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LE PANAFRICANISME NOUVEAU
8 mai 2013

MAURITANIE enrôlement de la population :Se faire rouler billet métriquement…

Cet article est extrait de la célèbre rubrique B’il a dit de l’hebdomadaire Biladi.

B’il a dit et redit des tas de choses pendant l’année qui s’écoule. B’il dira et redira des tas de choses à l’occasion de la nouvelle année. L’Agence des Titres sécurisés, celle de Mrabih, le cousin bien nommé, bien né, récemment, ne cesse de faire parler d’elle. Elle produit, visiblement, plus de problèmes que de cartes d’identité. Derrière chaque carte d’identité produite se cache au moins deux problèmes. Il y a d’abord le problème d’ordre pécuniaire. Mille ouguiyas. Les mille obligatoires pour pouvoir acquérir sa carte d’identité. Ensuite, il y a le problème de reçu, de non reçu, plutôt. Parce que l’agence de Mrabih ne fournit pas de reçu, en contrepartie des milles ouguiyas fournis par les pauvres et les riches citoyens. On agrafe tout simplement le billet de mille au fond du dossier du citoyen recensé, ou enrôlé, pour respecter l’usage.  Comme si, derrière, il y a quelqu’un qui allait vérifier le nombre de citoyens enrôlés. Et, vérifier, par de-là, les billets de mille enroulés et donc les citoyens roulés.

 

Pour la police mauritanienne, il n’y a pas question de donner un quelconque billet de mille ouguiyas, sans reçu. Les policiers mauritaniens s’y connaissent dans les billets fournis sans reçus. Ils savent où vont les billets donnés à l’autorité sans contrepartie de reçu. Ils savent surtout, nos policiers, là où ne vont pas les billets. Ils savent qu’ils vont partout ces billets, sauf dans les caisses du trésor public. C’est pourquoi, toute la police mauritanienne,  à laquelle on a mis à disposition des centres de d’enrôlement, n’arrive pas à récupérer les cartes d’identités. La police, dans un mot d’ordre, ou de désordre, c’est selon, justifie son omission par la peur de l’agence de voir les policiers par ‘’mauvais’’ souci de transparence- ou d’arrogance, exiger des reçus contre leurs mille ouguiyas. La  souhaiterait savoir où vont tous ces billets que chacun allait fournir en échange de sa carte d’identité et ceux de tous les membres de sa famille. C’est un bon pactole. Tous les policiers du pays, leurs enfants, leurs épouses, polygamie étant de mise, par ailleurs.

 

Seul le directeur général de la police, le général, Ould Bekrine a obtenu sa carte d’identité. Il l’a reçue, chez lui, sans qu’il ne se déplace pour la récupérer. Les généraux, c’est un autre régime, un régime spécial, d’exception presque, un régime sans billet.

 

Plusieurs citoyens ont déjà eu la même réaction qu’adopterait  la police. Certains même, venus pour récupérer leur carte d’identité, ont carrément dit et redit aux enrôleurs, gardez-les, alors, nos cartes d’identités, si vous teniez que nous les achetions. Mille ouguiyas pour chaque citoyen enrôlé c’est grotesque comme arnaque. On n’achète pas un service public à ce prix. Et pour une famille de dix membres, c’est dix mille ouguiyas d’un coup…C’est énorme. Seuls les riches pourraient s’offrir alors des cartes d’identités. Les pauvres ne pourront pas.

 

L’acquisition de la carte d’identité est devenue une condition sine qua none pour la citoyenneté. Pour les fonctionnaires de l’Etat, c’est facile. On doit obligatoirement se faire enrôler et présenter sa carte d’identité à ses supérieurs, au risque d’une suspension de salaire. Et c’est la ruée vers l’enrôlement. Des milliers de billets de mille dans les bourses de Mrabih.

 

On ne cesse, par ailleurs de dire et redire des tas de choses sur cet enrôlement. Le président, en personne, ne cesse de vanter ses vertus. Il parle de biométrie. Enrôlement bio. Et, il dit, la chose, le président, d’une manière tellement émotive qu’on se perd au finish. Et, on ne saurait, réellement ce qu’il aurait dit et redit sur cet enrôlement. Biométrique : dit et redit par la langue d’un président passionné s’entend facilement billet métrique. Billet on le sait déjà. Autant d’enrôlés autant de billets. Et métrique se rapporte, on le sait, à la mesure. Citoyennes, Citoyens on vous mesure, on mesure votre citoyenneté,  selon vos billets. L’art de la métrique, pas en poésie, mais en citoyenneté.

Source : Biladi

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