ce M’Rabih, que les communicants de la table ronde à la TVM l’autre soir appelait familièrement et très très respectueusement « ADG », est de l’étoffe des héros. Il vous nettoiera le pays ! Pendant que j’y suis, les commissions ont déjà repéré tous les chérifs dont elles disent que leur place est au Hedjaz, pas à Nemjat ou Ten Hoummad. Et tant pis si l’on perd Ely Chikh ou Cheikh Ould Ahmed Ould Ethmane. L’inflation de chérif des années 80 sera fatale pour beaucoup. Et c’est trop tard pour renoncer à ce statut : l’ADG veille ! Tiens ! L’auteur de l’article passe à la trappe. 

Avant même le commencement du recensement, nous avions déjà perdu, par un système ingénieux, plusieurs de nos compatriotes. Les organisateurs du recensement ont estimé qu’un vrai mauritanien est un maure, parfois halpuular, de temps en temps soninké et très peu Wolof. Leurs fiches n’ont prévu que 4 cases pour ses ethnies. Généralement, dans ce genre de situation on ajoute toujours une case « Autre » au cas où. Pour l’ADG, le « cas où » n’existe pas. 

Mon ami Mouhamedou Keïta dit Vieux, professeur de son état et directeur du Lycée deToulel au Gorgol que j’ai accompagné devant la commission de Tevragh Zeina, m’a quitté d’ethnie bambara et m’est revenu d’ethnie maure ! Quand je lui ai demandé pourquoi, il m’a répondu qu’il n’avait pas le choix : ou il choisit l’une des quatre ethnies proposées ou il devient pour la vie un étranger. 

Il a choisit l’ethnie de sa mère. Je suis curieux de savoir, le moment venu, le choix de son jeune frère le Colonel Boubacar Keïta du Génie militaire : wolof ou soninké ? 

Par ce génial procédé, un bon mauritanien ne peut avoir pour nom de famille Diarra, Dicko,Traoré, Couloubaly, Doumbia, Dembélé, Dramé, Touré, Cissoko, Cissé, Keïta,Konaté, Koné ou Tounkara. L’éthnie bambara est officiellement absente de Mauritanie.Nous savons tous que la Mauritanie n’a pas de frontière de 2500 km avec le Mali, que leHodh ne faisait pas partie du Soudan français jusqu’en 1945, qu’aucun tirailleur ou employé de l’AOF n’a jamais servi dans notre pays, enfin que Bambaradougou (le plus ancien quartier de Sélibaby construit par les descendants des Bambaras Massassit, premiers colonisateurs de la région du Guidimakha avant Idaw Ich et les Français) est une pure invention de l’esprit fertile de l’auteur de l’article. Comment dans ce cas voulez-vous qu’il y ait des bambaras chez nous ? 

Par ce système nous avons aussi perdu nos palestiniens, nos libanais (la famille Kamel en tête), nos syriens, nos marocains (au revoir Berrada !), nos algériens, toute la ligue arabe qui nous était pourtant très chère et pour l’adhésion de laquelle nous avions fourni tant d’efforts et abandonné jusqu’à notre berbérité pour l’avoir. Bon, si l’ADG dit que toutes ces ethnies n’existent pas en Mauritanie, il faut le croire : Il connaît mieux le pays que nous tous. Faisons-lui confiance, il est des Oulad Bousba, tribu venue en Mauritanie entre le XVIIè et le XIXè siècle en même temps que les Tekna, Rgueybat, Torkoz, Idaw Blal et Smalil. 

Toutes ces tribus sont originaires de la région comprise entre la plaine du Souss, le Wad Noun et la vallée du Dar’a (Maroc). Non, non, ce n’est pas moi qui le dit mais P. Richard à propos des Ould Bousba dans « Une tribu marocaine en Mauritanie » publié dans le Bulletin Trimestriel de la Société de Géographie et d’Archéologie d’Oran. Et savez-vous ce qu’elles venaient faire dans le bled ? Je vous le donne en mille, sous la responsabilité de Cheikh Mohamed El Yedaly (1096-1166H / 1684-1752G) et Mouhammeden Ould Babah (Kitab Chym Zwâya- l’histoire de la Mauritanie) ! 

« Sont venues en Mauritanie au début du XVIIè siècle des vagues successives d’Arabes en provenance du Sud du Maroc, soit pour s’y établir, soit pour piller, leur objectif étant les communautés les plus faibles… ». Cela se passe de commentaire ! 

Ce système de seulement quatre ethnies reconnues fait exclure définitivement les métisses. Fini les Guerlain, Benza, Michel, Jules, Julien, Cimper, Marco, Lemonde, Bontemps,Bouraya, Nakli, Lopez et Négri. C’est le cas aussi pour tous les fils de Chef, d’Adjudant, de Sergent et de Lieutenant. On le sait, tous les grades français ont laissé leur ADN enMauritanie et particulièrement à Akjoujt. A moins qu’ils ne choisissent l’ethnie de leurs mères. Dans ce cas de figure, on aura sauvé le Général Félix Négri (Chef d’Etat Major de la Garde Nationale), Mouhamedou Ould Michel (chargé de mission à la Présidence) et Sidi Mohamed Ould Bouraya (Trésorier Général de la République) ! Pourront en profiter aussiBrahim Ould Aly N’Diaye (ancien colonel de l’Armée Nationale) et Abdoullah Kamara(actuel président de la commission de recensement de Tevragh Zeina). 

Il suffit aux commissions de se pencher sur l’histoire de la Mauritanie (il paraît que l’Etat Civil est entrain de piller les bibliothèques à la recherche de livres d’histoires) pour découvrir que les traitres historiens ont déjà établit qui est qui dans le pays. Tous ceux qui se disent « Arabes Hassanes » sont d’installation récente et donc des étrangers. L’histoire des Emirats de l’Adrar,du Trarza, du Brakna, du Tagant et du Hodh ne sera plus enseignée aux enfants. Bon débarras ! L’imam Hadrami aussi est un étranger et avec lui toute sa progéniture (une partie des Smacides). 

Les Sanhaja (Lemtouna, Goddala, Messoufa et Tachedbit) ont émigré du « Souss, de l’Anti-Atlas et de l’Oued Noun vers le Sud et le Sud-est » (Voir Geneviève Désiré-Vuillemin, Histoire de la Mauritanie, des origines à l’Indépendance, Editions Karthala 1997, Paris. p. 331 et suiv.). Ce sont des bandits d’étrangers tapis parmi les mauritaniens véritables et par conséquent ils passent dessus bord. Pour résumer, tout l’élément maure est historiquement étranger à cette terre. 

J’entends d’ici l’ADG demander qu’on lui fournisse les résultats de sa guerre contre les étrangers. Et les commissions de répondre qu’elles ont réussi à vider le Hodh, le Tagant, l’Adrar, le Tiris Zemmour, l’Inchiri, Dakhlet Nouadhibou, l’Assaba, les 4/5 du Trarza, la moitié du Brakna et quelques poches au Gorgol et au Guidimakha. Un peu incrédule, l’ADGdemande ce qui reste. On lui répond : les habitants de la vallée, quelques descendants des Bafors et une partie des héritiers de l’Empire soninké de Ghana. Fou de rage, l’ADG hurle : 
• Mais ce n’est pas l’objectif ! Nous cherchions depuis belle lurette à établir que les noirs sont venus avec les français comme tirailleurs, comme nous l’avait suggéré un jour le patriote Ahmed Ould Wafi, et je découvre que ce sont les maures qui sont de « mauritanité » récente ! Je vais appeler Macina, il est intelligent. Il trouvera toujours une solution. 
• ADG, Macina est un nom étranger qui vient d’une région du Mali (le Macina). 
• Je suis catastrophé ! Que faire ? 
• Les commissions ont une solution, mais elle est radicale. 
• Tant mieux ! Vite, le temps presse. Donnez-la-moi ! 
• Adam et Eve se sont-ils rencontrés à Nouakchott ? 
• Non ! 
• S’y sont-ils déclarés mari et femme ? 
• Non ! 
• Y ont-ils vécu ? 
• Non ! 
• Alors ils n’ont pas pu y faire des enfants ! 
• Malignes les commissions ! Tout le monde dehors ! Les mauritaniens sont tous des étrangers. Fermons boutique ! 

Je vous l’avais bien dit : ce M’Rabih est un véritable héro ! Il va réussir le tour de force de défaire en très peu de temps tout ce que les mauritaniens ont bâti durant des siècles. 

Je suis sûr que le Président de la République et le Gouvernement n’ont pas créé ce projet pour revenir sur les acquis obtenus dans le domaine de l’unité nationale. Je suis sûr aussi qu’ils ont à cœur d’éviter à la Mauritanie le scénario ivoirien qui a commencé par un concept d’ivoirité qui consistait à exclure l’autre, et qui s’est terminé par une guerre civile qui a divisé le pays en deux et mis à genou son économie. Je suis certain qu’ils ne veulent pas entraîner le pays dans une situation comparable à celle de 1989 dont ils viennent de régler une grande partie des conséquences. 

Le Président et le Gouvernement ont pourtant à portée de main un plan B : par exemple permettre à tous les citoyens munis de toutes les pièces d’état civil et d’identité requises de s’inscrire tout simplement sans tracasseries. Les questions et les enquêtes, le cas échéant, doivent viser seulement ceux qui n’ont pas pu apporter les documents nécessaires. Toute l’opération devra se faire aussi avec dignité. 

Même ceux qui seraient récusés ont le droit au respect. Il faut le savoir : un Etat où l’administration ne respecte pas le citoyen est un Etat failli. Il faut le retenir : aucune personne n’acceptera jamais de vivre avec une citoyenneté diminuée. 

En écrivant ces mots, j’ai en mémoire les termes du discours de Cheikh Saad Bouh Kane au nom de la Subdivision de Boghé devant le Congrès d’Aleg les 2-3-4 et 5 Mai 1958, je cite : « La Mauritanie du Chemama veut se sentir égale en droit et en devoir à sa sœur du Sahel.L’égalité est une et, en cette matière, il ne saurait y avoir de simulacre ». C’est à méditer. 

Ahmed Jiddou Aly
Noorinfo
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28 mars 2014

L’ŒUVRE DE SEKOU TOURE :LE DECLIN DE LA GUINEE

LE BILAN DE SEKOU TOURE 

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Dr. Abdoul Baldé

Le 26 Mars 1984 Sékou Touré l’homme au sourire carnassier meurt aux USA dans un hôpital huppé à Cleveland, comble de l’ironie pour ce révolutionnaire pourfendeur de l’impérialisme et du néocolonialisme.
Pire il n’est pas certain qu’il ait été  enterré en Guinée, pays qu’il prétendait être le sien. Ultime paradoxe pour l’un des plus grands criminels de l’histoire contemporaine africaine qui aimait se faire appeler l’homme-peuple. Même mort il eut peur d’être livré à la vindicte populaire.

   Se proclamant porteur d’un « idéal » très vite oublié, ce petit roi nègre décadent, médiocre, dissimulateur et très vindicatif, avec sa pseudo révolution, joue avec les mots, écrase la population sans état d’âme et trompe le monde entier. 
 La suite est connue : arrestations arbitraires, camps de torture, exécutions sommaires, pendaisons publiques, diètes noires, famine… sont le lot quotidien des guinéens. Il n’a pas de limites. Il assassine ses  opposants et aussi  ses amis très proches notamment tous les compagnons de l’indépendance.

L’histoire de ce petit roi nègre dangereux et animé d’une méchanceté sophistiquée est un VRAI ROMAN NOIR écrit avec le sang et les larmes des vrais fils de la Guinée.
C’est à juste titre que WILLIAM SASSINE dans le Zéhéros n’est pas n’importe qui, Présence africaine, Paris, 1985, page 113 écrivait : «  Sous son règne, il élèvera une montagne faite d’ombres de guinéens assassinés, mais il réussira à vous faire croire que c’est son ombre à lui seul, pour vous protéger».
Au moment où les séides du despote avec à leur tête Lansana Kouyaté tentent d’usurper le pouvoir par tous les moyens, (mensonge, et violence) pour ramener le PDG avec sa cohorte de malheurs , les patriotes guinéens se doivent de dénoncer ce régime de mystification, de terreur et d’extermination qui a sévi pendant vingt  six ans en Guinée qui aujourd’hui est relayé par le régime militaro affairiste et prédateur de Lansana Conté. 
En 50 ans de souveraineté nationale acquise le 2 octobre 1958, deux systèmes politiques gémellaires ont eu en charge la gestion du destin des populations guinéennes. 
Le premier s’est voulu un régime socialiste avorté et le deuxième, un régime dit libéral sauvage et aveugle. Tous deux ont réussi l’immense exploit d’appauvrir une Guinée  riche alors qu’elle était promise, dès l’aube de son histoire moderne, à un grand destin.
 Ce pays devrait être le miroir de l’Afrique moderne, le leader des nations issues de la triste épopée coloniale, de par sa position géostratégique
L’immigration massive de Noirs venus de tous les continents en est la preuve.
 Mais très rapidement les méthodes du PDG révélèrent ce qu’allait être la politique de Sékou Touré : disposer de tout le pouvoir et de tous les pouvoirs et, faire du peuple de Guinée le champ de son expérimentation macabre.
Aidé de son clan familial, s’appuyant sur le PDG RDA il s’empara de la Guinée et en fit une dictature qui s’avéra être une des plus terribles, des plus sanguinaires et inhumaines de l’après guerre.  
Sékou Touré  a transformé l’espoir, l’immense espoir suscité en 1958 en désespoir, l’enthousiasme en renoncement.
Il a fait de la Guinée un vaste cimetière constitué de fosses communes qui parsèment le territoire.
Pourra-t-on un jour accorder une sépulture digne à toutes les victimes ? C’est peu probable. Mais il faut que le voile se déchire.Pour ce faire essayons de lire quelques pages de la tragique histoire de notre pays.

Bilan sommaire de la gestion  du PDG : 1956 1984
On dit souvent que l’homme n’est nullement ce qu’il dit, mais ce qu’il fait. Les actes ignobles et destructeurs de Sékou Touré parlent d’eux-mêmes.

  • Au plan politique :

 Ce fut une imposture, une escroquerie qui une fois démasquée, versa dans une tyrannie grotesque sanguinaire. Sékou Touré n’avait aucune idéologie, aucune doctrine. Sa seule doctrine c’était le pouvoir personnel.
D’ailleurs lorsqu’on lit ses discours redondants consignés dans ses 30 tomes sur la croissance-transcroissante-décroissante ; le connu-inconnu, l’inconnu non connu etc. Il faut être ignare pour accorder une valeur idéologique quelconque à ses élucubrations personnelles. C’est la marque de l’élève médiocre qu’il fut.
 Dès le début Sékou Touré annonça sa méthode avec  ses voyous drogués dont les deux chefs typiques Momo Jo et Momo Kouli Khagnè, allaient pendant les sanglantes luttes des partis politiques recruter des tueurs à gages en Sierra Léone et au Libéria pour violer et assassiner les militants des autres partis. Ils brûlaient alors mosquées et livres saints, pillaient les concessions avant d’y mettre le feu, jetaient par dizaines hommes et femmes vivants dans des puits et les bouchaient. 
Entre 1960 et 1984 assassinat de 5000 cadres. En effet, Line Gagnon, dans le cadre du programme MBA de l’Université de Laval au Canada, parle de 
10 000 à 30 000 disparus et de deux millions guinéens exilés.
Ces chiffres ne sont qu’indicatifs car la réalité est plus effrayante. 
Les bornes de la vérité de la période noire et ensanglantée du PDG sont très éloignées de ces chiffres qui ne sont donnés que pour montrer le caractère cruel et mortifère du règne de Sékou Touré et de son clan familial.
Pour parvenir à ses fins, dès le départ le PDG institua un climat de peur et de terreur pour annihiler toute  forme de résistance éventuelle. Et Sékou Touré en fut le responsable suprême.
L’ère du PDG rappelle, en tout point, celle du nazisme hitlérien et du stalinisme. Comme tous les régimes despotiques et inhumains, le régime pédégiste encourageait la délation, recourait à la torture systématique et aux exécutions sommaires sans autre forme. C’était la pseudo révolution. Elle abrutissait le Guinéen, tuait les forces positives, forçait à l’exil ceux qui y échappaient. Elle nettoya le pays par le vide. Ce sinistre train politique  priva le pays de toutes les solutions de rechange.  
C’est ainsi que le 03 avril 1984, lorsque la nécessité se fit urgence pour l’occupation du fauteuil présidentiel, le clone fabriqué à l’usine du PDG Lansana Conté usurpa le pouvoir en volant aux vrais fils du pays la gestion de la terre ancestrale.
 Il perpétue aujourd’hui la même politique avec l’appui de ses hommes nouveaux violents et corrompus dont les plus terribles spécimens, le capitaine Issiaga Camaraneveu de Lansana Conté ; le capitaine Tidiane Camara le patron des renseignements généraux et, Sékouba Bangoura Directeur général de la police Nationale, se sont associés à Lansana Kouyaté avec la bénédiction de la première première dame Henriette Conté pour usurper le fauteuil présidentiel au cas où le vieux tyran passerait l’arme à gauche. Précision importante : les capitaines Issiaga CAMARA, TIDANE CAMARA et M. Sékhouba BANGOURA vendent vraisemblablement leur service à M. Lansinè KOUYATE. Ils racontent eux-même que Lansana Conté, c’est presque fini. M. KOUYATE, abondamment alimenté en dollars et euros par M. KHADAFI, fait preuve d’une largesse financière inhabituelle à l’égard des capitaines Issiaga et Tidiane. Chacun d’eux  a reçu pas moins de 200.000 dollars après le retour de tripoli de M. Kouyaté

  • Au plan économique :

Sékou Touré ne comprenait rien à l’économie. Il l’abordait avec sa formation de syndicaliste nourrit d’un marxisme aveugle indigeste et totalitaire. Les conséquences furent catastrophiques :

  • le déclin de la production agricole,
  • le délabrement des infrastructures routières et immobilières héritées de la colonisation
  •  l’absence de toute politique de développement en faveur des citoyens.

Or, ce pays disposait de trois atouts majeurs, qui bien exploités, l’auraient développé. 
-1 °) A la sortie de l’ère coloniale, la Guinée connaissait l’auto suffisance alimentaire grâce à sa production de plantes vivrières ;

-2 °) Ses potentialités humaines et minières considérables pouvaient servir de levier au progrès économique et social.
-3 °) Les populations guinéennes étaient prêtes à se mobiliser pour le développement de leur pays, notamment la classe d’intellectuels formés à Dakar et en France. La plupart abandonnant des carrières prometteuses étaient revenus au pays avec une compétence reconnue et une réelle volonté de participer à la construction d’une nouvelle Guinée.
Mais Sékou Touré et son clan familial constitué d’une bande de psychopathes médiocres plus incompétents les uns que les autres mettaient insidieusement une autre stratégie en place en vue de satisfaire leurs intérêts personnels.
Economiquement c’est l’ignorance et l’irrationalité qui ont rapidement débouché sur une misère dont le maintien constitue désormais la condition de survie du système.

 

  • Au plan social  

Il y a eu une aggravation des injustices héritées du régime colonial avec l’exploitation éhontée des masses rurales et urbaines par une minorité composée d’éléments sociaux les plus douteux dont Ismaël Touré était le chef de file.
Sékou Touré  savait  que la pauvreté est une grande muraille qui enferme tout  Homme en le privant des moyens qui pourraient le stimuler pour accomplir de grandes œuvres.
Etre indigent, calculateur, fourbe, surtout rancunier et atteint d’un complexe d’infériorité maladive, Sékou Touré, fils d’un bouvier aventurier venu de Kayes (actuel Mali) s’empara du tissu social guinéen et le réduisit en lambeaux à travers un cycle infernal de « complots ». Il s’employa aussi à saper les formes d’autorité existant dans toutes les sociétés humaines, à savoir celles des parents sur les enfants, des maîtres sur les élèves, de l’aîné sur les cadets, des officiers sur les hommes de troupes.
Déraciné, dépersonnalisé, le citoyen guinéen dévient totalement dépendant du PDG pour ses besoins les plus primaires à savoir se nourrir, s’habiller, se soigner, se marier, se loger, s’éduquer, travailler. Hors du parti point de salut.
 Ainsi la Guinée se fragilisa et le Guinéen devint une sorte d’épave humaine ambulante prompte au mensonge, à la calomnie, à la délation, à la mendicité et, aux crimes abjects.
Allant jusqu’à cautionner les meurtres sans aucun état d’âme.
 C’est cet homme que le régime décadent, qui n’a survécu que grâce à la terreur, a laissé à la postérité. Lansana Conté dont le père est venu de Guinée Bissau, en est le prototype.

D) Au plan culturel 

La culture est le levain indispensable et nécessaire à l’évolution des peuples. Ceux qui la détiennent et la maîtrisent ont souvent un pas d’avance sur les systèmes sociaux. Ils doivent être les veilleurs de la République.  Ils en sont les gardes fous. 
La culture faisait peur au PDG et à son gourou Sékou Touré qui dans sa conception primitive du pouvoir la détourna au service de sa survie en faisant d’elle un outil de propagande sur les rails de la terreur et du crime.
Le PDG a détruit nos valeurs culturelles traditionnelles en excluant des centres de concertation et de décisions tous ceux qui incarnaient notre tradition d’union, d’entente, d’entraide, d’hospitalité et de solidarité.
L’éducation fut l’un des secteurs les plus gravement touchés par les reformes de Sékou Touré, qu’il s’est acharné à saccager, compromettant ainsi définitivement l’avenir du pays.
Qui a dit que : «de l’instruction naît la grandeur des Nations». Sékou Touré l’avait compris et pour mieux installer son pouvoir dictatorial et sanguinaire, il s’attaqua très tôt au système éducatif. Cela a eu pour résultat l’émergence de ce qu’il appela « l’homme nouveau », qui n’est rien d’autre que l’homme violent, vénal et immoral.
Qu’entend on aujourd’hui « barkè fissa baccalauréat bè ». Pas de surprise car c’est l’homme nouveau qui est à la tête du pays. 
De culture il n’y en eu point. Ce fut un endoctrinement sauvage. 
La peur et le terrorisme d’Etat ; la politique du ventre vide, l’anéantissement des valeurs républicaines et de la morale sociale ; le mysticisme et la mystification, le mensonge d’Etat et la prévarication, la prédation, le vol et le viol s’érigèrent en éléments culturels. 
Après l’élimination physique de tous ceux qui avaient le sens de l’Administration et de l’Etat, le clan familial régnant nomma les cadres de la révolution. Viles serviteurs de Sékou Touré, des béni oui oui, sans compétence dans la gestion des affaires de l’Etat. Les médiocres furent des ministres, des cadres et hauts fonctionnaires. L’administration fut truffée d’imposteurs qui excellaient dans l’art de se remplir les poches. Lorsqu’un œil indiscret les surprenait, ils mettaient tout en œuvre pour le transformer en « ennemi du peuple » pour l’envoyer à l’abattoir du tristement célèbre camp Boiro.
Même la mort du dictateur n’a pas sonné le glas du gangstérisme politique et affairiste imposé par ce géant du crime. Bien au contraire ! Lansana Conté reprit le flambeau, l’alluma et se mit à brûler ce qui avait échappé à la révolution.
 La Guinée est ainsi aujourd’hui sous le poids de la misère généralisée.
La technique du complot, qu’avait utilisée Sékou Touré tout au long de son règne, n’était rien d’autre que la version sanglante de son échec lamentable tant sur le plan politique, économique que social qui a abouti à la destruction des valeurs humaines, morales et spirituelles du peuple guinéen.
On ne viole pas ainsi impunément et cyniquement les fondements d’un pays sans mettre en péril de mort l’esprit et l’âme de la nation toute entière. 
On sait que les nations sont mortelles et l’on a vu dans un passé récent que des nations entières ont cessé d’exister en tant que telle. C’est le cas de la somalie de Siad Baré. 
La philosophie de Sékou Touré était simple et cruelle : Après moi le déluge. 
Sinon comment peut-on admettre que ce pays si riche, soit parmi sinon les plus pauvres du monde si ce n’est  un refus systématique de développement de Sékou Touré et de son clan familial d’une part et de Lansana Conté et son clan militaro-affairiste d’autre part.
Deux hommes, deux bourreaux, deux malades, assoiffés de pouvoir « leur pouvoir » ; c’est-à-dire celui qu’ils peuvent exercer sur les guinéens pour les humilier et les appauvrir, sont devenus les deux icônes de la Guinée de la misère, de la famine et de l’humiliation, fruits de la pauvreté.
Le premier(le responsable suprême du déclin), ce génie du mal à l’intelligence  diabolique voyait de l’espionnage et des complots dans tous projets de développement proposés par des états ou par des hommes d’affaires pour ceux d’entre eux qui ont pu échapper par miracle aux différentes purges staliniennes du PDG. 
Le second (le responsable suprême du désastre), un monstre d’une cruauté inégalée, a agenouillé la patrie qu’il a livré à ses hommes nouveaux des aventuriers mafieux, cupides et sans scrupules dont les spécimens sont : Guido Santullo, Chantal Colle, Mamadou Sylla, Fodé Soumah, Fodé Bangoura, Kassory Fofana, Facinet Fofana, Cellou Dalein Diallo, Lamine Sidimé etc.
 La Guinée de son règne est descendue dans l’arène où ne sont servies que la misère, la famine et l’impunité sur fond de mauvaise gouvernance. 
Sékou Touré et Lansana Conté, sont tous les deux descendants de pères aventuriers, installés sur la terre de nos ancêtres. C’est en pensant à nos ancêtres, à toutes les générations sacrifiées, martyrisées, et en puisant au plus profond de nos racines que nous trouverons l’énergie pour mener notre combat contre la tyrannie.
C’est par la manifestation de notre patriotisme, l’attachement à notre nation, et par la volonté de servir de façon intègre notre pays que nous deviendrons l’espérance d’un peuple, pour l’avènement d’une société plus juste et plus humaine. Car ne l’oublions pas comme l’a indiqué Hannah Arendt dans le tyran totalitaire : « la société a toujours tendance à accepter d’abord quelqu’un pour ce qu’il prétend être, si bien qu’un fou qui pose au génie a toujours quelque chance d’être cru».Cela expliquerait en partie que le peuple de Guinée ait accepté passivement la domination des deux tyrans.

Dr. Abdoul Baldé (Rouen France)

Le 26 Mars 1984 Sékou Touré l’homme au sourire carnassier meurt aux USA dans un hôpital huppé à Cleveland, comble de l’ironie pour ce révolutionnaire pourfendeur de l’impérialisme et du néocolonialisme.
Pire il n’est pas certain qu’il ait été  enterré en Guinée, pays qu’il prétendait être le sien. Ultime paradoxe pour l’un des plus grands criminels de l’histoire contemporaine africaine qui aimait se faire appeler l’homme-peuple. Même mort il eut peur d’être livré à la vindicte populaire.

   Se proclamant porteur d’un « idéal » très vite oublié, ce petit roi nègre décadent, médiocre, dissimulateur et très vindicatif, avec sa pseudo révolution, joue avec les mots, écrase la population sans état d’âme et trompe le monde entier. 
 La suite est connue : arrestations arbitraires, camps de torture, exécutions sommaires, pendaisons publiques, diètes noires, famine… sont le lot quotidien des guinéens. Il n’a pas de limites. Il assassine ses  opposants et aussi  ses amis très proches notamment tous les compagnons de l’indépendance.

L’histoire de ce petit roi nègre dangereux et animé d’une méchanceté sophistiquée est un VRAI ROMAN NOIR écrit avec le sang et les larmes des vrais fils de la Guinée.
C’est à juste titre que WILLIAM SASSINE dans le Zéhéros n’est pas n’importe qui, Présence africaine, Paris, 1985, page 113 écrivait : «  Sous son règne, il élèvera une montagne faite d’ombres de guinéens assassinés, mais il réussira à vous faire croire que c’est son ombre à lui seul, pour vous protéger».
Au moment où les séides du despote avec à leur tête Lansana Kouyaté tentent d’usurper le pouvoir par tous les moyens, (mensonge, et violence) pour ramener le PDG avec sa cohorte de malheurs , les patriotes guinéens se doivent de dénoncer ce régime de mystification, de terreur et d’extermination qui a sévi pendant vingt  six ans en Guinée qui aujourd’hui est relayé par le régime militaro affairiste et prédateur de Lansana Conté. 
En 50 ans de souveraineté nationale acquise le 2 octobre 1958, deux systèmes politiques gémellaires ont eu en charge la gestion du destin des populations guinéennes. 
Le premier s’est voulu un régime socialiste avorté et le deuxième, un régime dit libéral sauvage et aveugle. Tous deux ont réussi l’immense exploit d’appauvrir une Guinée  riche alors qu’elle était promise, dès l’aube de son histoire moderne, à un grand destin.
 Ce pays devrait être le miroir de l’Afrique moderne, le leader des nations issues de la triste épopée coloniale, de par sa position géostratégique
L’immigration massive de Noirs venus de tous les continents en est la preuve.
 Mais très rapidement les méthodes du PDG révélèrent ce qu’allait être la politique de Sékou Touré : disposer de tout le pouvoir et de tous les pouvoirs et, faire du peuple de Guinée le champ de son expérimentation macabre.
Aidé de son clan familial, s’appuyant sur le PDG RDA il s’empara de la Guinée et en fit une dictature qui s’avéra être une des plus terribles, des plus sanguinaires et inhumaines de l’après guerre.  
Sékou Touré  a transformé l’espoir, l’immense espoir suscité en 1958 en désespoir, l’enthousiasme en renoncement.
Il a fait de la Guinée un vaste cimetière constitué de fosses communes qui parsèment le territoire.
Pourra-t-on un jour accorder une sépulture digne à toutes les victimes ? C’est peu probable. Mais il faut que le voile se déchire.Pour ce faire essayons de lire quelques pages de la tragique histoire de notre pays.

Bilan sommaire de la gestion  du PDG : 1956 1984
On dit souvent que l’homme n’est nullement ce qu’il dit, mais ce qu’il fait. Les actes ignobles et destructeurs de Sékou Touré parlent d’eux-mêmes.

  • Au plan politique :

 Ce fut une imposture, une escroquerie qui une fois démasquée, versa dans une tyrannie grotesque sanguinaire. Sékou Touré n’avait aucune idéologie, aucune doctrine. Sa seule doctrine c’était le pouvoir personnel.
D’ailleurs lorsqu’on lit ses discours redondants consignés dans ses 30 tomes sur la croissance-transcroissante-décroissante ; le connu-inconnu, l’inconnu non connu etc. Il faut être ignare pour accorder une valeur idéologique quelconque à ses élucubrations personnelles. C’est la marque de l’élève médiocre qu’il fut.
 Dès le début Sékou Touré annonça sa méthode avec  ses voyous drogués dont les deux chefs typiques Momo Jo et Momo Kouli Khagnè, allaient pendant les sanglantes luttes des partis politiques recruter des tueurs à gages en Sierra Léone et au Libéria pour violer et assassiner les militants des autres partis. Ils brûlaient alors mosquées et livres saints, pillaient les concessions avant d’y mettre le feu, jetaient par dizaines hommes et femmes vivants dans des puits et les bouchaient. 
Entre 1960 et 1984 assassinat de 5000 cadres. En effet, Line Gagnon, dans le cadre du programme MBA de l’Université de Laval au Canada, parle de 
10 000 à 30 000 disparus et de deux millions guinéens exilés.
Ces chiffres ne sont qu’indicatifs car la réalité est plus effrayante. 
Les bornes de la vérité de la période noire et ensanglantée du PDG sont très éloignées de ces chiffres qui ne sont donnés que pour montrer le caractère cruel et mortifère du règne de Sékou Touré et de son clan familial.
Pour parvenir à ses fins, dès le départ le PDG institua un climat de peur et de terreur pour annihiler toute  forme de résistance éventuelle. Et Sékou Touré en fut le responsable suprême.
L’ère du PDG rappelle, en tout point, celle du nazisme hitlérien et du stalinisme. Comme tous les régimes despotiques et inhumains, le régime pédégiste encourageait la délation, recourait à la torture systématique et aux exécutions sommaires sans autre forme. C’était la pseudo révolution. Elle abrutissait le Guinéen, tuait les forces positives, forçait à l’exil ceux qui y échappaient. Elle nettoya le pays par le vide. Ce sinistre train politique  priva le pays de toutes les solutions de rechange.  
C’est ainsi que le 03 avril 1984, lorsque la nécessité se fit urgence pour l’occupation du fauteuil présidentiel, le clone fabriqué à l’usine du PDG Lansana Conté usurpa le pouvoir en volant aux vrais fils du pays la gestion de la terre ancestrale.
 Il perpétue aujourd’hui la même politique avec l’appui de ses hommes nouveaux violents et corrompus dont les plus terribles spécimens, le capitaine Issiaga Camaraneveu de Lansana Conté ; le capitaine Tidiane Camara le patron des renseignements généraux et, Sékouba Bangoura Directeur général de la police Nationale, se sont associés à Lansana Kouyaté avec la bénédiction de la première première dame Henriette Conté pour usurper le fauteuil présidentiel au cas où le vieux tyran passerait l’arme à gauche. Précision importante : les capitaines Issiaga CAMARA, TIDANE CAMARA et M. Sékhouba BANGOURA vendent vraisemblablement leur service à M. Lansinè KOUYATE. Ils racontent eux-même que Lansana Conté, c’est presque fini. M. KOUYATE, abondamment alimenté en dollars et euros par M. KHADAFI, fait preuve d’une largesse financière inhabituelle à l’égard des capitaines Issiaga et Tidiane. Chacun d’eux  a reçu pas moins de 200.000 dollars après le retour de tripoli de M. Kouyaté

  • Au plan économique :

Sékou Touré ne comprenait rien à l’économie. Il l’abordait avec sa formation de syndicaliste nourrit d’un marxisme aveugle indigeste et totalitaire. Les conséquences furent catastrophiques :

  • le déclin de la production agricole,
  • le délabrement des infrastructures routières et immobilières héritées de la colonisation
  •  l’absence de toute politique de développement en faveur des citoyens.

Or, ce pays disposait de trois atouts majeurs, qui bien exploités, l’auraient développé. 
-1 °) A la sortie de l’ère coloniale, la Guinée connaissait l’auto suffisance alimentaire grâce à sa production de plantes vivrières ;

-2 °) Ses potentialités humaines et minières considérables pouvaient servir de levier au progrès économique et social.
-3 °) Les populations guinéennes étaient prêtes à se mobiliser pour le développement de leur pays, notamment la classe d’intellectuels formés à Dakar et en France. La plupart abandonnant des carrières prometteuses étaient revenus au pays avec une compétence reconnue et une réelle volonté de participer à la construction d’une nouvelle Guinée.
Mais Sékou Touré et son clan familial constitué d’une bande de psychopathes médiocres plus incompétents les uns que les autres mettaient insidieusement une autre stratégie en place en vue de satisfaire leurs intérêts personnels.
Economiquement c’est l’ignorance et l’irrationalité qui ont rapidement débouché sur une misère dont le maintien constitue désormais la condition de survie du système.

. Au plan social  

Il y a eu une aggravation des injustices héritées du régime colonial avec l’exploitation éhontée des masses rurales et urbaines par une minorité composée d’éléments sociaux les plus douteux dont Ismaël Touré était le chef de file.
Sékou Touré  savait  que la pauvreté est une grande muraille qui enferme tout  Homme en le privant des moyens qui pourraient le stimuler pour accomplir de grandes œuvres.
Etre indigent, calculateur, fourbe, surtout rancunier et atteint d’un complexe d’infériorité maladive, Sékou Touré, fils d’un bouvier aventurier venu de Kayes (actuel Mali) s’empara du tissu social guinéen et le réduisit en lambeaux à travers un cycle infernal de « complots ». Il s’employa aussi à saper les formes d’autorité existant dans toutes les sociétés humaines, à savoir celles des parents sur les enfants, des maîtres sur les élèves, de l’aîné sur les cadets, des officiers sur les hommes de troupes.
Déraciné, dépersonnalisé, le citoyen guinéen dévient totalement dépendant du PDG pour ses besoins les plus primaires à savoir se nourrir, s’habiller, se soigner, se marier, se loger, s’éduquer, travailler. Hors du parti point de salut.
 Ainsi la Guinée se fragilisa et le Guinéen devint une sorte d’épave humaine ambulante prompte au mensonge, à la calomnie, à la délation, à la mendicité et, aux crimes abjects.
Allant jusqu’à cautionner les meurtres sans aucun état d’âme.
 C’est cet homme que le régime décadent, qui n’a survécu que grâce à la terreur, a laissé à la postérité. Lansana Conté dont le père est venu de Guinée Bissau, en est le prototype.

D) Au plan culturel 

La culture est le levain indispensable et nécessaire à l’évolution des peuples. Ceux qui la détiennent et la maîtrisent ont souvent un pas d’avance sur les systèmes sociaux. Ils doivent être les veilleurs de la République.  Ils en sont les gardes fous. 
La culture faisait peur au PDG et à son gourou Sékou Touré qui dans sa conception primitive du pouvoir la détourna au service de sa survie en faisant d’elle un outil de propagande sur les rails de la terreur et du crime.
Le PDG a détruit nos valeurs culturelles traditionnelles en excluant des centres de concertation et de décisions tous ceux qui incarnaient notre tradition d’union, d’entente, d’entraide, d’hospitalité et de solidarité.
L’éducation fut l’un des secteurs les plus gravement touchés par les reformes de Sékou Touré, qu’il s’est acharné à saccager, compromettant ainsi définitivement l’avenir du pays.
Qui a dit que : «de l’instruction naît la grandeur des Nations». Sékou Touré l’avait compris et pour mieux installer son pouvoir dictatorial et sanguinaire, il s’attaqua très tôt au système éducatif. Cela a eu pour résultat l’émergence de ce qu’il appela « l’homme nouveau », qui n’est rien d’autre que l’homme violent, vénal et immoral.
Qu’entend on aujourd’hui « barkè fissa baccalauréat bè ». Pas de surprise car c’est l’homme nouveau qui est à la tête du pays. 
De culture il n’y en eu point. Ce fut un endoctrinement sauvage. 
La peur et le terrorisme d’Etat ; la politique du ventre vide, l’anéantissement des valeurs républicaines et de la morale sociale ; le mysticisme et la mystification, le mensonge d’Etat et la prévarication, la prédation, le vol et le viol s’érigèrent en éléments culturels. 
Après l’élimination physique de tous ceux qui avaient le sens de l’Administration et de l’Etat, le clan familial régnant nomma les cadres de la révolution. Viles serviteurs de Sékou Touré, des béni oui oui, sans compétence dans la gestion des affaires de l’Etat. Les médiocres furent des ministres, des cadres et hauts fonctionnaires. L’administration fut truffée d’imposteurs qui excellaient dans l’art de se remplir les poches. Lorsqu’un œil indiscret les surprenait, ils mettaient tout en œuvre pour le transformer en « ennemi du peuple » pour l’envoyer à l’abattoir du tristement célèbre camp Boiro.
Même la mort du dictateur n’a pas sonné le glas du gangstérisme politique et affairiste imposé par ce géant du crime. Bien au contraire ! Lansana Conté reprit le flambeau, l’alluma et se mit à brûler ce qui avait échappé à la révolution.
 La Guinée est ainsi aujourd’hui sous le poids de la misère généralisée.
La technique du complot, qu’avait utilisée Sékou Touré tout au long de son règne, n’était rien d’autre que la version sanglante de son échec lamentable tant sur le plan politique, économique que social qui a abouti à la destruction des valeurs humaines, morales et spirituelles du peuple guinéen.
On ne viole pas ainsi impunément et cyniquement les fondements d’un pays sans mettre en péril de mort l’esprit et l’âme de la nation toute entière. 
On sait que les nations sont mortelles et l’on a vu dans un passé récent que des nations entières ont cessé d’exister en tant que telle. C’est le cas de la somalie de Siad Baré. 
La philosophie de Sékou Touré était simple et cruelle : Après moi le déluge. 
Sinon comment peut-on admettre que ce pays si riche, soit parmi sinon les plus pauvres du monde si ce n’est  un refus systématique de développement de Sékou Touré et de son clan familial d’une part et de Lansana Conté et son clan militaro-affairiste d’autre part.
Deux hommes, deux bourreaux, deux malades, assoiffés de pouvoir « leur pouvoir » ; c’est-à-dire celui qu’ils peuvent exercer sur les guinéens pour les humilier et les appauvrir, sont devenus les deux icônes de la Guinée de la misère, de la famine et de l’humiliation, fruits de la pauvreté.
Le premier(le responsable suprême du déclin), ce génie du mal à l’intelligence  diabolique voyait de l’espionnage et des complots dans tous projets de développement proposés par des états ou par des hommes d’affaires pour ceux d’entre eux qui ont pu échapper par miracle aux différentes purges staliniennes du PDG. 
Le second (le responsable suprême du désastre), un monstre d’une cruauté inégalée, a agenouillé la patrie qu’il a livré à ses hommes nouveaux des aventuriers mafieux, cupides et sans scrupules dont les spécimens sont : Guido Santullo, Chantal Colle, Mamadou Sylla, Fodé Soumah, Fodé Bangoura, Kassory Fofana, Facinet Fofana, Cellou Dalein Diallo, Lamine Sidimé etc.
 La Guinée de son règne est descendue dans l’arène où ne sont servies que la misère, la famine et l’impunité sur fond de mauvaise gouvernance. 
Sékou Touré et Lansana Conté, sont tous les deux descendants de pères aventuriers, installés sur la terre de nos ancêtres. C’est en pensant à nos ancêtres, à toutes les générations sacrifiées, martyrisées, et en puisant au plus profond de nos racines que nous trouverons l’énergie pour mener notre combat contre la tyrannie.
C’est par la manifestation de notre patriotisme, l’attachement à notre nation, et par la volonté de servir de façon intègre notre pays que nous deviendrons l’espérance d’un peuple, pour l’avènement d’une société plus juste et plus humaine. Car ne l’oublions pas comme l’a indiqué Hannah Arendt dans le tyran totalitaire : « la société a toujours tendance à accepter d’abord quelqu’un pour ce qu’il prétend être, si bien qu’un fou qui pose au génie a toujours quelque chance d’être cru».Cela expliquerait en partie que le peuple de Guinée ait accepté passivement la domination des deux tyrans.

Dr. Abdoul Baldé (Rouen France)

16 mars 2014

Charles Blegoudé: le voyou de la rue a joué à la loterie et il a perdu

Charles Blé Goudé, depuis son lieu de détention

Charles Blé Goudé, depuis son lieu de détention © Autre presse par DR

C’est depuis le week-end que l’on a vu circuler sur la toile, des photos supposées être celles de Charles Blé Goudé, le leader des jeunes patriotes et l’ancien ministre de la jeunesse de Laurent Gbagbo. En effet, des photos d’un homme barbu ressemblant à Charles Blé Goudé, un proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, détenu dans des conditions visiblement difficiles, circulent et ont été publiées lundi par de nombreux journaux ivoirien et ceci n’est pas sans provoquer un scandale en Côte d’Ivoire.

Ayant vu les images, l’avocat du leader des jeunes patriotes a confirmé qu’il s’agit bien de son client. « C’est son visage, sa morphologie. Il n’y a aucun doute sur ce sujet. C’est bien lui. Vu les conditions dans lesquelles il se trouve, j’ai peur pour sa santé mentale», a déclaré Me Claver N’Dri. L’avocat a déploré le fait qu’il soit chaque fois empêché d’avoir accès à son client depuis le 2 août dernier.

Charles Blé Goudé1

Charles Blé Goudé, le leader des jeunes patriotes © Autre presse par DR

Parmi les photos en question, l’une montre un homme barbu au crâne dégarni, relativement mince, debout devant une porte de prison verte. Une autre image montre un homme allongé à même le sol, seulement vêtu d’un short blanc, avec à ses côté un livre religieux: « La paix avec Dieu ». Derrière lui, un graffiti, « Je me sens libre », est écrit en blanc sur un mur foncé.

La porte-parole adjointe du gouvernement ivoirien Afoussiata Bamba a indiqué que les photos publiées ne relèvent pas de la responsabilité du régime d’Alassane Ouattara. Dans les rangs du pouvoir d’ADO, on avance la probabilité d’images truquées. On précise dans le camp du régime que ni ses avocats, ni ses parents n’ont pu rendre visite à un prisonnier si étroitement surveillé avec un téléphone portable ou appareil photo pour prendre des images. Comme il fallait s’y attendre, les milieux et les médias favorables à Laurent Gbagbo n’ont pas été tendres avec le régime ivoirien ce lundi dénonçant des actes de torture du régime Ouattara.

Charles Blé Goudé2

Charles Blé Goudé, le leader des jeunes patriotes © Autre presse par DR

Charles Blé Goudé, l’ancien leader des jeunes patriotes, un mouvement pro-Gbagbo parfois extrêmement violent, arrêté en janvier 2013 au Ghana après plus d’un an et demi de cavale. L’ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo, a été inculpé de crimes de guerre mais aussi d’assassinats, vols en réunion, etc. par la justice ivoirienne en janvier 2013. Il est aussi poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes contre l’humanité » commis durant la crise postélectorale de 2010-2011.

11 mars 2014

MAURITANIE: LES SONINKES

 

Matriarcat Sarakolé, ou Soninké (Mali, Sénégal, Mauritanie) : les fondateurs matrilinéaires de l’empire du Ghana

Sarakolé, ou Soninké, ou Marka, originaires du Wagadou et du Ghana. Leurs ancêtres seraient de race blanche (berbère Zénaga), d’où leur nom de Sera Khoullé (homme blanc) devenu Sarakolé. A la suite de la destruction de l’empire du Ghana, les Sarakolé sont éparpillés le long de la frontière qui sépare le Mali de la Mauritanie, à cheval sur trois pays : le Mali, le Sénégal et la Mauritanie. Au Mali, les Sarakolé sont environ 450 000. Autant en Mauritanie. La dispersion de l’ethnie Sarakolé dans d’autres pays a été si grande qu’il est difficile d’identifier certaines colonies sarakolé isolées, assimilées par le groupe ethnique autochtone. Ils n’en conservent pas moins certaines coutumes de leur ethnie d’origine. Chez les Dogon, plusieurs tribus parlent encore sarakolé. Au Sénégal, de Matam à Kayès, il y a de nombreux Sarakolé. Les Bozo, grands spécialistes de la pêche du Niger, sont d’origine sarakolé.

A la suite de la dislocation de l’empire du Ghana par l’empire du Mali, une partie des habitants du royaume déchu émigra et vint s’installer dans les bras formant le delta inférieur du Niger aux environs du village de Dia (cercle de Macina). Certains restèrent pêcheurs et prirent le nom deBozo. D’autres familles s’installèrent chez lesDogon (ce qui explique le lien des Dogon avec les Bozo). Les autres remontèrent vers le nord et constituèrent des groupes ethniques sarakolé, échelonnés entre Sokolo, Nioro et Bakel. Les Bozo sont musulmans, mais pratiquent des cultes magicoreligieux lors des grandes pêches pour se concilier les dieux des eaux. Ils sculptent des figures géométriques du génie de l’eau.

 Les descendants de l’empire du Ghana

Les Sarakolé actuels sont les descendants de l’empire du Ghana, premier grand empire africain. L’empire du Ghana aurait commencé à la fin du IIIe siècle pour atteindre son apogée aux Xe et me siècles. Il aurait donc précédé de cinq siècles l’empire de Charlemagne. Sa renommée s’étendait jusqu’en Asie. Le chroniqueur arabe El Bekri (xi" siècle) a pu décrire l’empire du Ghana juste avant sa destruction par les Almoravides. Dans la capitale Koumbi (actuellement on peut voir les ruines de Koumbi Saleh, situé à 350 km de Bamako, entre Nara et Timbédra. à la frontière mauritanienne), le roi, assisté de ses dignitaires et de ses interprètes, rendait la justice avec un grand cérémonial. La ville des marchands, bâtie en pierre, avait douze mosquées et était opposée à la ville du roi entourée des bois sacrés où l’on pratiquait les cultes animistes. La richesse du Ghana se fondait non seulement sur l’or et le sel, mais sur le monopole du commerce transsaharien (cuivre, tissus, esclaves, cauris, ivoire, etc.). Ce trafic développa chez les Sarakolé un artisanat très important. Les artisans vendaient à Koumbi, sur les marchés, leurs tissus et leur, poteries. La ville comptait alors plus de 30 000 habitants.

A son apogée vers l’an 1000, l’empire du Ghana était consitué d’une fédération de plusieurs royaumes qui se développèrent après sa chute. Les plus importants étaient le royaume de Diara, le royaume Sosso et le royaume du Galam. Ce furent, en 1076, les berbères du Sud, les Almoravides, qui attaquèrent les premiers les Sarakolé, avec l’aide des Toucouleur du Tekrour, et les convertirent à l’islam. La prospérité du Ghana continua sous les successeurs noirs musulmans. Puis. prise d’abord par les Sosso en 1203, Koumbi fut détruite vers 1240 par le héros légendaire Soundiata Keïta, souverain Malinké du vaste empire du Mali, qui allait succéder au Ghana comme puissance du Soudan occidental. Soundjata déporta tous les artisans de Koumbi dans la capitale du nouvel empire du Mali : Niani.

Un peuple d’agriculteurs

Les Sarakolé sont essentiellement agriculteurs. Leurs troupeaux sont confiés aux bergers Peul. Très bons commerçants, comme les Dioula, ils voyagent beaucoup à travers tout l’ouest africain, vendant la noix de cola ou trafiquant l’or. En France, parmi les travailleurs immigrés, 80 % sont des Soninké de la haute vallée du fleuve Sénégal où les mandats envoyés chaque mois font vivre des familles entières.

Une société matrilinéaire et avunculaire

On observe trois groupes sociaux chez les Sarakolé : les Horé, ou Hora (gens libres), les Nyamakala (gens de castes) et les Komo (anciens esclaves). Chaque classe a son diamou (nom patronymique). L’ancienne filiation matrilinéaire se retrouve encore chez les Sarakolé. Ce ne sont pas les fils qui héritent des pères mais les neveux, fils de la soeur du père. Les enfants étaient nommés d’après l’oncle maternel (frère de la mère).

Un islam qui cohabite avec des superstitions animistes

Ardents musulmans, les Sarakolé ont créé un peu partout à travers l’Afrique des communautés islamiques. Le mot Soninké est souvent synonyme de marabout. Tous les délits et crimes sont jugés suivant le droit musulman. C’est parmi les Modini, c’est à dire les marabouts, qu’on choisit le juge (AI Khadi) qu’il ne faut pas confondre avec l’Almamy (iman) qui dirige les prières de la mosquée.
Mais en dépit de leur croyance islamique, ils restent superstitieux et craignent les sorciers (soukhounio) et les diananou (djinns). Ils considèrent certains jours de la semaine comme bons ou mauvais pour tel ou tel type d’activité. Ils célèbrent trois fêtes (sallé) principales : celle du Soukhasso, qui a lieu à la fin du mois de Ramadan, celle de Banansallé, fête du mouton (Tabaski) qui a lieu deux mois et dix jours après la Soukhasso, et un mois et dix jours plus tard, a lieu la Haranem sallé, qui correspond au premier jour de l’année musulmane. La circoncision a lieu pendant la saison froide, après la rentrée des récoltes, ce qui correspond aux premiers froids.

Les femmes, représentantes du chant national

Les Guesseré sont les griots Sarakolé. Leur origine remonte au temps de l’empire du Ghana. Ils constituent l’une des castes les plus anciennes du Mali. Ce sont des chanteurs très appréciés. Ce sont les griottes qui sont les cantatrices officielles de l’ethnie sarakolé.

Un décor de caractère sexuel au thème primordial de la fécondité

On trouve encore sur les maisons bourgeoises de Oualata (en Mauritanie), des décors muraux exécutés avec les doigts par les femmes Sarakolé. Oualata fut créée au XIIIe siècle par les savants et les lettrés fugitifs du Ghana, alors grand centre caravanier, carrefour de rencontre de savants, de lettrés et de commerçants. Aujourd’hui les trois quarts de la ville sont en ruine. Les Oualatin sarakolé sont polygames. Leurs femmes cloîtrées apprécient les bijoux, les nattes et ont un sens très poussé de la décoration des maisons et de leur embellissement. C’est ce milieu fermé qui a permis de garder des traditions artisanales très intéressantes, particulièrement celle des décors muraux réalisés par de, potières sarakolé.

Elles se servent de terre rouge (tin lahman), de terre jaune (tin lasfar), de terre blanche (tin ah) et de terre grise (temmenga) Elles lient ces argiles avec de la gomme. L’exécution des dessin, se fait directement avec les doigts. Les décorations sont refaites chaque automne après les pluies. Cet art mural est unique et ne ressemble à rien de connu au Sahara et en Afrique noire. De grandes arabesques, des croix, des chevrons. des spirales sont peints sur les murs intérieurs et extérieurs, le, murs des cours, des terrasses, l’intérieur des chambres, les portes. les piliers. D’après Gabus, tout converge vers un décor de caractère sexuel au thème primordial de la fécondité (phallus stylisé). La porte de la rue est la plus décorée (rouge brun sur fond blanc). Les motifs sont les mêmes mais chaque fois la composition est différente.

Des textiles prisés dans toute l’Afrique de l’ouest

Les hommes portent un boubou et, sur les épaules ou replié sur la tête, le (lissa (longue pièce d’étoffe bleu indigo munie de longues franges tressées). Ils mettent des tépou, sandales de cuir ordinaires et, pour les fêtes, des moukhou, babouches brodées. La femme porte d’abord le fendeli, petit pagne qui s’arrête aux genoux. Puis elle ajoute une blouse appelée camisoli (sans doute par déformation du mot camisole) et porte par dessus le grand boubou (doroké khori) en percale ou en bazin teint à l’indigo. Elle couvre sa tête avec un mouchoir (tikka) en satin noir ou en pai (voile blanc ou bleu). Elle ajoute parfois à cet ensemble le dissa, semblable à celui que portent les hommes. Elle se chausse avec des moukhouni (babouches) brodées.

Une bijouterie d’or raffinée

Les coiffures très compliquées des femmes sont faites par les femmes du forgeron. La femme sarakolé se pare de nombreux bijoux en or et cornaline. L’ourlet de ses oreilles est percé de nombreux trous, ornés de petits anneaux d’or, d’argent ou de cuivre, suivant les moyens dont elle dispose. Au lobe de chaque oreille pend un gros anneau d’or. Les femmes portent autour des hanches des rangées de perles (alternativement rouges et blanches), qui augmentent avec l’âge et les moyens du mari. Les femmes et les hommes des cercles de Nara et Nioro, au Mali, portent sur chacune de leurs tempes trois petites entailles verticales, tandis que les femmes y ajoutent trois cicatrices minuscules sur chacune des Joues, sur le front et même sur le menton. Les femmes sarakolé, comme les femmes toucouleur, se tatouent la lèvre inférieure en bleu foncé pour rehausser la beauté de leur visage.

Des castes d’artisans

Les activités artisanales sont réservées à la caste des Nyamakala subdivisée en Tago (forgeron) et Garanko (cordonnier). Les autres activités sont libres.

Tissage, teinturerie

On trouve des broderies tichbok, à Oualata, d’inspiration marocaine. La teinturerie est pratiquée par toutes les femmes. Chaque maison sarakolé est équipée pour teindre. La teinture est à base d’indigo avec lequel on obtient deux tons : le bleu ciel (bakha khoulé) et le bleu marine foncé (bakha biné). Les tissages sarakolé, tous très beaux, se trouvent à Podor, à Matam, à Bakel, à Touba, au Sénégal, à Nioro, au Mali, à Kaédi et à Néma en Mauritanie.

Vannerie, nattes

Natte de lit (khabta) en nervures de feuilles de palmier et lanières de cuir. Autre natte plus fine (sémé) d’influence maure. Corbeilles à habit.

Cuir

Le Garanko (cordonnier) est spécialiste aussi du tannage des peaux, Il fabrique des babouches brodées (moukhou), des bottes (tioron,ulié), des sandales (tépou), dessus de selle (khirkhé n’doroké), des brides (kharbin nkation), des étuis à amulettes (safayon), des oreillers en cuir, ronds ou rectangulaires (tallah). Leurs outils principaux sont : l’alène (bounné), la planche sur laquelle on tranche le cuir (walakha), le polissoir en bois (maxhâdé), le couteau (labo).

Métal

Le Tago (forgeron) travaille le fer, les métaux précieux et le bois. Il fabrique des haches (yidou), des houes (tougou), des couteaux (Iabou), des herminettes (séoutou), des bijoux, des portes en bois (bàfou), etc. Son outillage est limité à un marteau (foullâdou), à l’enclume (tâné), une pince longue (khampa), des tenailles (khampa nhourmo), la lime (khassadé), le soufflet de forge (tountou).

Les bijoux sont nombreux et ont chacun un nom :
- merseye : grand collier de perles rouges ou vertes dont l’extrémité est nouée plusieurs fois
- kangoubo : pendentif en forme de boule en or filigrané, suspendu à un cordon de cuir
- diôla : pendentif en or en forme de croix on d’étoile à quatre branches,
- godé : gros bracelet en argent torsadé porté au poignet;
- tankhalémou tangado : anneaux en argent massif portés aux pieds.

Bois

Ce sont les Tago (forgerons) qui travaillent aussi le bois. Les plats en bois sarakolé sont très beaux. Ils se nomment « les gens » (aroudgui). C’est une coupe soutenue par quatre pieds en forme de triangle qui symbolisent quatre jambes d’hommes. Le bord de la coupe est gravé de petits triangles losangés. Ils font aussi des porte-calebasses (acherad) à la hampe sculptée ou pyrogravée et dont les motifs, sont ensuite peints en jaune, vert ou rouge. Les calebasses (khollou) ont souvent un col de bois cousu et surmonté d’un couvercle. Elles servent non seulement de récipient mais aussi d’armoires pour les vêtements. Les instruments de musique des griots sont le dongué, grand tambour, et le dondongué, petit tambour qu’on porte sous le bras, la guitare (gamban). Les artisans sculptent des petits escabeaux de bois à trois ou quatre pieds (corondomo), des louches en bois (kharkhamou).

Poterie

La poterie est exécutée par les femmes des forgerons (taga yakharon). Les dessins sont faits à l’aide de leurs doigts. Elles fabriquent des canaris et des gargoulettes (gdour), des gargoulettes à deux becs (goumbou), des plats à couscous (bégué), des grands pots à eau (ballé). Dans la région de Oualata (Mauritanie), les dessins des poteries ressemblent à ceux des maisons.

8 mars 2014

LA FEMME Française : Chronologie droits des femmes

 


1882 : Les lois Ferry instaurent l’enseignement primaire obligatoire et laïque ouvert aux filles comme aux garçons (gratuit depuis 1881).
1884 : Rétablissement du divorce (Loi Naquet)
1907 : Les femmes mariées peuvent disposer librement de leur salaire
1913 : Congés payés de maternité (4 semaines)
1924 : Les programmes scolaires filles et garçons deviennent identiques
1936 : Alors qu’elles ne sont ni électrices ni éligibles 3 femmes sontnommées sous- secrétaires d’Etat dans le gouvernement de Léon Blum : Cécile Brunswig, Irène Joliot-Curie et Suzanne Laure
1938 : Abrogation de l’incapacité civile et suppression de l’autorité maritale : les femmes peuvent s’inscrire à l’université sans l’autorisation de leur mari. Mais il conserve le droit d’imposer le lieu de résidence et d’interdire à son épouse de travailler !
1944 : Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes
1945 : Notion de salaire féminin supprimé, à travail égal, salaire égal
1946 : Le préambule de la Constitution pose le principe de l’égalité H/F dans tous les domaines
1960 : Les mères célibataires peuvent avoir un livret de famille
1965 : Les femmes peuvent gérer leurs biens propres (ouvrir un compte bancaire) et exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari
1967 : Loi Neuwirth la contraception est autorisée (remboursée par la sécurité sociale en 1974)
1970 : Suppression de la notion de chef de famille dans le Code civil
1973 : La mère peut, comme le père transmettre sa nationalité à son enfant légitime ou naturel
1975 : Loi Veil sur l’interruption Volontaire de Grossesse (remboursée en 1982) Obligation de mixité dans tous les établissements publics d’enseignement
1979 : Convention des Nations Unies sur l’élimination des discriminations envers les femmes (CEDAW), ratifiée par la France en 1983
1980 : Loi sur le viol
1982 : Statut de conjoint collaborateur pour les artisans et commerçants
1983 : Loi Roudy : égalité professionnelle entre les sexes
1985 : Egalité des époux dans la gestion des biens de la famille et des enfants
1989 : Première campagne nationale contre les violences conjugales
1990 : La Cour de cassation reconnaît le viol entre époux
1992 : Loi contre le harcèlement au travail
1994 : Le nouveau code pénal reconnaît comme circonstances aggravantes les violences commises par un conjoint ou un concubin
1999 : Révision de la Constitution pour favoriser l’égalité des femmes et des hommes
2000 : Egal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives
2001 : Loi concernant le choix du « patronyme » de son enfant
2003 : Accord cadre relatif à l’amélioration de la place des femmes et des jeunes filles dans les milieux scientifiques et techniques
2006 : L’âge minimum requis pour le mariage est le même pour les 2 sexes (18 ans) Les circonstances aggravantes en cas de violences s’appliquent également pour l’ex conjoint, concubin ou pacsé.

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8 mars 2014

FRANCE: Historique du droit de vote des femmes

Le 29 avril 1945 à Paris, les Françaises votent pour la première fois à l'occasion des élections municipales. © AFP

 

Les Françaises votent pour la première fois le 29 avril 1945, à l'occasion des élections municipales puis, quelques mois après, le 21 octobre 1945 elles participent au scrutin national.

L'ordonnance du 21 avril 1944 prise par le gouvernement provisoire du général de Gaulle à Alger stipule que « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ». Deux ans et demi plus tard, le préambule de la constitution du 27 octobre 1946 inscrit ce principe dans les principes fondamentaux de la République : « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme ».

Alors que la France avait été l'un des premiers pays à instaurer le suffrage universel masculin, il faudra un long processus pour que ce droit soit étendu aux femmes.

Le droit de vote fut dans un premier temps réservé aux propriétaires de sexe masculin. Les femmes en furent exclues car, estimait-on, leur dépendance économique les empêchait d'exercer un choix libre. Ainsi, sous l'Ancien régime, seules les veuves dotées d'un fief et les mères abbesses pouvaient élire leurs représentants aux États généraux.

À la Révolution, les femmes étant considérées comme « citoyens passifs » et malgré l'appel de Condorcet, elles furent exclues du droit de vote. Exclusion maintenue par la Constitution de 1791. Le code civil de 1804 leur donnait certes des droits civils mais leur refusait la citoyenneté politique.

Au XIXe et au début du XXe siècle, les arguments avancés changent : les devoirs de mère et d'épouse seraient incompatibles avec l'exercice du droit de vote mais, surtout, dans un contexte d'hostilité entre les partisans d'une République laïque et l'église catholique, les femmes sont jugées sous influence cléricale et immatures politiquement.

De la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » d'Olympe de Gouges (1791) aux actions des « suffragettes » et aux organisations telles la ligue française pour le droit des femmes (1882) et l'Union française pour le droit des femmes (1905), des femmes lutteront pour obtenir le droit de vote, étape majeure sur le chemin de la parité et de l'égalité avec les hommes.

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