La commune de Sélibaby est fondée il y’a plus d’un siècle par Ould Ely Baby, un nomade. Selon la version la plus répandue, il y avait là un grand chasseur qui avait fait découvrir aux Soninkés traditionnellement liés à l’agriculture la fertilité des sols deSélibaby. Ces derniers sédentaires sont les premiers à s’installer à Sélibaby.
Capitale régionale du Guidimakha, la ville de Sélibaby a été érigée en commune en 1986. Depuis lors, elle a vu se succéder des maires et des conseils municipaux hétérogènes.
La commune de Sélibaby est située dans la wilaya du Guidimakha, région située dans à l’extrême Sud de la Mauritanie. Elle est frontalière avec le Mali et le Sénégal. La superficie de la commune est de 113 km2. Elle compte 33 000 habitants.
Limitée à l’Est par la commune de Soufi et celle de Baédiam, à l’Ouest par la commue de Wompou, au Sud par les communes de Gouraye et de Khabou et au Nord par la Commune de Hassi Chaggar, la commune de Sélibaby est un centre polarisateur qui constitue le lieu par excellence de convergence des différents types de flux (économiques, humains) dans le Guidimakha. Centre de ravitaillement et de polarisation des communes de la wilaya, la commune de Sélibaby se modernise et reste de ce fait interpellée par les questions et les enjeux des villes en essor : la question de l’assainissement, de la voirie et de l’aménagement du territoire, etc. Le processus de désenclavement en cours va certainement augmenter les flux humains et économiques vers cette commune et risque d’accélérer le processus d’urbanisation.
La commune en chiffres
Maire : Hadrani Wadad Mahmoud
Superficie : 113 km²
Population : 33 000 habitants
Nombre de localités : 19 quartiers
Densité : 292 habitants / km²
Nombre d’écoles : 16 écoles dont 13 publics, 1 jardin d’enfants, 1 lycée et un collège et 21 écoles
Nombre de poste de santé : 1 Hopital, 1 centre de Santé, 1 poste de Santé, 1 PMI et 1 maternité
Dynamiques associatives dans la commune de Selibaby
Plusieurs organisations de base existent dans la commune de Sélibaby. Les plus connues sont :
- les organisations sportives et culturelles et artistiques qui ont pour activités principales le sport durant toute l’année et les animations des soirées culturelles et artistiques durant les grandes vacances ;
- des associations qui s’activent dans plusieurs domaines (assainissement, santé, alphabétisation, etc.) tel que l’Association pour la Protection Sociale et Sanitaire du Guidimakha (APSSG) ;
- Des coopératives féminines agricoles qui ont pour activités le maraichage et les cultures sous-pluies ;
- Des associations de parents d’élèves chargées du suivi et de l’Education ;
- Associations des corps de métiers : couturiers, commerçants, boulangers, maçons, etc.
- Associations des Oulémas chargés des questions relatives à la réligion islamique et le renforcement des capacités des Mahadras (écoles coraniques)
- Club EMP qui regroupe les établissements scolaires
- Union des associations du Guidimakha pour le Développement
- Plusieurs coopératives féminines qui interviennent dans l’artisanat (confection de coussins en cuir, confection de sacs à main et des étuis de téléphone portable à partir de sachets jetés, etc.), dans l’alimentation (couscous), dans la cueillette des fruits sauvages (jujubes, pain de singe, takayé), dans la cosmétique (fabrication d’une crème anti-moustique et du savon).
Au total plus de 40 coopératives sont inscrites au niveau de la coordination régionale du Ministère chargée de la promotion féminine. D’autres coopératives non inscrites existent dans la commune.
Activités économiques dans la commune de Selibaby
L’économie de la commune repose sur l’agriculture (différents types de culture), l’élevage te la foresterie. Le commerce y occupe également une place importante du fait que la commune constitue le centre de ravitaillement et de commercialisation de la région. Traditionnellement, Sélibaby est une commune à vocation agro-pastorale.
Les activités liées au secteur agricole demeurent la principale source de revenus pour une grande majorité de la population. Les principales spéculations concernées sont : le sorgho, le mil, le maïs, et le petit mil. Des légumineuses comme le niébé et des oléagineux comme les arachides y sont également cultivées.
Ces cultures sont pratiquées essentiellement sur de larges superficies sablonneuses du diéri dès les premières pluies. Dans les zones de décrue ou Walo, les agriculteurs cultivent surtout le maïs et le niébé en association, avec des petites quantités de pastèque et de melon.
La Délégation Régionale du Ministère de l’Agriculture et de l’Elévage ne dispose de statistiques qu’à l’échelle du Guidimakha. Compte tenu de ces données, les rendements pour les céréales à l’échelle régionale sont de l’ordre de 500kg/ha alors que la moyenne nationale est 350kg/ha.
La superficie des parcelles exploitées pour ces cultures varie généralement entre 0,5ha et 2 ha. Le mode d’exploitation des terres reste traditionnel, les moyens utilisés sont la daba, la houe, la faucille. Les producteurs n’utilisent ni semences améliorées ni fertilisants. La production, principalement destinée à l’autoconsommation, ne satisfait pas la demande locale.
Sur le marché de Sélibaby, les céréales viennent surtout du Mali et du Sénégal. Quant au riz, il est importé des pays asiatiques, via les ports de Nouakchott et de Nouadhibou. En 2011, compte-tenu de la mauvaise répartition spatio-temporelle des précipitations enregistrées, les productions ont fortement baissées.
La zone périurbaine de Sélibaby est constituée d’un grand nombre de jardins maraîchers exploités de manière collective ou individuelle. La production maraichère bénéficie d’un important réseau hydrologique, de part la présence des trois marigots traversant la commune et d’un sous-sol permettant un accès peu profond aux nappes phréatiques.
Malgré le potentiel du Walo de Sélibaby en maraîchage, la zone est toujours déficitaire en légumes. En effet l’essentiel de la demande est satisfaite par les importations de produits en provenance du Sénégal, du Mali, d’Espagne, et du Maroc. Durant une période de 8 à 9 mois par an, le marché local de Sélibaby est approvisionné en légumes essentiellement par le Sénégal (Bakel, zone de production à une distance de 50 km avec des conditions agro-climatologiques comparables), en oignons et pommes de terre en provenance des Pays-Bas, via le port de Nouakchott et/ou de Nouadhibou.
L’élevage occupe également une place importante dans le tissu économique de la commune. En effet, Sélibaby est située dans une région à tradition agropastorale où la pratique de l’élevage reste traditionnelle. En effet, cette région dispose de la meilleure pluviométrie annuelle nationale, permettant aux pâturages et aux nappes phréatiques de se régénérer annuellement, deux ressources indispensables pour la pratique de l’élevage. La possession de bétail est appréciée comme étant un symbole de prestige sans lien direct avec des opportunités de commercialisation. Le secteur de l’élevage génère 63,7% de la richesse crée au Guidimakha , ce qui en fait le principal secteur d’activité de la région. Le secteur de l’élevage est également le secteur où les mécanismes de solidarité sociale sont très présents. Les sociétés traditionnelles mauritaniennes sont en effet profondément marquées par l’Islam et intègrent de nombreux mécanismes de redistribution de la richesse et d’appui aux plus pauvres : la « Zakatte » et la « Mniha ».
Au cours des 20 dernières années, le secteur de l’élevage a été marqué par des évolutions profondes :
- les sécheresses des années 70 et 80 ont entraîné une forte diminution du cheptel, avec pour conséquence une accélération dramatique de l’exode rural, et une tendance à la concentration des troupeaux aux mains de grands propriétaires urbains. Les bonnes pluviométries des dernières années semblent avoir permis une reconstitution globale du cheptel. Cependant la faible pluviométrie enregistrée en 2011 a provoqué une perte du cheptel faute de pâturages.
- les dernières décennies ont été également marquées par un fort mouvement de sédentarisation des éleveurs, qui s’est traduit par de profondes modifications des systèmes de production (notamment : régression des systèmes nomades, réduction spatiale et temporelle des transhumances) et par une compétition accrue sur les ressources pastorales.
- dans un contexte international où les cours des céréales ont fortement augmenté, où la productivité de l’élevage mauritanien est limitée par la faiblesse des ressources alimentaires, l’augmentation significative de la productivité unitaire des animaux devient de plus en plus problématique. Néanmoins la production mauritanienne excède d’environ 40% la consommation nationale en viandes (40.000 tonnes équivalent carcasse). Ces excédents sont toujours commercialisés sur pieds vers le Sud (bassin commercial de Dakar, Mali) en liaison étroite avec les mouvements de transhumance saisonnière : des mouvements non contrôlés au travers des frontières.
Une étude réalisée par la GTZ met en exergue l’importance de la valorisation des produits forestiers non ligneux dans le développement économique de la commune et surtout dans l’amélioration des revenus des femmes. Les produits cueillis sont généralement : pain de singe, gomme arabique, balanites, jujube. Le marché de Sélibaby est le principal lieu de commercialisation d’une grande partie des produits.