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LE PANAFRICANISME NOUVEAU

16 mai 2015

HOMMAGE:afrique 50 de rené vautier : un film de haute lutte

Hommage à un cinéaste exemplaire

par Franz B 
8 janvier 2015

La trajectoire militante et cinématographique de René Vautier force le respect tant elle est exemplaire. Le long entretien donné dans ici en juin 2004 en témoigne. En guise d’hommage après sa mort le 4 janvier, nous reproduisons ce texte consacré à un film, lui aussi exemplaire,Afrique 50.

Exemplaire, cette trajectoire l’est en effet et ce, dès l’adolescence lorsque, seulement âgé de quinze ans, il entre en résistance (par le biais du scoutisme et des Éclaireurs de France de Quimper). Les titres militaires (Croix de guerre, citation à l’Ordre de la nation par le général De Gaulle) n’assagissent pas ce fils d’ouvrier finistérien qui, entre deux actions inscrites au registre de son militantisme au sein du Parti communiste, réussit brillamment le concours de l’IDHEC.

Préférant définitivement l’usage d’une caméra à celle d’un fusil, René Vautier n’en considère pas moins que la caméra est une arme politique au service des opprimés. Ses premiers faits d’armes cinématographiques concernent d’ailleurs le tournage clandestin des grèves durement réprimées des mineurs du Nord entre 1947 et 1948. Celui qui n’était pas encore le réalisateur français ayant eu le plus à souffrir de la censure reçut deux ans plus tard une commande de la Ligue française de l’enseignement l’invitant à témoigner de l’effort éducatif que l’État colonial était censée assurer à ses sujets des colonies d’Afrique de l’ouest.

Sur place (le Soudan français devenu avec l’indépendance le Mali), la réalité est évidemment tout autre mais René Vautier ne cède pas sur son désir de la documenter malgré tout. Afrique 50, depuis considéré comme le premier film anticolonialiste français (et le plus grand film de tout le cinéma français selon Nicole Brenez), n’obtiendra jamais de visa d’exploitation. Il faudra en 1996 une décision de l’État français pour restituer à son auteur la copie d’un film qui, à jamais amputé de ses deux tiers, lui valut plusieurs inculpations et quelques mois d’emprisonnement (et il a fallu attendre 2008 pour sa première diffusion télévisuelle).

L’exemplarité éthique du cinéaste aura alors consisté à tourner clandestinement son film, ensuite à en subtiliser quelques bobines sous le nez de la police venue récupérer le matériel lors de son retour en France, enfin a organisé avec l’aide de réseaux militants les circuits parallèles de sa diffusion.

S’il a été officiellement voué à l’invisibilité pendant quarante ans, Afrique 50 a bénéficié d’un sort particulièrement paradoxal puisqu’il aura quand même été probablement vu par plusieurs centaines de milliers de personnes depuis sa réalisation. Il faudra ici rappeler que les condamnations dont René Vautier a été plusieurs fois l’objet résultent de la violation d’un décret de 1934 relatif aux colonies et émanant alors de Pierre Laval (qui est entre-temps devenu, en tant que chef du gouvernement de Pétain, le partisan zélé de la collaboration vichyste avec le pouvoir nazi). Et mentionner que François Mitterrand, futur premier président socialiste de la cinquième république, était à cette époque aussi ministre de l’outre-mer.

Le combat anticolonialiste, loin de se réduire pour le cinéaste à la réalisation de Afrique 50, va se poursuivre après sa sortie de prison en 1952 avec son soutien actif accordé au FLN dans la lutte du peuple algérien pour son indépendance. Le tournage en 1954 du film Une nation, l’Algérie l’ayant alors poussé à entrer dans une nouvelle forme de clandestinité, le militant rejoint à partir de 1956 les maquisards algériens, tournant dans les Aurès et réalisant en Tunisie le court-métrage Les Anneaux d’or avec Claudia Cardinale (dans son premier rôle). René Vautier va alors être la victime collatérale des vicissitudes du FLN dont les règlements de compte internes (avec l’assassinat d’Abane Ramdane commandité par Krim Belkacem et Abdelhafid Boussouf) l’obligent à subir encore la prison pendant deux ans, entre 1958 et 1960. Le comble de l’absurdité étant atteint quand lui, le militant anticolonialiste engagé auprès des Algériens, est soumis pendant quatre jours à la torture exercée par les Algériens eux-mêmes.

Une preuve confondante, peut-être, de cette trajectoire exemplaire, on la trouvera dans le fait que ces terribles événements n’ont pas entraîné, loin de là, le reniement de son engagement pour la cause algérienne.

Mettre l’image et le son à la disposition des victimes de la domination

Suite à l’indépendance arrachée de haute lutte, René Vautier part vivre à Alger. Nommé directeur du Centre audiovisuel de la capitale entre 1962 et 1965, il filme avec Un peuple en marche (1963) la liesse populaire des anciens colonisés et travaille à créer des ponts entre les peuples clivés par l’histoire coloniale de part et d’autre de la Méditerranée. Le durcissement autoritaire du régime à partir de 1965 (et la déposition en juin du président Ahmed Ben Bella par son ministre de la défense Houari Boumédiène) le contraint, ainsi que de nombreux autres « Pieds-rouges »,à quitter l’Algérie, son militantisme trouvant alors à rebondir avec les nombreux mouvements sociaux et syndicaux qui secouent la France du milieu des années 1960.

Dans le sillage de Mai 68, il intègre l’aventure du Groupe Medvedkine, collectif de cinéma militant formé d’ouvriers de Besançon et Sochaux alors épaulés techniquement par Chris. Marker, avant de créer en 1970 l’Unité de Production Cinématographique de Bretagne (UPCB) afin d’offrir à sa région natale les moyens de produire les représentations adéquates aux luttes dont elle est alors le théâtre. Autre fait d’armes important, là encore au croisement de l’engagement cinématographique et politique : en tant que distributeur du documentaire Octobre à Paris tourné clandestinement par Jacques Panigel dans l’immédiat après 17 octobre 1961, René Vautier demande en 1972 l’attribution d’un visa d’exploitation. Le refus des autorités le conduit alors à entamer une grève de la faim en janvier 1973 qui durera un mois.

La légitime revendication de « la suppression de la possibilité, pour la commission de censure cinématographique, de censurer des films sans fournir de raisons ; et l’interdiction, pour cette commission, de demander coupes ou refus de visa pour des critères politiques », soutenue par les plus grands cinéastes de gauche de l’époque (Alain Resnais, Agnès Varda, Jacques Rivette, Jean-Luc Godard, etc.), sera satisfaite au point de déboucher sur un accord historique décrétant l’abolition de la censure politique concernant en France les œuvres cinématographiques (la loi modifiée en 1974 contraint désormais la Commission de censure à expliquer ses interdictions tout en restreignant son champ d’action aux seules questions concernant la représentation cinématographique de la violence et de la pornographie).

Artiste farouchement indépendant (il crée une société de production nommée Images sans chaînes en 1984), auteur d’une filmographie comptant plus de 150 titres certes plus ou moins faciles d’accès, réalisateur de films bricolés en solitaire ou de manière collective, René Vautier n’aura eu de cesse de se coltiner les grandes injustices de notre temps, comme le saccage économique et politique de l’environnement (Marée noire, colère rouge en 1978 et Hirochirac en 1995 sur les essais atomiques dans le Pacifique), l’Apartheid (Le Glas interdit en France jusqu’en 1965), le racisme (Les Trois cousins en 1970), l’extrême-droite (A propos de... l’autre détail en 1985 et la participation du gradé Jean-Marie Le Pen à la torture en Algérie), la répression syndicale (le premier film disparu Un homme est mort consacré en 1950 à l’ouvrier CGT Édouard Mazé assassiné par les forces de l’ordre à Brest), le colonialisme (Avoir vingt ans dans les Aurès en 1972, peut-être le meilleur long-métrage français jamais tourné sur la guerre d’indépendance des Algériens vue depuis de jeunes appelés bretons). De toute évidence, René Vautier est, aux côtés de gens comme Joris Ivens et Armand Gatti, un exemple accompli de cinéaste militant, n’ayant jamais cédé ni sur la fermeté de ses engagements militants, ni sur la spécificité du médium cinématographique avec lequel il a travaillé (et à laquelle malheureusement sacrifient trop souvent d’honnêtes militants dont les réalisations ne manifestent nul autre souci que celui du didactisme). Comme il l’a lui-même un jour affirmé, son credo aura seulement consisté dans le fait de « mettre l’image et le son à disposition de celles et ceux à qui les pouvoirs les refusent ».

Une relation (de filmage) en exception du rapport colonial

Après avoir résumé à grands traits le caractère résolument exemplaire d’une trajectoire dans son siècle, il ne faudrait surtout pas enchaîner en enterrant un bonhomme âgé aujourd’hui de 86 ans, aussi vivant que son œuvre, généreuse autant qu’elle souffre aussi d’être trop peu connue. Il faudra donc voir et revoir la plupart des films de René Vautier lorsque la chose est possible, particulièrement Afrique 50 qui est heureusement programmé mercredi 19 février à 20h30 par le Ciné 104 de Pantin, en partenariat avec les associations Africans et Karera et à l’occasion de la Semaine Anti-Coloniale organisée par le réseau d’associations Sortir du colonialisme. Il aurait été bon que le film, présenté et entre autres discuté par l’historien du colonialisme Alain Ruscio et un représentant de l’association des Mauritaniens de France, ne finisse pas à devoir jouer le pire rôle pour un film – à savoir celui, littéralement, de pré-texte à discours portant sur à peu près tout... à l’exception hélas du film lui-même sacrifié dans le concret de sa spécificité.

Rendre justice au film, c’est faire que l’exemplarité de René Vautier (alors âgé de 23 ans quand il entreprend les préparatifs de tournage) soit jugée concrètement, à l’aune même de Afrique 50. A l’endroit où une praxisde cinéma déploie la puissance politique de son esthétique. A ce titre, les premières minutes de Afrique 50ramassent et concentrent admirablement une intelligence et une sensibilité dont feraient bien de s’inspirer tous ceux qui, pressés de faire des films ou tenir des discours pour se faire bien comprendre de leurs spectateurs ou auditeurs, ne disent rien du faisceau de déterminations circonscrivant la particularité de leur position.

« D’où parles tu ? » était ainsi une question fréquemment posée dans les milieux gauchistes des années 1970 lorsqu’il s’agissait de localiser l’espace social à partir duquel juger la légitimité d’un discours politique. Mieux donc que de foncer tête baissée dans un didactisme réduisant l’hétérogénéité du matériau filmé sur le seul et abstrait registre de l’illustration discursive, René Vautier s’interroge d’emblée, concrètement, sur sa propre situation d’homme blanc venu de métropole pour filmer les paysans d’un village africain. En se substituant à l’acteur qui devait originalement lire le texte de la voix-off, le cinéaste en vient logiquement à questionner les conditions de fabrication même de son propre film, s’imposant d’exprimer à l’adresse du spectateur en quoi sa démarche s’est distinguée du point de vue des personnes filmées.

La structure narrative de cette voix-off, l’exposition de la méthode de filmage, la position même de la caméra ainsi que le recours discursif à l’analogie s’affirment d’emblée comme quatre manières de rupture symbolique avec l’ordre colonial qui prédisposait autant le filmeur que les filmés à reproduire les formes relationnelles de la domination.

Déjà, l’adresse au spectateur (tutoyé par le réalisateur-narrateur) attesterait d’une proximité qui voudrait doubler la connivence structurelle des individus relevant à leurs corps défendant du camp colonial des dominants par le tutoiement en vigueur dans le monde social des militants de gauche. S’adressant à nous comme il s’adresserait à de possibles camarades (la promesse généreuse de cette camaraderie touche encore plus aujourd’hui, plus de soixante ans après la réalisation du film, surtout plus de vingt ans après la disparition du bloc soviétique auquel s’identifiait alors le jeune militant communiste), René Vautier explique donc qu’il devra nécessairement établir un mode relationnel avec les personnes filmées en radicale distinction de l’ordre colonial exemplifié par la figure autoritaire de l’administrateur. Autrement dit, filmer l’autre requiert une autorisation symbolique que ce dernier délivre à celui qui, voulant le filmer, la sollicite afin de faire valoir en quoi la sollicitation d’une autorisation, aussi symbolique fût-elle, atteste d’un écart significatif avec un rapport de domination qui, en toute brutalité, ne s’autorise de rien sauf de lui-même.

Se faire accepter pour René Vautier des filmés, c’est donc convenir ensemble que la relation de filmage promet de ne pas reproduire le rapport de domination colonial qui, avant toute chose, prédéterminent toute possibilité de relation. Le jeu enfantin des langues roulant sur les lèvres manifeste alors symboliquement l’accord conclu dans le dos des autorités coloniales. Le filmage, en s’affirmant ainsi et à la fois comme relation symétrique entre le filmeur et les filmés et, corrélativement, comme rupture réelle (aussi modeste fût-elle) avec l’asymétrie réglant la norme de l’ordre colonial, engage au nom de l’égalité un renversement symbolique des positions habituelles du corps des dominants comme des dominés. Il faudra donc que le filmeur filme à genou les enfants qui, bien plus que l’administrateur colonial, l’autorisent à entrer dans leur village afin que l’homme issu malgré lui du camp de la domination exprime son humilité devant les personnes filmées. Comme il s’est agi dans le même mouvement de restituer à celles-ci une dignité constamment déniée par une idéologie soucieuse d’enfermer les colonisés dans un statut de mineurs politiques.

Commencer Afrique 50 à la condition d’en passer d’abord par des enfants, puis les filmer en contre-plongée comme le ferait John Ford filmant dans un western John Wayne, enfin les désigner en disant d’eux qu’ils sont comme des « sages » et des « philosophes » représentent ainsi les trois opérateurs cinématographiques privilégiés avec lesquels René Vautier livre moins son message anticolonialiste qu’il ouvre un rapport au monde réellement en rupture avec le fait colonial.

Pour la première fois, l’Afrique nous regarde

Comment serait-il possible de rester insensible à cette façon infiniment bouleversante d’arracher l’autre à son statut de minorisé, quand cet arrachement me concerne directement (puisque la voix-off use à l’égard du spectateur du tutoiement) et quand il oblige en conséquence le spectateur à lever la tête devant les sujets de la colonisation qui, pour la première fois peut-être dans l’histoire du colonialisme, le regardent droit au fond des yeux ? Lever la tête pour affronter le regard des sujets colonisés, voir l’Afrique qui me regarde car elle meconcerne, voilà l’expérience fondamentale que René Vautier propose à son spectateur dont il n’ignore pas qu’il est, comme lui, le sujet ayant jusqu’ici et malgré lui profité de la colonisation.

Cette inversion symbolique inaugure alors de la réalité cinématographique de la relation égalitaire, pour autant que, comme le dirait Jean-Louis Comolli, elle triomphe avec un changement de place qui induit pour le spectateur la transformation de son regard. Une inversion documentée d’emblée par un « geste documentaire » (Patrick Leboutte) qui trouvera ensuite à se prolonger (c’est le quatrième opérateur cinématographique de Afrique 50) avec un recours systématique à l’analogie. On a déjà évoqué la désignation par la voix-off du réalisateur-narrateur des enfants décrits comme des sages ou des philosophes (ils sont plus tard considérés comme les égaux des étudiants de Toulouse ou d’Oxford), mais le principe analogique ne s’arrête pas là, se renouvelant tout au bout des 17 minutes que dure seulement Afrique 50.

L’analogie, c’est aussi ce qui permet à René Vautier de triompher de l’exotisme forcément logé à force de représentations ad nauseam répétées dans ses yeux comme dans ceux de son spectateur (de l’époque comme d’aujourd’hui). Par exemple, avec la reconnaissance que les travaux domestiques des femmes africaines témoignent moins de coutumes culturellement éloignées que de structures sociales semblablement partagées par les femmes de sa Bretagne natale. La division sexuelle ou genrée du travail n’est pas perçue par le cinéaste comme le propre d’une société archaïque, mais bien comme un fait générique ou universel (ce patriarcat conceptualisé dans les années 1970 par Christine Delphy). L’ethnographie du loin que l’on aurait pu craindre se présente en réalité ici comme une ethnographie du proche établie dans l’analogie féconde de l’ailleurs avec l’ici.

Refusant de céder aux réflexes d’un discours culturaliste qui a souvent servi à justifier l’inégalité raciste et l’exploitation capitaliste, René Vautier use également de l’analogie sur un mode moins horizontal (et géographique) que vertical (et historique) afin de reconnaître également dans les massacres de villages écrasés par l’impôt colonial ceux qui ont motivé son engagement dans la résistance antinazie. L’évocation, la voix tremblante, de l’exécution des 642 habitants d’Ouradour-sur-Glane en Haute-Vienne le 10 juin 1944 par l’armée du Reich en pleine déconfiture, pourrait encore aujourd’hui être taxée de confusionnisme au nom du fait qu’il ne faudrait pas tout mélanger en comparant l’incomparable (le nazisme et le colonialisme). Sauf que cette analogie propose moins de dire que les faits historiques seraient identiques aux dépens de leur particularité que l’identification transversale d’une semblable barbarie à l’œuvre dans des séquences historiques spécifiques.

A ce titre, Afrique 50 préfigure une partie du travail cinématographique de Jean-Luc Godard, notamment avec son documentaire Ici et ailleurs (1974) co-réalisé avec Anne-Marie Miéville qui, consacré à la manière critique de documenter la cause palestinienne, évoquait aussi Hitler et Auschwitz (les montages qui font tant hurler au sujet de la Palestine et d’Israël reviendront encore dans Notre musique en 2004). Hier et aujourd’hui comme ici et ailleurs : l’Afrique, un continent censé avoir vécu hors de l’histoire (cliché raciste répété à l’occasion du discours de Dakar de sinistre mémoire lu en juillet 2007 par Nicolas Sarkozy et écrit par Henri Guaino), s’affirme ici comme espace-temps radicalement contemporain. Suffisamment proche, malgré son éloignement géographique et culturel, pour que les violences coloniales résonnent d’autres violences pour lesquelles, il y a quelques années, les armes furent prises au moment de la résistance contre le nazisme. La vitesse avec laquelle René Vautier assure la voix-off n’indiquerait plus seulement la nécessité d’une lecture clandestine montée sur un film mutilé, mais l’urgence, au nom de l’auto-émancipation, du passage dans la lutte.

Après une nouvelle déclinaison formelle de l’analogie qui s’inspire du modèle soviétique du « montage des attractions » formalisé par le cinéaste russe Sergueï Eisenstein posant côte à côte des images d’animaux (vautours et bousiers) et de choses qu’elles sont censées symboliser (les grandes compagnies coloniales d’un côté, les hommes écrasés de travail de l’autre), Afrique 50 se conclut plus classiquement sous la forme d’un ciné-tract (mais c’est un classicisme rétrospectif, le ciné-tract ayant été inventé notamment par Chris. Marker vers 1967) décrivant, après la succession des travaux des champs et dans les villes avec l’exploitation des masses colonisées dans les grands projets bénéficiant davantage aux colons, les rassemblements populaires et les premiers ferments d’une solidarité internationale.

Minoritaire, elle prendra notamment forme avec l’engagement de ceux qui, comme René Vautier, soutiendront activement l’auto-émancipation des colonisés. Il suffira donc ici d’un simple raccord pour que la seconde guerre mondiale se glisse entre deux photogrammes montrant les ruines d’un village détruit, pour que la Bretagne de l’auteur se reflète dans l’eau de la rivière où les femmes s’affairent et où se baignent les enfants du village, pour que l’effervescence populaire soit grosse de l’actualité des premières luttes anti-coloniales (le narrateur évoque la crise indochinoise de 1946 et l’insurrection malgache entre 1947 et 1948) elles-mêmes inspirées par l’histoire de France plus ou moins récente (avec la fin de l’occupation, la Constitution française et l’histoire de la Révolution).

Démarrant ainsi comme une enquête ethnographique digne de Las Hurdes – Terre sans pain (1933) de Luis Buñuel (si ce dernier film jouait davantage la carte de la neutralité militante, on y pense malgré tout à la vue d’un agneau égorgé) et se concluant en ciné-tract avant l’heure appelant à la révolte populaire dans toutes les colonies, Afrique 50 demeure un film incontournable. Aussi bien incontournable sur le plan de l’histoire du cinéma que l’était alors son contemporain, Europa’ 51 (1952) de Roberto Rossellini, portant sur la crise morale ébranlant la société d’après-guerre.

Incontournable aussi parce qu’il précède Les Maîtres fous (1955) de Jean Rouch dont la perspective ethnographique débouche sur la compréhension politique que la culture des colonisés (ici du Ghana) est une culture située dans la résistance pratique face aux ravages psychiques et symboliques de la colonisation (et Jean Rouch saura pour sa part restituer non plus seulement visuellement mais aussi sonorement la dignité des sujets colonisés).

Enfin, le film de René Vautier est incontournable aussi parce qu’il administre la preuve diabolique – car dialectique – de la seule et unique possibilité de croire dans « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord  » (pour reprendre l’alinéa 2 de l’article 4 de la loi du 23 février 2005 dans la contestation de laquelle a émergé Sortir du colonialisme).

Parce que la seule œuvre positive de la colonisation ne consiste en rien d’autre que dans sa radicale contestation. En rien d’autre que dans la lutte pour en imposer au nom de l’auto-émancipation populaire l’abolition.

Une lutte en regard de laquelle Afrique 50 représente un indéniable jalon cinématographique.

p.-s.

Cet article est paru sur le site Des nouvelles du front. Nous le reproduisons avec l’amicale autorisation de l’auteur.

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16 mai 2015

SELIBABY: Négociations sur la Crise de la commune de Selibaby

Hotel-de-ville-de-Selibaby

 

Les négociations entamées par le Mouvement des Jeunes du Guidimakha (MJG) depuis le 01 Avril 2015, entre le groupe du maire et les conseillers frondeurs de l’UPR (Union pour la République) ne permettent pas de voir le bout du tunnel. Les 10 conseillers de l’UPR se déchirent et les 9 conseillers de l’APP (Alliance Populaire Progressiste) en profitent. L’APP critique l’action et empêche la majorité de s’installer.

A nos jours, les résultats de la négociation montrent que la commune de Selibaby est ceinturée par deux feux, notamment l’opposition qui profite de la pression en mettant les conseillers de la majorité (UPR) devant leurs responsabilités et les frondeurs de l’UPR qui restent intraitables sur les questions de la transparence, du respect de la gestion des fonds et des querelles de personnes.

[...] Si le miracle ne se produit pas avec les négociations en perspective, le mouvement des jeunes du Guidimakha qui fait actuellement la médiation est convaincu que la situation n’est pas bonne. La Mairie étant un service public au profit des populations, il est intolérable que des problèmes entre conseillers se répercutent sur son bon fonctionnement. Et quand on parle de la commune, il faut mettre au cœur la population. Cette dernière est au centre de tout. Si le conflit entre conseillers perdure, la principale victime ce n’est pas l’UPR ou l’APP, c’est le pauvre citoyen. Cela, pour comprendre que celui qui perd dans tout ça, c’est l’institution communale en construction. Sur la base objective de l’évaluation de la fronde, il faut mettre tout le monde devant ses responsabilités, aussi bien l’Etat que les politiciens. La population ignore exactement la position de l’Etat devant cette sombre situation de la commune.

Dans le plan B des négociations qui reste encore non dévoilé, les médiateurs pourront d’avantage élargir leurs actions tout en énumérant les propos de chacun des 5 frondeurs de l’UPR comme preuves à l’appui.

Les élus doivent à leur niveau prendre conscience de la situation de pénurie d’eau que vie actuellement la commune. Femmes, hommes et enfants, du matin au soir armés de bidons jaunes sont à la corvée d’eau à travers toute la ville. D’ailleurs c’est le vécu quotidien de la population.

Par ailleurs, dans les rues, au marché, autour du thé, le pauvre citoyen de la commune inconscient de la situation qui freine l’avancée de la commune, sait que le maire est en désaccord avec ses conseillers. Cela devient une chanson amusante à son égard et qui par la suite deviendra une bombe à retardement. Quelle ignorance! Quel malheur ! Quelle tristesse !

Au cours de la visite annoncée du président de la République, son Excellence Mohamed Ould Abdel Aziz dans la Wilaya, des audiences ne tarderont pas à se multiplier à ce propos pour une éventuelle sortie de crise. Ainsi, Les jeunes médiateurs tendent leurs mains à n’importe quel groupe de personnes, de notables ou autres mouvements afin de conjuguer leurs efforts pour une sortie de crise. 

A la sortie de ces premières négociations, le Maire de la commune a promis de tourner la page. C'est-à-dire convoquer un nouveau conseil dont l’objectif est de mettre à terme la tension communale. En l’occurrence, le mouvement est optimiste, car le prochain conseil pourrait enfin traiter les divergences qui existent entre le maire et ses conseillers et que par la suite la gestion communale reviendrait à l’ensemble des conseillers. 
« Nul n’est méchant volontairement , mais par ignorance» disait Socrate.

[...] Malgré, l’échec des premières négociations, nous n’entendons pas baisser les bras. Surtout voir la situation pourrir. Nous réfléchissons secrètement sur un plan B pour sauver la commune. Nous nous sommes dit qu’il ne faut pas baisser la garde. Dans ces difficultés actuelles de négociations nous prenons notre mal en patience et reprenons le bâton de pèlerin pour continuer à dialoguer avec les 3 parties (groupe du maire, les frondeurs de l’UPR et les conseillers de l’APP). Nous n’allons pas lâcher la proie pour l’ombre. Nous allons continuer à faire les démarches qui sont à notre portée. L’espoir est permis.

Mouvement des Jeunes du Guidimakha
SG du mouvement
Email: doukellk@gmail.com
Tél: 00222 46770541

 Source: Abdoulaye Kelly (extrait)

 

6 mai 2015

ROBERT MENARD LE NAZILLON

Comment Robert Ménard se contredit dans sa défense

Le Monde.fr | 06.05.2015 à 11h46 • Mis à jour le 06.05.2015 à 14h48 | Par 

 

 

Robert Ménard, le 5 mai dans sa mairie de Béziers.
Robert Ménard, le 5 mai dans sa mairie de Béziers. PASCAL GUYOT / AFP

Face au tollé unanime déclenché par ses déclarations sur le nombre d’élèves « présumés musulmans » dans sa ville de Béziers, Robert Ménard, qui risque gros, car ce type de statistique est illégal, n’a eu de cesse de réagir. Mais ses équipes ont donné plusieurs versions de l’histoire, qui tendent à se contredire.

1. Le 3 janvier : « Nous avons analysé les listes des écoles »

Ce qu’il a dit :

Dans un article de Midi libre paru le 3 janvier 2015, Robert Ménard avait déjà évoqué le « fichage » des élèves aux prénoms à consonance « musulmane » : « A Béziers, 60 % des élèves sont musulmans », avait-il affirmé pour justifier la thèse du « grand remplacement » développée par l’idéologue d’extrême droite Renaud Camus. Le maire reconnaissait déjà que « c’est interdit, ce genre de statistique », tout en expliquant au journal régional avoir « analysé les listes des écoles biterroises » pour les obtenir. Et ajoutant : « Les prénoms suffisent à vous indiquer l’origine. Si vous vous appelez Marie, vous n’êtes pas musulman. »

Ce qu’on peut en dire :

Les mots sont clairs : M. Ménard explique avoir « analysé les listes » des écoles de sa ville, auxquelles il a donc accès. Selon l’Insee, on comptait environ 14 000 élèves scolarisés à Béziers en 2011 (dont plus de la moitié ont entre 6 et 17 ans), ce qui exclut a priori une analyse faite en un coup d’œil : classer 14 000 noms en fonction de leur « consonance étrangère » présumée prend du temps.

2. Le 4 mai : « Le maire a les noms, classe par classe, des enfants »

Ce qu’il a dit :

C’est cette même version que Robert Ménard répète sur le plateau de l’émission « Mots croisés » lundi 4 mai, avec un chiffre plus précis : « 64,5 % des élèves » seraient musulmans, selon ses calculs. Quant à la méthode, il persiste :

« Ce sont les chiffres de ma mairie. Pardon de vous dire que le maire a les noms classe par classe, des enfants. Je sais que je n’ai pas le droit mais on le fait. »

Ce qu’on peut en dire :

Dans cette seconde version, le maire de Béziers se fait plus précis encore sur son chiffre, ce qui tend à indiquer qu’il y a eu un comptage minutieux. Et il assume une fois encore le fait d’avoir accès aux noms des enfants de sa ville classe par classe.

 

3. Le 5 mai : « On n’établit aucune liste, mais on essaye de savoir ce qu’il en est »

Ce qu’il a dit :

Troisième interview et une version qui change : le lendemain, sur RMC, M. Ménard répète :

« Les deux tiers des élèves en maternelle et en primaire, dans le public, sont issus de l’immigration, c’est trop ! »

Mais la méthode de comptage est décrite de façon plus floue :

« Je fais le tour des écoles et je constate ce qu’il en est. Pour les aider. (…) On n’établit aucune liste, mais on essaie de savoir ce qu’il en est pour peser les conséquences. »

CONTRADICTION

Alors que la polémique est déjà lancée, Robert Ménard change quelque peu de version, et se fait moins précis sur la méthode. Mais cette nouvelle affirmation, outre qu’elle est contradictoire avec les précédentes, pose d’autres questions : comment le maire peut-il, sur la foi de quelques « tours des écoles », établir un pourcentage précis à la décimale près ? De même, s’il s’agit « d’aider » les élèves, peut-on prendre pour seul critère un prénom pour déterminer qui a besoin d’assistance ?

4. Le 5 mai : « La mairie n’a jamais constitué de fichier des enfants scolarisés »

Ce qu’il a dit :

Dans la journée, alors que les réactions s’enchaînent et que la polémique monte, une quatrième version émerge, avec un communiqué de la ville de Béziers :

« La mairie (…) ne constitue pas et n’a jamais constitué de fichiers des enfants scolarisés dans les écoles publiques de la ville. Le voudrait-elle qu’elle n’en a d’ailleurs pas les moyens. Il ne peut donc exister aucun "fichage" des enfants, musulmans ou non. Le seul fichier existant à notre connaissance recensant les élèves des écoles publiques de la ville est celui de l’éducation nationale. C’est donc à elle, et elle seule, de rendre publique cette liste. Elle ne le fera certainement pas au prétexte de motifs juridiques. »

CONTRADICTION

Cette fois, la mairie contredit carrément le maire en expliquant n’avoir « jamais constitué de fichier » et n’en avoir « d’ailleurs pas les moyens », puisque selon elle les fichiers sont ceux de l’éducation nationale. Mais là encore, cette version pose question. Une mairie, qui gère les cantines scolaires et les centres de loisirs périscolaires, a forcément des listes d’élèves. Ensuite, M. Ménard a reconnu à plusieurs reprises que le maire « a les noms classe par classe, des enfants ».

5. Le 5 mai : « Nous n’avons jamais rien conservé »

Enfin, Robert Ménard a donné une nouvelle version lors d’une conférence de presse en fin de journée, expliquant qu’il n’avait « jamais rien conservé » de ces comptages, et qu’il n’y avait « pas de listings » d’élèves « présumés musulmans ». Et d’ajouter :

« Oui, pardon de vous le dire, dans notre ville, il y a trop d’immigrés (…) Ça veut dire que l’intégration est impossible (…) Ce que je veux, c’est que les enfants aient les mêmes chances. Oui, il faut faire des statistiques ethniques, j’y ai toujours été favorable (…) Le premier qui le demandait, c’est Manuel Valls. »

CONTRADICTION

Cette dernière version est encore différente : M. Ménard ne nie pas mais choisit la contre-attaque. Il n’explique plus, comme ses services, ne jamais avoir constitué de liste, mais plutôt ne jamais l’avoir conservée. Et tente d’élargir la question à celle de la constitution de statistiques ethniques, interdites en France mais régulièrement souhaitées par certains politiques ou chercheurs. Mais ici aussi, la version pose question : peut-on mettre sur le même plan l’étude par des chercheurs de la notion de diversité (qui ne tient pas à la religion mais plutôt à l’intégration de minorités) et la recherche par une mairie du nombre de prénoms d’enfants à « consonance musulmane » ?

 

  • image: http://s1.lemde.fr/image/2014/06/18/24x24/1100512626_4_d26e_14031061451956-laurent-samuel-mia-20131205-12232_9f08c7264d4d72009384ac5f6cf3ac58.jpg

      Samuel Laurent 
    Journaliste au Monde

 

29 mars 2015

HOMMAGE: Jadis, fut ! Me Wane Alpha Mamadou (1946 – 2007)

Jadis, fut ! Me Wane Alpha Mamadou (1946 – 2007)

Wane Alpha comme le surnommaient ses amis de tous les coins du pays et de la sous région et les Boghéens, était un homme courageux, combatif et qui avait horreur de l’injustice. 

Ses qualités humaines ont fini par lui attirer la sympathie des personnes de tous les milieux (maures, pulaar, wolof, soninkés, Bambaras pour ne citer que ceux-là). Son domicile ne désemplissait presque jamais de monde.

Les ressortissants de toutes les sensibilités politiques du LaoBosséa, Halaîbés, N’GuénarToro, Walo, aussi bien du côté Mauritanien que Sénégalais se rencontraient au domicile de Alpha Wane pour des causeries et des échanges sur des sujets qui intéressent le développement de leurs terroirs.

L’homme n’a jamais fermé son téléphone ou barricadé la porte de son domicile comme le font certaines personnes. Toujours assis dans son salon, il adorait partager ce qu’il avait avec les siens. De son vivant, il s’attachait profondément à sa culture Peulh qu’il défendait sans complexe lorsque l’occasion lui était offerte.

Naquit en 1946 à Boghé, Wane Alpha est notaire de profession qui a été longtemps coincé par les pouvoirs publics à cause de ses positions politiques hostiles au pouvoir. Me Wane a eu l’insigne privilège de fréquenter les écoles les plus prestigieuses de droit notarial en France. D’abord, en 1980, année où il fit son entrée à l’Ecole polytechnique de Notariat de droit et de Procédure de Paris.

Quelques années plus tard, il sera admis à l’Institut National de Formation Notariale de Paris et à la Faculté de Droit à l’Université de Paris VIII. En 1984, obtint le Diplôme de Fin d’Etudes de l’Ecole polytechnique de Notariat de Pariset le Certificat de fin d’Etudes à l’Institut National de Formation Notariale.

Ce cursus universitaire sera sanctionné en 1984 par la rédaction d’un Mémoire de fin d’études sur le thème : « les successions et libéralités en Droit Musulman et en Droit Français (Droit Comparé) ». Auparavant, Me Wane avait exercé comme greffier dans les tribunaux Mauritaniens.

Il a également participé à la formation de plusieurs notaires Mauritaniens et Maliens dans la rédaction des jugements, commentaire d’arrêts, procurations, vente de biens immobiliers, vente de biens mobiliers, organisation de l’Etat et des collectivités territoriales, immatriculation et publicité des entreprises, délégation de la puissance publique, action administrative, hypothèque simple...

... hypothèque pour découvert en banque, sociétés anonymes, sociétés à responsabilité limitée, sociétés unipersonnelles, groupement d’intérêt économique, gestion d’une étude notariale, déontologie notariale, comptabilité notariale, fiscalités.

Dans son pays, il a occupé plusieurs fonctions (greffier d’instruction, fonctionnaire huissier, officier ministériel chargé d’exécuter les décisions de justice, greffier parquet de Nouakchott. Me Wane était fin connaisseur des pays Ouest africains (CamerounCôte d’Ivoire, Benin, MaliBurkina Faso, Togo, Ghana et Sénégal) où le défunt homme avait pris part à de nombreux colloques et séminaires.

Il avait noué des amitiés avec de nombreux dirigeants africains qui ont accédé au pouvoir après son rappel à Dieu en 2008. Alpha Condé, l’actuel président Guinéens fait parti de ses grands amis. Juriste et homme politique, il fut un membre actif du MND, du FDUC, de l’UFD, de l’UFP et conseiller municipal àNouakchott entre 1990 et 1998.

En 2007, il fit son entré au conseil constitutionnel sur proposition de l’un de ses fidèles amis, Bâ Mamadou dit M’Baré. Il fut également consultant pour la banque mondiale, le PNUD et plusieurs institutions internationales. Alpha était homme attachant qui suscitait l’admiration de tous. Chacun se sentait plus proche de lui que les autres. Tous ceux qui l’ont connu apprécient à ce jour ses qualités morales, humaines et intellectuelles et son engagement à côté des pauvres. Il a aidé beaucoup de personnes sans même savoir qui ils sont.

Me Wane était un conciliateur et un rassembleur. il n’hésitait pas à investir toutes ses forces et ses biens pour la quête de l’unité et le renforcement des relations de parenté, d’amitié et de solidarité de sa communauté.

A l’occasion du 6ème anniversaire de son décès, Le Terroir a voulu lui consacrer cet hommage et rappeler l’œuvre grandiose qu’il a légué à la postérité. LaMauritanie a perdu un monument dont l’œuvre restera à jamais gravé dans les mémoires de l’histoire. Qu’Allah le miséricordieux l’accueil dans son sein paradis, Amin. 

Me Thioye Sow Mamadou, titulaire de la charge N°2 à Rosso, témoigne :

« Mon Cher Maître, oui Maître quand bien même à titre posthume ce titre vous revient, maintenant, de droit ! J'aurais tellement aimé que vous guidiez mes pas tremblants dans le milieu particulièrement exigeant du Notariat Mauritanien que vous avez bien connu, le destin en décidé autrement et le verdict divin accepté! Votre disciple par ricochet est persuadé que vous dormez en paix au "Saahré Goonga"

Ainsi va ce bas monde, votre neveu ou fils que vous n'avez jamais connu vous tire son chapeau. Je tenterai d'assurer une succession digne du grand Notaire que vous avez été sans jamais en avoir la reconnaissance par un agrément comme de droit »
.


Daouda Abdel Kader Diop

16 mars 2015

FRANCE: ROBERT MENARD CE BÂTARD OPPORTUNISTE ET RACISTE

Béziers : Ménard débaptise une rue et ravive la nostalgie de l'Algérie française

  • Béziers : Ménard débaptise une rue et ravive la nostalgie de l'Algérie françaiseLa France et l'Algérie sous la même bannière
    ESDOURRUBAILH MICHAEL
  • Béziers : Ménard débaptise une rue et ravive la nostalgie de l'Algérie françaiseDes partisans ont ensuite entonné "Le Chant des Africains", un chant repris pendant la guerre d'Algérie par les Pieds-noirs et les partisans de l'Algérie française.
    PHOTO PIERRE SALIBA
  • Béziers : Ménard débaptise une rue et ravive la nostalgie de l'Algérie françaiseRobert Ménard a débaptisé la rue du 19-Mars-1962 et lui a donné le nom de Commandant Hélie Denoix de Saint Marc, ancien résistant et partisan de l'Algérie française.
    PHOTO PIERRE SALIBA
  • Béziers : Ménard débaptise une rue et ravive la nostalgie de l'Algérie françaiseLe premier magistrat biterrois débaptise la rue du 19-Mars-1962 pour le nom de Commandant Hélie de SaintMarc.
    ESDOURRUBAILH MICHAEL
  • Béziers : Ménard débaptise une rue et ravive la nostalgie de l'Algérie françaiseCollectif d'associations, syndicats et partis politique étaient présents à Béziers, ce samedi, pour dire "non à cette droite réactionnaire, révisionniste, colonialiste et raciste".
    PHOTO PIERRE SALIBA
  • Béziers : Ménard débaptise une rue et ravive la nostalgie de l'Algérie françaiseLa manifestation des opposants à la délibération municipale.
    ESDOURRUBAILH MICHAEL
  • Béziers : Ménard débaptise une rue et ravive la nostalgie de l'Algérie française
    PHOTO PIERRE SALIBA
  • Béziers : Ménard débaptise une rue et ravive la nostalgie de l'Algérie française
    PHOTO PIERRE SALIBA
  • Béziers : Ménard débaptise une rue et ravive la nostalgie de l'Algérie françaiseLes opposants à la délibération municipale ont manifesté ce samedi.
    PHOTO PIERRE SALIBA
  • Béziers : Ménard débaptise une rue et ravive la nostalgie de l'Algérie françaiseLa France et l'Algérie sous la même bannière
    ESDOURRUBAILH MICHAEL
  • Béziers : Ménard débaptise une rue et ravive la nostalgie de l'Algérie françaiseDes partisans ont ensuite entonné "Le Chant des Africains", un chant repris pendant la guerre d'Algérie par les Pieds-noirs et les partisans de l'Algérie française.
    PHOTO PIERRE SALIB

Le maire de Béziers ravive la nostalgie de l'Algérie française en débaptisant la rue du 19 mars 1962 pour la renommer du nom du commandant Hélie Denoix de Saint Marc.

Robert Ménard a, une fois de plus, occupé le devant de la scène médiatique. Ce samedi à 14 h 30, le premier magistrat biterrois a débaptisé la rue du 19-Mars-1962 (date des accords d'Evian qui mirent fin à la guerre d'Algérie) et lui a donné le nom de Commandant Hélie Denoix de Saint Marc, ancien résistant et partisan de l'Algérie française

Un discours à la fois applaudi et chahuté

"L'Algérie, c'est notre paradis (...). Demandez à nos compatriotes ce que furent les jours après le 19 mars", a lancé le maire de Béziers, devant environ 2 000 personnes dont 500 opposants. Certains ont lancé des : "Ménard facho, Ménard assassin"..."Non, je ne veux plus que nous soyons dans la repentance, je veux dire notre vérité à ceux qui armaient le bras des assassins des harkis, aux bourreaux qui nourrissent encore une haine de la France. (...) Pour nos frères musulmans, il ne faut pas occulter la réalité de notre histoire, Hélie de Saint-Marc était de ceux qui pouvaient mourir pour des idées, pour eux" a déclaré Robert Ménard dans son discours.

Ces maires qui débaptisent des rues du 19-Mars-1962

Avant lui, Serge Dassault, à Corbeil-Essonnes (Essonne) ou Patrick Devedjian, à Antony (Hauts-de-Seine), ont, eux aussi, débaptisé des rues du 19-Mars-1962. À Nice, Christian Estrosi se refuse toujours à organiser une cérémonie officielle, le 19 mars, pour marquer le cessez-le-feu en Algérie.

Des partisans ont ensuite entonné "Le Chant des Africains", un chant repris pendant la guerre d'Algérie par les Pieds-noirs et les partisans de l'Algérie française. La fille du défunt militaire, Blandine Denoix de Saint-Marc a déclaré : "Merci d'être là, d'être venu honorer la mémoire d'un grand soldat. (...) Merci de nous accueillir courageusement autour de la mémoire d'un homme qui a tout fait pour vivre debout."

Un changement de nom décidé en décembre

C'est le 11 décembre dernier que le conseil municipal de Béziers a approuvé ce changement de dénomination de voie. Promesse de campagne du candidat Ménard lors des municipales, le maire a "effacé la honte du 19 mars 1962" et a "salué la mémoire d'un héros français". Des propos qui vont droit au cœur des nostalgiques de l'Algérie française. Le Cercle algérianiste mais aussi les réseaux identitaires - Ligue du Midi, Riposte laïque, Euro Jihad - des associations d'anciens parachutistes, ou l'Adimad qui désirait ériger une stèle dédiée à l'Organisation armée secrète (OAS) au cimetière de Marignane en 2005, avaient même annoncé leur présence aux côtés de Robert Ménard, ce samedi.

Un collectif d'associations - près d'une centaine - de syndicats et de partis politiques. Tous avaient prévu d'être présents à Béziers, ce samedi, afin d'y organiser une contre-manifestation "pacifique" pour dire "non à cette droite réactionnaire, révisionniste, colonialiste et raciste".

Nostalgie de l'Algérie française

À Béziers, la décision municipale engendre (encore) la polémique... CarRobert Ménard ne fait pas dans la demi-mesure. Gommant des plans de la cité de Riquet la date du 19 Mars 1962 (*), il lui substitue le nom d'un officier qui a pris part au putsch des généraux à Alger, en avril 1961.

Hélie de Saint Marc commandait le 1er Régiment étranger de parachutistes lors de la tentative de coup d'État menée à l'encontre de la politique de De Gaulle, considérée comme un abandon de l'Algérie française. Finalement arrêté, il fut condamné à dix ans d'emprisonnement et gracié au bout de cinq années. Ce n'est qu'en 1978 qu'il fut réhabilité dans ses droits civils et militaires. Malgré un passé de résistant et de déporté durant la Seconde Guerre mondiale, le nom d'Hélie de Saint Marc, décédé en 2013, resteassocié à la torture en Algérie et au fameux putsch des généraux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller.

Une initiative critiquée

"Le maire de Béziers veut nous renvoyer 50 ans en arrière, quand la France était coloniale", déplore Raymond Cubells. Le Biterrois est le porte-parole des signataires de l'appel "Sauvons la rue du 19-Mars-1962".

Manuel Valls : "la nostalgie, et notamment la nostalgie de l'Algérie française, n'apportera(it) rien de bon"

Cette initiative de Robert Ménard a suscité la réprobation du Premier ministreManuel Valls, qui a jugé en visite en Bretagne que "la nostalgie, et notamment la nostalgie de l'Algérie française, n'apportera(it) rien de bon". "Aujourd'hui, on a besoin de regarder l'avenir avec de l'optimisme et le Front national n'aime pas la France", a ajouté le Premier ministre. Sur son compte Twitter, le porte-parole du gouvernement et ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a estimé qu'"avec Denoix de Saint-Marc, Ménard et FN montraient leur visage : réécrire l'Histoire, mépriser la mémoire et s'en prendre à la République". 

 

 

 

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12 mars 2015

AFRIQUE: Blaise Compaoré, chassé par son peuple, doit maintenant être jugé !

parBruno Jaffré

Extraordinaire peuple burkinabè. En deux jours, il a mis Blaise Compaoré en fuite. Une victoire qui a surpris la plupart des « observateurs » et « spécialistes » de ce pays, de même que la plupart des journalistes. Pourtant, tous les signes avant-coureurs étaient là.

Depuis de nombreuses années le pays s’attendait à ce que Blaise Compaoré modifie la Constitution pour pouvoir se représenter. Cette perspective était au centre des débats politiques depuis près de 3 ans. Toutes les manoeuvres possibles ont été tentées : médiations diverses, Conseil consultatif sur les réformes politiques, tentative de dialogue vite avortée, le consensus n’a jamais pu être obtenu sur cette modification de l’article 37.

Finalement Blaise Compaoré a tenté de passer en force. Le 21 octobre, le Conseil des ministres annonce que le projet de modification constitutionnelle sera soumis à l’Assemblée nationale le 30 octobre. Il obtient le ralliement à son projet de l’ADF RDA, héritier du parti inter-africain fondé par l’Ivoirien Houphouët Boigny en 1946.

Sur le papier, une majorité des ¾ se dessine, qui permettrait de modifier la Constitution sans convoquer le référendum.

Front uni

Mais cette fois la situation politique est tout autre. L’opposition politique est unie sur la revendication du refus de tout nouveau changement constitutionnel. Elle a montré en outre une très grande capacité de mobilisation, rassemblant plusieurs fois des dizaines de milliers de personnes (cf. Billets n°227, septembre 2014). D’autre part le parti au pouvoir, le CDP, s’est considérablement affaibli, par le départ de plusieurs anciens ténors du parti pour créer un nouveau parti, le le Mouvement du Peuple pour le Progrès.

De nouvelles associations de la société civile se sont constituées, en particulier le Balai citoyen, « pour balayer le pays ». Ses membres se sont surnommés les Cibals, et ont désigné comme « Cibal suprème » Thomas Sankara lui-même ! Créé par Smockey et Sams’K Le Jah, deux musiciens très populaires parmi la jeunesse pour leur musique mais beaucoup aussi pour leur engagement, le Balai citoyen, par sa communication, ses formes d’action et de structuration en clubs locaux, l’indépendance par rapport aux partis politiques, a rencontré le besoin d’organisation et de formation d’une bonne partie de la jeunesse engagée.

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Un des militants du Balai citoyen, face à la foule de manifestants place de la Révolution, le 30/10/14 à Ouagadougou. Photos CC Mikaël Aurelio Doulson Alberca

Les choses sont alors allées très vite. L’opposition réunie derrière le CFOP (Chef de file de l’opposition) a annoncé une campagne de désobéissance civile à partir du 28 octobre, date à laquelle elle a appelé à une grande manifestation populaire. Elle a exigé que la population puisse assister aux délibérations de la séance du 30 octobre.

Insurrection populaire

La mobilisation s’organise. Le 30 octobre éclate une véritable insurrection populaire, dans laquelle le Balai citoyen joue un rôle important puisque ce sont ses militants qui sillonnent la ville pour appeler à empêcher le vote. Mieux, ce sont eux qui sont partis négocier avec les militaires alors que le chef d’état-major nommé par Blaise Compaoré, le général Traoré, s’était déclaré chef de l’État.

Le peuple est resté mobilisé sur la place de la Révolution, les militaires, les dirigeants des partis et de la société civile venant rendre compte du déroulement des événements. Au moment de boucler ce numéro, il est encore difficile de déterminer qui détient la réalité du pouvoir ; l’armée, contestée, poursuit ses discussions avec l’opposition.

La diplomatie française dans ses communiqués officiels, tout en réaffirmant l’excellence des relations passées avec le Burkina, se réfère à la charte de l’Union Africaine. Le département américain apparaît légèrement plus ferme dans ses déclarations publiques. En réalité, le 7 octobre, dans une lettre rendue publique plus tard, François Hollande écrit : «  le Burkina Faso pourrait être un exemple pour la région si, dans les mois qui viennent, il avançait lui aussi dans cette direction en évitant les risques d’un changement non consensuel de Constitution. Vous pourriez alors compter sur la France pour vous soutenir, si vous souhaitez mettre votre expérience et vos talents à la disposition de la communauté internationale ». Mais les manifestants ont prouvé qu’aucune modification de la Constitution n’aurait été consensuelle, même si Blaise avait finalement organisé un prétendu référendum.

Pour ce qui est des alternatives politiques au Burkina, l’opposition « libérale », au sens économique du terme, est désormais majoritaire, même si la gauche a progressé. Tout simplement parce que la plupart des nouveaux partis qui se sont créés dans la dernière période, l’ont été par des anciens collaborateurs de Blaise Compaoré. Et le chef de l’opposition actuel n’est autre que Zéphirin Diabré, ancien directeur Afrique d’Areva !

Réflexes françafricains

La Françafrique n’a pas manqué de se manifester durant cette période difficile. Le matin du 30 octobre, François Loncle, président du groupe parlementaire d’amitié France-Burkina Faso est venu déclarer à RFI que Blaise Compaoré pouvait très bien gérer la transition, démontrant ainsi le déphasage complet du Parlement français par rapport à la réalité de ce pays. Quant à la proposition de François Hollande de contribuer à le recaser dans les instances internationales, elle fait fi de son passé de déstabilisateur de la région, lui qui est impliqué dans toutes les guerres d’Afrique de l’Ouest, Libéria, Sierra Léone et Côte d’Ivoire, sans compter son soutien à peine voilé à certains groupes séparatistes du nord du Mali, ce qui lui a valu d’être récusé par Bamako comme médiateur.

Le France a là encore montré sa complicité avec les dictateurs africains au prix du déni de justice. Selon Le Figaro (31/10), « Paris a joué un rôle dans l’exfiltration du chef d’État déchu ». La France n’a pourtant pas à soustraire Compaoré à la justice de son pays. Le seul avenir qu’il mérite, c’est d’être jugé pour ses assassinats et crimes économiques au Burkina, mais aussi, au même titre que Charles Taylor, devant une juridiction internationale pour répondre des centaines de milliers de victimes des guerres régionales.

7 mars 2015

HISTOIRE DE L'AFRIQUE NOIRE : 7 grands chefs militaires africains qui repoussèrent l’oppression européenne ou arabe

L’histoire militaire africaine est la plus ancienne au monde. Ces armées africaines furent menées par certains des plus grands chefs militaires de tout les temps. Voici un coup d’œil sur sept des commandants les plus extraordinaires de l’histoire: 

1° Hannibal Barca:

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Né en 247 avant JC, alors qu’il n’y a pas d’image d’Hannibal existante, la médaille sur la photo ci-dessus est souvent utilisée pour représenter Hannibal et ses légendaires éléphants apprivoisés. Hannibal est considéré comme l’un des plus grands stratèges militaires de tous les temps, ses batailles aidèrent à construire l’histoire africaine. Hannibal commença à servir dans l’armée à l’âge de 17 ans, quand son père fut tué dans la bataille. En 218 avant JC, Hannibal et ses troupes combattirent durant la deuxième guerre punique dans les Alpes. Bien qu’Hannibal perde beaucoup d’hommes dans les Alpes, il continua à diriger des troupes pendant 15 ans, remportant plusieurs batailles, notamment la bataille de Cannae. 

2° Toussaint Louverture:

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La Révolution haïtienne fut menée par Toussaint Louverture, né en 1743, dans le but de rendre égaux maîtres et esclaves. Toussaint Louverture initia en 1791 à Saint-Domingue un soulèvement d’esclaves africains, qui, par la suite, créa l’Etat indépendant d’Haïti, portant ainsi la vile institution de l’esclavage à l’attention du monde. Louverture travailla également à l’amélioration de l’économie de Saint-Domingue, instaura le travail rémunéré dans les plantations, négocia le commerce et mit en place une armée formidable. Plutôt que la guerre, beaucoup de succès de Louverture furent le résultat de tactiques politiques et de stratégies militaires soigneusement élaborées des pour défaire ses ennemis.

 3° Shaka Zulu:

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Né en 1787, en Afrique du Sud, Shaka Zulu fut incorporé dans les forces armées à 23 ans. Il gravit les échelons à un rythme rapide, s’avéra être particulièrement doué dans la stratégie et tactiques de combat. Il est devint le chef des Zulu en 1816 lorsque son père mourut. Shaka Zulu élabora plusieurs méthodes de combat, y compris l’utilisation de lances à manche court pour créer une meilleure couverture et plus de précision dans la bataille; des formations militaires qui révélèrent optimal pour la victoire. Shaka Zulu instaura également une discipline de fer dans son armée qui fut légendaire dans toute la région. Ces changements et les progrès de l’armée conduisirent à de grands succès de la Zulu Nation, et a eu un effet durable sur l’histoire sud-africaine.

4° Taharqa:

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 Pharaon de la 25ème dynastie et souverain du Royaume de Kush, dans le nord du Soudan, Taharqa succèda à son père Piye, qui fut considéré comme étant le premier d’une série de rois nubiens qui régnèrent à travers l’Egypte pendant près d’un siècle. Taharqa diriga l’une des armées les plus puissantes et la principales force internationale de l’époque, et des bustes et des monuments de lui étaient visible dans toute l’Egypte. Le succès de Taharqa au combat déboucha sur une période de paix dans lequel le pays prospéra.

5° Son Impériale Majesté Yohannes IV, Negusse Negest d’Éthiopie:

 

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 Ras Mengesha Yohannes est le fondateur de l’une des deux branches cadettes les plus élevés de la dynastie impériale éthiopienne Salomonienne. Défaisant les Égyptiens à la bataille de Gundet et Gura en 1876, Yohannes combattit pour la souveraineté éthiopienne. Ses efforts aboutirent à la restauration du droit de l’Ethiopie à importer des armes et des biens. Même si Yohannes mourut dans la bataille, ses efforts et son leadership militaire en façonnèrent l’histoire éthiopienne et restaurèrent leur pouvoir économique.

6° Tariq ibn Ziyad:

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Tariq ibn Ziyad fut un général Maure qui dirigea la conquête de l’Espagne. Cette guerre est considérée comme l’une des guerres les plus influentes de l’histoire musulmane. À partir de 711, jusqu’en 720 avec la majorité de la péninsule ibérique sous domination Maure. Cette initiative permit de mettre fin à l’oppression des habitants et d’établir une forme de justice.

7° Hendrik Witboii:

 

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Né dans une famille de chefs de Namibie en 1830, Hendrik Witboii fut le chef de Nama. Il a conduisit son peuple dans le Sud-Ouest africain en 1885, pour lutter contre la colonisation allemande. Apparaissant sur la plupart des billets de banque de la Namibie, il fut nommé le Heroe’s Acre en 2002, le président fondateur déclara à son sujet: « Le Kaptein Hendrik Witbooi fut le premier dirigeant africain a prendre les armes contre les impérialistes allemands et les occupants étrangers pour la défense de notre terre et l’intégrité territoriale. Nous, la nouvelle génération de la terre des braves, sommes inspirés par l’action révolutionnaire du Kaptein Hendrik Witbooi dans le combat contre les impérialistes allemands qui ont colonisé et opprimé nos peuples. Pour son esprit révolutionnaire et sa mémoire visionnaire nous offrons humblement notre honneur et le respect « .

SOURCE : atlantablackstar.com

TRADUIT PAR EQUIPE OJAL

25 février 2015

MUGABE: L'Union Africaine et son dictateur en chef

Lion, éléphants, impalas : le banquet d'anniversaire indécent de Robert Mugabe

Pour ses 91 ans, samedi dernier, le chef de l'Etat a invité 20 000 personnes. 

Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, le 31 janvier 2015 à Addis-Abeba (Ethiopie). 

Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, le 31 janvier 2015 à Addis-Abeba (Ethiopie).  (TIKSA NEGERI / REUTERS)

Par 

Mis à jour le 18/02/2015 | 21:08 , publié le 18/02/2015 | 21:08

Pour son 91e anniversaire, samedi 21 février, le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a vu les choses en grand. D'abord, un cadre de rêve : le chef d'Etat a loué un hôtel spa luxueux sur les chutes Victoria.

Et pour nourrir ses 20 000 invités, Robert Mugabe a prévu un festin de choix. Deux éléphants, deux buffles, cinq impalas et un lion seront sacrifiés pour satisfaire les convives du président, au pouvoir depuis trente-cinq ans. Le tout pour un montant d'environ 105 000 euros, indique Paris Match.

Un rassemblement "obscène"

Mais ces festivités ne sont pas du goût de tous. "Tout l'argent collecté pour ce rassemblement obscène devrait être immédiatement utilisé pour rénover les hôpitaux publics en ruine, les cliniques et les écoles rurales de la province du Matabeleland du Nord", a critiqué dans un communiqué Obert Gutu, porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) et opposant au président zimbabwéen.

Obert Gutu a aussi suggéré que les mets et boissons du festin d'anniversaire aillent aux orphelinats et aux organismes de charité de la région.

Un gâteau de 90 kilos l'an dernier

Robert Mugabe dirige le Zimbabwe d'une main de fer, depuis l'indépendance en 1980. L'an dernier, pour ses 90 ans, le chef d'Etat s'était déjà offert une fête gargantuesque. Quatre-vingt-dix ballons, 90 vaches et un gigantesque gâteau de 90 kilos étaient prévus. Les festivités auraient coûté jusqu'à 41 millions de dollars (36 millions d'euros) quand la majorité des Zimbabwéens, eux, vivent avec moins de 2 dollars par jour, rappelle RFI

 

Robert Mugabe coupe son gâteau d'anniversaire pour ses 90 ans, aux côtés de sa femme, le 23 février 2014 à Marondera (Zimbabwe).Robert Mugabe coupe son gâteau d'anniversaire pour ses 90 ans, aux côtés de sa femme, le 23 février 2014 à Marondera (Zimbabwe). (JEKESAI NJIKIZANA / AFP)

 

Robert Mugabe a jusqu'ici fait mentir toutes les rumeurs alarmistes au sujet de son état de santé – on l'a décrit à maintes reprises au seuil de la mort. Il a quant à lui prévenu qu'il finirait centenaire. D'ici là, il ne sera même pas obligé de prendre sa retraite, la Constitution zimbabwéenne lui permettant théoriquement de rester au pouvoir jusqu'à ses 99 ans.

18 février 2015

Baaba Maal, chanteur engagé contre la faim

Par David DEMBELE - 20/02/2012

En visitant pendant 48 heures la région de Gorgol, le musicien sénégalais, Baaba Maal, a découvert la dure réalité des populations affectées par une crise qui touche maintenant une personne sur quatre

© africahit.com

«Ce qui se passe dans cette partie de l’Afrique me tient à cœur. Les gens souffrent, surtout les enfants. L’ampleur de la crise est telle que je vais hausser la voix pour que le monde réagisse… Je ne saurais rester sans rien faire ». C’est ce qu’a déclaré le chanteur sénégalais Baaba Maal, après avoir visité, ce 20 février, des communautés mauritaniennes, les plus touchées par la crise qui frappe actuellement le Sahel. Le manque de pluie, de mauvaises récoltes, le manque de pâturages et l’augmentation du prix des denrées alimentaires en sont les raisons de la crise.

Baaba Maal qui a rencontré les populations dans le sud du pays, et non loin de Podor (au Sénégal) son village natal, a constaté que « quelques familles n’ont presque rien à manger, et je m’inquiète de ce qui va leur arriver dans les prochains mois et jusqu’au moment des premières récoltes. » 

Le chanteur sénégalais, de renommée internationale et reconnu pour son engagement dans le développement de l’Afrique, lance un appel à la communauté internationale pour une action immédiate: « Nous ne pouvons rester sans rien faire en regardant nos frères et nos sœurs mauritaniens être victimes d’une telle crise. J’ai pu constater que des solutions adéquates sont déjà en train de se mettre en place. Il faut les appuyer et les renforcer » dit-il. 

« J’ai rencontré Hamila, mère de 5 enfants, qui venait d’acheter un sac de riz grâce à l’argent transféré par Oxfam. Cet argent va lui permettre de nourrir sa famille pendant les prochaines semaines. 
Signalons qu’en décembre dernier, Oxfam et ses partenaires ont déclenché une intervention humanitaire dans le sud de la Mauritanie afin de venir en aide à 30 000 personnes et planifient d’élargir l’intervention pour éviter une crise majeure. En coordination avec le plan d’urgence mis en place par le Gouvernement, l’organisation met en place des transferts d’argent pour permettre aux populations de protéger leurs moyens de subsistance. Des actions visant à améliorer l’accès à l’eau potable sont aussi en cours et afin d’éviter la propagation de maladies hydriques qui peuvent être à l’origine de malnutrition.

18 février 2015

BAABA MAAL ICONE DES HALPULAAR D'AFRIQUE

 

Baaba Maal naît le 12 novembre 1953 dans une famille de pêcheurs à Podor, village situé au nord du Sénégal, le long du fleuve. Après des études à l'Ecole des arts de Dakar, Baaba Maal débute sa carrière dans des troupes folkloriques avant d'effectuer un passage à Paris, en 1982, pour compléter sa formation au Conservatoire, et de tourner à travers l'Europe avec Mansour Seck.

Avec le Daande Lenol

En 1985, de retour au Sénégal, Baaba Maal fonde son groupe, le Daande Lenol, qui mêle les instrumentations traditionnelles et modernes. En 1986 et 1987, le Daande Lenol fait sa première tournée en Europe. En 1989, Baaba Maal se produit au New Morning et participe à l'album Passion (1989) de Peter Gabriel.

En solo

Baaba Maal enregistre alors ses premiers albums solos, Taara (1990) puisBaayo (1991), qui séduit l'Angleterre par la pureté de ces musiques fidèles à la tradition, suivis de Lam Toro (1993). C'est l'album Firin'In Fouta (1994), avec le titre « African Woman », qui permet à Baaba Maal de se faire connaître sur le plan international, accompagné du bassiste Jah Wobble, du guitariste Michael Brook et du claviériste Dave Bothrill.

En 1996, le chanteur est nominé au Grammy Awards dans la catégorie Musiques du monde, et son groupe Daande Lenol se produit en première partie de Carlos Santana au stade de Wembley (Royaume-Uni).

Entre tradition et modernisme

Produit par Brian Eno, Jon Hassell et Simon Emerson, l'album Nomad Soul(1998), avec un nouvel hommage à la femme peule (« Souka Nayo »), réunit le guitariste Mansour Seck, le percussionniste Alioune Diouf, ainsi que des artistes jamaïcains ou irlandais.

Après son Live at the Royal Festival Hall (2000), Baaba Maal retourne dans son pays et se consacre à des activités citoyennes, et y enregistre l'albumMissing You (Mi Yeewi) (2001) qui marque un retour vers la tradition.

Activiste

Elu émissaire du Programme des Nations Unies pour le développement en 2003, Baaba Maal s'engage dans un programme de sensibilisation sur le SIDA. En 2006, Baaba Maal lance, au Sénégal, la première édition du festival Les Blues du fleuve.

Son album On the Road (2008) regroupe diverses prestations de l'artiste enregistrées en direct. Baaba Maal annonce un nouvel album intituléTelevision (2009). 

Thèmes de prédilection

Baaba Maal compose une musique inspirée du yela, une danse basée sur le rythme des pileuses de mil. Appartenant à l'ethnie toucouleur, il chante dans la langue des siens, le pulaar. Ses paroles rendent souvent hommage à la beauté de la femme africaine, à la richesse de la nature, à l'écrivain et historien malien Hampâté Bâ, ou évoquent les conflits ethniques ou des faits historiques.

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