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LE PANAFRICANISME NOUVEAU
4 janvier 2015

FRANCE: LE RACISME TOUCHE LES MORTS AUSSI

Au centre d'une vive polémique, le maire divers droite de Champlan (Essonne), Christian Leclerc, nie s'être opposé à l'inhumation d'un bébé rom dans le cimetière de sa ville.

Il est accusé par des élus et des associations indignées d'avoir refusé l'inhumation d'un bébé rom dans le cimetière de sa commune. Le maire de Champlan (Essonne), Christian Leclerc a nié, dimanche 4 janvier, avoir pris cette décision et plaidé une "mauvaise interprétation". Retour en quatre actes sur cette polémique.

Acte 1 : le maire accusé de refuser l'inhumation

Maria Francesca, une petite fille de deux mois et demi, est morte dans la nuit du 25 au 26 décembre. Selon l'association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (ASEFRR), qui suit sa famille depuis huit ans, elle a été victime d'une mort subite du nourrisson. Cette nuit-là, la petite fille qui ne se sentait pas bien, a été conduite dans un hôpital de Longjumeau, puis dans un établissement de Corbeil-Essonnes, où son décès a été officiellement constaté le 26 décembre.

A la demande des parents, une entreprise de pompes funèbres de Corbeil-Essonnes prend contact avec la municipalité pour obtenir l'autorisation d'inhumer le nourrisson dans le cimetière de Champlan. Celle-ci refuse. Le maire n'a donné "aucune explication", explique Julien Guenzi, gérant des pompes funèbres Lescarcelle à Corbeil. Et d'ajouter : "Il n'est pas obligé de se justifier, mais des réponses comme ça, c'est très rare."

De son côté, Loïc Gandais, président de l'ASEFRR, affirme que l'édile a "prétexté que la mort" du bébé "avait été déclarée à Corbeil-Essonnes". Une version confirmée par des propos rapportés dans Le Parisien. Selon le quotidien, le maire fait valoir le "peu de places disponibles" et souhaite donner la priorité "à ceux qui paient leurs impôts locaux".

Acte 2 : la polémique enfle

© Fournis par Francetv info

Cette affaire a suscité une forte émotion chez des élus et responsables associatifs, certains envisageant de la porter devant la justice. Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, "bouleversé", a indiqué dimanche matin sur France Inter qu'il allait "peut-être agir", la question des "discriminations devant la mort" faisant partie, selon lui, des prérogatives de son institution. Dans l'après-midi, Manuel Valls assène, sur Twitter, qu'il s'agit d'une "injure à [la] mémoire" de l'enfant, d'une "injure à ce qu'est la France".

Refuser la sépulture à un enfant en raison de son origine : une injure à sa mémoire, une injure à ce qu'est la France. #Champlan #Essonne - Manuel Valls (@manuelvalls) January 4, 2015

Et l'élue UMP de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet de juger, sur Twitter, cet acte "d'inqualifiable" : "c'est aux antipodes des valeurs humanistes". La veille, plusieurs élus avaient déjà fait part de leur "honte" et la secrétaire d'État à la Famille, Laurence Rossignol, avait estimé, sur le réseau social, qu'on infligeait une "inhumaine humiliation" à la famille. Le PCF y voyait une décision "humainement et moralement inacceptable" et la vice-présidente du MoDem, Marielle de Sarnez, un geste "injustifiable et inhumain".

De son côté, Richard Trinquier, le maire UMP de Wissous qui a accepté l'inhumation sur sa commune, évoque un "souci d'humanité". Il estime : "une mère qui a porté un enfant pendant neuf mois et qui le perd à deux mois et demi, ce n'est pas la peine d'aggraver sa douleur." Enfin, le président de la Licra Alain Jakubowicz avait jugé samedi qu'il s'agissait de"racisme" et dit envisager des poursuites judiciaires.

Acte 3 : le maire riposte et nie

Après une journée de silence, le maire affirme maintenant que ses propos ont été mal interprétés par Le Parisien. Il assure avoir ce jour-là uniquement "expliqué comment on gérait" les cimetières "dans une commune". Il déclare que ses propos ont été "sortis du contexte" par la journaliste. Et ajoute : "En plus, la liaison était mauvaise."

"A aucun moment je ne me suis opposé à cette inhumation", martèle-t-il auprès de l'AFP puis BFM TV. à l'AFP par téléphone à la mi-journée. "On avait le choix (pour l'enterrement) entre Corbeil et Champlan. J'ai dit OK mercredi matin pour l'un ou l'autre des scénarios." Il rejette la responsabilité sur "la personne" en charge du dossier qui n'était "pas habituée" :"elle s'est un peu pris les pieds dans les différents documents".

"Je suis laminé par tout ce que j'ai entendu (...). Je vais envoyer un message de condoléances et de compassion à la famille", assure encore Chrisitan Leclerc qui invoque"une erreur de compréhension dans la chaîne de décision".

De son côté, la famille "ne comprend pas". Dans le quotidien régional, Iléana, la mère confie : "Avec ce qu’il a fait, il met de la douleur en plus. La tristesse de perdre notre petite était déjà immense, là, on rajoute de la douleur à notre deuil."

Acte 4 : L'association maintient sa version

Sollicitée par l'AFP, l'ASEFRR "maintient" ses accusations. "On maintient notre version, bien évidemment", martèle son président Loïc Gandais. Il précise : "On va demander solennellement à M. Toubon de faire toute la lumière qu'il souhaite sur cette affaire qui devient brûlante".

Interviewé par BFM TV, Jean-François Castell, tête de liste divers gauche aux dernières élections municipales, et élu d'opposition affirme vouloir savoir "qui a dit non".

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