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LE PANAFRICANISME NOUVEAU

11 septembre 2016

FRANCAFRIQUE: Coup de poignard dans le dos des Gabonais

9 septembre 2016 par Fabrice Tarrit

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L’élection au Gabon vient de conclure un cycle de quatre scrutins présidentiels dans des pays clé de la Françafrique. Sans surprise, comme à Djibouti, au Tchad et au Congo­-B, c’est le dictateur en place, Ali Bongo, qui s’est imposé par la triche et la force. Au Ga­bon comme ailleurs, les résultats ont été manipulés sans vergogne, avec, ultime pied de nez, un score ahurissant attribué au fils Bongo dans son fief, brandi comme un bras d’honneur aux observateurs, de la communauté in­ternationale ou de l’opposition, qui croyaient peut­-être aux chances d’une alternance par les urnes.

Pour coiffer sur le po­teau cet opposant « in­-time » défendu par une partie du clan et perçu comme « rassurant » par les milieux diplomatiques et économiques (l’Elysée et Total en premier lieu), Ali a dû se surpasser en arith­métique électorale. 99,93 % de participation dans le Haut Ogouué ! Seul Saddam Hussein avait osé faire mieux (ou pire, selon le point de vue), s’accordant un 100 % de participation (et de votes favorables !) lors de son plébiscite de 2002. Un score abradabrantesque !, comme aurait pu dire Jacques Chirac, expert en fraudes diverses, qui, lucide, déclarait en 1999 que si les dicta­teurs ne gagnaient pas les élections ils n’en organise­raient plus.

A un seul tour (le fameux « tour K.O » pour assom­mer l’opposition) ou en poussant jusqu’à deux, avec un score à la Saddam ou à la Ali Bongo, sous le seul vernis démocratique du pluripartisme, les scrutins frauduleux sont donc restés de mise dans les bastions traditionnels de la Françafrique, suscitant de nombreux di­lemmes pour les électeurs, les candidats, et les observa­teurs internationaux : aller ou ne pas aller aux élections ? Accepter de couvrir ou d’observer une cam­pagne ou la boycotter ? A quel moment de la campagne tirer le signal d’alarme ? Davantage que des missions d’observation d’organisations internationales, aux moyens (et aux objectifs réels) souvent en deçà des en­ jeux, seule l’organisation des forces d’opposition et de la société civile permet aujourd’hui de réduire la marge de triche ou de la démasquer. Et c’est bien un régime gabo­nais débordé, acculé qui a dû se contenter d’afficher seulement 5594 voix d’écart, avec pour seul marge de manœuvre le gonflement grossier du score d’une pro­vince, qui fournit aujourd’hui un argument solide pour ceux qui réclament un recomptage des voix. Mais face à l’arbitraire, aux blindés et aux hélicoptères, la vigilance des opposants, une fois de plus, n’a pas suffi. Le sang de ceux qui ont osé vouloir faire respecter le verdict des urnes a une nouvelle fois coulé et le Gabon ouvre une nouvelle page bien sombre.

Dans ce contexte tra­gique, les indignations sé­lectives et circonstancielles de la communauté interna­tionale, et de la France en premier lieu, apparaissent comme de vaines gesticula­tions. Voire comme une in­ jure envers les victimes lorsqu’elles émanent de responsables qui ont raillé, mais jamais contesté l’élec­tion truquée d’Ali Bongo en 2009. Un dictateur jugé « fréquentable » comme quasiment tous les autres, qui a pu figurer sans difficultés sur les photos de famille des derniers Sommets UE­-Afrique, a été reçu à plusieurs re­prises à l’Élysée et a accueilli à Libreville plusieurs mi­nistres français (Laurent Fabius, puis Annick Girardin et Ségolène Royal, il y a tout juste un an). Les journalistes et les diplomates qui voient aujourd’hui la dimension policière et répressive de ce régime s’étaler au grand jour, ne peuvent ignorer que les forces armées et la po­ lice gabonaises sont depuis toujours soutenues par la France, à travers des accords de coopération militaire et par la fourniture d’armes. « La Françafrique est dans notre dos », a répondu Jean­-Marc Ayrault aux accusations en écran de fumée de soutien de la diplomatie française à Ping dénoncées par le pouvoir gabonais. Elle est en tout cas depuis trop longtemps sur celui des Gabonais, enfoncée tel un poignard que la France refuse de retirer, en maintenant son cordon sécuritaire et ses relations po­litiques et économiques avec le clan Bongo.

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2 septembre 2016

L' écrivain et diplomate Téne Youssouf Guéye mort

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 L' écrivain et diplomate Téne Youssouf Guéye mort en détention à Oualata

le 2 septembre 1988.

Le Monde (France).
L' écrivain et diplomate Téne Youssouf Guéye mort en détention à Oualata
Mauritanie, plusieurs opposants seraient décédés dans la " prison- mouroir " de Walata.


Plusieurs détenus négro africains- condamnés au mois d'octobre dernier des peines de plusieurs années d'emprisonnement pour participation à un complot contre le gouvernement- seraient décédés ces jours derniers, apprend -on de diverses sources concordantes à Dakar.

Situé au Sud-est du pays, la prison de Walata, véritable mouroir, selon certains, surpeuplée de l'avis général, utilise les infrastructures- jamais rénovés- d'un ancien fortin militaire français datant du début du siècle. Les conditions de détention y seraient impitoyables. Les prisonniers seraient à peine nourris, soumis à des conditions climatiques extrêmes, notamment en cette période de pluies abondantes, et seraient aux fers l'essentiel du temps pour pallier l'insuffisance en nombre de gardiens. Les Forces de Libération Africaines de Mauritanie ( FLAM, principal animateur clandestin de la lutte des Négro- Mauritaniens contre ceux qu'ils qualifient " d'oppresseurs blancs ", les Beydanes arabisants actuellement au pouvoir) avaient, pour leur part, annoncé le 1er septembre le décès de six de ces détenus. Plusieurs sources avaient fait état la semaine dernière à Nouakchott du départ d'une mission gouvernementale, dirigée par un officier supérieur de la Garde nationale pour Walata, afin d'y enquêter sur les conditions d'incarcération des détenus. La dénonciation des conditions de détention en Mauritanie n'est pas toujours le fait d'opposants politiques, mais parfois de Mauritaniens animés d'un sentiment humanitaire.

Ainsi ce serait un nouvel arrivé dans le corps des officiers de la prison de Walata qui aurait constaté le très mauvais état de santé de l'écrivain Tene youssouf Gueye quelques jours avant sa mort et qui aurait pris sur lui - en l'absence de toute liaison téléphonique ou radio avec la capitale- de le faire transférer à l'hôpital de Néma, à une centaine de kilomètres au sud de Walata, où l'écrivain, arrivé tard pour être soigné, serait décédé - (AFP).

Le Monde, du 24 septembre 1988, page 4

 

26 juillet 2016

AFRIQUE LIBYE: Hillary Clinton declareque «La guerre contre la Libye visait à empêcher la souveraineté économique de l’Afrique!»

Par Admin -

REUTERS/Gary Cameron/Files (UNITED STATES - Tags: POLITICS CIVIL UNREST)

Les critiques ont longtemps mis en doute les raisons de l’intervention impérialiste meurtrière en Libye.

Les courriers électroniques récemment publiés d’Hillary Clinton confirment que c’était moins pour protéger les gens d’un dictateur que pour des raisons économiques et financières, pour le secteur bancaire, le pétrole et surtout pour empêcher la souveraineté économique africaine.

Un des e-mail d’Hillary Clinton, datant du 2 avril 2011, révèle que

« Le gouvernement de Kadhafi détient 143 tonnes d’or et une quantité semblable d’argent…. Cet or a été accumulé avant la rébellion actuelle et était destiné à être utilisé pour établir une monnaie panafricaine basée sur le dinar or libyen. Ce plan a été conçu pour proposer aux pays d’Afrique francophone une alternative au Franc CFA. »

Des officiers du renseignement français ont découvert ce plan peu de temps après que la rébellion ait débuté et ceci a été l’un des facteurs qui a influencé la décision de Nicolas Sarkozy d’engager la France dans une attaque contre la Libye…

19 juillet 2016

AFRIQUE: Le Nigéria lance la première ligne TGV d’Afrique de l’Ouest

Première économie du continent, le Nigéria aime faire les choses en grand. Aucun domaine n'y échappe. Après ses ambitions spatiales, le Nigéria vient d'achever la mise en place de ses premières lignes TGV dans le pays, mais aussi en Afrique de l'Ouest.

À Abuja, les citoyens habitués aux trains de 50Km/H vont devoir attacher leurs ceintures. En effet, un TGV a d'ores et déjà ouvert ses portes dans la ville à titre gratuit en attendant le lancement à la fin du mois par le président.

Les premiers passagers qui ont donc voyagé gratuitement ont pu tester le nouveau joyau national. Pouvant atteindre la vitesse de 150km, le premier train devrait permettre de réduire les accidents sur le tronçon Abuja-Kaduna (long de 180km). Ce parcours est employé en majorité par les travailleurs qui passent leurs semaines à Abuja et rentrent le week-end à Kaduna. A terme, le porjet, lancé par l'ancien président Goodluck Jonathan, devrait couvrir 54 stations disséminés dans le pays.
17 juillet 2016

AFRIQUE: il était une fois John Akii-Bua

Écrit par Guillaume Adam   

Le tour d’honneur que réalisent les champions après leurs victoires est devenu une tradition dans le sport ! Il devient parfois même un symbole. Ainsi le tour d'honneur en commun de l’Ethiopienne Derartu Tulu et de la Sud-Africaine Elana Mayer après le 10 000m des Jeux Olympiques de 1992 devient un symbole de réconciliation après la fin de l’Apartheid. Autre geste fort, Cathy Freeman brandit les drapeaux australien et aborigène après sa victoire sur 400m aux Jeux Olympiques de Sydney. Mais saviez-vous que cette habitude est assez récente ? Le premier sportif à l’avoir réalisé est l’Ougandais John Akii-Bua, lors de son sacre olympique sur 400m haies en 1972 !

Lors de la finale du 400m haies des Jeux Olympiques de Munich, le 2 septembre 1972, le tirage au sort place John Akii-Bua au couloir numéro 1, bien que l’Ougandais réalisa le meilleur temps des demi-finales en 49’’25. A l’entrée de la dernière ligne droite, deux hommes sont au même niveau, le Britannique David Hemery, champion olympique en 1968 en 48’’08 (record du monde), au couloir 5 et John Akii-Bua ! L’Ougandais prend quelques mètres d’avance sur le Britannique et semble s’envoler vers la victoire ! Mieux, il devient le premier homme à courir sous les 48 secondes en coupant la ligne en 47’’78, soit 3 dixièmes de mieux que le précédent record du monde. 

Emporté par l’euphorie de sa victoire, John Akii-Bua continue sa course en trottinant et en sautant quelques haies. Il se retourne ensuite pour regarder l’écran géant annonçant les résultats. Une immense ovation accompagne l’Ougandais. John Akii-Bua entame alors un improbable tour d’honneur pour remercier le public munichois, une première ! Quelques mètres plus loin, il s’approche d’un groupe de supporters qui agite un drapeau ougandais. Il s’en empare et continue son tour d’honneur en le brandissant. Jusque-là, personne n’avait manifesté sa joie sur un tour entier : « Je n’ai pas réfléchi à ce que je faisais. J’avais gagné, je n’avais pas envie que ça s’arrête. Je voulais remercier tout le monde. »

Depuis cette fameuse finale des Jeux Olympiques, le tour d’honneur est devenu une vraie tradition ! Même les sauteurs et les lanceurs se le sont appropriés, au plus grand bonheur des spectateurs et des photographes prêts à immortaliser les exploits des champions !

Revivez la finale du 400m Haies des Jeux Olympiques de Munich.

Revivez une partie du tour d’honneur de John Akii-Bua (à partir de 39’00) dans le remarquable documentaire qui retrace sa John Akii-Bua 

 

C’était malheureusement le dernier tour de gloire de John Akii-Bua. Il est privé quatre ans plus tard du rendez-vous olympique suite au boycott des pays africains. Pire, l’ethnie Langi à laquelle il appartient est persécutée par le pouvoir ougandais. Même si son statut de champion olympique le protège, les conditions d’entraînements sont très rudimentaires. En parlant d’entraînement, sachez que dans sa préparation olympique pour Munich, John Akii-Bua réalisait des séances de côtes en courant avec un gilet lesté de plus de 10kg et courait des 1500 mètres avec des haies hautes de 1,06m. En 1979, il doit même fuir au Kenya voisin, sa maison étant détruite et des membres de sa famille ayant été assassinés. Réfugié en Allemagne, il échouera au stade des demi-finales des Jeux Olympiques de Moscou en 1980. Malade, il s’éteint en 1997 à l’âge de 47 ans, son pays lui réserve alors des obsèques nationales.

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10 juillet 2016

Cheikh Mezid - Il semble que nos intellectuels

Libre Expression : L'histoire des Noirs de Mauritanie s'enracine dans un passé immémorial

Cheikh Mezid - Il semble que nos intellectuels aient entrepris ces jours-ci de réfléchir sur leur peu glorieux silence passé. Leurs conférences, leurs articles et leurs tables rondes (à l'image du zéro, dans la forme et le contenu) se sont multipliés au point que certains d'entre eux sont revenus sur des sujets que nous croyions dépassés par les dommages accablants et attentoires à notre cohésion nationale qu'ils ont engendrés. 

Quel bénéfice notre démocratie espérée peut-elle attendre de l'affirmation que les Noirs de Mauritanie sont de simples immigrés venus d'ailleurs ? Quel intérêt y a-t-il pour ces « intellectuels » au retour de l'atmosphère de haine entre bizân et Noirs ? Et s'ils ne sont pas simplement mus par une idéologie raciste, de quelles preuves historiques disposeraient-ils pour justifier leur vision d'exclusion et de chauvinisme haineux ?

S'ils pèchent par ignorance de l'histoire de la Mauritanie, cela ne serait guère admissible pour des « intellectuels » de leur « niveau ». Au cas où ils seraient au fait des évènements historiques et qu'ils les nieraient pour des raisons particulières, il s'agirait d'une atteinte à la bonne foi indigne de ceux qui s'avancent comme une « élite ».

Ce dont nous avons besoin, c'est d'une nouvelle élite, ou d'une élite renouvelée, qui nous injecterait une bonne dose du sérum de la concorde nationale capable de nous faire oublier les douloureux évènements de 1989 en vue de reconstruire nos relations.

Pour que nous puissions commencer la bataille du développement, loin des insignifiantes et handicapantes invectives ethniques qui entravent la marche d'une Mauritanie unie. Le débat autour de « La Mauritanie des Noirs » n'a aucune justification.

Un examen sommaire des ouvrages d'histoire, de l'archéologie et des toponymes suffit à prouver que les Noirs sont établis dans ces contrées depuis bien plus longtemps que la plupart de leurs habitants.

Monsieur Muhammad b. Ibrâhîm b. Muhammad al-Fâllî écrit dans son ouvrage, « Le diadème des vertus et des saisons ou les évènements mémorables relatifs auxQalâqima [Glâgma] descendants d'al-Sharîf Bu-Bazzûl » : « Ce qu'indiquent les sources, que rapportent les récits de la tradition orale et que confirment les fouilles archéologiques, c'est que ces territoires, avant l'islam, étaient habités par un mélange de populations noires et blanches, parmi lesquelles il y avait des juifs, des chrétiens et des idolâtres. »

Ce qu'ignorent (ou font semblant d'ignorer) ces intellectuels, c'est que les Noirs deMauritanie étaient présent dans ce pays depuis des siècles et qu'ils ont adopté l'islam avant les Almoravides; mieux, ils ont participé aux côtés de ces derniers à la défaite des tribus berbères récalcitrantes et, par suite, à la conquête duMaghreb

Au reste, les historiens du monde wolof estiment que le point de départ desAlmoravides se situait dans la presqu'île de Saint-Louis, niant par là la localisation de ce point de départ dans l'île de Tidra comme le voudraient les historiens du Maghreb.

Si nos « intellectuels » avaient un tant soi peu étudié l'histoire des Almoravides, ils auraient sans doute médité le propos d'Ibn Khaldûn : « Mirage en été, en crue en hiver ». Car une telle description s'applique davantage au fleuve qu'à l'océan.Wuld Hâmidun écrit dans son encyclopédie : « En supposant qu'Ibn Khaldûn avait en vue le fleuve Sénégal, il se pourrait que cette île soit celle sur laquelle se situe aujourd'hui la ville de Saint-Louis.

C'est ce que disent les récits populaires wolofs. Pour ce qui est des récits populaires toucouleurs, ils disent qu'il s'agit d'une île proche de la ville de Podor. Quant aux avis d'Ibn Abî Zar‘ et d'Ibn al-Khatîb selon lesquels il s'agirait d'une île située dans l'océan, ils pourraient concerner l'île de Tidra, située entreNouakchott et Nouadhibou."


Concernant la participation des communautés noires à l'établissement de l'Etat almoravide, l'historien Wuld Hâmidun affirme que « des éléments noirs ont apporté leur soutien aux Almoravides durant leurs campagnes ». Labbî Warjâbî — le souverain du Takrûr — était aux côtés de Yahyâ b. ‘Umar « au cours de ce siège ».

Et le nom d'Amadu Agnu apparaît parmi les compagnons d'Abû Bakr b. ‘Umar dans le Dar‘a. Il faut noter qu'Amadu veut dire Ahmad dans les langues des communautés noires et qu'Agnu signifie « Noir » en berbère.

De ce qui précède on peut déduire qu'Ahmad Le Noir (Amadu) et Labbî Warjâbî ont joué un rôle des plus importants, sans quoi, l'histoire ne nous aurait pas transmis leurs noms.

Celui qui recherche des preuves historiques de l'ancienneté des Noirs dans cette contrée et des rôles éminents qu'ils y ont joués devrait lire Les sources pures de l'histoire des Shurafâ' du Ministre al-Fishtâlî (al-Maghribî) qui rapporte que Muhammad Fâl b. Ibrâhîm Fâl (l'un des shurafâ' du Gannâr) faisait partie de la délégation de notables wolofs, toucouleurs et peuls qui accueillirent en 996 (1588) l'armée d'al-Mansûr al-Sa‘dî et la dissuadèrent — par la négociation — de s'en prendre au sud mauritanien après la destruction bien connue qu'elle infligea à Tîmbuktu.

Dans un manuscrit de l'historien Bâggâh, il est dit que des Noirs prirent le parti des Maghâfira dans le conflit de Shurbubba tandis que d'autres parmi eux adoptaient celui des zawâyâ. Le savantissime Muhammad al-Yadâlî, l'auteur de Shiyyam al-zawâyâ (« Les hautes vertus des zawâyâ ») rapporte que Nâsir al-Dîn, lorsqu'il conquit la Shamâma (Waalo) et écarta les rois noirs, installa au pouvoir al-Qâdî ‘Uthmân.

Celui-ci se mit en devoir de confier le leadership des Noirs à ceux qui en étaient dignes. Il demanda aux familles Fâl du Gannâr (les descendants du Sharîf bu-Bazzûl) d'occuper cette fonction. 

Ils acceptèrent en disant : « Ces gens (c'est-à-dire les Noirs) sont nos oncles maternels et nous ne souhaitons pas les priver de leurs autorités, mais nous pouvons vous indiquer le plus juste parmi eux. Cette personne n'était autre que le frère de Abjingâr, la reine du Waalo. C'est à Abjingâr que renvoie le propos de Nâsir al-Dîn, s'adressant à al-Qâdî ‘Uthmân, lorsqu'il lui dit : « Délègue-lui l'autorité. Il sera ton assassin ».

Pour éclairer ce propos, il faut noter que les promoteurs du projet étatique de Nâsir al-Dîn avaient tué le roi de Shamâma (ou d'une partie de ses provinces), connu sous le nom de « Fâra ». Ils installèrent à sa place Yarîm Kodé (c'était son gendre) qui s'allia aux Maghâfira contre les zawâyâ de Nâsir al-Dîn et tua al-Qâdî ‘Uthmân, le « troisième des imâm », selon la formulation de Wuld Hâmidun, lequel affirme que Udayka b. Abî Ayyûb (l'un des dirigeants des Awlâd Khlîfa) conspira avec Burigrig, le chef des Noirs de Shamâma, ainsi qu'avec les chefs des deux tribus ar-Rghaywât et Bârân, pour éliminer le collège des quddât zawâyâ de Shurbubba.

Les Noirs mauritaniens ont participé à de nombreux conflits, en particuliers ceux qui déchiraient les émirats de la partie méridionale du pays. Ils entraient dans des alliances avec ou contre certaines des parties en conflit.

Les Toucouleurs, par exemple, s'allièrent avec les Brâkna contre les Trârza lors de plusieurs batailles dont l'une des plus fameuses est celle de al-Marfag en 1785 où l'émir des Trârza, A‘lî al-Kawrî wuld A‘mar wuld A‘lî fut traitreusement tué par un archer peul. 

Pour souligner la forte présence des Noirs [dans l'histoire mauritanienne], citons le Dr. Muhamd al-Mukhtâr w. al-Sa‘d, qui écrit dans son livre, L'Emirat des Trarza et ses relations commerciales et politiques avec les Français entre 1703 et 1860, se référant à L. P. Cherny : « Les communautés pulaar qui avaient entrepris à nouveau de cultiver les champs situés en face de Podor, au sud du marigot de Kundi (entre al-Liggât et Podor), à partir de 1868, étaient astreintes au paiement de diverses formes d'âbbâkh (taxes) à l'émir des Trârza en échange de l'autorisation d'exploiter ces espaces agricoles. ».

Wuld al-Sa‘d rapporte les propos de Cherny dans le but de situer les frontières orientales de l'émirat des Trârza; cependant l'expression « avaient entrepris à nouveau » indique que les Pulaar exploitaient ces espaces longtemps avant 1868. Quant à leur versement de taxes, il ne signifie pas grand chose. 

Il ne se distingue en rien de l'allocation des mêmes redevances par les agriculteurs bizân à divers émirs en échange de leur protection, tout comme certains d'entre eux payaient des taxes à certains émirs pour pouvoir cueillir la gomme arabique dans certaines régions. 

Selon les archives françaises d'outre mer, les colonisateurs ont incendiés, au début du XXe siècle, plus de 80 villages toucouleurs et peuls établis de longue date sur la rive droite du fleuve Sénégal.

La vérité est que ceux qui nient la présence de communautés noires originaires dans ce pays nient en même temps l'identité locale de dizaines de tribus bizân issues de ces communautés.

Il est surprenant de constater que parmi nos « intellectuels » qui nient l'existence de Noirs authentiquement locaux en Mauritanie, certains se rattachent généalogiquement à des communautés noires absorbées par le monde maure depuis des siècles.

Il est du reste rare que parmi les communautés bizân du Trarza, du Brakna, de l'Assaba et des deux Hodh, il ne se trouve pas des fractions ou des familles d'origine noire. 

C'est ce dont témoigne l'historien Wuld al-Sa‘d lorsqu'il écrit : « On considère que l'ensemble ‘Azzûna (Awlâd Âgshâr, Awlâd Banyûg et Ligbâ‘ât), établi depuis des siècles dans le bas delta du Sénégal (région du Trarza) est parmi les plus métissées des communautés Trârza, ayant absorbé d'anciennes communautés noires ».

Sans entrer dans de lassants détails, il convient pour ces « intellectuels »d'admettre que l'une de nos villes historiques (Walâta) a été fondée par les Soninkés en 1214, « lorsqu'ils se sont dispersés à la chute de Ghâna », selon al-Mukhtâr wuld Hâmidun. 

Et lorsque le voyageur Ibn Battûta visita Walâta (alors Iwalâtin) en 1352 son souverain était un soninké appelé « farbâ ». En ce qui concerne Shingîti, et même si l'opinion unanime affirme qu'elle fut fondée par Muhammad Qullî et A‘mar Yibni (auxquels s'ajoute un troisième) en 1262, l'étymologie de son nom renvoie à « Shin Gédé » (deux mots ayant leur origine dans une langue noire, ou issus de l'azer — mélange de soninké et de berbère dont des traces subsistent encore — et qui veulent dire « enclos des chevaux » ou, selon Sahîhat al-naql du savantissime Sîdi ‘Abdullâh b. al-Hâjj Ibrâhîm, « la source des chevaux »).

Ce qui donne l'impression qu'il s'agissait d'une ville noire païenne très ancienne, tombée en ruine et reconstruite des siècles plus tard par nos trois hommes. Le poète Mhammad b. Ahmad Yûra a écrit dans L'enseignement des savants sur l'histoire des puits, après avoir explicité le sens du toponyme berbère Tindagsammi : « Le premier qui s'y établit est Aliman Damat, l'ancêtre de la noblesse de Dalmat à laquelle appartient le saint, le savant, le généreux Aliman Bubakar.

On dit que les traces archéologiques que l'on y observe leur appartiennent. ».
L'auteur de l'édition critique de L'enseignement des savants…, le regretté chercheur Ahmad wuld al-Hasan (Jamâl), rapporte que al-Shaykh Muhamd al-Mâmi a écrit, dans Kitâb al-bâdiyya, qu'il a vu à Dalmat Aliman Bubakar en personne appliquer les sanctions pénales musulmanes. 


Cette cité, qui témoigne jusqu'à ce jour de la présence des Noirs, n'est distante deNouakchott que d'une soixantaine de kilomètres en direction du sud est. Y sont enterrés le savant Muhammad Sâlim wuld Alummâ et l'émir Muhammad Fâl wuld ‘Umayr.

Wuld Ahmad Yûra indique que le nom de lieu Âwlaygât (70 km à l'est de Nouakchott) vient du « berbère awdyik car il s'y trouve des restes d'anciens forages des Noirs dont notamment l'abreuvoir creusé par eux il y a fort longtemps, et dont ils extrayaient de l'eau en abondance au point que tout le monde pouvait s'y désaltérer à ciel ouvert sans corde ni récipient à puiser. Mais le temps finit par venir à bout de cet abreuvoir et le faire totalement disparaître. On y décèle encore des restes d'argile et de pierre. » 
Quant à Aghmabâmît (90 km au nord est de Nouakchott), Wuld Ahmad Yûra affirme qu'il s'agit d'un diminutif (berbérisé) de « mbâm » (qui veut dire « âne » en wolof). Cette cité où ne subsiste aucune trace de vie, et qui semble avoir été wolof, abrite dans les plis de ses dunes la tombe du grand lexicographe Qutrub al-Daymânî. 

Ajoutons à ces considérations que Keur Macène veut dire en wolof « chez Macène », que Ntyaynu sgnifie « gardien de nuit » au sens de surveillant armé. Il y a ainsi quantité de cités, de formations dunaires et de vallées qui conservent encore leurs anciens noms issus des langues des communautés noires. 

La vérité est que personne ne nie qu'il existe des Noirs mauritaniens issus des supplétifs (« tirailleurs ») sénégalais, mais ils représentent moins de 1% des Noirs mauritaniens. Et ces derniers se sont mariés, il y a de cela des décennies, à des mauritaniennes, donnant naissance à des mauritaniens; et leurs enfants mauritaniens se sont mariés à leur tour à des mauritaniennes engendrant des mauritaniens.

Le doute quant à leur mauritanité est inadmissible. Leur cas est assimilable à celui des mauritaniens d'origine française, marocaine ou libanaise. Quant aux Noirs mauritaniens originaires, leur appartenance à la Mauritanie n'admet aucune contestation ou marchandage.

Faire de la question de leur identité mauritanienne un sujet de débat est un délit susceptible de poursuites car il s'agit d'une tentative dangereuse et particulièrement pernicieuse de nature à porter atteinte à la paix civile et à désagréger l'unité nationale. 

Il était loisible aux intellectuels de l'après 13 août de nettoyer leurs âmes de la honte des années de silence coupable sans porter atteinte à l'intangibilité de nos identités.

Auteur: Mohamed Vall Ould Sidi Moyle
Article publié en 2005 en arabe
Traduit par un anonyme en décembre 2015
Lien : cheikh_mezid@yahoo.com 

9 juillet 2016

Sélibaby : La capitale régionale du Guidimakha

La commune de Sélibaby est fondée il y’a plus d’un siècle par Ould Ely Baby, un nomade. Selon la version la plus répandue, il y avait là un grand chasseur qui avait fait découvrir aux Soninkés traditionnellement liés à l’agriculture la fertilité des sols deSélibaby. Ces derniers sédentaires sont les premiers à s’installer à Sélibaby.
Capitale régionale du Guidimakha, la ville de Sélibaby a été érigée en commune en 1986. Depuis lors, elle a vu se succéder des maires et des conseils municipaux hétérogènes.

 La commune de Sélibaby est située dans la wilaya du Guidimakha, région située dans à l’extrême Sud de la Mauritanie. Elle est frontalière avec le Mali et le Sénégal. La superficie de la commune est de 113 km2. Elle compte 33 000 habitants.

Limitée à l’Est par la commune de Soufi et celle de Baédiam, à l’Ouest par la commue de Wompou, au Sud par les communes de Gouraye et de Khabou et au Nord par la Commune de Hassi Chaggar, la commune de Sélibaby est un centre polarisateur qui constitue le lieu par excellence de convergence des différents types de flux (économiques, humains) dans le Guidimakha. Centre de ravitaillement et de polarisation des communes de la wilaya, la commune de Sélibaby se modernise et reste de ce fait interpellée par les questions et les enjeux des villes en essor : la question de l’assainissement, de la voirie et de l’aménagement du territoire, etc. Le processus de désenclavement en cours va certainement augmenter les flux humains et économiques vers cette commune et risque d’accélérer le processus d’urbanisation.

La commune en chiffres

Maire : Hadrani Wadad Mahmoud 
Superficie : 113 km² 
Population : 33 000 habitants 
Nombre de localités : 19 quartiers
Densité : 292 habitants / km² 
Nombre d’écoles : 16 écoles dont 13 publics, 1 jardin d’enfants, 1 lycée et un collège et 21 écoles 
Nombre de poste de santé : 1 Hopital, 1 centre de Santé, 1 poste de Santé, 1 PMI et 1 maternité

Dynamiques associatives dans la commune de Selibaby

Plusieurs organisations de base existent dans la commune de Sélibaby. Les plus connues sont :

  • les organisations sportives et culturelles et artistiques qui ont pour activités principales le sport durant toute l’année et les animations des soirées culturelles et artistiques durant les grandes vacances ;
  • des associations qui s’activent dans plusieurs domaines (assainissement, santé, alphabétisation, etc.) tel que l’Association pour la Protection Sociale et Sanitaire du Guidimakha (APSSG) ;
  • Des coopératives féminines agricoles qui ont pour activités le maraichage et les cultures sous-pluies ;
  • Des associations de parents d’élèves chargées du suivi et de l’Education ;
  • Associations des corps de métiers : couturiers, commerçants, boulangers, maçons, etc.
  • Associations des Oulémas chargés des questions relatives à la réligion islamique et le renforcement des capacités des Mahadras (écoles coraniques)
  • Club EMP qui regroupe les établissements scolaires
  • Union des associations du Guidimakha pour le Développement
  • Plusieurs coopératives féminines qui interviennent dans l’artisanat (confection de coussins en cuir, confection de sacs à main et des étuis de téléphone portable à partir de sachets jetés, etc.), dans l’alimentation (couscous), dans la cueillette des fruits sauvages (jujubes, pain de singe, takayé), dans la cosmétique (fabrication d’une crème anti-moustique et du savon).

Au total plus de 40 coopératives sont inscrites au niveau de la coordination régionale du Ministère chargée de la promotion féminine. D’autres coopératives non inscrites existent dans la commune.

Activités économiques dans la commune de Selibaby

L’économie de la commune repose sur l’agriculture (différents types de culture), l’élevage te la foresterie. Le commerce y occupe également une place importante du fait que la commune constitue le centre de ravitaillement et de commercialisation de la région. Traditionnellement, Sélibaby est une commune à vocation agro-pastorale. 
Les activités liées au secteur agricole demeurent la principale source de revenus pour une grande majorité de la population. Les principales spéculations concernées sont : le sorgho, le mil, le maïs, et le petit mil. Des légumineuses comme le niébé et des oléagineux comme les arachides y sont également cultivées.

Ces cultures sont pratiquées essentiellement sur de larges superficies sablonneuses du diéri dès les premières pluies. Dans les zones de décrue ou Walo, les agriculteurs cultivent surtout le maïs et le niébé en association, avec des petites quantités de pastèque et de melon.

La Délégation Régionale du Ministère de l’Agriculture et de l’Elévage ne dispose de statistiques qu’à l’échelle du Guidimakha. Compte tenu de ces données, les rendements pour les céréales à l’échelle régionale sont de l’ordre de 500kg/ha alors que la moyenne nationale est 350kg/ha.

La superficie des parcelles exploitées pour ces cultures varie généralement entre 0,5ha et 2 ha. Le mode d’exploitation des terres reste traditionnel, les moyens utilisés sont la daba, la houe, la faucille. Les producteurs n’utilisent ni semences améliorées ni fertilisants. La production, principalement destinée à l’autoconsommation, ne satisfait pas la demande locale.

Sur le marché de Sélibaby, les céréales viennent surtout du Mali et du Sénégal. Quant au riz, il est importé des pays asiatiques, via les ports de Nouakchott et de Nouadhibou. En 2011, compte-tenu de la mauvaise répartition spatio-temporelle des précipitations enregistrées, les productions ont fortement baissées.

La zone périurbaine de Sélibaby est constituée d’un grand nombre de jardins maraîchers exploités de manière collective ou individuelle. La production maraichère bénéficie d’un important réseau hydrologique, de part la présence des trois marigots traversant la commune et d’un sous-sol permettant un accès peu profond aux nappes phréatiques.

Malgré le potentiel du Walo de Sélibaby en maraîchage, la zone est toujours déficitaire en légumes. En effet l’essentiel de la demande est satisfaite par les importations de produits en provenance du Sénégal, du Mali, d’Espagne, et du Maroc. Durant une période de 8 à 9 mois par an, le marché local de Sélibaby est approvisionné en légumes essentiellement par le Sénégal (Bakel, zone de production à une distance de 50 km avec des conditions agro-climatologiques comparables), en oignons et pommes de terre en provenance des Pays-Bas, via le port de Nouakchott et/ou de Nouadhibou.

L’élevage occupe également une place importante dans le tissu économique de la commune. En effet, Sélibaby est située dans une région à tradition agropastorale où la pratique de l’élevage reste traditionnelle. En effet, cette région dispose de la meilleure pluviométrie annuelle nationale, permettant aux pâturages et aux nappes phréatiques de se régénérer annuellement, deux ressources indispensables pour la pratique de l’élevage. La possession de bétail est appréciée comme étant un symbole de prestige sans lien direct avec des opportunités de commercialisation. Le secteur de l’élevage génère 63,7% de la richesse crée au Guidimakha , ce qui en fait le principal secteur d’activité de la région. Le secteur de l’élevage est également le secteur où les mécanismes de solidarité sociale sont très présents. Les sociétés traditionnelles mauritaniennes sont en effet profondément marquées par l’Islam et intègrent de nombreux mécanismes de redistribution de la richesse et d’appui aux plus pauvres : la « Zakatte » et la « Mniha ».

Au cours des 20 dernières années, le secteur de l’élevage a été marqué par des évolutions profondes :

  1. les sécheresses des années 70 et 80 ont entraîné une forte diminution du cheptel, avec pour conséquence une accélération dramatique de l’exode rural, et une tendance à la concentration des troupeaux aux mains de grands propriétaires urbains. Les bonnes pluviométries des dernières années semblent avoir permis une reconstitution globale du cheptel. Cependant la faible pluviométrie enregistrée en 2011 a provoqué une perte du cheptel faute de pâturages.
  2. les dernières décennies ont été également marquées par un fort mouvement de sédentarisation des éleveurs, qui s’est traduit par de profondes modifications des systèmes de production (notamment : régression des systèmes nomades, réduction spatiale et temporelle des transhumances) et par une compétition accrue sur les ressources pastorales.
  3. dans un contexte international où les cours des céréales ont fortement augmenté, où la productivité de l’élevage mauritanien est limitée par la faiblesse des ressources alimentaires, l’augmentation significative de la productivité unitaire des animaux devient de plus en plus problématique. Néanmoins la production mauritanienne excède d’environ 40% la consommation nationale en viandes (40.000 tonnes équivalent carcasse). Ces excédents sont toujours commercialisés sur pieds vers le Sud (bassin commercial de Dakar, Mali) en liaison étroite avec les mouvements de transhumance saisonnière : des mouvements non contrôlés au travers des frontières.

Une étude réalisée par la GTZ met en exergue l’importance de la valorisation des produits forestiers non ligneux dans le développement économique de la commune et surtout dans l’amélioration des revenus des femmes. Les produits cueillis sont généralement : pain de singe, gomme arabique, balanites, jujube. Le marché de Sélibaby est le principal lieu de commercialisation d’une grande partie des produits.

8 juillet 2016

Libye : Saïf al-Islam, le second fils de Mouammar Kadhafi, amnistié et libéré de prison

 

Saïf al-Islam lors de son procès
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Condamné à mort par contumace par le tribunal du régime libyen internationalement reconnu et détenu depuis près de cinq ans, Saïf al-Islam a finalement bénéficié d’une amnistie générale. On vient seulement d’apprendre qu’il a été libéré mi-avril.

Karim Khan, l'avocat de Saïf al-Islam, a refusé de dire où se trouvait son client mais il a précisé que son client allait bien et qu'il était en sécurité sur le territoire libyen. La raison pour laquelle la nouvelle de sa libération, tout d'abord diffusée par la télévision panarabe Al Mayadeen, a été retardée reste aussi inconnue.

Mais selon deux sources citées par France 24 – un avocat proche de la famille Kadhafi et un autre source basée à Zintan – Saïf al-Islam n'aurait pas été «physiquement libéré» mais se trouverait encore en résidence surveillée.

Maintenant que le fils de Mouammar Kadhafi est amnistié, ce que Karim Khan a confirmé, son objectif est désormais de faire cesser les poursuites menées par le tribunal pénal international contre son client. Le TPI souhaite depuis 2014 l'extradition de Saïf al-Islam à la Haye pour le juger pour «crimes contre l'humanité», ce que la justice libyenne avait refusé d'accorder, affirmant qu'elle était juridiquement compétente pour juger cette affaire emblématique.

1/2 Karim Khan, avocat de Saif al-Islam , me confirme que son client est libre depuis le 12 avril après loi d'amnistie.

2/2 L'avocat de Saif al-Islam  refuse de préciser où il se trouve, plaidera pour la fin des poursuites devant le .

Saïf al-Islam Kadhafi, le second fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, avait été condamné à mort pour «crimes de guerre et répression de manifestations pacifiques» pendant la révolte de 2011, lors d'un procès tenu en juillet 2015.


La deuxième personne la plus influente de Libye avant 2011

Avant la chute du gouvernement de Mouammar Kadhafi, lors de la campagne de bombardements de la coalition internationale qui a détruit l’armée régulière et permis aux forces rebelles de prendre le pouvoir, il était considéré comme la deuxième personne la plus influente de Libye, même s’il n’occupait pas de poste officiel.

Auteur: RT avait pu interviewer Saïf al-Islam avant son interpellation

En novembre 2011, Saïf al-Islam a été capturé par les forces rebelles, alors qu’il essayait de quitter la Libye après l’exécution de son père.

Il a été, jusqu'à sa récente libération, détenu par des milices locales, dans la ville de Zentan, lesquelles ont refusé plusieurs demandes du gouvernement internationalement reconnu, alors siégeant à Tripoli, de le leur transférer pour le traduire en justice. C'est pour cette raison qu'il n'a pu être présent à aucune séance de la cour, dont le procès a débuté en avril 2014.

Parmi les huit enfants de Mouammar Kadhafi, trois de ses fils ont été tués dans les violences de 2011. Le troisième fils du dirigeant renversé, Moatassem Kadhafi, a été capturé en 2011, puis exécuté par les rebelles au côté de son père. Deux autres de ses fils, Saïf al-Arab et Khamis, ont péri dans les bombardements du pays, respectivement le 30 avril 2011 dans sa maison et le 29 août 2011 près de Tarhounah.

15 juin 2016

AFRIQUE: Gérard Soete: « J’ai découpé Lumumba

«J’ai découpé et dissous dans l’acide le corps de Lumumba . En pleine nuit africaine, nous avons commencé par nous saouler pour avoir du courage. On a écarté les corps. Le plus dur fut de les découper en morceaux, à la tronçonneuse, avant d’y verser de l’acide. Il n’en restait presque plus rien, seules quelques dents. Et l’odeur ! Je me suis lavé trois fois et je me sentais toujours sale comme un barbare». Ces mots sont ceux du Gérard Soete, prononcés le 15 mai 2002, quarante ans après la disparition du leader congolais Patrice Lumumba.

Gérard Soete, le belge qui a coupé le corps de Lumumba eb 34 morceaux à la troçonneuse. le 0034, c’est le code international de la Belgique

BRUGES (Belgique), 15 mai 2002 (AFP) – Près de quarante ans après l’assassinat de Patrice Lumumba, le Belge Gérard Soete vient enfin de se défaire d’un lourd secret : une nuit de janvier 1961, dans une puanteur d’acide sulfurique et de cadavres écartelés, il fit disparaître le corps du martyr congolais.

« Est-ce que la législation me le permettait ? », se demande-t-il aujourd’hui, à 80 ans et en bonne santé, dans son pavillon d’un faubourg résidentiel de Bruges (nord-ouest) où l’AFP l’a rencontré. « Pour sauver des milliers de personnes et maintenir le calme dans une situation explosive, je pense que nous avons bien fait », ajoute-t-il, en dépit de « la crise morale » qu’il doit avoir traversée après cette nuit « atroce ».

Le 17 janvier1961, sept mois après l’accession du Congo à l’indépendance, Patrice Lumumba, le premier chef de gouvernement du pays, était assassiné près d’Elisabethville (actuellement Lubumbashi, sud), capitale de la province alors sécessionniste du Katanga. Criblé de balles, son corps n’a jamais été retrouvé, pas plus que ceux de deux proches tués avec lui, Joseph Okito et Maurice Mpolo.

Selon l’auteur, le but de l’élimination était, en pleine guerre froide, de maintenir le Congo dans la sphère d’influence occidentale. La thèse a connu un tel écho qu’une commission d’enquête parlementaire belge, chargée d’éclaircir « l’implication éventuelle des responsables politiques belges » dans l’assassinat, a entamé ses travaux le 2 mai. Une commission qui auditionnera Gérard Soete, commissaire de police chargé à l’époque de mettre en place une « police nationale katangaise ».

Le Brugeois dut d’abord transporter les trois corps à 220 kilomètres du lieu d’exécution, pour les enfouir derrière une termitière, en pleine savane boisée. De retour à Elisabethville, il reçut cependant « l’ordre » du ministre de l’intérieur Katangais Godefroi Munongo de faire littéralement disparaître les cadavres. La popularité de Lumumba était telle que son cadavre restait en effet gênant. Le « pèlerinage » sur sa tombe pouvait raviver la lutte de ses partisans.

« Petit Gérard Soete de Bruges, je devais me débrouiller tout seul avec trois corps internationalement connus », résume-t-il aujourd’hui. « Toutes les autorités belges étaient sur place, et elles ne m’ont pas dit de ne rien faire », ajoute-t-il, avec un fort accent flamand. Accompagné d’ »un autre blanc » et de quelques congolais, épuisés « d’une scie à métaux, de deux grandes dames-jeannes et d’un fut d’acide sulfurique », il leur fallut toute la nuit, du 22 au 23 janvier, pour accomplir leur besogne.

« En pleine nuit africaine, nous avons commencé par nous saouler pour avoir du courage. On a écarté les corps. Le plus dur fut de les découper avant de verser l’acide », explique l’octogénaire. « Il n’en restait presque plus rien, seules quelques dents. Et l’odeur ! Je me suis lavé trois fois et je me sentais toujours sale comme un barbare », ajouté-t-il. De retour en Belgique après 1973, Gérard Soete qui conserve toujours un doigt, une dent (empaillés) et l’Alliance de P. Lumumba, contera cette terrible nuit dans un roman, « pour (se) soulager », mais sans livrer son nom.

Emmanuel Delouloy / negronews.fr

8 juin 2016

MAURITANIE: QUI EST DABY TOURE?

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Daby Touré

Né en 1971 à Boutilimit, ville située en plein désert de Mauritanie, Daby Touré grandit à Nouakchott et en Casamance sénégalaise chez un oncle qu'il aide aux travaux de la ferme. Enfant, il apprend les dialectes soninke, toucouleur et wolof et s'initie à la musique en tapant sur des percussions de fortune que sont les bidons. 

Repris à Nouakchott par son père Hamidou, le frère aîné des Touré Kunda, il découvre les artistes anglophones (The Police, Bob Marley, Stevie Wonder) et apprend à jouer de la guitare malgré l'interdiction paternelle. En 1989, alors que les conflits inter-ethniques font rage en Mauritanie, Hamidou Touré accepte l'invitation de ses frères à rejoindre le groupe Touré Kunda et emmène son fils à Paris. Étudiant à la Business School, Daby Touré délaisse les cours pour jouer avec des groupes puis forme le duo Touré Touré avec son cousin Omar. De cette collaboration naît en 1999 l'album Laddé, croisement afro jazz qui rencontre un certain succès.

Mutli-instrumentiste aux goûts éclectiques, Daby Touré poursuit son travail seul. Sa rencontre avec le producteur electro Cyrille Dufay débouche sur la réalisation de l'albumDiam sorti sur le label Real World en juillet 2004. C'est en solitaire, dans son home studio, que le musicien aux dreadlocks lui donne une suite. Sorti en février 2007, Stereo Spirit est imprégné par les différentes cultures de Daby Touré qui chante en français, en anglais ou en wolof.

En 2009, le Mauritanien croise la route d'un autre électron libre en la personne de Skip McDonald alias Little Axe, bluesman entiché de trip-hop. Tous deux s'attellent à l'enregistrement du mini-album Call My Name, encensé par quelques oreilles fines comme celles du quotidien anglais The Guardian qui lui attribue cinq étoiles. Après ce croisement entre le Mississippi et le Sahara, Daby Touré se consacre à son troisième album solo. Porteur d'une parole militante et universelle, Lang(u)Age (juin 2012) symbolise la diversité culturelle du chanteur polyglotte qui signe des duos avec Maxime Le Forestier (« Chez les autres »), Oxmo Puccino (« This Is the Time »), Ours et Salomé Leclerc. L'album suivant paru en 2015, Amonafi, est enregistré dans son studio parisien avec l'ingénieur du son Nicolas Diop. Daby Touré y joue de tous les instruments, excepté les cordes. 

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